❝  coucou je suis pas douée pour parler de moi, jsp quoi dire ;; c'est mon premier forum illustré, généralement je vais sur ceux de type réels. je suis tombée amoureuse du contexte alors je saute le pas  

De ses parents, il n’avait jamais eu le moindre souvenir. Des images vagues, deux silhouettes floutées de noir au loin, peut-être n’était-ce que les délires d’un enfant, il ne les avait jamais vu et pourtant il jurerait avoir milles fois entendu la douce berceuse de sa mère, les longs doigts faufilées dans ses cheveux bruns. Mais c’était une main forte qui n’avait cessé de réchauffer l’arrondi de son épaule, c’était le sourire-soleil de son grand-père qui a toujours ravivé ses journées – seule figure parentale qu’il n’ait jamais connu. Il était son monde et son univers, isolés de tous dans leur petite maison de compagne. Et cette tendresse ne devint qu’un étau étouffant qui s’enserraient graduellement autour de lui.

Il voulait crier, hurler, rire à gorge déployée et fondre en larmes à la minute qui suivit, il sentait sa fougue d’enfant dévorer ses entrailles, des rêves de voyages et d’aventures plein la tête, son cœur shooté d’étoiles mais les pieds enracinés. A chaque pas en avant, les liens invisibles le retenaient au bois de sa maison.

L’enfance solitaire, Petia ne connut que les animaux de la ferme et les nombreuses questions sur ses parents demeurèrent sans réponses. Le voile dans le regard de son grand-père lui indiquait une fin funeste, et surement la raison de cet excès de protection.


Excuses habituelles qui trouvaient refuge dans ses oreilles, le loup, son grand-père n’avait aucun autre mot à la bouche. Les histoires effrayantes sur des loups mangeurs d’enfant, l’envie d’ancrer la peur dans le cristallin émeraude. La peur des autres, la peur du dehors et le monde s’affublait de noirceur, les ténèbres engloutissait les forêts et les villages au loin sans pourtant que l’enfant devenu adolescent ne voit ses curiosités de l’extérieur s’évanouir. Ses passe-temps étaient presque inexistants, s’occuper parfois des animaux ou de la maison, une routine dont il ne dévia qu’une fois où son grand-père fut absent, il s’éloigna plus loin du jardin laissant l’enclos ouvert derrière, sans faire attention à l’un des canards qui en profita pour s’enfuir.


Les mêmes mots encore, qui résonnèrent presque férocement quand son grand-père le découvrit loin du jardin, l’entrainant à l’intérieur. Il se plongea dans une froide frustration, les pieds plantés au sol de sa chambre, vociférant un dernier "Boys like me are not afraid of wolves" alors que l’on ferma la porte derrière lui. Petia ne retrouva pas le sommeil, le corps depuis bien longtemps rassasié de cette torpeur et il patienta jusqu’au premier éclat de lune pour s’échapper de la maison après avoir aperçu le loup dévorer le canard, l’oiseau et son chat fuirent sur les hautes branches d’un arbre. Petia les rejoint en haut de l’arbre demanda à l’oiseau de l’aider à distraire le loup en voltigeant au-dessus de sa tête, le garçon en profita pour faire un nœud coulant de sa corde et attrapa le loup par la queue, le rendant prisonnier. Des chasseurs ne tardèrent pas à arriver mais le loup était déjà vaincu, Petia venait de vivre ce qu’il espérait être sa première aventure.

Mais ce ne fut pas le cas. C’était la fin.

Son réveil à Insomnia était semblable à un mirage, les souvenirs vifs et à la fois si étranges. Le garçon, débrouillard, trouva rapidement ses repères, enchainant les petits boulots jusqu’à avoir assez pour s’acheter une petite ferme dans un coin tranquille et éloigné de la ville. Il est un jeune adulte, mais le battant toujours celui d’un enfant surprotégé.

Et dans cette guerre qui fait rage, Petia préférerait ne pas avoir à faire de choix. Il ne se mêle pas encore beaucoup aux autres et espère pouvoir continuer ainsi aussi longtemps que possible. Il n'a aucune connaissance en politique et ce genre de tension ne trouve pas de sens à ses yeux.