On dit que les yeux sont les fenêtres de l'âme. Et pourtant les siens sont froids, perçants, tranchants comme une lame. La sympathie n'existe pas cet océan à la couleur azurée. Il pourrait accueillir pourtant tant de vie, pour se rendre plus joli et accueillant mais Hunty n'est pas coquet. Il est sauvage et à la fois dompté de lui-même. Tout comme sa chevelure, cheveux courts, corbeau insolent posé sur sa tête dont il ne s'occupe guère, à quoi bon, il n'est pas là pour plaire et il plait peu. Il n'y a que cette mèche blanche qu'il n'explique plus, après tant d'années à essayer de la cacher, elle est là, elle vit, elle s'embrouille dans sa crinière ébène et se pavane, belle colombe parmi les corbeaux.

Il ne s'habille que de costumes, ne sort jamais de ce costume de bon policer auquel il tient tant, rien que pour se rendre plus austère mais aussi plus imposant. Car si ses vestes et ses chemises s'étirent de tout leur possible sur sa large et imposante carrure, ce n'est que parce qu'il est accro. Accro de vaincre, de battre, et de rabattre les infidèles de la Justice. S'entrainer, à ne jamais oublier, pourquoi il est là.

Véritable montagne de muscles, le sourire ne l'atteint pas. Comme si la joie dans ce corps de pierre, ce molosse impétueux n'existait. Et pourtant, aussi rares puissent être les petits rayons de gaité atteindre son visage carré, sculpté dans la roche la plus brute, ils sont d'une beauté mystérieuse, comme une douce caresse à en douter leur sincérité. Mais derrière ses apparences de brute, son regard perçant, son visage sans émotion, et du haut de son mètre quatre-vingt-sept se niche quelque chose de plus doux.

Car derrière les plus gros rochers se cachent souvent un trésor.