insomnia
forum ouat - avatars réels - contexte évolutif
AccueilAccueil  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • période : printemps 2023
    Mise à jour
    Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Integer elit quam, elementum sed libero vitae, commodo placerat sem. Proin vel neque posuere, aliquam urna quis, mollis mi.
    annonces du ministère
    Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Sed tristique nunc dictum consectetur posuere. In ac est sit amet elit vulputate laoreet. Nam ornare, nulla at condimentum dictum, metus tellus accumsan dui, id egestas libero ipsum nec velit. Cras quis magna elit. Donec rhoncus, leo vel accumsan luctus, turpis lorem lacinia purus, sed aliquam mi magna eget dui. Orci varius natoque penatibus et magnis dis parturient montes, nascetur ridiculus mus. Donec vehicula eu magna faucibus dapibus. Nullam auctor orci tortor, quis bibendum tortor molestie eu.
    Le Deal du moment : -39%
    Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
    Voir le deal
    399 €

    Charles Perrault
    Charles Perrault
    Revelio
    Emploi : Danseur
    DC : None
    Crédits : Daniel - AlexZappa
    Nox
    Lumos
    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    < [Ocean] will be>

    Comme tous les jours sans doute il s'est couché un peu tard et levé tôt Charles. Faut dire qu'il a toujours le chic pour flâner dans les rues le nez en l'air en revenant de la patinoire, et lorsqu'il passe enfin la porte de chez lui il y a fort à parier qu'il s'est écoulé un certain temps ou un temps certain et qu'il est grand temps de faire à manger puis d'aller se coucher. C'est ainsi à vrai dire depuis son arrivée à Insomnia, il prend le temps, déambule dans les rues et se repaît de ce qu'il voit, observe, écoute, vit, vit, vit simplement comme il ne l'a jamais vraiment fait. Pourtant s'il y a bien quelque chose qui n'a pas changé c'est sa capacité à toujours se tenir occupé, car dès l'aube le voilà sur ses deux jambes, vêtements enfilés et chaussures aux pieds, en route pour son trajet de course habituel. Dans ses oreilles y a de la musique mais pas assez fort pour qu'il soit plus attentif et se fasse renverser ! Manquerait plus que ça après tout qu'il meure dans des circonstances aussi bêtes.

    Il court. Ses foulées sont amples et solides et ses pieds sûrs connaissent le chemin. Il court, inspiration, expiration, plongé dans un espace qui n'appartient qu'à lui, perdu hors du temps. Il court et quelques notes chantées accompagnent son souffle comme des morceaux de joie laissés là sur le chemin pour qui les saisira.

    Il se sent bien, il ne peine pas, avance à son rythme, celui qui lui convient, ni lent ni rapide et les lèvres ponctuées de sourires qu'il envoie aux rares personnes qu'il croise sans jamais les compter car il est comme ça ! Tout ce qu'il fait il ne le mesure pas. Puis il est content de courir car il aime la douceur du matin et le son de ses pas solitaires lorsqu'il traverse la forêt, le gazouillis des oiseaux qui perce la musique, calé sur son rythme - il en a l'impression parfois – et le son des vagues à mesure qu'il s'approche de la plage. Oh elle est pas grande certes mais il y passe tous les jours à l'heure où il n'y a encore personne, arrête la musique et écoute les embruns se jeter sur le sable fin.

    Parfois – ça arrive – il y reste plus longtemps, se pose et lit un peu, et parfois c'est ce jour là, enfin c'est ce qu'il avait prévu à la base. Il arrive, arrête de courir, et y a personne bien sûr, personne à part une forme étrange un peu plus loin sur laquelle il ne s'attarde d'abord pas, cherchant des yeux un coin sec où s'asseoir. Puis d'un coup ça lui semble étrange et Charles à pas inquiets s'avance. "Mon dieu !" qu'il murmure pour lui même, car c'est un homme qu'il y a d'étalé là ! Alors tout en tâchant de pas paniquer il s'accroupit et porte ses doigts au poignet sur lequel il trouve rapidement (et avec un énorme soulagement) un pouls.

    Il en lâche même un soupir, avant de tapoter légèrement la joue du pauvre homme étendu là. "Vous m'entendez ?" C'est peut-être pas la meilleure façon de faire mais au moins il essaye.

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    AU BORD DE LA MER

    Tu grommelles un peu.
    Tu sens crisser une matière étrange sous ta tête, tu sens la moiteur sur ton visage trempé. Une vague lointaine vient sombrer sur ta poitrine, l'écume mousseuse gicle jusque ton visage.
    Haaa qu'il est plaisant de penser à la mer, aux bateaux. Aux vagues ricochant contre les rochers. Aux mouettes affamées et leurs cris innombrables.
    Ils se balancent en tes pensées comme l'arrière de ta tête se balance sur les côtés, testant la matière crissante sous toi. Elle t'inquiète. Tu commences à comprendre que tu n'es pas dans l'eau, malgré le bruit de l'océan, l'odeur marin, la brise fraîche qui écarte quelques cils.

    Pourtant, c'est avec un calme effarant que tu entrouvres les yeux. La lumière du jour te paraît si claire, qu'en cet instant tu crois à ce rêve qui se poursuivait à l'instant.

    Tu clignes des yeux.
    Cette luminosité agresse tes pupilles.

    En tout cas il fait beau. Aussi beau que lorsque ton frère avait tenté de te couler avec le Bel-Ami.
    Et tu tentes, tu as envie de comprendre où tu te trouves, alors qu'un toucher te fait rouvrir les yeux. Tu as cru entendre quelque chose, mais rien n'est distinct dans ta tête. Il y a juste le visage de Hervé qui te revient comme un cauchemar, et tu grimaces un peu en te demandant pourquoi il t'a noyé de cette façon.

    Tel un appareil photo, tu tentes de faire le focus. L'odeur de la mer arrive – redoublant - à plein nez, tu crois te trouver en Normandie, mais tu as encore un doute sur le naufrage. Après tout, tu l'as bien vécu ce naufrage, non ? N'étais-tu pas partie en Italie ? En Algérie ? En Corse ?  
    Avais-tu vraiment survécu à ce naufrage ?

    C'est alors que l'ombre d'une silhouette t'abrite du soleil, tu tournes légèrement la tête.
    Des cheveux d'ébène, un visage bien dessiné. Tu plisses les yeux pour bien distinguer. Ta vue est aussi fébrile qu'un nouveau-né, par chance tu n'as perdu les couleurs. C'est que cela te fait étrange de voir à nouveau correctement. Tu ne sens plus de migraine t'assaillir le crâne, et la lumière ne te provoque aucune douleur visuelle.
    Alors tu te sens apaisé, plutôt content de pouvoir vivre plus de deux minutes en bonne santé.

    Tu te contentes de sourire, une voix enrouée par le sommeil. Peut-être que cette personne t'avais enivré dans quelque conte étrange ?

    -Ah... c'était donc vous qui me racontiez ces histoires ?

    Puis tu écarquilles les yeux. Hein ? Cette voix ! Ce n'est pas la tienne ! Absolument pas. Tu portes une main à ta gorge, tu racles un peu.

    -Un, deux... non ? Toujours pas ?


    Tu tressailles, tu n'y crois pas. Ton cœur bats plus vite mais tu essaies de te calmer. La personne au-dessus de toi sembles inquiète mais pas pour la même raison. Alors tu clignes des yeux, tu racles une nouvelle fois ta gorge.

    -Monsieur... j'imagine que j'ai l'air d'un mort. Mais dites-moi, de quoi ai-je l'air ? Ma voix me semble si peu familière que j'ai peur d'avance de votre réponse...

    Alors, prenant ton courage à deux mains, tu tends une main au-dessus de toi. Ton bras semble fonctionner, tu ne sens pas de douleur. Puis tu plies les jambes, tu bouges les doigts de pieds. En outre, tu ne sembles pas blessé, mais tu as peur de faire un faux mouvement.
    Tes doigts, eux, malgré le contre-jour qui les baigne, sont trop blancs par rapport à tes souvenirs.

    -Et non, n'hésitez pas à mâcher vos mots ! Je veux la vérité et toute la vérité !




    Maupassant


    Charles Perrault
    Charles Perrault
    Revelio
    Emploi : Danseur
    DC : None
    Crédits : Daniel - AlexZappa
    Nox
    Lumos
    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    < [Ocean] will be>

    Ses mains tremblent. Il a eu peur bien sûr que l'homme soit mort ou qu'il soit obligé de le ranimer, mais sa voix bientôt se fait entendre et Charles soupire. Oh comme il est soulagé, il parle ! Et si ce n'est pas vraiment cohérent puisqu'il n'a rien raconté du tout, il relativise en se souvenant de sa propre arrivée. Il était troublé lui aussi et il a eu bien du mal à comprendre ce qu'il faisait là et comment c'était possible. Après tout il se souvenait clairement s'être éteint un soir ou bien un matin (ça c'est plutôt flou) et se réveiller n'était pas franchement dans ses plans. Bel euphémisme à vrai dire car il a carrément paniqué lorsqu'il a ouvert les yeux sur ce nouveau monde, ce qu'actuellement le naufragé semble parvenir à plus ou moins contrôler. Plus ou moins car dans sa voix Charles entend l'inquiétude et tout ce que l'homme ne peut pas comprendre.

    Il prendra le temps de tout lui dire, de tout expliquer. Mais d'abord il faut s'occuper de le sortir de l'eau avant qu'il n'attrape un rhume ou pire une pneumonie. Enfin c'est pas le moment de penser à toutes les maladies que le blond peut attraper, il vaut mieux agir !

    "Je sais que c'est difficile mais essayez de rester calme. On va d'abord tâcher de vous relever pour vous éloigner un peu de l'eau, d'accord ? Après je vous dirai tout ce que vous voulez savoir."

    Il lui sourit et tend les doigts vers lui. Si le blond se décide à les saisir il l'aidera, si non il le laissera se débrouiller seul. La fierté après tout est le lot de beaucoup de personnes et si Charles peut parfaitement la comprendre il n'est pas du genre pour sa part à la laisser le dominer. "Venez avec moi jusqu'à l'un des rochers, vous allez vous asseoir là bas." Il ordonne mais au fond ne contraint pas, si l'homme ne veut pas y aller il ne compte pas le forcer. Cependant s'il voit qu'il a besoin d'un soutient pour s'y rendre il prêtera sans soucis son épaule.

    En tout cas dès qu'il peut il retire sa veste et vient la déposer sur les épaules du jeune homme qu'il observe une petite seconde. Qui pouvait-il être dans sa vie d'avant ? Il lui posera la question après, d'abord répondre à ce qu'il lui a promis. "Vous êtes jeune, à peu près un mètre quatre vingt (il le déduit du moins puisqu'il fait quasiment sa taille) et vous avez les cheveux blonds. Ça risque d'être un peu dur à vivre au départ je ne vous le cache pas, surtout si vous êtes mort vieux."

    Ah. C'était peut-être pas très fin comme remarque, mais c'est ainsi qu'il l'a vécu, décédé à 75 ans pour se réveiller dans un corps de moins de 30 ans et en pleine santé. Incapable aussi du jour au lendemain d'écrire la moindre chose.  

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    AU BORD DE LA MER


    Oui, il est vrai. Sortir de l'eau est une étape première à laquelle tu ne peux te soustraire. Ces vagues d'écumes et d'algues s'emparent de tes extrémités avec la même conviction que l'aurait fait une tempête de neige, pernicieuse.
    Tes longs doigts viennent frotter ces paupières endormies, éblouies par ce long sommeil. Par ce rêve incessant. Par la vie, tout simplement.
    Et ils osent accepter l'aide tendue, ils osent se soustraire à la solitude lorsqu'ils attrapent avec envie cette autre main, cette bienveillance qui t'avait longuement manqué et qui, loin de faire défaut à cette personne, te permet de te redresser sans t'inquiéter de sa bonne volonté.
    Ton corps n'est cependant pas du même avis. La douleur qui t'ensorcelle les reins, qui enserrent ta taille et fait trembler tes jambes - déjà flageolantes -, se réveille brusquement lorsque tu essaies de redresser cette échine nouvelle, étirant un peu plus la grimace, déformant l'expression de ton visage que ne peut dissimuler  ta chevelure trempée.
    Le bras de ton interlocuteur parut salvateur et tu t'agrippes instinctivement à lui comme un nouveau-né à sa mère. Tu as cette étrange impression de redécouvrir le corps humain, et à la fois d'être bombardé par son mal.

    -Oui, allons-y ! Je ne peux rester indéfiniment ici ! T'exclames-tu, motivé que tu es, ne souhaitant qu'une seule chose : pouvoir poser ton derrière sur une surface plus solide. Peut-être ainsi, tu pourrais facilement analyser les dégâts que ce naufrage a causé.

    La surface dure et rocailleuse de l'objet parait plus douloureuse à ton fessier, mais tu sembles soulagé de sa solidité et du maintien qu'il te procure. Ton dos, de la même façon.
    De ce recul nouveau, loin du ricochet de vagues sautillantes, d'autant moins piqué par le sel, tes yeux sont bercés par un nouveau paysage, nouveau et à la fois si familier, et tu ne peux détacher ces pupilles de l'horizon qui se présente à toi. Voilà bien longtemps que tu n'as eu l'impression de pouvoir le faire sans oublier un détail, sans penser à la souffrance ni à la mélancolie des vieux jours, te dis-tu, avec une oreille tendue sur cette description inouïe qui t'aurait tant fait rêver, plus jeune.
    Mais voilà, ce n'était irréel, et force est de constater que cette analyse physique de ta personne s'en retrouve confirmée par la blancheur de tes mains, la longueur de tes jambes et la blondeur de ta chevelure que tu redécouvres. Le temps ne semble pas avoir eu d'emprise sur ta peau, tu renais d'une bien belle façon.
    Bon Dieu, s'il existe, voilà qu'il t'a doté de forts bons atouts !

    -Voilà qui me laisse pantois, je dois dire ! Reprends-tu, en le remerciant de sa gentillesse, lorsqu'il dépose tranquillement sa veste sur tes épaules. Tu aimes à penser que cette gentillesse possède le monde. Merci mon ami.

    Tu constates avec surprise que tu portes des vêtements simples, une chemise finement brodée mais toute délavée que tu pinces de ton pouce et de ton index, ainsi qu'un pantalon cintré. Tu ne sais d'où sortent de tels apparats mais tu as la certitude qu'il y a là quelque chose de magique.

    -Mais dites-moi, où suis-je ? Nous trouvons-nous là, dans quelque endroit en Méditerranée ? Ou au contraire, sommes-nous en Normandie ? J'ai bien connu les lieux, mais ceux-ci ne me disent rien qui y ressemble en quel que caillou que cela soit.

    Puis l'arc de tes sourcils blonds se fronce, tu prends un air plus grave à la fois plus surpris. Tu as l'impression de connaître cette langue et à la fois non. Pourtant tu la comprends, tu la parles. Et il te semble si étrange qu'elle ne soit clairement du français comme tu en fais si souvent usage.
    Néanmoins l'éclat d'étoiles qui miroite dans ton regard se fait présent, une nouvelle curiosité apparaît au plus profond de ton cerveau et de ses neurones actifs : tu as l'impression de vivre une découverte plus que capitale.

    -Et voilà que j'emploie des mots dont je comprends le sens et dont j'use sans doutes, sans même que cela ne soit du français ! Bon Dieu mais où suis-je ?


    Un tressaut s'empare de tes épaules voutées, et tu tends la main à cette personne qui s'est si posément occupée de toi comme le vieillard que tu étais. Tu as beau avoir cette apparence si jeune et si élancée, tu ne restes pas moins l'homme que tu as été. Et tu la serres cette main. Tu y poses même la seconde, car la reconnaissance se ressent au travers de cette poigne et de ton regard sévère.

    -Pardonnez-moi, mon ami ! Je m'appelle Guy, Guy de Maupassant si mes souvenirs ne me font défaut et si, par quelque sorcellerie, je ne suis manipulé par le destin ! Je viens de France et mon dernier souvenir s'arrête à un naufrage causé par mon abruti de frère. À moins que cela non plus, ne soit un rêve ! Grimaces-tu, peu convaincu.






    Maupassant


    Charles Perrault
    Charles Perrault
    Revelio
    Emploi : Danseur
    DC : None
    Crédits : Daniel - AlexZappa
    Nox
    Lumos
    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    < [Ocean] will be>

    Le blond finit par se perdre en interrogations et Charles se retrouve légèrement submergé, heureusement, parce que ce sont des questionnements normaux et légitimes qu'il s'est lui aussi posé à son arrivée, il parvient à s'accrocher et à suivre le fil. Oui, lui aussi il s'est demandé tout ça, où suis-je, quelle est cette ville, quelle est cette langue, en quelle année sommes-nous, que m'est-il arrivé ? Lui aussi il s'est senti perdu embrouillé, incapable de distinguer le vrai du faux et de pouvoir dire ce qui s'est passé, comment il est réellement mort. Oh c'était peut-être bien un peu moins brusque pour lui puisqu'il se souvenait vaguement être parti vieux au creux de son lit mais il avait des doutes, la mémoire un peu confuse de ce renouveau, quoique au moins de son côté ça se soit remis en place très vite. Dans un coin de sa tête il espère que ça sera le cas aussi pour l'homme car il n'y a rien de plus désagréable que de ne plus parvenir à distinguer la réalité du rêve.

    Ma foi, c'est à lui de l'aider pour le moment alors au boulot Charles !

    "Vous êtes à Insomnia." Autant dire que c'est pas brillant comme première réponse mais il s'est pris cette simple réponse dans la tête quand il a demandé et c'est la première chose qui lui est venue. Il rougit. "Ce n'est ni en Normandie, ni en Méditerranée, à vrai dire je n'en avais jamais eu vent avant d'arriver ici." Il sourit de façon à rassurer l'inconnu même s'il est persuadé qu'il serait bien mieux à l'hôpital qu'ici, les fesses sur un rocher, il serait pris en charge au moins et on pourrait vérifier qu'il n'est pas blessé.

    "Ne vous en faites pas, tout va vous sembler un peu confus les premiers temps mais ça ira mieux par la suite. Ils vous expliqueront tout en ville."

    Charles serre la main au creux de la sienne quand elles viennent à s'étreindre. Il sourit davantage et la garde, analysant rapidement cette nouvelle identité qu'il vient de lui offrir. Est-ce un auteur ? Une création ? Sans doute devrait-il mieux se renseigner sur tous ceux qui ont peuplé son monde avant et après lui mais il est tellement toujours occupé qu'il n'y songe à vrai dire jamais.

    Puis il trouve ça plus agréable de rencontrer les autres sans les connaître, il pourra ainsi poser toutes les questions qu'il veut et ne pas se baser sur ce qu'un illustre inconnu a pu écrire d'eux, créations, créateurs et autres, quoi de mieux après tout que d'avoir la personne en face ?

    "Vous êtes un créateur ?" Ah ! Ça lui brûle les lèvres les questions et il se collerait bien des claques pour ce qu'il vient de demander, le simple terme employé pouvant paraître bien étrange pour celui qui vient d'arriver. "Veuillez pardonner mon impolitesse, je pose les questions à l'envers sans même m'être à mon tour présenté. Je suis Charles Perrault, enchanté de faire votre connaissance malgré les circonstances !"

    Son sourire s'agrandit davantage et il jette un coup d'œil à la veste sur les épaules. Vraiment, ne devrait-il pas appeler quelqu'un ? Puisqu'il tient sur ses jambes ils devraient (lui semble t-il) au moins rester en mouvement histoire que Guy – Maupassant ? - ne tombe pas malade. "Vous êtes trempé. Peut-être devrions-nous prendre le chemin du retour et vous conduire à l'hôpital ? J'ai peur que vous n'attrapiez la mort si nous restons là. De plus nous aurons ainsi tout le loisir de discuter sur le trajet."

    S'il y a une chose à laquelle il n'a pas pensé cependant c'est la façon dont le blond va accepter ces nouvelles informations. Tous ne sont pas comme lui il faut dire, à faire fît de toutes ces nouveautés et à avancer sans problème avec ! 

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    AU BORD DE LA MER


    Insomnia.
    Le nom résonne en toi comme une nouvelle ère s'installe dans ton monde.
    Il a éradiqué les connaissances que tu as, le passé qui a fait ce que tu es. Il détruit tout cela en construisant quelque chose d'autre. Il dépose les premières briques d'une vie nouvelle. Tu comprends qu'il y a là une nouveauté qui te prend au dépourvu.

    Si la déception de voir un lieu familier s'est fait sentir plus tôt, il y a en toi cette soif de savoir qui réanime la vitalité que tu as perdu depuis que tu as ouvert les yeux. Il y a une ville, et il y a d'autres gens. Tu souris simplement, comme rassuré.
    Tu n'as pas besoin de tout demander, tout de suite, non ? Tu as seulement besoin d'un peu de soupe et d'un endroit pour te reposer. C'est en y pensant que la faim se fait sentir, et que ta bouche, pâteuse, te rappelle la soif. Tu ne sais depuis combien de temps tu es en mer, à errer de la sorte, et ton corps te fait comprendre que le temps avait eu une emprise sur toi.

    Pourtant, ton regard s'est tourné brusquement vers l'aimable personne à ton côté. Tu as l'impression que tes oreilles te jouent des tours, et le nom de Charles Perrault résonne une nouvelle fois comme une formule magique qui te réveille d'un sommeil trop long. Était-ce LE Charles Perrault ? Père des contes de ton enfance ? Rédacteur d'une génération entière de rêveries et d'aventures ?
    Tu grimaces quelque peu et ne sait comment réagir. Peut-être qu'ici, sur Insomnia, les noms se ressemblent ? Il se peut que plusieurs français aient le même nom ?

    Son sourire est contagieux. Ton visage se fend d'un sourire tout aussi radieux.
    Non, finalement, être perdu, ce n'est pas si mal. Tu rencontres des gens charmants, et tu découvres des paysages. Oh, si cela pouvait être pareil à chaque réveil ! Tu écrirais plus souvent des choses du quotidien. Alors en rentrant, tu ferais certainement un article sur Insomnia, et découvrirais les surprises qu'elle regorge.

    En attendant, tu ne pouvais certes pas rester ici.
    Tu trembles comme un nouveau-né, comme une feuille sous la menace du vent.
    Le bout de tes pieds est bleu, et tu vois la blancheur de la corne à tes pieds, grignotée par le sel marin. La bise est de trop glaciale pour ta peau. Oui, tu es trempé. Tu as les cheveux qui collent au visage, tu te recroquevilles, instinctivement, pour te protéger de l'hypothermie.
    Tu as envie de rentrer, mais rentrer où ?
    Tu n'as guère envie de le gêner mais - ...
    Sensiblement, imperceptiblement, tes paupières s'écarquillent.
    Tu te figes, ton regard se verrouille sur ton interlocuteur.

    -Non...

    Ton être entier se retrouve dans une statue faite de glace et de sel. Ton cœur s'arrête, pompe. Il décide de sauter une nouvelle fois, mais cette fois-ci pour briser ton estomac. Hôpital. Mort.
    Tu ne la sens plus, cette sueur qui découle de tes pores. C'est le frisson qu'elle dégage qui te fait trembler de nouveau. Et tu glisses de ton rocher, alors que dans la panique tu voulais reculer.

    -NON ! NON !

    Tu hurles, sans vraiment t'en rendre compte. Alors ton esprit te fait partir à la renverse, tu manques de t'évanouir. Là les images se mettent à défiler. Ta vie te revient en pleine face comme un train te foncerait sur la figure. Tu te retrouves assommé, tu essaies d'attraper ta tête entre tes mains, mais tu titubes encore trop pour réussir à te retenir.

    Tu n'en as plus rien à faire du sable, celui qui se colle à ta peau, celui que tu bouffes presque parce que tu n'arrives plus à te relever. Tu t'en fous parce que tu n'arrives plus à comprendre où tu es. Les souvenirs se déchaînent sur toi, et tu comprends que tu souffres.
    Que tu as souffert, Guy.
    Que tu avais perdu une partie de ta mémoire.
    Et que tu as été un légume, sur la fin de ton existence.

    Alors les spasmes qui s'emparent de tes épaules, ce sont les conséquences de ton épilepsie.
    Ce sont les résultats d'une vie où tu as voulu profiter, mais où tu t'es tapée la pire des saloperies.

    Et ça te retourne le cerveau, tu manques de tomber une nouvelle fois. Tu te retiens correctement, tu te maintiens, mais ton corps veut à tout prix exprimer ce qu'il n'arrive pas à évacuer, et ton estomac le prouve une nouvelle fois lorsque tu le libères sur le sable.

    Tu te serais presque étouffé si tu n'avais tout évacué.
    Ta respiration est saccadée, tu tousses, machinalement.

    -M-merde... murmures-tu, sans vraiment savoir ce qui t'arrive.

    Puis tu récupères un peu, te tiens au rocher. Tu as compris parce que tu sais. Instinctivement. Ces rêves-là, ces souvenirs qui te reviennent en pleine figure, ce sont les derniers, ceux que tu as oublié. Ce sont ceux que ton cerveau a enregistré, lorsque toi tu croyais naviguer une dernière fois pour l'Algérie.
    Ce n'était pas ton frère qui t'avait lancé par-dessus bord.
    Tu étais en asile depuis le début.

    Et cette sensation te donne une nouvelle fois envie de déglutir et de tout extirper de tes entrailles.
    Heureusement, ton corps se lâche enfin. Il décide que c'est bon, que tu n'as pas besoin de ça.
    Mais tu ne peux retenir les larmes, et tes épaules, frêles à présent, sont secouées par des pleurs.

    Tu n'as pas même la présence d'esprit de te cacher, tu es juste là, le visage rivé sur le sable, les joues pleines d'eau.

    -Je... je suis mort, n'est-ce pas ?... grimaces-tu, dans la douleur.

    Lorsque toi tu avais compris que tu étais arrivé dans un nouveau pays.

    -Pitié... Pitié, je ne veux pas … pas l'hôpital...

    Rien que d'y penser, tu es blanc comme les plus beaux nuages.






    Maupassant



    Charles Perrault
    Charles Perrault
    Revelio
    Emploi : Danseur
    DC : None
    Crédits : Daniel - AlexZappa
    Nox
    Lumos
    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    < [Ocean] will be>

    Charles parvient à saisir l'instant où il sent que tout bascule. C'est imperceptible à celui qui ne saurait pas observer, mais lui il le voit, ses yeux braqués sur le blond qui se fige juste là devant lui, sans qu'il puisse se rattraper ou changer la donne car il n'en a pas le temps. C'est trop rapide, Maupassant se crispe et lui ne peut que regarder, contempler l'erreur qu'il a faite et regretter. Pourquoi a t-il parlé de ça ? Pourquoi n'a t-il pas proposé de le ramener chez lui en sachant parfaitement que ça peut-être une solution éventuelle, après tout tout ce dont il a besoin c'est d'un chocolat, café ou thé, de vêtements chauds et d'un endroit où passer la nuit et les prochains jours s'il le faut, et tout ça il est en mesure de les lui offrir. Alors pourquoi, pourquoi a t-il fait cette bourde monumentale ? Pour s'en débarrasser au plus vite ? Non il n'est pas comme ça Perrault, il ne rechigne pas à aider quelqu'un et à offrir protection et chaleur, mais sur l'instant il a sans doute pensé que ça serait mieux qu'il soit pris en charge par des professionnels.

    Visiblement non.

    Aussi, il reste immobile le temps que l'orage passe, respectant la distance entre eux, n'essayant pas d'imposer ses mots pour ne pas le paniquer davantage. Et lorsque la brèche s'ouvre, faisant suite à quelques cris et quelques silences, lorsqu'il laisse les larmes couler, il s'autorise enfin à bouger. Ça n'avait rien de naturel ou même de correct à son époque et pourtant il le tire dans ses bras, serrant son corps contre le sien avec force oui mais aussi tendresse, laissant sa joue s'échouer un simple instant contre sa tempe, et oui c'est étrange mais c'est ce que lui dictait sa tête. Il n'y a rien de mieux après tout que la chaleur humaine pour se remettre d'une émotion un peu trop vive.

    "Oui... Oui vous êtes mort, tout comme moi il y a bien des années... Il semblerait que ce soit le prix à payer pour découvrir cette ville."

    Charles, tout en douceur, finit par le lâcher pour venir essuyer les joues du bout de ses pouces. Il tente un sourire, plein d'espoir que ça suffise à le rendre à cette tête blonde si émotive d'un seul coup ou qu'au moins ça apaise quelque peu son cœur.

    "Vous verrez que bien des choses ont changées... Ce n'est plus le monde tel que nous le connaissions avant. Cependant je dois dire qu'on y est plutôt bien..." Sincère, il lui prend les mains, les réchauffe des siennes. "Si nous parlions de cela sur le trajet comme je l'ai proposé juste avant ? Je vais vous mener chez moi vous y serez plus à l'aise que dans les courants d'air, enfin si vous l'acceptez. Il va nous falloir marcher un peu mais d'ici on est obligé, j'espère que ça ira pour vous."

    Il ne se souvient pas avoir eu beaucoup de visiteurs occupé comme il est avec le patinage, ses tentatives avortées pour reprendre l'écriture, et toutes ces fois où il se perd le nez en l'air dans les rues au lieu de rentrer. Malgré tout il est sûr d'une chose : il est ravi de le proposer à Maupassant et la véracité de ses propos se vérifie sans aucun mal dans son sourire et la lueur qui brille dans ses yeux. 

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    AU BORD DE LA MER

    Tu l'as attendu sans l'attendre, cette réponse.
    Tu l'as attendu en te demandant si en étant mort, ce toucher pouvait être réel, doux mais réel.
    Si tous les gens ici-bas, gardent cette même chaleur que lorsqu'ils avaient existé, plus haut.
    S'ils ont tous l'air d'humains, lorsque leur âme s'envolait enfin.

    Mais peut-on dire que l'on est en haut ou en bas, lorsque l'on n'est croyant ?

    Toujours est-il que tu es mort.
    Bel et bien mort, mon ami.
    Tu n'arrives pas à y croire et tu n'y croiras certainement jamais autrement qu'à la force de l'habitude.

    Tu comprends bien vite que Charles Perrault ne peut être que Charles Perrault, qu'il n'y en a qu'un seul ayant traversé les portes de l'au-delà, et qui se trouve là, à te consoler. Tu as du mal à y croire mais tu t'y feras, c'est certain. Tu n'as pas le choix.
    D'ailleurs tu n'as pas arrêté de pleurer de toute la soirée. Tu as eu du mal à remettre en place toutes ces pensées qui sont tiennes mais que tu as oublié. Tu as même dû, par d'autres procédés, mettre à l'écrit ce qui te restait de souvenirs, par peur de les perdre.

    Malgré tout cela, tu te souviens encore de cette chaleur contre ta joue. De ce regard bienveillant. De ce sourire tout spécialement adressé à ton encontre. Il avait été ton premier véritable ami, le conteur. Il avait réussi à poser sur ton cœur ces mots-là que tu aurais voulu entendre, de ton temps.
    Il avait passé ses doigts sur tes larmes brûlantes, avait essuyé ta peau, rapeuse par le sel.
    Et ce jour-là ton regard embué par la peur s'est perdu dans le sien.
    Tu as seulement hoché la tête.
    Cette chaleur-là, tu n'as pas voulu la quitter, et c'est contre lui que tu t'es collé lorsqu'il a fallu partir.




    C'est cette même chaleur que tu veux ressentir.
    Du moins, c'est ce que tu penses en le scrutant du haut de ta tasse de café, assis à table comme tous les matins. Tu t'es déjà désintéressé du paysage extérieur depuis quelques minutes. Paysage que tu connais par-cœur. Car il n'y avait plus que vous deux, lorsque tu avais décidé que tu connaissais assez ce qui se trouvait derrière la vitre.
    Parfois, tu jettes un coup d’œil curieux sur le journal. Tu n'as pas fini de mesurer l'ampleur d'Insomnia, de comprendre son fonctionnement. C'est étrange de tomber dans un monde faits de morts où la vie prend son cours. D'être dans un monde où tes vêtements d'antan passaient pour des costumes de fête. D'être dans un monde où tes manières étaient déjà désuètes.
    Tu as pris un coup de vieux, Guy.
    Malgré les cheveux blonds qui dessinaient ton nouveau visage de figurine, et cette allure haute qui te donnait une nouvelle dimension, une nouvelle masculinité, tu avais pris un sacré coup de vieux.

    Il faut que tu te mettes à jour, que tu renouvelles tes connaissances.
    Étrangement, tu n'en ressors que mi-figue mi-raisin.

    Car à l'heure où tu feuillettes ce journal, les vols à répétitions qui ont fait scandale dans la une sont moins intéressants que les épaules de Charles, derrière ses fourneaux. Il contraste beaucoup avec son métier, et coïncide à la fois avec celui-ci.
    C'est juste que...
    Il a un simple t-shirt, un pantalon du dimanche.
    Tu aimes bien quand il est comme ça, il ne se prend pas la tête. Il a une nonchalance qui te fait sourire. Et tu te surprends, de nombreuses fois, à scruter ces épaules où se jette une chevelure sombre en bataille.
    Tu aimes bien le regarder, quand il bâille derrière sa manche de pull, jetée à l'arrache sur le dos, et qu'une perle de sommeil manque de rouler du coin de ses yeux. Parfois, comme là, il soupire ensuite et se frotte un peu le haut du crâne.

    Alors tu souris un peu, même si ton café refroidit bien vite et même si tu lis pour la centième fois la dernière ligne de l'article. Tu souris parce que tu sais que ton cœur sautille un peu, quand tu es en sa présence. Que tu attends impatiemment son réveil comme tu attends son retour, lorsqu'il part au travail.
    Tu souris enfin, parce que tu t'y es fait, à cette histoire.
    Il n'y a pas d'hommes, mais ton affection reste la même.
    Contrairement à quelques uns de tes nouveaux amis – car oui, tu as pu t'en faire, déjà –, tu n'as pas de mal à te dire que c'est possible d'aimer un homme. Tu en as connu également, dans ton ancienne vie, en les tolérant sans pour autant y adhérer.
    Tu ne cherches pas vraiment à savoir ce qui est bon ou mauvais.
    Ce qui se fait ou pas.
    Là, quand tu le regardes et que tu sais que ton cœur frémit, tu ne peux te tromper.
    Si tu as toujours eu cette tendance à vouloir chercher des corps pour répandre entre leurs cuisses ta bonne humeur et ta compétitivité, tu sais encore ce que c'est que d'aimer. Tu sais encore ce que c'est lorsque que tes yeux ne font que regarder à un endroit. Lorsqu'ils s'imaginent les courbes de muscles qui se meuvent à la moindre de tes caresses.
    Lorsque tes yeux se ferment et frissonnent, au contact de doigts dans ta chevelure ou sur ta peau.

    Et tu veux le retrouver ce contact, Guy.
    Le premier qu'il t'a offert lorsqu'il t'a retrouvé, hagard, sur une plage de ce monde. Tu veux le retrouver pour le savourer : mais d'une façon bien différente.

    Alors tu casses ta routine. Tu la brises enfin.
    Tu te dis que pour une fois, ça ne peut pas te faire de mal. Que tu en as marre de boire ce café froid, à trop le contempler. Que tu attends beaucoup plus que ses pancakes qu'il sauce tout le temps à la confiture de fraise. Que tu veux plus qu'une simple tape dans l'épaule, et qu'un simple bonjour matinal. Que tu veux que cette bise sur la joue, se transforme en baiser sur les lèvres.
    Et tu as envie de le goûter, Guy. Et cette sensation est terrible dans ta bouche.

    Tu t'es levé sans plus de question, tu as laissé la tasse brutalement sur la table, fermé le journal.
    Tu en as marre et tu as envie. Tu as envie de ça. Juste ça.

    Alors tu viens jusqu'à lui et tu l'attrapes par la taille. Tu te colles à son dos, délicatement, tout en sentant ses muscles se contracter, ses beaux muscles de danseur. Fin, svelte, sous cette peau blanche.
    Si près de son oreille, ton nez frissonne de ce parfum que tu connais pourtant. Il se fourre dans ses cheveux pour les écarter. Il cherche un passage tout près de sa nuque.
    Ton cœur tambourine, Guy, horriblement. Tu n'as jamais eu aussi peur et à la fois autant envie.

    Pourtant en cet instant, tes lèvres viennent se poser sur ce cou brûlant. Suaves, elles restent sur sa peau. Cela fait déjà quelques secondes que tu as fermé les yeux, et que tu ne veux quitter l'odeur de cet homme.
    Comment fait-on, déjà, pour parler ?
    Mais tu ne veux que profiter du moment. Tu n'as pas vraiment réfléchi à ce que tu pourrais lui dire.
    C'est que tu es misérable, malgré ton rayonnement. Misérable avec ce sweat un peu lourd et ce pantalon tombant. Tu as même eu l'audace de venir le draguer avec des chaussons où étaient cousus des petits cochons. Il ne vaut mieux pas scruter tes cheveux, certainement en bataille, eux aussi.

    Avec toute cette audace, beaucoup se seraient rétractés. Se seraient confondus en excuses.
    Toi, tu as juste murmuré.

    -Charles... je t'aime.




    Maupassant


    Charles Perrault
    Charles Perrault
    Revelio
    Emploi : Danseur
    DC : None
    Crédits : Daniel - AlexZappa
    Nox
    Lumos
    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    < [Ocean] will be>

    Prendre conscience qu'on est mort une fois n'a rien de facile, Charles le sait car il l'a vécu et que devant ses yeux ce soir là Maupassant le subit aussi. Et chacune de ses larmes il les efface de ses pouces, chaque vague de tristesse il l'accueille contre son torse, et il l'observe se briser, se reconstruire, le soutient et souffle les mots qu'il faut, auxquels il croit lui et qui font du bien, il le porte avec toutes ses forces, il lui offre sa chaleur, il reste avec lui tout ce temps là. Sans le lâcher, jamais. Ses doigts serrés autour de ceux de cet homme dévasté, sa joue parfois échouée contre son crâne, et ses yeux souvent lovés dans les siens hurlant des "je suis là" silencieux. Là pour lui désormais, maintenant, demain et après demain, dans un mois ou dans un an. Toujours. Parce qu'il l'a trouvé, parce qu'il en est responsable, parce qu'il a promis de l'aider et qu'il se refuse à l'abandonner. Parce qu'il l'aime déjà bien cet inconnu complètement désemparé et qu'au fond de lui son cœur sait ce qu'il a à faire. C'est pour ça que Maupassant – Guy – est toujours chez lui le mois d'après et celui encore qui vient. Et le troisième et le quatrième et puis le sixième. Parce qu'il a pris de plus en plus de place en lui.

    Y a un temps cependant où il a eu peur, peur de le voir s'enfuir, l'abandonner, peur de se réveiller un matin et de le trouver en train de se chercher un chez lui, peur d'un avenir où il ne serait pas et d'être de nouveau seul ici. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, car si son colocataire cherchait à partir il l'en empêcherait de toutes ses forces.

    Ça le fait sourire au dessus de la poêle dans laquelle dore le dernier pancake cette façon qu'il a eu de se l'approprier peu à peu cet homme qui au départ n'était pourtant qu'un pur étranger. Avec lui d'ailleurs il a appris la brûlure sourde du mot jalousie qui serre si fort l'estomac qu'on oublie souvent comment respirer. La joie intense de voir une autre personne sourire et comment se sentir heureux de savoir qu'il l'est aussi. Ça le... Il fronce les sourcils en sentant cette présence dans son dos et les bras qui l'enserrent. Ses muscles se contractent, plus de surprise que d'inconfort, et il tressaille au souffle qu'il sent le long de sa nuque. Au nez qui effleure sa peau. Dans sa poitrine son cœur bat crescendo et pourtant il garde la face comme il peut, coupe le gaz et pose le dernier pancake dans l'assiette en essayant de ne pas penser à Guy contre son corps.

    Impossible. Encore moins quand il entend ces mots.
    Le sang bat à ses tempes et il se rend compte après plusieurs secondes qu'il a arrêté de respirer.

    … C'est la première fois. La première fois qu'il se pose la question de l'amour entre deux hommes. Enfin non, il se rend compte que c'est absurde, qu'il y pense chaque fois qu'il n'arrive pas à dormir et qu'il va s'asseoir près de Maupassant juste pour entendre son souffle paisible. Il sait que sa jalousie n'est pas anodine et encore moins sa façon de le regarder, et qu'il a toujours eu tendance à s'émouvoir sur son rayonnement et sur sa beauté. Alors si, bien sûr qu'il y a déjà pensé, mais jusque là c'était une simple pensée venue l'embêter pour une minute ou deux avant qu'elle n'abdique sous le poids d'une autre. Mais les frémissements au son de sa voix, l'obstination de son cœur à se serrer quand il rit, ses sourires en réponse à ses sourires, ses yeux qui brillent d'étoiles à chaque moment passé avec lui, tout ça ce sont des signes non ? Le signe que l'on apprécie, que l'on aime peut-être, à la simple pensée de ce mot son dos s'appuie trop légèrement contre le torse de son ami.

    Quelques secondes et peut-être une minute sont passées.
    Il ne sait plus comment répondre, comment parler.

    "Je ne sais pas quoi dire..."

    C'est nul, il en a conscience. Alors il pose ses mains sur les siennes, caresse l'albâtre de ses doigts, la douceur de sa peau, remonte juste à l'orée de la manche où il savoure le grain et frémit, la gorge nouée et le souffle affolé.
    Il touche un homme, son ami. Et ça bat contre ses côtes avec trop de force les émotions qui l'envahissent et qui font que finalement il se tord dans les bras et se retourne.

    Ils sont proches, un peu trop certainement et pourtant tout ce que ça fait c'est accélérer juste un peu plus encore les battements de son cœur, et ses doigts se posent contre la joue pâle et puis remontent se nicher dans les cheveux d'or, son front vient épouser le sien. Juste là, comme ça, avec sa chaleur contre la sienne et leurs souffles qui s'emmêlent. Juste là parce qu'il sait pas quoi dire ou quoi faire. "Comment on sait qu'on aime..?" Il voulait pas le demander à voix haute mais c'est fait, c'est encore plus nul et il a honte, il ferme les yeux. Est-ce que c'est de le trouver beau à en crever même dans cette tenue ? Ou alors quand il bave en dormant ? Ou bien de rêver trop souvent de lui ? Est-ce qu'on le sait quand le rythme cardiaque s'envole pour un rien, un contact ou un mot, un bout de peau dévoilé ? Quand on se sent comme un naufragé... A perdre tous les points de repère et à graviter sans trop savoir où aller...

    Il en sait rien. C'est difficile. Sa main libre se pose sur les flancs et puis se glisse au creux du dos, il l'enlace à son tour.

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    AU BORD DE LA MER


    C'est bête.
    Absolument bête, mais à ce moment ton cœur tambourine autant que le sien, ce cœur que tu sens au travers de tes doigts, alors que pourtant tu tiens sa taille. C'est bizarre, tu l'admets. D'être ainsi entreprenant envers le même sexe. De se dire que l'affection finalement, plus puissante, plus approfondie, se transforme in-extremis en amour.
    Mais il a raison, Guy.
    Il a terriblement raison : comment sait-on quand on aime ?
    Comment sait-on qu'on aime sans que cela ne soit de l'amitié un peu plus profonde ? Que ce n'est pas juste une attirance sexuelle transmise par tes neurones en manque, depuis ta mort ? Que ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de femmes que tu te rabats sur le premier venu ?
    Comment le sais-tu ?

    Au début cependant, tu ne dis rien. Malgré les caresses de ses doigts jusqu'à tes poignets, ces caresses qui se veulent réflexion. Car tu sais : il réfléchit beaucoup. Tu te contentes de desserrer ton emprise lorsqu'il se retourne tout contre toi. Ses cheveux glissant devant ton nez, caressant ton bras.
    Ciel, que son parfum est enivrant !
    Tu essaies de te tenir un peu, de ne pas succomber. Parce que tu succombes facilement aux belles choses et c'est aussi un défaut qui te torturera pour le restant de cette vie - si l'on peut parler de ce qui reste. Tu succombes aux belles choses et tu y laisseras des plumes, plus tard.
    Tu ne le sais pas encore.

    Tu crois qu'il faut juste te retenir pour qu'il ne s'imagine un loup en rut sous tes airs de chaperon rouge. Qu'il ne s'imagine que tu es frustré depuis quelques semaines, voire quelques mois depuis votre rencontre, car tu as senti le rapprochement se faire. Tu veux encore garder cette belle image de toi, parce que même si tu aimes le sexe, tu aimes aussi et surtout la romance.
    Alors tu souris un peu plus, tu rayonnes de nouveau.
    Il y ce petit rose orangé sur ses joues, et tu trouves la couleur agréable à l'oeil.
    Tu le ressens ce petit frisson qui lui parcourt les pores. Tu sens son cœur battre à une allure folle contre le sien et tu as l'impression étrange qu'ils battent à présent dans le même tambourinement. Tu aimes à le penser. Tu espères beaucoup trop. D'autant plus lorsque ses doigts se décident à glisser sur ta joue, à traverser ton oreille et ta chevelure.
    Tu fermes les yeux, Guy. Un peu comme un chien attendant sa récompense éternelle, gratifié par l'attention et l'amour. Tu attends et tu la savoure cette caresse. Tu la savoures autant que cette proximité née de vos deux fronts. De ce toucher brûlant. De ce souffle que vous échangiez, entre vos lèvres.
    Comment sait-on que l'on aime ?

    Tu ne peux cependant t'empêcher. Tu remontes doucement une main sur sa joue. Ton cœur se sent compressé entre l'adrénaline de la joie et celle de la peur. Tu gardes sa peau fermement contre cette main. Ta nuque a seulement à faire ce petit mouvement pour être à sa hauteur. Elle s'habitue bien vite, car tu l'oublies et que la seule chose qui t'intéresse pour l'heure c'est cette ouverture par laquelle cette question torturante est sortie.
    Tes lèvres viennent les frôler. Au début tu attends. Mais quand tu vois qu'il ne te repousse pas, tu finis par y poser les tiennes. Tu les presses un peu plus, au fur et à mesure des secondes. Tu sens cette pression se transformer, vos souffles chauds s'échanger dans vos bouches.
    Puis tu compresses une nouvelle fois pour forcer un passage d'amour.
    Alors ta langue chaude tente une percée.
    Tu as compris où étaient ses dents, mais tu vises. Son toucher t'enivre, tu manques de défaillir. Dans ta poitrine ton cœur bat à une vitesse ou ne bat peut-être plus, mais tu ne le sens plus. Il n'y a que cette joue rouge de chaleur contre ta main. Il n'y a plus que la caresse suave de sa langue contre la tienne, alors qu'un soupire satisfait s'échappe de ton nez.
    Tu n'as pas remarqué, Guy. Mais tu as été happé par lui. Tu as été envahi par sa douceur, par son existence. Tu ne te demandes plus si c'est bizarre d'être avec un autre auteur d'une autre époque. Tu ne te demandes plus ce que ça fait d'être avec un homme, quoique cela t'ait travaillé.
    Quand tu embrasses enfin Charles, ta main tremblotte.
    Ton âme s'est arrêtée. Tu réalises que celui que tu as au bout des lèvres est celui que tu n'as jamais autant aimé. Que tu peux aimer.

    Mais tu te décides tout de même à détacher tes lèvres de lui.
    Tu colles de nouveau ton front au sien et prend le temps de graver cette image, cette sensation dans ton esprit. L'éphémère est terrible.
    Puis tu entrouvres les paupières et souris. Tu le regardes dans les yeux. Tu es heureux. Tu pétilles comme le soleil. Tu es une étoile dans cet univers car tu n'as jamais eu à ressentir autant de bonheur d'un coup, et tu manques de défaillir.

    -Si tu aimes, c'est que la question ne se pose pas.






    Maupassant


    Charles Perrault
    Charles Perrault
    Revelio
    Emploi : Danseur
    DC : None
    Crédits : Daniel - AlexZappa
    Nox
    Lumos
    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    < [Ocean] will be>

    Il est un peu tout retourné Charles de sentir cette chaleur si proche de la sienne et ce corps contre son corps, et il se sent heureux tout comme il a peur, peur de tout gâcher par des mots de travers ou un geste qu'il ne faut pas alors il ose pas bouger, dans l'attente interminable que quelque chose se passe. Qu'une réponse arrive. Comment on sait qu'on aime, comment ? Est-ce que c'est de sentir ses mains trembler quand les lèvres s'approchent et quand les souffles s'emmêlent ? De se sentir mourir à l'idée de plus, à l'idée de moins, à la pensée que tout ça n'est qu'un rêve duquel on s'extirpera trop vite ? Il veut le sentir plus fort contre lui et goûter à sa saveur contre la sienne mais en même temps il a peur aussi que ça aille trop vite, trop fort, trop tout, et que par la suite tout devienne gris, fade, sans saveur. Est-ce que c'est ça alors être amoureux, vouloir prendre son temps, attendre un peu, découvrir pas à pas l'autre sans empressement ? Charles n'en sait rien mais il apprécie la sensation, plus que celle de ses mains qui tremblent contre les flancs du blond toujours dans l'attente d'un geste alors qu'il pourrait de lui même le rapprocher un peu mais ça lui fait peur, il sait pas s'il a le droit. Est-ce que c'est ça en fait d'être amoureux, de pas savoir ce qui paraît en temps normal évident, de se poser trop de questions, d'avoir peur de tout faire dérailler ?

    Ça le rend dingue de pas savoir, dingue aussi d'avoir cet homme si proche sans parvenir à prendre une décision quant à comment faire.

    Et dingue encore davantage quand sa bouche effleure sa bouche et qu'un frisson parcourt tout son corps, que ses pensées s'entrechoquent et puis se stoppent, que ses membres cessent de trembler pour une seconde avant de s'y remettre celle d'après un peu plus fort. Il oublie comment respirer, il récupère son souffle par une inspiration tremblante qui se mêle à celle de Guy. Ses yeux s'accrochent aux siens, se ferment, se rouvrent tandis qu'avec douceur il donne l'accès à la langue trop curieuse pour être décente, mais il se moque de la décence actuellement, il se moque de tout à part de l'homme qu'il serre avec force désormais au creux de ses bras. L'homme. Mon dieu, il embrasse un homme et ça lui colle le ventre en vrac mais pas de la mauvaise façon et il lâche un léger soupir tout contre lui alors que sa langue effleure la sienne, il a un peu l'impression de mourir. Est-ce que ça lui faisait ça aussi avant, dans l'autre monde avec sa femme ? En l'instant ça lui semble si loin qu'il sait plus et de toute façon il a pas envie d'y penser, son cœur bat trop fort pour ça et tout son esprit revient toujours sur Guy. Maupassant. Colocataire. Ami. Plus que ça. Énorme bout de sa vie.

    Pourtant il s'arrache à lui et le regard de Charles se fait désespéré, il voudrait le retenir, le rappeler, mais rien ne sort de ses lèvres qui s'entrouvrent sur un souffle vacillant. Il est muet pendant de trop longues secondes.

    "Alors la question se pose pas..." Sa voix est rauque, il comprend pas.

    Puis il lève les doigts sur ce visage blanc qu'il caresse, retrace du bout de la main en une caresse tendre. Ah... Il se sent presque comme un enfant et son sourire, son sourire lorsqu'il s'esquisse sur son visage, reflète tout le bonheur qu'il sent jusqu'aux tréfonds de son cœur. Ça fait passer les jours le bonheur, il apprend peu à peu l'amour avec un nouveau regard et s'émeut de chaque seconde en sa compagnie. Le soir dans le noir parfois ses mains s'égarent mais jamais très loin au départ, sur la gorge qu'il caresse, une épaule que sa bouche rejoint pour embrasser la peau, mais ce qu'il aime le plus c'est juste resté là, lové contre son corps.

    Et des fois il se trouve bête mais il s'interroge.

    "Guy..." Une nuit il murmure, il arrive pas à dormir. "Ça se passe comment la suite quand on est un homme ?" Sur ses joues y a du rouge et c'est beau, c'est tendre, c'est innocent. Comme la question entre ses lèvres alors que les yeux se blottissent sur la forme pâle du visage.

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    AU BORD DE LA MER


    D'un baiser, tu es passé à plusieurs.
    D'une caresse, tu es passé à des enlacements. De lèvres posées sur les siennes, tu les as glissé lentement sur sa nuque, son épaule, parfois son cœur.
    Tu t'es blotti dans les draps avec lui à tes côtés.
    Tu as isolé ton cœur contre le sien, en espérant ne jamais le laisser. Il est l'ancre de ton navire. Tu ne te sentirais que plus perdu sans lui. Tu as isolé ton monde dans le sien et tu ne t'en es pas rendu compte.

    Parce qu'il est plus facile de passer ses journées avec cette présence à tes côtés, à t'occuper de ranger, de nettoyer, parfois à chercher du boulot parce que tu sais que tu ne peux pas le laisser travailler seul pour deux.
    Tu penses déjà à votre avenir, comme s'il était tout tracé. Tu as déjà prévu de dépenser ton argent pour lui. Tu as envie de l'épouser. Est-ce seulement possible ? Et quand il se colle comme ça, contre toi, pendant que tu lis encore les dernières nouvelles de la journée sur ton smartphone, tu sens cette chaleur se répandre en toi comme une bouillotte.
    Charles est doux. Il aime bien s'endormir contre toi. Il passe souvent ses doigts sur ta peau, et toi tu fais semblant de ne pas remarquer. Tu fais semblant de montrer que c'est normal. Dans ta poitrine cependant, bat un cœur qui n'a jamais autant aimé.
    Tu sais qu'il n'ose pas. Mais toi non plus tu ne le fais pas.
    Pas parce que tu n'as pas envie, plutôt parce que tu sais que si tu y vas trop brusquement, tu peux le perdre à jamais. Alors tu restes gentleman jusqu'au bout, Guy. Tu profites de tes moments seul pour éviter de garder ce trop plein, mais tu meurs d'envie de lui.

    Aussi, lorsqu'il se blottit un peu plus contre toi, alors que ton bras l'entoure déjà, et qu'il passe sa main sous la chemise de ton pyjama, tu rives ton regard sur lui, comme interloqué. Tu ne pensais pas qu'il était réveillé, d'autant moins à cette heure si tardive.
    Tu aurais voulu lui demander si c'était toi, encore, qui le gênait avec la lumière de ton téléphone, mais la question qu'il posa, dans un petit murmure, comme étouffé par le désir et à la fois l'hésitation, te fit réaliser que les mots avaient tout leur sens. Que la voix de Charles était douce. Que tu avais envie, encore une fois, d'y poser tes lèvres.
    Alors tu inspires doucement. Tu souris parce que tu sais qu'il a peut-être mis du temps avant d'y penser. Mais que de le dire aussi tard dans la nuit, te faisait comprendre qu'il avait longuement réfléchi à la chose sans jamais oser t'en parler.
    Il y a peut-être un manque de communication entre vous deux.

    -La suite ? Tu fais mine de réfléchir. En réalité, tu avais déjà cherché. Mais tu ne voulais pas le montrer. Tu ne voulais pas qu'il voie que tu étais comme ça. Alors tu tapotes sur ton smartphone. Je ne sais pas... je t'avouerais ne jamais avoir essayé... mais.

    Alors tu fais défiler les articles. Des images. Parfois tu souris.

    -En cherchant un peu, on peut trouver pas mal de trucs.

    Tu oses lui montrer, tu en ris un peu. En réalité, c'est parce que tu ne sais pas s'il va vraiment apprécier, autant en rire. D'autant que tu sais, Guy. Que tu te ferais un plaisir de le manger tout cru. Que tu le dévorerais sans vraiment te poser de question.
    Mais tu sens déjà la chaleur te monter aux joues, aux muscles.
    Cette tension que tu emmagasines, tu ne sais pas si elle va durer. Si tu pourras l'évacuer autrement qu'avec toi-même.

    -D'ailleurs, tu ne devrais pas dormir, chéri ? Tu essaies de noyer le poisson, en un sens. Tu travailles, demain...




    Maupassant


    Charles Perrault
    Charles Perrault
    Revelio
    Emploi : Danseur
    DC : None
    Crédits : Daniel - AlexZappa
    Nox
    Lumos
    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    < [Ocean] will be>

    Le rouge sur les joues devient plus fort. La question soudain semble gênante mais il se dit qu'une fois posée elle mettra peut-être à bas toutes ses inquiétudes. Car bien sûr que ça le torture lui qui avait l'habitude des femmes, bien sûr que ça lui fait du mal parce qu'il refuse que Guy s'en aille à force d'ennui. Est-ce qu'il l'a déjà fait ? Est-ce qu'il y a souvent pensé ? Est-ce qu'il y a songé avec lui ? Ce sont des choses qui lui tournent en rond dans la tête, c'est un peu bête en un sens parce qu'il le lui aurait sûrement dit non ? En fait Charles sait que non, il ne le lui aurait pas dit, parce que ça fait peur d'aborder ces sujets avec l'autre et lui a dû se faire violence pour y arriver, pour poser cette question qui fait brûler ses joues avec tant de force. Et là encore ça fait venir mille autres questions, heureusement le jeune homme répond déjà à certaines, lui arrachant presque un soupir de soulagement. Non il n'a jamais essayé. Ces simples mots sont un poids qu'on arrache de sa poitrine parce qu'il s'en voudrait un peu d'être le seul vierge de ces expériences, et en même temps ça lui fait sûrement un peu peur de se dire qu'ils découvriront peut-être ensemble un jour. Demain ? Dans un mois ? Maintenant ? Pas de précipitation, déjà il faut résoudre ce problème d'aspect technique... Qui se termine en une nouvelle crise de rougissements lorsqu'il se retrouve face aux photos.

    Très bien, le voilà qui se planque contre le cou de son homme en osant à peine respirer, nichant son nez profondément contre la peau pour en inspirer l'odeur. Encore une fois il a le cœur qui bat à cent à l'heure et il se maudit un peu d'avoir demandé. Heureusement Guy ne l'a pas mal pris, ça l'aurait encore plus gêné. Pourtant les questions l'intriguent, essayer de l'envoyer au lit ce n'est pas son style. Alors il grogne et pose un baiser contre la peau, là juste au coin de l'épaule, puis un autre un peu plus haut contre le côté de son cou. Encore un sur la peau du dessous de l'oreille. Il est beau ainsi Guy, allongé sur leur lit.

    "La question me taraudait, j'ignorais un peu comment la poser..." Ses doigts tracent quelques cercles sur la peau de son ventre et il revient caler le nez contre sa joue, les yeux fermés. "Puis on ne me tuera pas si je suis un peu fatigué demain... En plus tu dors toujours tard et je n'ai pas envie de te laisser tout seul..."

    Il a d'autres questions en tête du coup, mais d'abord il effleure de ses lèvres l'os de la mâchoire qu'il a contre lui. Et comme chaque jour il s'émeut un peu de la douceur de sa peau, de sa blancheur, de son odeur aussi qui l'enivre toujours plus. Plusieurs fois d'ailleurs il a senti son estomac se tordre sur une envie qu'il n'osait pas laisser s'échapper. Plusieurs fois son cœur s'est serré d'amour, de désir, de la volonté de quémander plus sans oser de peur que ça ne soit impossible d'un point de vue anatomique. Ah quel idiot, s'il avait pensé à regarder sur internet lui aussi peut-être que ça aurait été moins gênant pour tous les deux, mais ce qui est fait et fait en attendant.

    "Tu as déjà pensé à le faire avec moi..?"

    Imbécile ! Il y a des fois où il aimerait se frapper parce que ça n'a rien de subtil comme question, il ne fait aucun doute qu'il ait été possible de trouver un moyen détourné pour la poser ! Mais non, lui il colle les deux pieds dans le plat et allons-y gaiement sinon c'est pas marrant ! En plus pour se rattraper sur ça... Ouais, impossible, alors il laisse sa paume courir sur les flancs, revenir vers la poitrine contre laquelle elle se niche, enveloppant avec tendresse les battements de son cœur.

    "Ça me fait un peu peur mais j'y ai pensé ces derniers temps." Oh oui ça il a un peu peur mais c'est pas grand chose, juste les questions habituelles : est-ce que ça fait mal ? Qui s'occupera de l'autre ? Est-ce que c'est obligé d'aller tout de suite au bout ? Il en sait rien, il sait même pas s'il aura envie de tout tout de suite ou s'il ne sera pas du tout prêt, ça c'est à son corps de le dire et un peu aussi à son désir. En attendant il attend et espère des réponses parce que ça l'intrigue toutes ces nouvelles choses, toutes ces nouveautés comme le fait de laisser courir comme ça ses lèvres contre la peau du cou qu'il se prend même un petit coup à grignoter de ses dents blanches.

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    AU BORD DE LA MER


    -Oh ne t'inquiète pas pour moi ! Réponds-tu dans le ton de l'insouciance, tandis que tu sais que ton cœur se tord de douleur tous les soirs et que ton cerveau cède à la panique de ne plus jamais se lever.
    C'est ton problème, un gros problème, Guy. Tu le sens de plus en plus. Un peu comme si tu découvrais ton caractère, ici, un peu comme s'il avait été différent de votre monde, d'avant.
    Mais tu essaies de ne pas trop le montrer. Tu n'as pas envie de le faire paniquer. Tu es juste un insomniaque, et ça peut régler de nombreux soucis.

    En l'occurrence, tu évacues toutes ces idées de ton esprit : Charles love son visage contre ton cou. Tu sens cette chaleur soudaine lui brûler les joues, et tu la sens effleurer l'épiderme avec une certaine latence, et un frisson parcoure les pores de ta peau.
    Il s'attarde sur toi. Il veut de l'attention. Il veut que tu l'écoutes, que tu prennes l'assurance qu'il n'a pas, que tu le guides sur ce chemin. Tu le sais. Et tu le ressens de cette façon lorsque ses lèvres te parcourent avec attention.

    Tu aurais voulu lui dire que ce n'était pas grave, ce genre de questions. Tu as les mêmes en tête. Parfois plus. Vous n'êtes plus dans ce monde que vous avez connu, rempli d'interdits. Y a-t-il vraiment mort d'homme lorsque l'on s'y intéresse ?
    Mais tu n'y arrives pas, et Charles te devance avec ses questions.

    -Charles ?

    Oh...  
    Pas besoin de plus, tu as compris. Il te sous-entend des choses évidentes, pour une fois, ce n'est pas la peine d'être observateur pour le sentir. Tu as seulement repoussé la chose le plus longtemps possible, tandis qu'il t'attire à lui avec ses mots tout aussi bien mesurés.
    Il est méticuleux, Charles. C'est un écrivain après tout, et tout comme toi, il est doué dans l'art d'utiliser les mots.  Sauf que ces mots, Guy, ils t'enflamment comme le torrent de lave d'un volcan.
    Tu ne t'es pas encore préparé à résister à l'amour. Tu ne sais qu'y céder.
    Alors, quand il te regarde comme ça, qu'il te tire à lui et te demande des choses si concrètes en supplications, tu te dis tout simplement que tu as été assez con pour ne pas y répondre. Pour repousser l'échéance.
    Tu l'aimes, Guy.
    Mais tu n'as pas eu assez de courage pour lui dire que tu en voulais plus.  

    -Pourquoi as-tu peur ? …

    Tu déposes ton téléphone sur la table de chevet, tu allumes la lampe de cette dernière pour pouvoir l'y voir mieux que grâce à l'écran bleu. Charles est tout rouge, les lèvres pincées, peut-être par honte. Recroquevillé sur lui-même, et tout contre toi. Il y a peut-être quelque chose qui te brûle le cœur, mais cela ne peut être que l'attendrissement et de l'amour.
    Tu ne veux pas le blesser, Guy. C'est aussi pour ça que tu n'as jamais rien tenté.
    Mais tu préfères secouer la tête et te frotter les yeux. Non, pas cette question.

    -Oublie ce que je viens de dire. Puis tu te tournes correctement, te reposes sur un coude pour légèrement le surplomber. Ta main, d'instinct, vient caresser sa joue chaude de rougissement, mais toi tu ne peux t'empêcher de sourire, malgré l'épuisement. J'y ai déjà pensé, Charles. J'y pense tous les jours. Quand je vais me vider les bourses tout seul dans la salle de bain, jusqu'à ton retour, la nuit.
    Un silence s'installe entre vous deux. Tu aimerais mesurer tes paroles. Mais tu ne peux plus rien lui cacher après tout. Pourtant en cet instant tu murmures tes paroles. Ton visage se fait sérieux, cette fois-ci, tu ne ris pas. Parfois, j'aimerais t'embrasser dans le cou, pendant ton sommeil. Glisser mes mains sur ton ventre et un peu plus bas. Te faire plaisir en caressant ta verge, tes fesses. Mais...

    Tu soupires, avant de reprendre. Ta main s'est déjà égarée sur la sienne, tu caresses ses doigts avec douceur.

    -Mais j'ai peur de te faire mal, Charles. De te faire mal et que tu me voies comme une bête. Je bouillonne en moi, je me languis de te savoir si loin, parfois. J'aimerais te faire mien. Je ne veux cependant pas que tu souffres par ma faute, ni même que tu aies peur de ce que je suis vraiment.

    Parce qu'en réalité, peut-être que tu ne t'arrêteras jamais de lui faire l'amour.



    Maupassant


    Charles Perrault
    Charles Perrault
    Revelio
    Emploi : Danseur
    DC : None
    Crédits : Daniel - AlexZappa
    Nox
    Lumos
    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    < [Ocean] will be>

    Depuis qu'il a posé sa question il a une espèce d'impatience qui colle au fond de son estomac. Y a peut-être aussi une légère forme d'appréhension et puis beaucoup de curiosité, mais surtout il veut savoir. Savoir si Maupassant y a songé, s'il a imaginé tout ce qu'ils pourraient faire ensemble, mais savoir simplement, pas se fâcher du fait qu'il ne le lui ait pas dit le cas échéant. Encore une fois ce n'est pas assez facile pour en parler librement – à ses yeux du moins, beaucoup pensent sûrement différemment. Mais ça ne vient pas. La question en réponse à son aveu lui tord l'estomac, il entrouvre les lèvres pour donner une réponse sans trouver quoi dire, la liste après tout est si longue. Seulement ce n'est en aucun cas insurmontable alors ça ne lui plaît pas l'idée de s'étaler sur ses craintes, il n'a pas envie lui que Guy essaie de le rassurer, non ! Il veut voir, apprendre, découvrir, connaître par lui même. Heureusement il n'aura pas à prononcer les mots, son homme les coupe avant. Tant mieux. Au milieu de ses rougissements et de ses yeux qui clignaient afin de s'accoutumer à la lumière, il laisse un sourire se nicher sur ses lèvres qu'il mordillait de cette légère anxiété qui fait trembler un peu ses doigts.

    C'est un peu comme un merci et dans sa tendresse il love sa joue brûlante contre la paume de Maupassant.

    Maupassant... Guy... Sa sincérité le touche en plein cœur et même s'il rougit, même s'il ne sait plus trop où se mettre, il doit bien avouer qu'il a eu envie parfois de laisser glisser ses doigts sur son propre sexe à la sortie d'un rêve, sous des pensées déviantes. Souvent en fait. Il ne l'a juste jamais fait par honte, parce qu'à vrai dire il est comme ça : Il pense bien trop aux autres (et à ce que Guy penserait de lui en l'apprenant) et pas assez à lui. Pour autant ce n'est pas grave, il ne lui en veut pas non plus de l'avoir fait parce qu'il peut comprendre, on devient un peu fou quand on se pousse un bout. Puis il sait bien qu'il aurait fini par le faire également si un mois de plus s'était écoulé, il n'est pas non plus mouton blanc, même que ça le rassure un peu le fait que son homme semble avoir une idée de la chose plus précise que lui. S'ils en avaient été au même point tous les deux ça aurait été un peu gênant.

    C'est pour ça aussi qu'il l'écoute avec toute son intention. Parce que sa peau frémit sous les caresses, parce que son cœur sonne la charge, parce qu'il oublie de respirer d'impatience (toujours) d'en savoir plus, mais surtout, surtout parce qu'il se nourrit de tout ce qu'il lui dit. Il imagine, il apprend déjà un peu, comprend l'étendue des caresses. Les caresses... Ça fait tellement d'années qu'il n'a pas senti une main se poser contre lui qu'il a parfois du mal à se souvenir du goût qu'elles ont. Est-ce que c'est pareil avec un homme ? Il n'en sait rien mais oui, toujours il veut apprendre.

    "Et qu'est-ce que tu es vraiment à part un homme qui en aime un autre Guy ?"

    Il a fini par le murmurer, enlace ses doigts aux siens qu'il porte contre sa poitrine, contre son cœur qui bat fort, si fort qu'il pourrait presque faire éclater ses os. Puis il les mène à sa bouche, il pose un baiser dessus, ferme ses yeux une seconde. Qu'est-ce qu'il doit faire à présent ? Le remercier, se recoucher et dormir ? Impossible. Pas avec les frissons qui courent sur lui et la façon dont tout ça le bouleverse. Alors avec tendresse il relâche la main qu'il niche à plat contre son propre ventre, les lèvres sèches de toutes ces émotions qui le transcendent.

    "Je suis là... Regarde je suis là tout près de toi... Tu peux me toucher Guy, tu peux faire de moi tout ce dont tu as envie... Je veux apprendre à tes côtés, cesser d'avoir peur parce que ça ne rime à rien... J'ai confiance en toi, je sais que tu ne me feras pas de mal." Boum boum boum boum, le cœur valse plus fort. "Jetons nos angoisses ensemble, l'un avec l'autre." Ses yeux se lovent contre ceux de son homme dont il saisit la nuque avec douceur pour l'attirer contre ses lèvres, lui voler un baiser comme il aime tant le faire. De ça aussi il avait un peu  Peur avant, de mal s'y prendre, d'être gauche, malhabile, mais peu à peu il est parvenu à se rassurer. Et il est doux quand sa langue titille ses lèvres, quand en parallèle ses doigts se nichent à la base de la nuque, suivent la clavicule puis la pointe de l'épaule enveloppées de la chemise, s'autorisent à caresser toujours un peu plus loin. La courbe de la poitrine après être passés sous le vêtement. Effleurent l'un des tétons sans le vouloir, lui tirant un rougissement de plus. Découvrent. Goûtent la peau de cet homme qu'il aime. Tâtonnent sans trop savoir comment s'y prendre.

    Il rompt le baiser pour coller son front au sien.

    Ah ça pour le coup qu'il est gauche oui ! Il tressaille de tout son corps, fébrile, cherchant dans son regard à savoir s'il fait bien. En fait il sait même pas si Maupassant en a envie (ce soir il entend) s'il sait comment ça marche, mais il a au moins de goûter à un petit plus même si ce n'est qu'un minuscule pas vers l'avant, besoin de sentir sa peau se nicher contre la sienne, de combler un peu cette chaleur qui vient dévorer ses reins. Ce n'est rien pourtant, juste quelques caresses douces et maladroites, mais il y a toutes ces années sans jamais toucher personne avant ça, à se plonger dans toutes autres choses sans rapport avec la chair.

    Là, là comme ça, c'est bien ce qu'il fait ? L'inquiétude doit pouvoir se lire sur ses traits, à la lueur dans ses yeux. Il n'ose pas encore faire plus, se contente de capturer sa chaleur en restant bien au delà de la ceinture. Ça ira, ça ira, il se le répète en boucle, prendra sûrement un peu plus d'assurance au fur et à mesure.

    Si bien sûr Guy ne le repousse pas.

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    AU BORD DE LA MER


    Un soupire s'échappe de tes narines, chaudes, lorsque ses paroles atteignent enfin tes oreilles inquiètes et attentives, tout à la fois. Non, tu ne lui feras pas de mal. Tu le sais, tu le sens. Tu ne pourrais, tout simplement.
    Mais quand son baiser vient t'enivrer et te faire parcourir son monde dans un souffle d'amour, que ses doigts parcourent ta peau avec une sensualité que tu cherches si souvent au creux de ses paumes, tu frissonnes et vibres du même amour qu'il te prodigue alors.

    -Oui... tu as raison.

    Simplement, as-tu murmuré. Tu ne t'es plus posé de question à partir de cet instant. Tu ne t'es plus dit qu'il fallait prendre des pincettes, que ces choses-là n'étaient à développer qu'avec ta bestialité. Tu as juste souri, comme répondant à son toucher, à ses baisers. Tu y as répondu avec la même hardeur si ce n'est plus encore.
    Et lorsque vous vous êtes décidé tous deux, vous êtes allé plus loin ce soir-là. Et tu as savouré sa peau, tu l'as inondé de baisers sur ses lèvres, sur sa chevelure, ses doigts. Tu lui as tenu les mains et croisé tes doigts aux siens.
    Tu lui as murmuré d'innombrables mots d'amour à son oreille, tandis que vos corps basculaient dans un rythme lent, amoureux. Vous l'avez fait toute la nuit, de nombreuses fois. Vous aviez lâché toute votre frustration comme si la vie ne vous avait donné que cette opportunité. Et Charles avait raté son jour de travail, le lendemain.
    Mais tu t'en fichais éperdument. Tu l'as possédé ce soir-là comme tu l'as possédé tous les soirs d'après. Tu l'as aimé comme tu l'aimeras toutes les semaines suivantes, jusqu'à en mourir. Tu n'as pensé qu'à lui, comme tu penseras à lui tous les mois d'après.
    Jusqu'à ce que tu ne puisses plus penser à autre chose.
    Jusqu'à ce que tu doives penser à autre chose qu'à lui. À ton travail, par exemple.


    Car c'est ton travail qui t'obnubile à présent.
    C'est chiant, usant, mais tu n'as pas le choix. Tu souris en tapant sur ton ordinateur, des lunettes sur l'arrête du nez pour t'aider à moins fatiguer. Ça fait déjà vingt heures que tu es dessus, sur ce maudit article dont tu n'es satisfait pour rien au monde.
    Mais c'est cette insatisfaction qui a embelli ton embauche, un peu moins ton côté détonnant et pétillant. C'est qu'ils aiment ton professionnalisme, et tu l'as toujours été, lorsqu'il s'agissait de journal.
    Alors tu écris, tu écris, tu écris.
    Tu corriges la moitié du temps.
    Tu passes tes journées, tes nuits dessus.

    Ça te fait quand même mal de ne pouvoir consacrer autant de temps à Charles qu'auparavant. Mais c'est une passe, tu le sais. Tu lui as dit. "ne t'inquiète pas, ce sera mieux plus tard".
    Quand tu lui auras payé une belle maison, et que vous pourrez vivre tous les deux à jamais. Quand tu auras tout cet argent dont tu ne sauras quoi faire, et que tu pourras te payer assez de domestique pour pouvoir t'occuper de lui. Uniquement de lui.

    Là, pourtant, tes yeux te piquent. Tu grimaces et te frottes les paupières. Tu as envie de dormir, de sombrer de nouveau. Ces quatre heures de sommeil ne t'ont pas suffi, et tu as besoin de douceur.
    Malgré tout l'effort que tu fais pour rester debout, tu ôtes tes lunettes un instant et poses tes bras sur le bureau. Ta joue mollement échouée sur ton poignet, tu as le malheur de fermer les yeux. Là, tu rêves paisiblement d'un Charles suffoquant à chacune de tes caresses. Gémissant de ton toucher. Se cambrant de tout son corps.
    Cela fait combien de temps, que vous n'avez pu le faire, tous les deux ?
    Tu grimaces un peu dans tes songeries.
    Quand il rentrera, tu l'embrasseras.
    Pour l'heure, tu t'endors lamentablement, et tu oublies le temps.

    C'est qu'il défile, tu sais.


    Il défile et tu ne peux l'attraper.






    Maupassant


    Charles Perrault
    Charles Perrault
    Revelio
    Emploi : Danseur
    DC : None
    Crédits : Daniel - AlexZappa
    Nox
    Lumos
    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    < [Ocean] will be>

    La nuit s'échappe sur des soupirs. Les heures sur des gémissements. Les secondes sur des mots d'amour soufflés au cœur de la chaleur et du bonheur. Charles se donne comme il ne l'a jamais fait, dans la confiance la plus totale, aveugle et infinie, dans les sourires et les regards heureux. Dans la souffrance aussi pour son corps, meurtri par leur communion, quelques grimaces et quelques larmes, étouffées dans le creux d'une épaule, la courbe de la gorge. Et ils s'aiment cette première fois et la seconde et toutes celles qui suivent, avec tendresse ou passion, avec leurs deux cœurs réunis. Dans la certitude d'un futur à passer ensemble. Dans des promesses muettes, hurlées dans chacun de leurs gestes. Et il s'en gorge Perrault de cette relation, de leur amour qui chaque jour donne la force d'affronter le monde. Ça guide ses pas, ses patins, il y trouve le courage dont il a besoin pour s'accrocher, tenir. Face à quoi ? C'est bien ça le soucis, le poison qu'on ne remarque pas, la pression qui lui pèse sur les épaules à chaque nouvelle compétition, à chaque échelon qu'il grimpe, les regards, les moqueries, la méchanceté et la fatigue, toujours plus de fatigue. Le temps qui passe trop vite et pourtant qui s'étire. Les nuits où, incapable de dormir, il tourne et se retourne, plongé pour quelques heures de cauchemars, rongé par le stress. Heureusement il y a Guy et si Charles chérit une chose c'est bien leur relation. S'il y a un endroit sur terre où il veut être c'est dans ses bras.

    Cependant encore une fois le temps ce voleur prend tout, Maupassant travaille et ils n'ont même plus le temps de se toucher, plus non plus celui de parler, et plus les jours passent plus la boule dans le ventre grossit quand il part s'entraîner, quand on exige de lui tant de nouvelles choses, quand le faux pas devient une erreur trop importante pour avoir le droit ne serait-ce que de l'imaginer. Ça le bouffe pour sûr. Il enchaîne les maladresses, il se fait cogner sur les doigts, ça gueule dans la patinoire et lui il s'écroule sous le mépris des autres. Il a pas les épaules pour ça sûrement Charles. Et s'il tient c'est grâce à Guy, seulement à lui, et moins ils ont de temps pour eux plus il laisse les autres l'atteindre, à mesure que les jours avancent il sent la solitude s'ajouter à ses tracas, le problème c'est qu'à chaque fois qu'il voudrait en parler ce n'est jamais le bon moment. En plus il s'en veut de gâcher leur peu de moments passés ensemble avec de telles histoire alors il se tait, rumine ça seul dans son coin.

    De plus en plus irritable, de plus en plus sensible. Les nerfs à vifs et prêt à exploser comme un ballon trop plein d'eau. Il rentre tard en plus ces derniers temps, son entraîneur le lâche pas, le rend dingue, recommence recommence recommence qu'il répète en boucle, recommence jusqu'à c'que ça rentre. Est-ce que c'est le cas ? Non. Il s'en sort juste douloureux, exténué, à traîner des pieds quand il rentre parce qu'il en peut plus. Quand il arrive tout est silencieux. Il se glisse dans l'appartement, ferme sans bruit, cherche son homme qu'il trouve vite, endormi à son bureau. Charles sourit un peu, les traits tirés. Il l'abandonne là, à pas lents va prendre une douche avant de se lover dans son boxer et un tee-shirt qui ne lui appartient pas juste pour avoir sur lui l'odeur de Guy. Puis il le rejoint, "Réveille-toi mon cœur..." et l'entoure de ses bras, niche son visage contre sa nuque sur laquelle il pose quelques baisers avant d'inspirer longuement sa senteur.

    "Tu vas te faire du mal à dormir ici idiot..." qu'il murmure pour lui même. Ah s'il avait été en forme il l'aurait sans doute soulevé pour le porter jusqu'au lit mais ce n'est pas le cas, alors il préfère le réveiller au lieu de faire deux pas puis de s'écrouler en l'emportant avec lui. Puis il est bien lové contre la peau, blotti contre sa nuque, il aimerait pouvoir y rester pour toujours et il a le cœur compressé si fort de savoir que ces instants se font de plus en plus rares qu'il tremble un peu. Alors il ne se redresse pas tout de suite. Tu me manques, qu'il voudrait lui dire, travaille un peu moins, j'ai besoin de toi. Mais non, non il ne dit rien parce qu'il a le droit aussi Maupassant d'avoir sa vie à lui et Charles sait que tout ne peut pas toujours tourner autour de sa personne. En plus il fait ça pour eux... Parce qu'il a un revenu stable et pas lui, et juste pour ça il n'arrive pas à le dire. Guy prend soin d'eux. Ça lui donne envie de pleurer un peu.

    Avec douceur pourtant il l'enlace plus encore, ses lèvres viennent embrasser sa tempe, sa joue, cherchent le coin de sa bouche. Ça lui manque ça aussi.

    "Tu t'en sors avec ton papier ?"

    Toujours en murmures. Comme quelque chose dont il n'ose pas vraiment parler.

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    AU BORD DE LA MER


    Tu sens ce parfum, ce toucher. Tu as l'impression de rêver mais tu te sens légèrement redressé. Peut-être que tout ton corps vibre à lui, par instinct. Il se raccroche à sa taille comme un naufragé à un bateau. Tout ton visage se love contre cette chemise dont tu reconnais l'odeur, mêlée à celle, caractéristique, de ton amant.

    -Hmm... Charles....

    Tu lui réponds et dors à moitié. Parce que dans ton rêve, tu le vois encore, tu sais que tu l'embrasses et le prends. Tu sais que ta peau glisse contre la sienne et que tu lui offres ce que le monde peut lui offrir de mieux.
    Tu es follement amoureux, Guy. Et si tu lui disais ? Et si tu faisais l'effort de lui dire que tu voulais te marier avec, fonder une famille – si tu le pouvais du moins, sans que tu n'aies peur de le lui demander ? Ce n'est pas normal, après tout, entre hommes, de désirer autant que si cela avait été une femme. Ce n'est pas normal et tu as peur d'être pressé. Tu as peur qu'il prenne peur et s'en aille, loin de toi.
    Alors tu gardes ça, tout au fond de toi. Tu te dis que lui faire la surprise c'est d'autant mieux, ça aura un effet bombe, et tu es sûr qu'il sera ravi.
    Oui, parce que là, tu n'es pas en mesure d'aligner deux mots.

    -Hm hm... hoches-tu la tête. Tu comprends à moitié. Tu sais qu'il te parle boulot. Mais tu n'es définitivement éveillé que lorsque ses lèvres se posent sur toi, qu'elles glissent sur ta joue, tes lèvres. Oh ciel, ça a un effet terrifiant, que sa bouche sur toi !
    Elle fait parcourir sur ta peau les frissons de l'amour, s'accapare les nerfs de tes membres, et ton cœur décide de pomper plus fort. Elle réussit à te faire entrouvrir les yeux. Et là tu la vois, cette peau. Cette peau, ce visage. Tu arrives à contempler ses yeux et tu souris.
    Merde, tu avais presque oublié à quel point ils étaient si magnifiques...

    -Charles... tu es beau... tu sais ?

    Et tu arrives à le consoler. Parce que tu la vois cette tristesse, dans ses yeux. Tu n'es pas bête, tu l'aimes. Et tu l'entraînes dans votre lit, tu l'embrasses comme jamais, tu lui fais l'amour comme au premier jour.
    Sauf que tu ne pourras pas constamment le rassurer ainsi, Guy.
    Et tu aurais dû t'en méfier.



    De cette distance. De ces gens que vous rencontrez.
    Parce que vous avez des amis, une vie bien remplie. Vous êtes de ceux qui ne sont jamais tranquilles et qui doivent sans cesse rendre des comptes à des potes pas vus depuis deux semaines. Quand vous travaillez de trop, c'est au boulot que vous vous faîtes de nouveaux contacts, que vous allez boire un coup.
    Parce que la vie privée est à présent bouffée, et qu'elle a de moins en moins de place.
    Ça ne t'empêche pas de penser à lui, même si une certaine monotonie t'atteint.
    Tu as envie de Charles mais tu ne peux jamais le voir.
    On te demande plus de responsabilités, tu as monté en grade plus vite que tu ne le pensais.

    Alors parfois ça arrive, que comme cet après-midi, Charles l'invite. Lui, son ami.
    Tu n'as rien contre lui, mais tu aurais préféré que vous soyez tous les deux. Comme un gamin, tu boudes un peu, mais tu acceptes qu'il reste avec vous pour aujourd'hui. Tu prépares les cafés, allume ton pc. Tu as fait un cake aux amandes, plus tôt dans la matinée et tu t'apprêtes à le couper pour les servir.

    -Servez-vous ! C'est fait pour être dévoré ! Lances-tu, dans la rigolade. Par contre, le café risque d'être un peu fort, j'ai mis le sucre à côté.

    Tu as des choses à faire mais ça ne t'empêchera pas d'écouter. Tu te dis que c'est pas grave, que ce sera à remettre une autre fois. Tu caches discrètement des places de cinéma et tu pries pour avoir un moment de libre, en fin de semaine.
    Pourtant ce doute t'envahit de jour en jour. Depuis qu'il le connait, Charles semble aller mieux. Il est moins triste, moins seul. Ça te fait mal de savoir que quelqu'un d'autre prend la relève, parce que tu n'arrives pas à gérer seul... mais dans un sens, tu es content qu'il puisse le soutenir, quand tu ne le peux pas.
    Serais-tu en train de devenir jaloux ?
    Ayant disposé les cafés, tu t'installes sur la table de la salle à manger devant ton pc. Tu es surmené, et en même temps tu aurais pu laisser ton travail pour aujourd'hui. Tu n'aimes juste pas traîner dans leurs pattes, lorsqu'ils ont envie de parler de choses privées.

    -Ça va, en ce moment ? Pas trop dur ? Demandes-tu, comme pour faire la conversation. J'ai entendu dire qu'il y avait beaucoup de départs.

    Pour le reste, toi tu es seul. Et tu restes seul.
    Tu as des objectifs, mais c'est compliqué de les atteindre.
    Tu espérais simplement que ta jalousie ne faisait que partie de ton imagination.





    Maupassant


    Contenu sponsorisé
    Revelio
    Nox
    Lumos
    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum