Un long moment, c'est peu dire. Le sevrage de Sherlock n'étant plus vraiment loin de démarrer; entre ça et le travail acharné dans lequel John se lance pour ne pas penser aux joyeuses soirées -non- qui l'attend; il préfère rentrer tard, partit tôt, et s'éviter toute tentation. Parce que son aimé lui a récemment appris qu'il ne couchait réellement qu'une fois sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool. John a donc décrété qu'il ne toucherait plus le détective jusqu'à nouvel ordre. Et le nouvel ordre dure maintenant depuis deux longs mois. Autant dire que le blond ne se trouve pas au meilleur de sa forme, actuellement. Il en a pourtant très envie; et souvent il quitte leur lit pour aller donner quelques frappes sur le sac qui se trouve à la cave, pour se calmer. Toucher un homme ivre, ça n'est pas une bonne chose. Alors il se maîtrise, se retient et en ce début de soirée, trop fatigué, il décide de rentrer pour au moins dîner avec Sherlock. Il enlève ses chaussures, se masse la nuque, et avance dans le salon pour trouver le détective déjà rentré.

— Already here ?

‘Come, Watson, come!’ he cried. ‘The game is afoot. Not a word! Into your clothes and come!’

Le contact n'est pas un souci pour John; lui-même vient à embrasser Sherlock ou mordiller sa nuque dès qu'il en a l'occasion; mais coucher avec lui, ça lui semble être un crime. Pas pour l'acte en lui-même, mais il se pense que dans cet état, le détective n'est pas maître de lui-même. Et il ne veut pas que ce dernier puisse penser à un viol ou quoi que ce soit dans ce genre. Alors il se laisse effleurer, de bonne humeur pour une fois de ne pas être de service toute la nuit ou de ne pas avoir eu de patient insupportable. Comme tous les soirs, il sait qu'il ira bientôt prendre une douche en se servant de sa propre main droite pour faire passer sa frustration. Et puis voilà; les choses continueront de se passer. Cependant, un peu surpris de voir Sherlock s'approcher, le médecin ne le repousse pas, se penchant à son tour pour embrasser son aimé.

— Pretty good actually. And yours ?"

‘Come, Watson, come!’ he cried. ‘The game is afoot. Not a word! Into your clothes and come!’

Pour le moment, ça n'est pas trop; ce ne sont que quelques caresses innocentes. Du point de vue de John, en tout cas, il n'y a pas lieu de fuir pour l'instant. Las, fatigué de cette journée malgré qu'elle n'ait pas été très folle; il se laisse faire, ronronnant presque contre ce baiser sur sa lèvre inférieure. C'est l'équivalent d'un dessert, pour le médecin; quelque chose auquel il n'a pas trop droit assez souvent pour y être habitué et c'est terriblement plaisant.

— Mmhyeah... every single one patient was adorable, I couldn't stay there...

Ricane-t-il doucement, penchant la tête légèrement en avant pour appuyer le baiser sur sa lèvre inférieure. Néanmoins, il ne semble pas encore avoir remarqué ce geste contre sa hanche et n'y prête donc pas la moindre attention, revenant quémander les lèvres de son homme.

— Did you missed me ?

‘Come, Watson, come!’ he cried. ‘The game is afoot. Not a word! Into your clothes and come!’

— Don't say that...

Cette fois, John comprend que quelque chose est en train de se passer quand il se rend compte qu'il écoute à peine les mots de Sherlock. Il raconte quoi, déjà ? Quelque chose en rapport avec du noir; probablement. Non pas que John n'y prête pas la moindre attention mais il en a besoin, de ce contact avec l'homme qu'il aime. John, c'est comme ça qu'il communique ses sentiments et c'est un peu difficile depuis quelques temps. Mais ce soir, Sherlock ne sent pas l'alcool. Ce soir, Sherlock est presque sobre alors le médecin ne recule pas. Il pourrait, pourtant, mais cette main sur sa hanche qui remonte; elle fait frissonner le tissu contre la peau du blond qui inspire vivement au travers du baiser. Le baiser, d'ailleurs; n'est pas si sage; John ne peut résister à mêler sa langue à celle du brun.

— Mmh...

Il grogne juste à peine, venant à son tour poser ses mains sur les hanches du détective.

‘Come, Watson, come!’ he cried. ‘The game is afoot. Not a word! Into your clothes and come!’

L'espace d'une seconde, John se laisse transporter ailleurs sans plus réfléchir à rien. Le monde disparaît, ne compte plus que Sherlock et ses lèvres sur son propre cou. Ne compte plus que Sherlock et cette main qui remonte le long de son propre flanc, qui provoque de nombreux frissons au passage et le médecin laisse échapper sans le vouloir un soupire plus profond. Pas vraiment un gémissement, pas vraiment une respiration, quelque chose entre les deux qui prouve que lui-même se laisse doucement aller sans penser à quoi que ce soit. Dans un réflexe, il penche le visage sur le côté, laissant plus d'espace à cette langue qui le ravi.

— Hungry...?

Il lui faut quelques secondes, à John, avant de réaliser que Sherlock parle du fait d'ingérer de la nourriture. Et pas d'autre chose. Parce que son cerveau semble être descendu de quelques centimètres.

— Not really...

‘Come, Watson, come!’ he cried. ‘The game is afoot. Not a word! Into your clothes and come!’

Et puis tout à coup, tout bascule. La chemise de John se retrouve au sol et sans qu'il n'arrive à saisir le moment où tout a changé, les lèvres de Sherlock semblent être partout sur son coeur. Comme une douce caresse; comparé à cette morsure qui pulse encore contre sa nuque, le médecin a la sensation de se faire envahir; et ça n'est pas pour lui déplaire. Ci et là, sa peau se fait ravir d'une main de chair, d'une main de métal; de, tout simplement, l'homme qu'il aime. Peut-être que c'est la raison, après tout, qui le pousse à se laisser faire là où il repousse avec véhémence d'habitude. Peut-être que c'est cette envie de communiquer par la peau, par le geste. C'est sûrement ce qu'ils font de mieux, si l'on ne compte pas les disputes explosives dont ils peuvent parfois être tant les acteurs sur les victimes. Un soupir retentit, un léger grognement même quand les fesses du blond touchent le canapé et qu'il s'y laisse tomber, venant ancrer ses doigts sur les hanches du brun. Ce dernier, d'habitude, semble être pris d'une frénésie dans des moments pareils alors par réflexe, John remonte lentement la pulpe de ses doigts le long de la peau de son aimé pour, à son tour, défaire les boutons de sa chemise. Pourtant, à cet instant, quelque chose le fait trembler et pincer les lèvres pour retenir un gémissement pur. Sherlock vient d'effleurer ses tétons et, jusque là, John avait réussi à le cacher.

‘Come, Watson, come!’ he cried. ‘The game is afoot. Not a word! Into your clothes and come!’

Quand les mots s'oublient et que le corps parle, alors plus rien n'existe. Le monde continue de tourner mais il peut bien respirer derrière les vitres de cette maison; ne sont présent dans ce salon que deux hommes qui, l'espace d'une soirée, abandonnent tout autour d'eux. John ressent plus fortement que jamais ce qui se passe et il ne saurait expliquer pourquoi cette main qui le frôle le fait tant frissonner. Pourquoi ses tétons effleurés l'ont fait se crisper avec tant de violence. Pourquoi il ne se sent même pas gêné d'être en caleçon et chemise ouverte sur son canapé, alors que Sherlock vient se frotter à lui. John, qui n'a pas réussi à ouvrir la chemise du détective, réitère le geste en bougeant très légèrement ses hanches; venant faire s'entrechoquer leur chaleur; celle du médecin n'a plus rien d'un faux pli de tissu.

— Well... yes. Very...very sensitive...

Qu'il vient murmurer, se penchant en avant pour capturer la lèvre inférieur de son aimé à mesure qu'il parle; d'une voix basse et rauque.

‘Come, Watson, come!’ he cried. ‘The game is afoot. Not a word! Into your clothes and come!’

Y a-t-il déjà eu meilleure façon de rentrer d'une journée de travail ? John ne se rappelle pas la dernière fois que c'est arrivé; parce que la dernière fois qu'il est rentré trop tôt du travail, ça s'est terminé avec un détective au nez cassé et un homme effrayé jeté dehors à coup de menaces. Mais cette fois n'est pas pareille. Le fièvre dont semble prise Sherlock se transfert, roule sur la peau de John pour le serrer droit à la gorge. Un hoquet de plaisir retentit lorsqu'il sent ses poignets attachés; ses pupilles deviennent si grosses rapidement qu'il doit cligner des yeux plusieurs fois avant de faire le point pour ne pas trop y voir flou pendant quelques secondes. Voilà quelque chose qu'il n'a jamais avoué à personne. Voilà quelque chose qu'il n'a jamais montré ou laissé voir à quiconque; cette envie d'avoir mal. "I'm... I'm not really at my...- HN !" Le coup de hanche contre les siennes et cette main sur son téton le cloue au canapé; lui qui se retrouve avec si peu de vêtements, incapable désormais de mettre son amant à égalité. Il le regarde alors; le souffle court.

— ... I'm not really at my advantage; but I can see you love it ~

‘Come, Watson, come!’ he cried. ‘The game is afoot. Not a word! Into your clothes and come!’

John est un homme qui se trouve sans cesse dans le partage. De toutes les histoires qu'il a eu, il n'y aucun homme, aucune femme qu'il a laissé le toucher sans avoir quelque chose en retour; sans doute son éducation Anglaise qui le pousse à vouloir offrir autant qu'on lui donne. Peut-être même une forme de politesse dont il n'a pas conscience. Alors, se retrouver là, sur ce canapé, incapable de bouger réellement -parce qu'il se laisse faire, sinon la ceinture ne tiendrait pas longtemps face à la force brute- et surtout, terriblement exposé. Les mains de Sherlock sur sa peau, sur l'un de ses tétons et la tête du médecin se met à tourner. Il la laisse reposer contre la tête du meuble sur lequel il est assis; laissant aller un grognement qu'il murmure, entre frustration et plaisir. Et puis, cette autre main qui vient flatter une partie de son anatomie plutôt oubliée. Ce simple geste rend John plus dur; plus chaud; même si le métal ne peut pas vraiment le ressentir. Sa voix se faite rauque et brûlante alors qu'il essaye d'onduler légèrement, à la recherche de plus. D'un peu plus de contact. Pourtant, une voix au fond de la tête de John murmure de ne pas trop vouloir en faire. De se laisser porter, de laisser faire Sherlock. Parce que jusqu'à aujourd'hui, il doit avouer qu'il n'a jamais vu son aimé ainsi; aussi lent et sensuel.

‘Come, Watson, come!’ he cried. ‘The game is afoot. Not a word! Into your clothes and come!’