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    Puisse cette coupe
    Toujours pleine circuler



    Les cils bruns de la demoiselle cachaient à présent ses iris noisette, à mesure qu'elle fixait, avide, les fils tendus et demandeurs de l'instrument reposant à ses genoux. Il y eut comme un silence dans la salle, un souffle retenu alors que les regards étaient rivés sur l'extrémité de ses doigts.
    Lorsqu'ils atteignirent les cordes, plus un geste, plus une mouche ne vola, et le son qui en émana délecta sensiblement les oreilles de tout un chacun.
    Un son pincé, sec, qui résonnait très peu et qui pourtant continuait de résonner dans les têtes de ceux qui l'écoutaient. Plusieurs pincement, quelques uns saccadés, puis des pauses de quelques secondes entre eux, avant de faire vibrer ces cordes comme des toiles ; les doigts énormes qu'elle avait à présent réussissaient à effectuer ces gestes qu'elle avait cru perdus.

    La difficulté de vouloir toucher ne serait-ce qu'une corde de l'instrument avait émané d'elle autant que l'angoisse qui l'emprisonnait, et elle n'avait voulu accepter l'offre que parce que ses propres doutes sur la possibilité de gagner un peu d'argent l'avaient mise à mal.
    C'est qu'elle avait réussi à subvenir à quelques uns de ses besoins, en proposant son aide par-ci par-là, mais elle n'avait jamais obtenu ce à quoi elle aspirait. Aussi, au détour d'un bar qu'elle avait coutume de visiter, elle tomba nez à nez avec l'instrument qui était destiné à être jeté, sans acheteur potentiel.
    Quel ne fut pas son scandale lorsqu'elle l'apprit, et elle décida d'utiliser ses dernières économies pour l'obtenir. Par chance, le propriétaire refusa de le lui faire payer, à condition qu'elle jouât dudit instrument pour quelques nuits.
    Ainsi se retrouva-t-elle, absorbée par la chose et non moins contente de pouvoir de nouveau l'utiliser, mais cela lui retourna tant le cœur et les larmes, qu'elle mit quelques jours à pouvoir en faire bon usage.

    Le koto était un instrument de musique incroyablement simple et à la fois si difficile à maîtriser. De son temps était-il l'instrument le plus prisé par l'éducation des jeunes filles, aussi savait-elle en faire la meilleure des utilisations. Mais elle avait eu peur d'avoir oublié, et de n'avoir plus les fins doigts qu'il était nécessaire de porter pour effleurer avec précision les cordes tendues.
    Elle avait pris ces quelques jours pour s'entraîner, malgré les complications que causaient son corps actuel, pour finalement accepter de jouer devant un public.

    Elle avait été terrifiée à l'idée de montrer ce style de musique à un public qu'elle ne connaissait pas, qui n'appréciait certainement pas sa propre culture – autant qu'elle ne les connaissait pas elle-même, mais on avait grandement insisté en précisant que les personnes seraient prévenues de la teneur de son petit concert. Aussi, pour ces soirées-là, le propriétaire s'était décidé à prévenir sa clientèle et à disposer quelques mets dans l'ambiance de son pays, pour ne guère perturber l'aura de la salle.


    Ce qui l'embêtait bien plus, était l'apparence qu'elle portait actuellement et qui ne faisait guère bonne impression. Du moins, sa taille, sa carrure... qu'en penseraient les gens devant elle ?

    -Personne ne fera attention à ça ici, tu es le seul à t'en préoccuper !

    La seule, je vous prie. Avait-elle protesté. Mais ses paroles étaient restées emprisonnées par le vent.

    -Mais voyons, une dame dans cet accoutrement, à jouer du koto ! C'est pire offense à l'élégance !

    Et il avait simplement ri. Ce n'était pas la première fois qu'il riait de ce qu'elle avançait, mais cela l'atteignait tout de même. Elle aurait préféré se parer de ses plus belles robes comme d'antan, et elle se sentit quelque part frustrée de la chose.
    Elle ne put d'ailleurs que revêtir un kimono du plus simple atour, noir aux armoiries de sa famille sur les épaules, les bras et un sur le dos, à son plus grand dam. Mais elle n'était à présent pas devant l'instrument pour se plaindre de son apparence, même si elle le pensait constamment. Elle avait pris soin de retenir ses manches d'un tatsuki blanc, de façon à pouvoir mouvoir ses bras sans accrocs.

    C'était ainsi que ses doigts poursuivaient ses notes plutôt calmes et assurées, la maîtrise se ressentant dans la moindre parcelle de sa peau, le moindre de ses mouvements. Cette carrure impressionnante, carrée et musclée, parée d'un magnifique et sobre kimono, ne faisait que souligner la beauté de l'instrument à mesure que la mélodie résonnait en les pensées de chacun.
    Puis les ongles accrochaient parfois, les doigts effleuraient, son pouce pinçait certaines cordes. La mélodie parut rapide, puis d'un coup plus sereine. Ainsi était le cœur de la Dame lorsqu'elle entonnait les chants d'hiver dans une salve de notes qui lui étaient toutes aussi chères que les esprits de ceux qui l'avaient quittée, voilà longtemps.
    Et l'on sentit la douleur et l'amertume, la profondeur et la délicatesse de la Dame aux glycines derrière la singularité de ses mouvements, derrière son visage fermé et à la fois concentré par la musique et les souvenirs. Elle donna ainsi plusieurs chants, tantôt accompagnés d'une flûte que quelqu'un d'autre savait maîtriser, tantôt seule.

    Aussi, lorsqu'elle pinça la dernière corde de son hymne, et que, silence régnant dans la salle, elle courba l'échine pour saluer les spectateurs, quelle ne fut sa surprise d'entendre quelques applaudissements enjoués et surpris. Elle ne put qu'en rougir à mesure que l'on la présentait, mais elle put poser son regard sur la foule tellement la gêne l'enveloppait.
    Elle se contenta de cette manière d'incliner une nouvelle fois le buste en se relevant, mais disparut tout aussi rapidement derrière les tentures qui dissimulaient les coulisses. Quelqu'un s'occupait de ranger son instrument qu'elle avait oublié sur le coup.


    À l'arrière, elle se calma quelque peu. Mais on vint rapidement la chercher de cette façon qu'ont ces personnes de ne faire aucune manière, et elle fut malheureuse de savoir que ses mœurs n'étaient pas connu de cette population.

    -Murasaki, viens ! C'était génial, les gens ont adoré. Allez, je te paye un verre pour fêter ça !

    Comme de coutume, la Dame avait toujours refusé qu'on l'appelât par le prénom, aussi, tous s'étaient habitués à son aise. Même s'il y avait encore quelques réticences.

    -Tant mieux en ce cas. Sers-moi quelque chose de frais alors, que je puisse me désaltérer. J'ai l'impression de n'avoir bu depuis des lustres.

    Il se mit à rire et l'emmena au comptoir. Déjà un autre groupe joua entretemps de la flûte traversière. Elle pouvait prendre le temps de se reposer avant de reprendre la prochaine salve, certainement pour une petite demi-heure encore. Mais le propriétaire du bar ne désirait l'épuiser trop longtemps, de façon à ce qu'elle puisse jouer plus souvent.

    -Hey Mura.

    Mura ?! Ils se donnaient bien des manières en ces lieux.

    -Ça ne t'intéresse vraiment pas de bosser pour moi ? Demanda-t-il en lui servant un verre d'un alcool dont elle ne connaissait l'étendue de la puissance, Tu pourrais simplement faire de la musique et c'est tout. Tu auras tout ce que tu voulais de base : un salaire, un toit...

    -Non, tu sais très bien que cela ne m'intéresse. Malgré toute l'offre bienveillante qu'il y a derrière la demande.

    -C'est quoi, le problème ? Avait-il penché la tête en tendant le verre à la demoiselle. Visiblement, elle, elle savait pourquoi. Cette attitude-là par exemple, à son encontre.

    -Cela ne regarde que moi. Et cesse tes façons, ce n'est pas là les manières d'un homme envers une dame.

    Il avait ri, mais il savait qu'il avait été pris la main dans le sac. Derrière la masse, elle cachait une demoiselle au fait des séductions et qui était plus qu'aiguisée en ce sens. Il la laissa tranquille pour s'occuper d'autres clients venus le questionner à son sujet, elle profita pour prendre le verre et scruter la salle. De toute sa hauteur elle la voyait, et elle désirait ardemment s'asseoir. Elle ne pouvait cependant se permettre de gêner le public de sa carrure. Elle se voyait aussi contrainte de rester dans son coin, contre le bar, le verre en main.
    Un verre dont elle ne toucherait certainement pas le liquide, et la soif la tenaillait.
    Chez elle cependant, cela ne se faisait de jeter de cette façon un tel présent.

    Elle scruta patiemment la liqueur qui reposait au fond du verre, une liqueur dont la couleur bleu, mêlée par le rose fushia, lui semblait si étrange et dangereuse. Quelle était l'origine de cette boisson ?
    Elle apporta la chose à son nez, grimaça en repoussant le verre de son regard.
    Quelle horreur ! Non, son palais ne serait certainement pas habitué à une telle odeur. Mais peut-être le goût en était-il différent ?
    Elle tenta d'apporter le bord de la boisson à ses lèvres.
    La gorgée qui se diffusa sur ses papilles finit d'achever son opinion : cela était infecte.







    * Tatsuki : tissu long et fin servant à attacher es manches de kimono.


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    Puisse cette coupe toujours pleine circuler
    Danser un pied sur l’autre, ne jamais trop savoir à quoi se rattraper, être dans une valse sur un fil seul. Voilà à quoi ressemble ta pensée pour le moment. Être la personnification d’un chat apporte la fait d’être double, que l’évidence de certaines choses ne soit pas inscrit dans tes gênes alors que d’autre semble te sauter à la figure en continue. Est-ce que c’est en réalité dû au fait d’être un personnage d’histoire ? Aucune idée, dans tous les cas, tu te retrouves à devoir apprendre l’humain pour mieux jouer avec.

    Naïvement, au début, tu as voulu tenter d’apprendre dans les parcs, place de marché, pleine rue, mais bien vite, tu as compris que ce n’étaient pas les meilleures places. Non, là où l’humain est le plus fascinant, c’est devant un verre d’alcool. Un peu plus et ça te ferais regretter ton activité, mais rapidement le fait de contrôler leur vie d’une manière te remet sur le bon chemin. Tu as fait le bon choix, c’est obligatoire, vu que c’est le tien. Pour en revenir au sujet, tu as donc découvert que l’humain est plus fascinant devant un verre et rien de mieux qu’un bar pour en trouver dans cette situation.

    Tu es rentré dans un bar, sort un peu de monnaie et paye une limonade avant de t’asseoir dans une table au fond, bien dans ton coin pour te caler et profiter de ce qui t’entoure. Observer sans être dérangé. C’est la base de pourquoi tu es là pour le moment. Même si le fait d’éduquer ton palais à de nouveaux goûts te ferait du bien aussi. La limonade par exemple est une grande découverte. Grande déception aussi après la première lapée du breuvage. Le citron ce n’est pas ta tasse de thé. Cela aussi sera à tester pour le coup.

    Le nez froncé à regarder son si mauvais breuvage, il releva la tête au son d’une musique. C’était un son inconnu pour lui. Pas moche, simplement inconnue, son oreille aurait besoin de s’y habituer certainement pour réellement apprécie le son. Cela n’en reste pas moins intriguant et d’une certaine manière envoûtant aussi. Ton regard se porteur sur le joueur de ce truc. Tu n’as pas le mot qui vient dans ton esprit. Ce n’est pas dans tes connaissances de chat ou d’humain, peut-être même pas dans celle de ton auteur au moment de ton écriture

    Qu’il est frustrant de ne pas savoir. Pas que cela gâche le plaisir de l’écoute, mais ça laisse tout de même un arrière-gout amer en bouche quand on ferme les yeux simplement pour se concentrer sur le son. C’est peut-être aussi simplement le goût de la limonade qui passe mal. Tu rouvres les yeux et observes intrigué le musicien. Il semblait venir d’un autre monde, pas à vouloir se fondre dans la masse. Il gratte de plus en plus ta curiosité et le chat en toi souhaite en savoir plus sur lui, sa musique, de pourquoi son air se fait trop sérieux sur scène.

    Se prélassant dans ton siège, tu fermes les yeux en écoutant la suite de la musique, guettant le moment où elle se stoppera pour entrer plus en mouvement. Tu as pu voir les humains se proposer des boissons pour se parler pour la première fois. Même si le souvenir d’une chaise volant au-dessus de ta tête suite à une proposition de thé te revient en mémoire dans un sourire assez ironique. Tu espères cette fois que tout se passera bien pour le mobilier.

    La musique ce stop et toi, tu te relèves pour aller au comptoir et commander une théière de thé au jasmin. Journée de nouveauté aujourd’hui. C’était vraiment envoûtant comme son, cela transportait, même si tes oreilles ont du mal à savoir si elles apprécient ou non. Tu attends sagement que ta commande soit prête et observe la sortie de ta proie et cherchant à de comment l’approcher. Manque de chance quand elle n’est pas seule et une personne lui offre déjà un verre.

    Un claquement de langue contre ton palais montre assez bien ton agacement de cette situation. Trop lent certainement. Si tu étais encore un chat, il ne fait aucun doute sur le fait qu’actuellement ta queue brasserait l’air d’agacement constant. Seulement l’homme parti loin de sa proie après un petit moment et cela t’emplis d’une certaine satisfaction. Tu allais pouvoir rentrer en scène. Ton thé arrivant, tu demandes deux tasses en même temps que tu payes. On te met le tout sur un plateau et tu t’avances vers le musicien.

    Plus tu avances plus tu mesures tes gestes. Pas trop rapide, le pas léger, mais pas trop confiant. Ne pas être trop droit pour ne pas imposer, mais pas courbé pour ne pas se mettre en soumission. Avoir un sourire heureux, mais pas aguicheur. Garder une distance polie tant qu’on n’est pas invité à plus. Il y a certain point qui rentre très facilement pour être agréable au premier regard. Tu ne sais pas s’il a fait attention à ton approche alors de façon claire et distinct, tu t’éclaircis faiblement la voix. Plus une manière d’attirer son attention qu’autre chose.

    « Bonjour. Je viens d’écouter votre prestation et je n’avais jamais entendu un son pareil. J’ai commandé du thé pour deux, cela vous dérangerait de le partager avec ma modeste personne ? Votre art m’intrigue beaucoup et j’aimerais en apprendre un peu plus. »

    Tu souhaites aussi en apprendre plus sur lui, mais tu as compris qu’il faut laisser l’autre aborder le sujet en premier si l’on ne souhaite pas être envoyé sur les roses. Raconter sa vie demande une certaine forme de confiance et tout faire pour l’obtenir est des plus plaisants. Tu fais un micro pas en avant en plus comme pour tenter d’appuyer ta présence sans pour autant trop en faire.

    « Je suis Puss in Boots, enchanté. Je vous tendrais bien la main pour vous la serrer, mais les miennes sont quelque peu pleines actuellement. »

    Puis un micro doute lui viens. Est-ce que c’était ainsi qu’on se saluait pour cette personne aussi ? Tu avais pu voir de poignée de main pour ce présenté et dire bonjour, mais il y avait aussi la révérence ou le baise main qui sont plus inscrit dans tes traditions à toi.

    « Enfin, je peux aussi faire la révérence ou ce qu’il vous plaira, mais, sincèrement, je ne pense pas qu’avec un plateau cela soit du meilleur goût. »

    Une part de toi cherche à faire un peu d’humour et surtout ne pas te faire rejeter trop rapidement.

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    Une aura délicate, furtive se fit sentir à son côté comme la présence gracile d'une feuille d'automne, dont l'ombre, détachée, aurait atteint son pied avec douceur. Ses épaules auraient presque tressailli, si son regard n'avait réussi, quelques secondes, à intercepter cette arrivée étrange. Étrange et à la fois curieuse.

    Il fut cependant aisé pour elle de comprendre qu'on l'interpelait, et ce fut avec tout autant de surprise qu'elle accueillit à son écoute les paroles de l'individu à présent à son côté.

    La Dame n'avait l'habitude de cette approche depuis bien longtemps. Elle était de ces personnes qui avaient longuement construit un mur pour se défaire des mondanités, et si elle avait écouté avec une certaine distance les compliments plus ou moins exagérés d'un public lointain, elle prit à cœur ceux de ce petit personnage aux yeux grenat et à la tignasse d'ébène.
    Avec beaucoup de délicatesse, elle prit le temps de défaire le tatsuki qui retenait ses manches, tout en écoutant l'individu d'une oreille alerte.

    Néanmoins, il fut tout aussi compliqué pour elle de comprendre son nom, et elle ne put lui en tenir rigueur : c'était certainement un être de ce monde dont elle ne connaissait les recoins ni les secrets.
    Alors elle sourit comme elle savait le faire, de cette franchise dont elle pouvait faire preuve, mais derrière une manche relevée devant ses lèvres. La courtisane avait eu peur d'avoir grimacé de la sorte devant une personne inconnue, et elle ne voulait lui laisser l'image d'une personne difficile. Pourtant sa proposition fut salvatrice : c'était un moyen pour elle d'échapper aux contraintes du verre de koktêru que lui avait gracieusement offert le barman.
    Et quel soulagement lorsqu'elle put, pour la première fois, accepter de venir s'installer à une table, avec pour but un thé dont elle connaissait certainement la saveur et le parfum. Le rapprochement avec son univers lui fit soudainement un bien fou.

    -Vous m'en voyez enchantée, Sire Bûtsu ! Dit-elle avec un calme et un apaisement qui ne lui ressemblait guère depuis qu'elle avait posé les pieds en ces lieux. Un hochement de la tête vint offrir une nouvelle approbation. Les manières pour elle étaient de mise, mais elle comprit rapidement la gêne qui tenaillait ses mains accaparées. D'une incroyable compréhension, elle fit non de la tête comme pour le rassurer. La douceur ne quitta pas ses yeux noisette.

    -Ne vous donnez pas tant de mal pour ma personne, poursuivit-elle en émettant un rire entrecoupé, pour ne pas céder à ce sentiment, je vois l'encombrement qui vous accapare et ce serait malveillant de ma part de vous en tenir responsable !

    L'aura de ce jeune homme lui parut plus que surnaturelle. Plus que les manières dont il mettait la forme – et avec aisance, le bougre ! – il avait ce petit quelque chose qui éveilla en elle la curiosité de la littéraire qu'elle était, de la femme qui aimait apprendre. C'est qu'il avait le regard lumineux, lui aussi. Un regard empreint d'avidité, une avidité qu'elle ne retrouvait que chez les intéressés ; elle se complut à croire qu'il était de la même souche.
    Elle aurait voulu le croire.
    Elle ferma les yeux un instant, inclinant la tête avec respect.

    -Murasaki Shikibu. C'est avec plaisir que je me joints à vous. Voilà longtemps que je n'aie eu à savourer du thé de la meilleure des façons ; je suis certaine qu'en votre compagnie, il saura alléger l'amertume de ce breuvage inquiétant.

    Le liquide étrange qui reposait dans le verre évasé ne lui donnait pas plus envie, et elle avait bien cette chance de rencontrer de sitôt une si charmante personne. Restant gracile dans ses gestes, elle descendit de son perchoir et suivit le jeune homme jusqu'à sa table. De là, elle inclina la tête avant de s'asseoir et l'aida à poser le plateau et ce qu'il contenait.
    Elle avait oublié si des regards s'étaient posés sur elle.

    -Pour vous remercier de m'avoir sauvée d'un empoisonnement malencontreux, laissez-moi vous servir comme il se doit ! Dit-elle alors, toujours dans la plaisanterie, s'emparant alors de la théière. Dans ce geste qu'elle n'avait perdu de chez elle, elle passa plusieurs fois la main sur les vapeurs, vérifiant le parfum enivrant du breuvage. Quelle douceur, quelle texture ! Voilà bien une chose dont la Dame était familière. Alors elle ne tarda à disposer les tasses, et de cette allure sûre qu'elle se connaissait, servit le thé à la façon de chez elle.

    -Sire Bûtsu, c'est cela ? Pardonnez ma prononciation, je ne suis encore habituée à vos coutumes. Reprit-elle calmement, avant de déposer la théière une fois les tasses remplies.
    Cette fois-ci, elle ne cacha son visage et un sourire parut plus franc sur ses lèvres fines.

    -Avant tout, puis-je oser vous mander quelque chose ? Voulez-vous bien m'écrire sur un morceau de papier l'écriture de votre nom ? J'en suis, à mon grand regret, extrêmement curieuse.




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    Vous n’avez pas la même culture qui vous forme à la base. Tu ne sais pas d’où il vient, mais son simple langage corporel t’intrigue. On parle tellement avec son corps, parfois bien plus qu’avec sa bouche, mais c’est comme avoir une langue étrange en face des yeux, toute une mélodie à apprendre pour ne serait-ce qu’en comprendre les mots. Être même personne d’une même ethnie chacun à sa propre façon de s’exprimer, mais si en plus les coutumes sont différente tout l’est encore plus.

    Tu aurais moins de contrôle sur toi-même ta langue se pourlecherait les lèvres. Après, avoir un défi nouveau, approfondir ses acquis est si jouissif à vivre. Comme si tu dégustais un doux lait au miel à peine tiède. Doux, réconfortant et qui glisse tout seul dans la gorge en laissant une impression de bien-être sur son passage. Le tout est de savoir s’il y aura d’autre douceur à se mettre sous la dent.

    Ta proposition semble l’intéresser et ton sourire grandis légèrement, toucher son but avec habilité est toujours un plaisir. Simple, mais un plaisir tout de même. Un léger pouffement te prend à la gorge et fait trembler ton corps à l’entente de sa prononciation à lui du patronyme dont tu t’affubles. Ce n’est point de la moquerie, pas sûr qu’il me comprenne, tu lui expliqueras en temps utile si besoin.

    « Me donner du mal pour une première rencontre et en plus quand j’ose vous importuner alors que vous êtes seul est bien la moindre des choses. »


    En disant ses mots et comme on te laisse être là en sa compagnie, tu te permets d’avancer sans faire plus de manières. Il faut aussi savoir être humble, ne pas cracher sur la main qu’on à demander à être tendu. Il t’est arrivé une fois de croiser des humains qui se sont crêpé le chignon par excès de politesse et qui en eu assez de tous ses faux-semblant l’un envers l’autre. Aucune envie que cela arrive ici.

    « Tout le plaisir est pour moi monseigneur Shikibou, j’avoue que comme mon arrivée en ses lieus est des plus récentes et que mon ancienne vie ne m’a point laissé libre court à goûter beaucoup de boisson, je ne saurais si le thé que je vous propose est bon ou non. Jasmin que l’on m’a dit, la fleur est belle, j’ose espérer que son goût aussi. Puis me sentir prince charmant en vous sauvant la vie est agréable, je l’avoue. »


    Il y a une forte hésitation dans ta voix de comment prononcer son nom, d’ailleurs, tu espères qu’il fallait bien utiliser la dernière partie et non la première. Il a utilisé ce qui simple être un bout de boots pour te nommer, alors par mimétisme, tu as voulu reproduire sa politesse. Son aide pour le plateau est la bienvenue et c’est même un certain soulagement de le voir agir ainsi vers toi sans cette crainte visible. Sans te presser, tu prends place en face de ton hôte du moment, le regardant remplir les coupes d’un geste habile.

    À l’entente de son excuse sur la prononciation de ton patronyme, tu passes plusieurs fois ta main devant ton visage en secouant la tête comme pour lui dire de laisser tomber. En vouloir à quelqu’un pour ce point te semble aberrant, surtout que ce n’est même pas un prénom, plus un emprunt le temps de te trouver une nouvelle identité, un nouveau quelque chose une fois que tu seras quelqu’un. Peut-être un jour ton auteur, il t’offrira un vrai nom. Peut-être pas. Toute la question est là, mais ce n’est pont le moment.

    « Ne vous excusez pas pour cela. Je doute fortement que ma propre prononciation soit des meilleurs, puis ce n’est même pas mon prénom, plus ma fonction, alors qu’il change d’une bouche à l’autre n’est pas important. »

    Un chat errant à autant de noms que de mains qui le nourrisse. Un jour, tu en auras un bien à toi, pour le moment tout te convient. En plus entre nouvel arrivant, il est bien de se serrer les coudes un peu.

    « Vous aussi, vous venez récemment d’arriver ? Je m’excuse d’avance de ma curiosité, mais étiez-vous une légende ou bien une invention d’un auteur ? Vous veniez certaine d’une partie du monde dans tous les cas où les coutumes était autre que le mienne, car votre musique ou façon d’agir ne semble à rien de ce qui semble familier pour mon sens des relations. Oh, mais vous auriez pu même être un auteur, suis-je bête… Je vous écris mon nom, attendez…»

    Une main gênée passe dans ton cou d’avoir laissé toute sa question arriver d’un coup et un léger rire sort de tes lèvres. Avant de sortir un stylo de ta poche et chercher rapidement des yeux un bout de papier pour écrire ce qui t’a été si gentiment demandé. N’en voyant point à la table, tu te lèves d’un geste souple.

    « Veuillez m’excuser, je vais demander une feuille et je suis de nouveau à vous. »

    Rapidement, tes jambes se carapatent vers le comptoir pour demander ce que tu souhaites au barman qui te regardes un moment assez incertain de ce que tu lui demandes avant de te fournir un bout de papier. Heureux d’avoir ce qui t’a été demander, tu retournes au petit trop vers le musicien du soir et reprends ta place avant de lui écrire le plus habillement possible ton patronyme du moment et lui tendre le papier une fois cela fait.

    « Et voilà, j’ose espérer que cela vous conviendra, mais bientôt ce nom sera, je le souhaite, connu en ville pour mon agence, alors il est possible qu’il soit visible avec un meilleur style à ce moment-là. »


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    Étrangement, le petit pouffement, frais et discret pour ce qu'il était, ne la dérangea aucunement sur le coup. Elle en fut plutôt amusée, rafraîchie par des comportements qui n'avaient rien d'indécent et qui lui apportaient un lot de manque de manières assez important pour la détendre.

    C'est que la Dame, si elle faisait des manières dignes de son temps et faisait preuve d'un grand respect, elle n'était pas pour autant enclin à en attendre autant d'autrui.
    Elle avait toujours été considérée comme celle qui y attachait le moins d'importance, lorsque d'autres s'offusquaient de sa franchise et de son laisser aller. Elle avait toujours été mise à l'écart car elle ne respectait pas à la lettre les mondanités imposées par la noblesse, et que, préférant la véracité des intentions et non l'hypocrisie des propos ou des sourires, elle avait réussi à faire fuir bon nombre de ses interlocuteurs.

    -Oh, un rôle ?

    Point de nom ? Voilà une chose plus qu'intrigante. Certes, elle avait été mise au fait que les créations d'auteurs passés étaient vouées à revenir en ce monde et se mouvoir autant que se prononcer sur leur vie comme un être humain des plus simples pouvait le faire.
    Elle n'aurait jamais pensé que cela aurait pu être si véridique en cet instant, car de tous ses amis, elle n'avait jamais réellement posé la question.
    Dans ses souvenirs cependant, Hikaru avait toujours eu le titre de Genji, et elle ne l'avait, son prénom, que trop rarement offert à cette œuvre. Elle s'en sentit d'autant plus coupable qu'elle ne savait si Hikaru se réincarnerait, lui aussi.
    En ce sens, la curiosité l'atteignit tout autant que pour l'être qu'il incarnait, et elle fut prise d'une envie d'en savoir plus, sans forcément désirer le bousculer.
    Ses yeux se perdirent dans les vagues ondulations de sa cuiller, qu'elle posa délicatement sur la coupelle tout en tenant sa trop longue manche.

    -Oh, vous savez, Murasaki suffira amplement. Dit-elle en inclinant la tête. « Shikibu », n'est qu'un titre que possédait mon père. De ce fait, ce n'est pas réellement un prénom.

    Elle sourit.
    C'était la première fois qu'elle le disait vraiment. Avait-elle si peu l'habitude qu'on la nomme de cette façon, qu'il fusse nécessaire de le préciser ? Elle ne savait. Mais entendre le titre de son père fit en elle un remous dans les méandres de ses souvenirs et de son cœur. Bien qu'elle eusse déjà oublié son visage, elle ne pouvait oublier l'empreinte qu'il avait eu sur elle, son savoir, sa curiosité, sa douceur.

    Pourtant elle ne lui en voulu.
    Au contraire.
    Devant ce charmant jeune homme au regard grenat, elle sentit les muscles de tout son être se détendre à la moindre de ses façons et de ses paroles. Comment disait-on déjà, tout simplement ?
    Il vivait.
    Dans sa plus simple façon d'être.
    Il posait ses questions, rivait ses pupilles noires sur elle, sur le plateau. Parfois avait quelques petits tics de langage ou de gestes.
    Elle se prit d'affection pour son attitude et s'en surprit elle-même.

    Ô combien elle aurait voulu que ces êtres-là existassent en son temps.
    Elle en aurait rédigé bien des romans.

    Elle dressa une manche devant ses lèvres, un sourire sur les yeux plus que sur sa bouche à présent dissimulée, alors que le jeune homme trottinait en quête du matériel nécessaire. Cette simple action ranima en elle une lueur de joie, comme une simple fleur éclosant de la pointe d'une branche, comme une petite brise un matin de printemps.
    Ses yeux noisette se rivèrent enfin sur le stylo, effleurant la surface du papier lorsqu'il parvint à ses fins, et, posant l'extrémité de ses doigts sur ce dernier, elle lut à voix haute ce nom dont elle n'aurait jamais pu deviner l'écriture.

    -Puss in Boots ! Voilà qui est adorable, si vous me permettez l'expression. Je n'avais jamais vu de tel nom, et ma curiosité est comblée, même s'il m'aurait été agréable d'entendre votre histoire. Laissez-moi combler la vôtre.

    Elle lui emprunta modestement le stylo et, de ce même geste délicat, elle écrivit son nom sur papier, puis à côté les caractères qui le composaient, sans vraiment avoir pour but de le lui inculquer.
    Simplement par habitude.

    -Murasaki 紫Shikibu 式部, je suis auteure – selon ce que mes souvenirs ont conservé, malheureusement je ne viens d'un univers créé de toute pièce comme le vôtre. Sembla-t-elle soudainement plus triste, comme déçue de ne pouvoir se comparer à lui. Mais vous avez raison, je viens d'un pays bien lointain de l'occident, si ce n'est l'occident qui se trouve bien loin du mien. Vous le nommez "Japon", à mon époque il se nommait "Yamato". Et là-bas, nous jouions, Dame de la Cour, de cet instrument qui se nomme "koto".

    Puis elle rit doucement. Cela lui fit grand bien.

    -Enfin, je ne suis là que depuis plusieurs semaines déjà. Mais qu'en est-il de vous ? Votre monde est-il le même que cet "occident"-là ? Est-ce là votre première fois en ces lieux ? Recherchez-vous la solitude du thé ? Je n'ai jamais pu vous croiser de toutes ces journées. Ah, et dites-moi, comment préférez-vous que je vous appelle ?




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    Docilement, qu’est-ce que tu sais l’être quand tu le souhaites, tu hoches la tête. Oui, ton nom pour le moment est ton simple rôle dans ton histoire. Pas de recherche trop poussée, de simples mots. Un chat, des bottes, ni plus ni moins. Ce fait te rend un peu jaloux des humains qui ont eu le droit à plus de recherche pour leur patronyme. Le tien viendra, pas aujourd’hui certainement, mais tu y crois tout de même. Tu aurais pu en vouloir intérieurement à cette nouvelle personne, mais tes yeux s’arrondissent quand elle te reprend sur son nom.

    « Vous aussi avez un titre qui n’est point de votre fait ? Je ne pensais pas que cela touchait d’autre que les créations et indépendant. »

    Vraiment, c’est une surprise de savoir l’hôte de cette table être créateur. Tout ce que ton interlocuteur, tu l’as avalé beaucoup mieux que ton thé. Pas de doute que tu avais eu ton corps de chat, tu aurais grimpé sur ses genoux pour te rouler en boule contre ton interlocuteur uniquement pour profiter de caresser en prime de cette histoire qui t’a laisser sans voix tout du long. Pas que les mots te manquent ou que c’est long. Non, c’est simplement un nouveau voyage.

    « Le Japon ressemble à un monde dans un conte, mais dans un autre bout du monde. Ce qui expliquer votre instrument ou vos coutumes. Cela me donne d’encore plus les connaître, même si ce ne sont point celle d’ici il y a toujours du bon à en tirer. »

    Puis la culture de ce pays avait peut-être des richesses qu’on ne peut voir qu’une fois qu’on les étudie. Puss, tu ne laisseras pas passer une telle chance d’avoir des avantages en plus tout en apprenant à connaître l’autre. Puis il y a un autre point qui viens tiquer à ton oreille et que tu n’avais point fait attention, trop habitué à trop de testostérone autour depuis ton arrivée.

    « Vous dites Dame de la cours, car vous étiez femmes ou, car c’était un titre aussi ? Ou bien est-ce les deux ? »

    Puis tu secoues la tête et tes mains pour stopper ta propre verve de question alors que la politesse te demande de répondre avant d’en poser d’autre. Tu es égoïste et aimerais avoir tout de suite la suite de l’histoire, des point de détail en plus, mais cela ne fonctionne pas ainsi.

    « Excusez-moi, j’ai encore plus de questions en tête alors que vous m’en posez aussi Sieur Murasaki. »

    D’un geste souple, tu bois à ta tasse et ronronnes de contentement du goût qu’a le breuvage. Meilleur choix que ce que tu avais goûté bien plus tôt. Maintenant ta gorge éclairci en prime, tu te prépares à raconter ton histoire. Tu redresses de ta chaise pour mimer avec tes mains toute l’action autant que possible pour lui faire vivre le tout, puis tu as aussi la bougeotte en prime.

    « Pour moi, je suis un chat d’un conte, celui que des mères racontait à leur enfant et que mon auteur à retranscrit. Je vous le conterais si cela vous dit, mais tout le monde n’aime pas forcément les joyeusetés des récits pour enfant. »

    En réalité, tu souhaites le raconter, car cela te met en avant. Mine de rien, tu es le héros de ton conte, la personne sans qui le fils du meunier ne serait pas resté en vie plus de trois jours, sûrement manger par les rats. La vanité pourrait t’étouffer parfois, mais ne semble que te pousser encore plus en avant d’une façon ou d’une autre

    « Mon monde a bien changé, plus moderne maintenant, beaucoup moins rurale. Je vivais en pleine campagne, pas loin du château des souverains du coin, mais bien loin de la ville. C’est peut-être pour cela que j’ai préféré poser mes affaires pour ouvrir mon commerce loin du cœur de la ville. Moins de clients, mais beaucoup plus de calme et de tranquillité. »

    Tu te resserres une tasse de thé et en respires le parfum en profitant des choses simples.

    « C’est effectivement ma première fois en ce lieu, j’étudie les humains, ainsi que teste les boissons sur place, surtout que je suis tout neuf dans ce monde. C’est important pour mon métier, je suis agent matrimonial, mais si je suis incapable de comprendre au mieux le plus d’humain possible dans n’importe quel état je n’irais pas loin pour guider des âmes sœur. Appeler moi simplement Puss, c’est le plus court. »

    Il te semblait avoir fait le tour de ses questions, sautant celle qui te passait au-dessus de la tête sans aucune gêne, faisant mine de ne même pas le remarquer. Tu te penches légèrement vers lui et les yeux brillants reprennent tes questions.

    « Mais du coup, est-ce que chez vous il y a aussi des légendes de personne choisi par le destin pour être ensemble toute une vie ? Qu’avez-vous écrit ? Est-ce que vous avec déjà rencontré vos créations ? Avec ce nouveau corps, pour votre instrument de musique, cela ne fut pas trop difficile de faire le changement et l’adaptation ? »

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    Elle était heureuse.
    Du moins elle commençait à l'être.
    Elle ressentait cette petite adrénaline si caractéristique qui faisait battre son cœur, qui diffusait son sang, en petits fourmillements, jusqu'aux extrémités de son corps à présent défait de toute indifférence.
    Elle aurait cru passer une journée comme une autre, à pincer une énième fois ces mille et une cordes de chants et de sons qui ne lui plaisaient pas pour autant, jusqu'à ce que les pupilles intriguées de cet individu ne rencontrent son spectacle et que ses lèvres, aussi curieuses que celles d'un enfant, ne viennent l'en sortir indubitablement.
    Il était de ces fois où elle ne pouvait prévoir ces journées-là. Mais elle les aimait par-dessus tout, dans cette routine qui était devenue la sienne. C'était une routine qui la tenaillait autant que la tenaillaient les souvenirs d'elle-même dans un monde où elle avait eu une famille et des amours.

    -Oui, c'est un titre. Beaucoup de femmes comme moi, à la Cour de notre époque, portions les titres de nos pères pour nous distinguer.

    Un sourire étira ses lèvres, comme pour le remercier d'avoir posé la question. Elle ne le reprendrait pas, mais elle expliquait avec une douceur qui la surprit elle-même. Était-elle assagie avec le temps ?

    -Ce n'est rien, rit-elle alors à ses questions. Étrangement elle n'en sentit pas l'envahissement, fut plutôt étonnée par l'intérêt qu'il portait.
    En cet instant cependant, ses yeux et son attention furent uniquement intéressés par les palabres délicates de cet interlocuteur en manque d'informations. Ses sens, plus qu'égayés par le parfum d'un thé dormant, par ses vapeurs doucereuses, chaleureuses, se décuplèrent au moindre de ses mots, ses oreilles buvant les moindre paroles qui pourraient en découler.
    Elle savoura chacune des phrases qui constituaient son histoire, chacun des événements qu'il décidait de lui donner. Elle souriait à chaque anecdote qu'il voulait bien raconter. Et elle hocha la tête en comprenant qu'être un chat, dans un corps d'humain, n'était pas plus évident qu'elle dans son corps d'homme.

    Depuis quand n'avait-elle pas eu une conversation si enrichie de l'un ou de l'autre ?
    Depuis quand n'avait-elle pas discuté de tout et de rien, d'origines et de savoir ?
    Elle aurait pu lui offrir cela, s'offrir cela.
    Mais elle s'était refusée au contact comme le soleil refuse un seul jour de printemps.

    Or sous ces beaux yeux qui luisaient à la connaissance, Dame Murasaki resplendissait tout autant. Les joues de ce visage masculin et carré par sa renaissance, se teintèrent d'un rouge qu'elle ne savait dissimuler autrement que derrière sa manche sombre, aussi noire que la laque. Les habitudes avaient certes la vie dure, mais comment ne pas réagir de la sorte devant quelqu'un si curieux d'elle et de son pays ?
    Le baume qui passa sur son cœur atténua toutes ses souffrances et les multiples questions existentielles qui commençaient à l'accaparer.
    Pour cet instant, et uniquement celui-ci, elle décida de les oublier.
    Car elle se sentit similaire à lui, petit animal dans un corps humain, un corps qui n'était fait pour lui mais qu'il semblait pourtant maîtriser. Il était si touchant avec son histoire, avec son métier, qu'elle se demandait bien comment il avait fait pour surmonter toutes ces épreuves, alors qu'elle-même souffrait de celles-ci, quand bien même elle eut été humaine.

    -Vous avez l'air d'avoir réussi, Sire Puss ! Je suis si ravie de rencontrer quelqu'un d'optimiste tel que vous, la vie n'a dû être évidente lorsqu'il vous a fallu vous mouvoir comme nous. Sachez que dans mon pays, les chats sont vénérés pour leur finesse et leur adaptation !

    Néanmoins elle ne posa pas plus ces questions, qui lui parurent plus dérangeantes les unes que les autres. La dame se décida à se contenter de répondre avec une certaine mesure pour ne point offenser. Les chats avaient leur côté sensible, eux aussi.

    -Je ne sais ce qu'est Agent matrimonial, mais je suppose que cela doit être difficile, non ? Pencha-t-elle la tête, attentive. Elle baissa cependant les yeux sur son thé, se décidant à le prendre entre les mains et à boire une gorgée, enfin.
    Elle ne savait comment répondre à toutes ces questions. Elle ne savait d'ailleurs si elle pouvait vraiment répondre à la dernière. Pouvait-elle en occulter ? Il serait certainement au fait. Pourtant elle se risqua à le faire. La douleur qui traversait sa poitrine aux mots "corps" et "homme" ne se fit pas plus attendre. Ses sens en furent plus que touchés, son cœur meurtri.
    Pouvait-elle le supporter ?

    -Pour vous répondre, j'ai rédigé le premier roman de l'histoire de mon pays, un roman sur l'amour, sa conception et sur les soucis qu'il cause vis-à-vis des manières de la Cour : le Dit du Genji. Pour l'heure je n'ai rencontré personne qui vienne de chez moi, cela m'en désole mais je ne peux rien y faire, n'est-il pas ?

    La Dame ne savait encore si elle le regrettait. Serait-elle prête à rencontre Hikaru ? Rien n'était moins sûr. Mais ce n'était pas non plus son objectif, malgré l'attache certaine qui se ferait entre les deux.

    -Par contre, si je peux me permettre, que voulez-vous dire par "des personnes liées par le destin" ? Des personnes liées par amour ? Destinées à être ensemble à vie ? Est-ce en cela que consiste votre métier : les rapprocher ?





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    La cours. Définitivement, cette personne avait eu dans son autre vie une place importante dans le monde. Pas de doute qu’en tant que femme cela avait dû être moindre que si elle avait été femme, mais avec une nouvelle vie tout est possible. Ton intérêt pour elle augmente.

    Depuis que tu es arrivé, il y a eu peux, tu avales toutes les informations que tu peux avoir pour enrichir tes connaissances. Il y a un point qui revient dans les écrits que tu lis encore et encore, c’est la place qu’a eu la place dans la société, même dans ton conte celui de la princesse n’est là que pour offrir un titre de noblesse à cet ingrat de fils de meunier. Cela n’a pas forcément dû être facile pour d’être auteur, créé plus que le chiar qu’on lui somme certainement d’avoir.

    Pas que tu t’adoucis, mais les personnes avec un caractère fort, assez pour suivre leur idée, t’attire. C’est tellement doux d’avoir le contrôle sur eux un jour ou l’autre. Doucement, les rouages de ton esprit se mettent en place et gourmand, tu en veux toujours plus. Ton âme de chat commence doucement à se mettre en chasse. Ta proie sera un jouet précieux qu’il faudra faire attention à ne pas tuer d’un mauvais coup de patte. Tout est dans le paraître pour que le jeu continue.

    Puis d’une certaine manière, tu te sens un peu proche d’elle. Elle, comme toi avez dû vous adapter presque de A à Z à votre nouveau corps. Le simple, si on peut dire simple, changement hormonal devait être énorme. Tu demandes à quoi pouvais bien ressembler son ancien corps. De comment, il avait pu être différent de celui-ci ? En tout cas, elle semble se sentir bien avec toi et ça te fait avoir une certaine fierté en ce constat. Tu manies toujours assez bien les mots alors.

    « Je n’ai pas encore réussi, je n’en suis qu’au tout début Dame Murasaki, mais je préfère voir ce monde de façon positive et une chance de faire une nouvelle vie. De nouveaux choix, de nouvelles actions, un renouveau depuis presque le début avec une expérience riche derrière nous pour avancer et faire encore plus pour demain. »

    Tes paroles sont surtout dites pour toi qui n’avais pas ton mot à dire dans tes anciennes actions. Ton caractère s'est forgé autour de cela, mais en soit le choix n’était point tien, là tout se décide car tu le souhaites. C’est tellement une liberté grande. Peut-être que n’ayant pas été à ta place de création, elle ne comprend pas cette chance d’être aussi libre de sa propre histoire.

    « Puis j’avoue avoir eu un avantage certain pour me mouvoir dans ce nouveau corps. Dans mon histoire, je me mouvais et parlais comme tout humain, ça permet un apprentissage plus rapide des pratiques. En soit j’étais une personnification, ce qui fait que certain savoir humain semblait innée en moi, la politesse, les belles révérences, un baise main plus que correct, lire et des base d’écriture. On peut dire que j’ai triché un peu par rapport à un authentique chat. »

    Tu lui offres un sourire plus que sincère et un petit ronronnement sortit de ta gorge en buvant une autre gorgée de thé. Suite à cela, tu prends une pause que tu souhaites faire princière, le torse un peu trop bombé et le nez bien haut. Ta voix a aussi une touche hautaine et un semblant de rire mélanger pour tes prochaines paroles.

    « Je suis tout émue de savoir un pays assez noble pour comprendre la suprématie de la race féline. J’ai toujours su que j’aurais dû être un dieu dans ce monde. »

    Suite à cela, c’est un rire beaucoup plus franc et ton corps se relâche, reprenant une position beaucoup plus naturelle. Le jeu d’acteur que tu te donnes t’amuse tellement. Sur jouer le fait que tu penses vraiment que les chats devraient être vénérés est bien mieux pour se faire bien voir.

    « Vous savez, agent matrimonial est un nom barbare et compliquer pour une fonction assez simple. Mon but est de trouver la personne avec qui votre cœur battra à l’unisson. Je suis aussi là pour mariage ou aide quand le couple bat de l’aile, car il faut parfois une aide extérieur pour prendre un nouvel envol ou avoir un avis autre pour laisser tomber une cause perdue. C’est triste dans le dernier cas, mais parfois, il faut savoir dire que tout est fini. Ce n’est pas fini définitivement et une pause est parfois nécessaire. »

    Un soupir sort de tes lèvres et ton regard se fait lointain. Un part de toi pense au fils du meunier et sa princesse. Tout cela est parfois un peu déprimant, tu secoues rapidement la tête avant de te reprendre.

    « Je suis un peu déprimant avec un peu trop de réalité, mais je vis pour l’amour et je suis à son service, à ma façon. Je prends toute la conversation avec cela, je m’écouterais, je ferais un temple pour l’amour. J’ai lu rapidement que certaines cultures parlaient de fil rouge pour relier deux gens pour l’éternité, alors comme vos coutumes sont autres, c’est aussi pour cela que je voulais savoir vos histoires d’amour éternel. Est-ce quelque chose qui existait chez vous ? Votre histoire parlait-elle d’amour ? De quoi parlait-elle tout simplement ? Je vous souhaite de rencontrer votre création, c’est un lien important et unique. Un peu comme avoir un membre de sa famille qui est là face à vous, en plus fort, je suppose. »

    Tu supposes juste, la sensation d’avoir des parent n’est point présent dans ton histoire, mais tu tentes de mettre des repères qui ressemblent à quelque chose.

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    L'ancienne courtisane n'osa interrompre son compagnon d'un moment, trop attirée par ses talents de conteur. Après tout, il lui enseignait tout ce qu'il y avait à savoir sur cette culture étrange. D'un tout autre point de vue, certes, mais cela ne la dérangeait nullement.
    À chacune de ses paroles, elle se retrouvait happée d'intérêt, de passion.
    Le thé n'y changea rien, elle l'apporta aux lèvres avec une certaine minutie, soufflant tranquillement sur le liquide chaud. Son parfum revint à elle et ne put s'empêcher d'esquisser un sourire de satisfaction, avant de coller la porcelaine contre sa peau et tenter de s'abreuver tout en évitant de se brûler.

    Son regard cependant restait alerte à chacun de ses gestes, de ses exclamations, des paroles qui s'échappaient de ses lèvres animées. Plein d'énergie, il semblait l'être. Il offrait cette aura de chaleur qu'elle apprécia tout de même, malgré cette curiosité envahissante.

    Tout de même.
    Il avait vécu tout cela, surmontant épreuves, difficultés, déceptions, dans un corps à présent changé, transformé. Comment pouvait-on accepter ce changement ? Comment pouvait-on se dire "c'est, bon, j'accepte, je change de façon de faire", sans en perdre la tête ?
    Elle ne savait. Elle n'aurait jamais pu aider personne.
    Dans son cœur et dans ses pensées, elle était femme perdue dans un monde qui ne la correspondait. Elle oubliait chaque jour les visages de ceux qu'elle avait aimé. Elle oubliait chaque jour son propre visage, quoiqu'elle s'y accrochât avec une certaine hargne.
    Aussi, son respect parut d'autant plus grand lorsqu'elle le scrutait.

    Il avait ce côté attendrissant. Une facette de son allure respirait l'intelligence dont transparaissait la malice doucereuse de quelqu'un qui séduisait avec aisance. Il était certain qu'il ne fut autrement que chat. Cela se ressentait sur la moindre parcelle de sa peau.
    Pourtant elle ne s'en offusqua, plutôt amusée.
    Il aurait pu faire un magnifique noble à la Cour, un noble ayant tourné yôkai. Et un nouveau sourire étira, avec subtilité, ses lèvres habituellement indifférentes. Son sourire à lui était contagieux. Son cœur battait différemment en sa présence. Il avait ce petit quelque chose qui lui faisait oublier à quel point elle était malheureuse et qu'elle ne souhaitait qu'une seule chose ici-bas.

    -Vous êtes incroyable, Pûss-dono. Vous êtes si optimiste et plein de vie, que j'aurais effectivement pu vous associer à l'une de nos divinités, dans un de nos nombreux sanctuaires. Je suis absolument sûre que vous auriez réussi à charmer les gens, et à leur jouer quelques tours amusants !

    Avait-elle dit, avec une pointe de moquerie – oh mais rien de méchant ! Elle se retrouvait détendue, attentive par ses histoires. Après tout, n'était-il pas lui aussi, un fervent défenseur de cet amour-là dont certains venaient à s'en vanter ?
    Puis d'ajouter.

    -Vous êtes en quelque sorte le gardien de l'Amour avec un grand "A". C'est bien, je vous envie. Et à la fois très peu. L'amour est compliqué, n'avez-vous jamais eu de problème ? Car il n'y a, après tout, pas d'amour sans haine. Mais si vous possédez un temple qui lui soit dédié, j'aimerais y prier.

    Alors la tasse se retrouva une nouvelle fois sur sa coupelle, tandis que ses doigts ne purent se détacher des courbes évasives du contenant.

    -En tout cas, je pense que je comprends le fil rouge. C'est très réputé dans mon pays aussi, ce destin, mais mon peuple aime énormément les tragédies et il y a beaucoup plus de contes sur des amours qui n'ont jamais aboutis – ou par la mort d'un ou des deux protagonistes, qu'il est rare de trouver une histoire qui se finisse bien.

    Elle aurait pu longuement parler d'amour. De déceptions, de réflexions. De cœurs tiraillés. Mais elle n'en avait l'âme. Ce résidu étrange qui demeurait en elle aurait fini par l'achever, aussi, elle préféra se concentrer sur l'image qu'elle se faisait de Hikaru, comme s'il pouvait la sauver de lui, lui faire oublier quelque chose d'aussi important l'espace d'une buvette.

    -Hm... mon livre. Je ne saurais vous le résumer.
    Mais il conte l'histoire d'un jeune homme, nommé Hikaru, né second fils de Sa Majesté l'Empereur – ayant le titre de Genji, à savoir qui n'héritera du trône. Sa mère, belle et aimée de tous, finit par mourir et cela causa beaucoup de chagrin à tous les hommes et femmes qui la connaissaient.
    Tout en grandissant dans cet environnement où l'on ne faisait que des compliments sur sa défunte mère, Hikaru apprit à l'aimer au travers de ces compliments. Il ne vivait que pour elle. Aussi, lorsque son père épousa une autre femme, tout le monde lui expliqua qu'elle ressemblait énormément à sa mère, autant physiquement qu'en caractère.
    Hikaru tomba amoureux d'elle malgré l'interdit, et si elle se refusa longuement à lui, elle finit par céder et le regretter. Malheureusement la ligne franchie, elle donna naissance à son enfant, qu'elle fit passer pour l'enfant de Sa Majesté, avant de repousser à jamais son beau-fils.
    Le Genji fut torturé par son image et cet amour qu'il n'aura plus jamais. Il partit en quête de la femme idéale, par l'innocence et l'éducation, tout en ayant cette image de sa mère, sa beauté et son caractère. Coureur de jupons qu'il fut, il eut néanmoins énormément de problèmes jusqu'à son décès, car bon nombre de courtisanes chercheront à se venger des autres femmes ou à le répudier.


    Elle fit une pause, avant de sourire. Elle avait raconté ce début d'histoire avec une telle passion, qu'elle sentit son cœur battre dans sa poitrine. Elle sentit en elle le Yamato qu'elle connaissait, qu'elle vivait. Qu'elle pensait. Elle faillit s'en émouvoir, verser quelques larmes, mais elle s'en retint et se contenta de se racler la gorge.
    Son propre livre était un miroir à elle-même. Elle se souvint du visage de Sire Michinaga, celui de Sire Nobutaka, et elle finit par soupirer.

    -Néanmoins ce n'est qu'une infime partie de son histoire, il est très long, je vous l'accorde.


    Elle pencha la tête, sans défaire son sourire.
    Dans son regard, la nostalgie.
    Peut-être une pointe de tristesse qui persistait.




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    Il y a des mots qui plaisent plus que d’autre. Ceux qui laissent un sentiment de pure satisfaction en les entendant. Les premiers que laisse sortirent ton interlocuteur en font définitivement partis. La modestie, la vraie, pas celle que tu feins, n’est pas ton fort. Instinctivement, ton torse se redresse et les coins de ta bouche s’ourlent pour accentuer ton sourire. Tu n’es pas incroyable, mais l’entendre te fait tellement plaisir. Pire qu’un enfant parfois.

    De plus ce n’est pas tous les jours ou tout le monde qui t’associe à une divinité. Quoi que te faire un temple pour toi seul ne te dérangerais absolument pas. Il faudrait certainement agrandir les portes pour ta tête et tes chevilles à l’avenir, mais ce n’est qu’un détail. Les détails, tu les manges. Tout simplement. Tu ne sais pas qui a décidé qu’aujourd’hui serait un bon jour pour booster ton ego, mais cette personne est quelqu’un de bien.

    Sagement, tu écoutes ses questions, elle t’amuse, tellement. Sa façon de penser à l’amour te plaît. Elle sait que tout n’est pas rose et c’est encore mieux. Des rencontres ainsi, pourquoi cela n’arrive pas plus souvent ? La conversation est plaisante et tu en viens à te dire que si tous les humain avaient pu être ainsi, peut-être, tu dis bien peut-être, tu les aurais apprécié un peu plus. Ça ne ressemblerait pas à une haine latente envers eux. Dommage que ça ne soit point le cas.

    Puis même, son histoire te captive. Tu es déçu de ne pas avoir tous les rebondissements sur le moment. Cette histoire qui promettait d’être vivant sas sucrerie à outrance. En tout cas, c’est ainsi que tu le voyais avec son simple résumé. Il faudra que tu voies si jamais à la bibliothèque, on peut retrouver une retranscription de son œuvre pour la lire en détail. Une part de toi voudrait qu’elle te la conte en entier, mais tu sais aussi que c’est tout sauf raisonnable.

    « Dono ? Est-ce une manière de dire Sire dans votre langue ? Faut-il le placer à la suite de votre nom aussi ou bien pour une dame c’est une autre appellation à donner ? Je ne voudrais pas froisser, surtout une nouvelle âme retrouver ici. »

    Il y a une certaine crainte de ne pas savoir comment la nommée. Est-ce qu’elle souhaite encore être femme ou bien homme ? Est-ce que le sexe est si important ? Tu n’y a jamais trop fait attention dans ta propre histoire, car tu ne savais pas trop et toi ce qui t’importe, ce sont les âmes qu’on relit, le reste n’est qu’accessoire. Puis même pourquoi l’utiliser maintenant et non avant ? Est-ce une brave linguistique d’un attachement entre deux personnes ?

    Les questions se bousculent doucement au portillon alors que tu observes son air beaucoup plus ombre sur le visage. Il va être temps d’attaquer en plein milieu de la bataille. Tu fixes les yeux de l’ancienne dame et ancre ton regard dans le sien.

    « Vous ne trouvez pas qu’une chose pour laquel on ne se bat pas ne manque pas cruellement de saveur ? Comment aimer vraiment une personne si on n’a pas eu peur de la perdre avant ? Est-ce qu’on peut montrer toute son âme à l’autre sans se blesser dans l’exercice ? Je ne pense pas être divin ou bien un défenseur de cette émotion si noble. L’optimisme est peut-être mon allié pour le moment, mais le doute fut longtemps mon compagnon de voyage. »

    Même si tu la balais rapidement d’un revers de la main pour ne garder au final que ton propre objectif en tête pour réussir. Il y a des bataille qu’on mène et celle qui nous mènent. Tu as décidé de mener le plus des tiennes, quelqu’un soit le prix.

    « Mais ne pensez-vous pas que la satisfaction d’avoir cette seconde partie de nous, celle qui fera nous sentir un peu plus vivant que tout le reste vos tous ses sacrifices ? Que ce soit la peur, les souffrances, la haine, la douleur, la solitude ou autre. Est-ce que ce n'est pas quelque part des épreuves mit sur le chemin pour voir si nous seront assez fort pour nous dresser contre ou bien faire demi-tour ? »

    C’est peut-être aussi pour cela que son histoire t’a touché autant aussi.

    « C’est dans les plus grandes noirceurs des ténèbres que la lumière est la plus belle. C’est quand on a eu du mal à l’avoir qu’on se rend compte de notre chance. L’amour et beau, car il est dur à avoir. Vous ne trouvez pas ? »

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    Le reflet de son visage assombri se dessinait sur le liquide translucide, parfois défait par les quelques ondes que provoquaient sa respiration. Il y avait cette image qui ne la quittait, et à la fois son regard semblait vouloir l'y noyer.
    L'esprit perdu aussi loin que ses souvenirs pouvaient déclencher quelques carillons faits de bois dans un jardin ouvert, près d'un étang aux énormes carpes, elle tenta de revenir à cette conversation pour ne point l'y perdre, lui non plus. Et un faible sourire finit par orner ses lèvres, précédemment si tristes.

    -Oh, oui Dono c'est "tono". Cela veut bien dire "seigneur" et dans le cas présent, peut se lire "Sire". Oui, penser à sa langue, à ces subtilités. Enseigner quelque chose anima en elle une nouvelle flamme qu'elle ne se crut avoir. Une étincelle de quelque chose, logé au fond de son âme. Nous mettons ce type de formulation après les noms de famille, car il est trop impoli d'appeler par le prénom. Pour les Dames, c'est différent, mais nous ne sommes pas à mon époque, aussi, ne vous encombrez pas avec de tels usages.

    Après tout, ne comprenait-elle pas, par de simples subtilités, que le jeune homme semblait dérangé par l'appellation qu'il devait se faire d'elle ? Elle n'en avait cure, il fallait dire. Pour une fois, son attention n'était aux manières, et cette façon qu'il avait eu de l'aborder et de prendre des pincettes pour ne point l'offenser lui suffisait amplement à apprécier la personne.
    Pourtant son regard resta empreint de mélancolie, à mesure que ses paroles déferlaient à flots. Elle eut le sentiment de voir dans ces mots, le reflet de nombre de visages se préciser. C'est que l'amour n'en revêtait pas qu'un seul, et il était bien difficile de donner un sens à la solitude et au désarrois. Mais il n'était en tort sur de nombreux points, points qu'elle ne semblait vouloir souligner plus, tenaillant ses pensées, brisant son cœur à chaque fois.
    Néanmoins un triste sourire finit par souligner son visage, et elle en oublia l'espace d'un instant le thé reposant sur son lit de porcelaine. Lui, si doux et si envoûtant, diffusait son parfum jusqu'à ses propres souvenirs.

    -Vous auriez fait un véritable philosophe, il est certain. Mais je m'accorde sur ce point en votre sens : l'amour et la souffrance ne font qu'un.

    Puis ses pupilles sombres se rivèrent enfin sur lui, délaissant le verdâtre translucide d'un thé qu'elle ne considérait plus. Il y avait dans son interlocuteur une aura qu'elle reconnut. Vive, étincelante. À la fois craintive et futée. Imposante et discrète.
    Il y avait dans ce sourire carnassier, autant d'intérêt qu'il pouvait y avoir de ruse, et elle s'éprit à le regarder, sans pour autant y verrouiller ses yeux.

    -Mais... le sacrifice n'est-il pas beau en soi ? Ne sublime-t-il pas l'amour ? A-t-on seulement besoin d'aboutir pour que cela soit beau ?

    Elle, elle ne paraissait aussi joviale en ces temps. Pâle ombre d'une fleur défaite par des brises de trop puissantes, elle ne faisait que survivre en son âme comme le lui guidait ce monde. Détruite, errante, voilà ce qu'elle renvoyait comme image. Au travers de ses cordes ou de son visage.
    La pensée philosophique de son pays ne la rendait toutefois pas plus optimiste, et il fallut de nombreux mois pour qu'elle en sorte, ne serait-ce qu'un peu.
    La Dame était après tout une ancienne courtisane, faisant partie d'un univers où la tristesse, l'incapacité d'aboutir et la tragédie étaient des vertus aussi nobles que le suicide. Alors parler d'amour avec elle, c'était aussi s'imprégner de cette négation tournée vers un style d'esthétisme qui n'était alors compréhensible par les autres.

    -L'amour est d'autant plus beau lorsqu'il est impossible à atteindre. Il est précieux, idéalisé. Il est à l'image des divins, un nectar qu'on ne peut goûter. Il fait mal et en même temps du bien. Il détruit et guérit à la fois. L'amour n'est-il pas divin ?

    Puis alors ses yeux noisettes se perdent dans une image, puis une autre. La souffrance l'atteint, terriblement. Sournoise, perfide. Elle l'entoure de tout son être. Et elle ne peut lui mettre en visage, que celui de sa propre souffrance. Celui de ses propres craintes, de ses pertes, de ses amours.
    Alors un léger froncement de sourcils vient appauvrir la belle humeur qu'elle avait, et qui, déjà bien minime, faillit presque s'éteindre.
    En son âme résonna quelques lèvres.
    En son âme résonna un parfum.

    -L'amour n'est que souffrance.

    Ces mots fuirent plus vite que ses pensées.




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    Puisse cette coupe toujours pleine circuler
    Un rire aussi léger qu’un seul battement d’aile de colibri sortie de ta bouche. Tu ne voulais pas le laisser sortir, vraiment, mais l’ironie de la signification du mot dono t’a prise de court. Seigneur. L’équivalent à Sieur ou monsieur, rien de vraiment étonnant, mais tout de même cela t’a amusé d’un coup. Toi qui te présentais en valet, toi le chat de grenier, celui qui squatte chez d’autres le temps de pouvoir finir de te payer les améliorations chez toi, qui a les pieds dans la merde par jeu et pour l’argent, tout cela a été appelé seigneur.

    Comme si tu méritais ce titre. Tu le prends et garde, tu apprécies, mais tu trouves cela d’une terrible ironie tout de même. Cette femme était amusante, perdue entre son époque, son corps et son origine, cela se sentait. Les humains étaient si longs à s’adapter, tu trouves, tu es cruel Puss de penser ainsi. Toi, tu as eu des faciliter, car tu étais une personnalisation, car tu as toujours su dans ton conte être des plus débrouillards. La comparer à ta propre façon de vivre alors que tu ne sais rien d’elle n’est pas bien. Comme si tu en avais quelque chose à faire.

    Le souffle de rire étant partie, tu te redresses un peu et fait comme si tu étais encore plus attentif à ses mots. Tu l’es autant qu’avant, mais feindre un intérêt croissant est mieux pour tromper sa proie. Tout est dans la comédie. Tu aurais fait un parfait acteur. Sauf pour ta prononciation des mots et le fait de rouler tous les r qui passe sous ta langue sans pouvoir rien y faire. Être un chat est un art, une récompense du monde. Le monde ne tourne pas qu’autour de toi, il serait bien de le comprendre. Pas tout de suite. Le jeu continue pour le moment.

    « Que nous ne soyons de votre temps, époque, lieu de vie, ne change en rien qu’il est important de respecter vos coutumes aussi. Nous venons tous de lieu, temps, voir même univers différent. Pourquoi une culture devrait avoir le pas sur une autre ? Le respect de l’autre, c’est aussi de chercher à la comprendre et faire des efforts pour qu’il soit à l’aise. »

    C’est tellement facile de se faire passer pour une personne gentille, tellement ironique aussi. Les humains sont si amusant, bien plus que les souris, c’est certain. Tu te ressers une tasse de thé et comme un enfant y trempe ton index dedans pour y sentir sa chaleur. Une moue songeuse tout en remuant ton doigt qui effleure simplement le haut du liquide, tu songes à ses mots. Une moue songeuse tout en remuant ton doigt qui effleure simplement le haut du liquide, tu songes à ses mots.

    « Amour et haine sont les deux côtés d’une même pièce. Il y a une infinité de nuance entre les deux, mais ne peut avoir d’amour sans épreuve, sans pleur, sans haine, sans jalousie, sans sacrifice, sans échec. L’amour et la haine, c’est comme la lumière et les ténèbres pour que l’un puisse vraiment exister, il faut avoir conscience de l’autre. »

    Ton doigt se lève doucement du liquide et tes yeux fixe la goutte traîtresse qui est restée accrocher à celui-ci.

    « On ne peut vraiment aimer si on n’a pas su ce que c’était d’être abandonné, on ne peut vraiment goûter au plaisir de l’amour sans les larmes avant… Mais de là, à ne pas aboutir, c’est assez triste tout de même. C’est même de la peur de ne pas se brûler les ailes. Aimer est dangereux, mais c’est un danger qui apporte tellement. »

    La goutte tombe dans la tasse et tes yeux se plantent dans ceux de ton interlocutrice autant que tu le peux.

    « Ne pas se battre pour son amour, n’est pas aussi égoïste ? L’amour ce n’est pas une seule personne, pas seulement nous, ne pas se battre pour cela, ne pas tenter de l’aboutir, signifie aussi sacrifier une personne en plus dans l’histoire. »

    Lentement, tu montes la tasse à tes lèvres et souffle tout doucement dessus.

    « Vouloir ne voir l’amour que beau quand il est impossible à atteindre est lâche, c’est se priver de goûter le bonheur. C’est comme se contenter de simple photo du soleil, mais ne jamais en sentir ses rayons sur sa peau. Alors oui, parfois ça brûle, fait mal, mais c’est aussi tellement doux. L’amour n’est pas divin, il est mortel, c’est en ça sa beauté, ses défauts et qualités qui en font ce qu’on devrait tous chercher à atteindre. »

    Dans un sourire, tu prends une grande gorgé de ton thé. Un fin sourire légèrement moqueur, tu lui poses ta question sans langue de bois.

    « Est-ce que cela vous ferait il peur ? »

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    Ô qu'elle ne s'y attendait à cette question.
    Elle ne s'y attendait et tout à la fois le savait. Que cette tournure de phrase, que cette langue agile, pourrait piquer là où son cœur se préservait, tout en secret. Un regard de feu posé sur elle, et sa carrure se fondait dans l'incertitude.

    Ses doigts, plus larges, plus longs aussi, apposés sur la tasse, lentement finirent par se détacher. Son regard d'or rivé sur l'agitation d'un chat gracile, emporté par une curiosité qu'elle sut – dès l'instant qu'ils se furent rencontrés, plus intelligente encore que tous les philosophes et tous les hommes de cour qu'elle eut connu.

    Qu'adviendrait-il d'elle, si des créatures de la sorte s'emparaient de son âme, de ses questions, et les tournaient à leur avantage pour la maîtriser ?
    L'amour était-il sentiment impossible à caresser ?
    Était-il plutôt impossible pour elle de s'imaginer s'y baigner ?

    De ces douces questions ses traits se refermèrent, les pupilles sombres noyées par le thé, peut-être même le chagrin. Pour autant fut-elle si mesurée, qu'aucun son déraillé n'entrava leur conversation, et elle sut reprendre de sa contenance dès lors qu'elle sut le calme régner à nouveau dans sa voix.
    Celle-ci se fut fait plus grave, plus tranquille.
    Les affres qui la tiraillaient cependant, n'arrivèrent à se détacher d'elle, trop heureux certainement de trouver qui tourmenter.

    -Pourquoi chercher le bonheur dans l'amour ? N'est-ce pas plus égoïste que de l'imposer à un autre, s'il n'est réciproque ? Pire, croire qu'il est réciproque et tous deux déchanter lorsque le mal est fait... n'est-ce pas cela qui fait fuir la véritable source de ces ressentis ?

    Avant de se reprendre, de ses lèvres pincées.

    -L'amour n'est désiré et désirable que lorsque l'on est repoussé sans cesse par l'objet de ses convoitises, ou parce que l'on repousse sans cesse cet objet de cour. L'amour n'est beau que parce qu'il n'atteint jamais le fantasme des deux parties. Parce qu'il tue l'un, l'autre, ou bien les deux.

    Finalement repoussé par ses mains, refroidi par leur conversation, le fond de ce thé finit par brunir. Elle décida de n'y plus toucher.
    Puis de murmurer.

    -Car après tout, comment avoir confiance en des inconnus, qui acclament l'amour comme un met divin, alors même qu'ils ne l'ont jamais goûté ? Qu'en est-il de ceux qui s'acclament messagers d'un amour infini, lorsqu'ils ne connaissent rien de l'autre ? Comment faire confiance en des paroles, lorsque l'apparence a fait tout son travail ?

    Fut-elle touchée par ce cas ? Oui, certainement.
    Sire Michinaga, Sire Nobukata... Sire Lupin.
    Rien ne semblait les relier et pourtant. Ce furent ceux-là même qui se déclaraient avides d'amour pour elle. Et si pour deux d'entre eux, auxquels elle n'avait cédé son âme – quoiqu'elle eût ressenti, l'amour avait des airs de conquêtes multiples, le doute l'envahissait sur le dernier. Sa ressemblance était-elle, qu'elle n'osa y succomber.
    Aussi, ces propos sortirent de sa gorge, vindicatifs, mais n'étaient aucunement destinés à ce félin. Ils sortirent et elle n'eut le temps de réfléchir au ton que sa voix portait. Ils se déversèrent et elle se rendit compte trop tard que bien des paroles avaient été dites.

    La Dame finalement se coupa d'elle-même, ralentie par ses songes, honteuse de se savoir démasquée. Car il est – et elle le sait – assez intelligent pour deviner cette réponse. Lui-même, petit chat de conte, avait fait en sorte d'amener la conversation dans cette direction.
    La manche noire d'une Dame éperdue finit par se retrouver devant ses lèvres. Une mansuétude qu'elle espérait réciproque, tandis qu'elle raclait une gorge désinvolte. Il n'était dans ses habitudes de s'emporter, ni même de se révéler. Peu d'hommes se targuent encore de connaître ne serait-ce que son véritable nom.
    Depuis combien de temps ne s'était-elle exprimée de la sorte ? N'avait-elle déversé ce flots de larmes amères ?
    Aujourd'hui les mots la soulagèrent d'un poids, mais non pas du mal.

    -L'humain n'est attaché qu'au désir. Reprit-elle, plus souple, plus douce. Et une fois qu'il le touche, une fois qu'il le dévore, il n'en reste rien. L'amour n'est qu'un désir sans lequel l'homme ne peut vivre. Mais il n'est unique... ni assez précieux pour lui, quels que soient les combats qu'il mène en son nom, car il le jette une fois consommé.

    Alors elle fit signe à un serveur, qu'il vienne débarrasser son thé aux teintes d'automne. Elle n'avait le cœur à se resservir, mais elle resta à la disposition de son interlocuteur, le regard ancré dans le sien.  

    -Les hommes ont toujours été ainsi, et j'ai créé Le Genji à leur image.

    Tout en s'inspirant de celui qui l'aimait.





    Tout en ayant un doute sur celui qui l'aime, aujourd'hui.


    Mais maîtresse du romantisme.
    T'y connais-tu vraiment, en amour ?...





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    ▲▼ Puisse cette coupe toujours pleine circuler.Les humains se prennent vraiment la tête pour des choses bien différentes de tes priorités à toi. Sa vision de l'amour, tu la comprends, mais ne l'acceptes pas. Bien trop noir, bien trop peu bénéfique, bien trop éloigné de ce que pour toi l'amour veux dire. Loin de ton idée de l'amour.

    Le tien est plus ravageur, plus destructeur, plus vicieux, mais tellement plus doux sur ta langue que celui qu'elle décris. Chacun sa façon de voir le monde après tout et connaître cette façon-là n'est pas un mal. Bien au contraire, il va te permettre d'apprendre. De pouvoir attaquer tes proies de manière différente, après tout, il doit y avoir d'autre que cette Dame pour réfléchir ainsi, il ne faut pas l'oublier.

    Dans une pause que tu as observée chez d'autre humain, tu la fixes avec un grand sourire. Les mains croisées, juste sous le menton et ta tête reposant dessus. Vraiment, elle ressemble à une souris cette camarade de table. C'est plaisant de jouer avec.

    - Donc c'est moins égoïste de choisir de faire subir l'autre encore été encore sans jamais se donner le droit au bonheur ? C'est moins égoïste de souhaiter sa mort de n'avoir jamais son affection retournée que de la draper de cet amour pour lui tenir chaud à l'âme ? C'est moins égoïste de refuser le bonheur par peur de ce qu'il y aura après plutôt que de profiter du moment ? C'est moins égoïste de croire que tous les hommes sont les mêmes que de laisser une chance à chacun de prouver qu'ils sont plus ?


    Ta voix roule et susurre. C'est infiniment doux et sans aucun reproche dedans. En soit, tu veux comprendre, car pour le moment tout cela t'échappe. Sa culture est à des mille lieux de la tienne et tout ce qu'elle explique semble venir d'un autre monde. Est-ce que ce n'est pas un peu le cas ?

    - Qu'est ce que cela apporte vraiment de refuser le bonheur présent ? N'est-ce pas la force de l'homme de toujours se relever et d'aller de l'avant ? De savoir être plus fort à chaque fois qu'il se blesse ? Quels sont ses hommes qui ont déchiré votre cœur pour ne plus vouloir croire en lui ?


    Pour toi il n'y a que ça en explication possible. Seule une peine explique une si forte douleur. Seule une peine explique de vouloir fuir. Seule une peine peu laisse autant de relent de sel dans les actes. Enfin, c'est ainsi que tu le vois. Dans ta logique de chat il n'y a que ça.

    Après tout toi-même, tu agis par rapport à une blessure dans ton cœur. Pourquoi pas les autres ? Ils ne valent pas mieux que toi alors il n'y a aucune raison de les croire supérieurs à toi. Ce sont des humains en plus, raison de plus.

    - L'humain est attaché au social, pas au désir. Le désir et plaisir ne sont que des actes en plus. Des instant voler qu'ils attrapent et consomment sans modération. Une sorte de drogue qui attends plus ou moins fortement les individus et leur laisse une addiction dans la peau. Est-ce que ceux qui jettent juste après l'avoir consommé ne sont pas ceux qui ont le plus peur de trouver leur unique drogue et préfère fuir entre mille bras ? N'est-ce pas cette peur que vous avez qui fait que l'homme est aussi peu fidèle ?


    Peut-être que tu mets le doigt sur ton propre souci-là tout de suite. Un peu en tout cas. Rien qu'un peu. C'est faible, mais présent. Est-ce qu'elle aura des réponses à tes questions ou en créera encore plus ? C'est tout un mystère avec elle. Vraiment tout.
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    Oui, cela était bien une manière égoïste de penser.
    Une façon archaïque, désuète, d'attribuer l'amour aux romans si désirés de la Cour de son époque. Mais n'était-ce trop simple que d'offrir délibérément son amour et de le recevoir en retour ? N'était-ce pas cette façon-là trop ancienne, trop classique pour que l'on y prête attention ?

    La conception de la beauté, de l'esthétique et de l'amour n'avait certes rien à voir avec cette culture occidentale pour laquelle son regard avait brillé, la première fois. Chez elle, la complexité de chaque perle de rosée, de chaque ramure, au moindre lever de brise, était à contempler sans en être acteur, était à scruter avec un détachement tout autre.
    Si les flammes s'y unissaient, si le destin s'en mêlait, ce ne pouvait être que plus beau encore, dans cette douleur que tout être répudie et à la fois admire. Le drame n'est-il pas sujet de bon nombre de romans et d'histoires ?
    C'était en cela que sa culture différait. Tantôt travaillée par l'amour, tantôt désireuse que cela ne soit si simple. Elle était la source de ce que tous appelaient l'inconstance et la fatalité.

    Elle, grande dame qu'elle était, n'y échappait.
    Représentative des écrivains de son époque, grande littéraire, affable romancière ayant passé son existence à décrire la déchéance pure et simple d'un homme de haut rang – que dis-je, un Prince, n'avait ce recul autre que celui de son éducation et des mœurs de son temps.
    Il était évident à ses yeux que cela ne pouvait être autrement, et que la réussite totale n'avait qu'un goût amer.

    Après tout, Hikaru n'avait-il pas tout ce qu'il voulait, pour finir dans l'échec le plus complet ?
    N'avait-il pas à ses pieds le monde, lorsque la femme qu'il aimât décéda, pour le laisser dans un chagrin sans nom ?

    À ses yeux, la confiance lésée ou la disparition d'un être cher produisaient le même degré de souffrance.

    Aussi, se sentit-elle brutalement touchée, pis, détruite, lorsqu'en ses pensées parvinrent les images – à demi effacées – de ces hommes qui avaient tenté de poser leurs doigts sur ses rudes épines. D'hommes et de sentiments elle n'en avait que faire – pensait-elle, maladroite et renfermée. Mais de cette vie qui lui ressassait les moindres détails, cela était tout autre.

    -Le bonheur n'est le but, lorsque l'on s'élève. Finit-elle par murmurer, son regard tranquille et ambré posé sur l'intelligente créature.

    Sa voix se fit doucereuse, d'un calme extrême. Peut-être masquait-elle l'ensorcellement pour lequel elle tremblait, néanmoins elle réussit à se maîtriser avec une dextérité qu'elle n'aurait eu qu'à la Cour Impériale. Le visage de ses émotions ainsi dissimulé, les mots furent plus évidents à placer pour le lui expliquer.

    -Le bonheur est un présent pour ceux qui ne cherchent qu'à satisfaire leur désir primaire. Leur envie de ne rester seul. Puis son regard de se poser sur l'extérieur, construisant son image selon sa perception. La contemplation des choses, la mélancolie, la solitude. La douleur dans cette simplicité, rend l'esthétique plus belle encore. Agrémenté d'un destin capricieux et de quelques poèmes... et vous atteignez la perfection.

    Puis un sourire étire lentement ses lèvres, le reflet du chat se dessine de nouveau sur ses iris.

    -Le séducteur est certes utile à cette mélancolie, mais il attire les foudres et la fatalité de tous, plus que de lui-même. Il ne mérite le bonheur que vous aimez tant et que les dieux parfois s'accordent à offrir. Ne sommes-nous pas tous originaires de la nature, pour que les instincts les plus bas ne se manifestent sous l'effet de quelques barrières levées ?

    Barrières, à son époque, brisées par quelques coupelles d'alcool.

    -L'homme ne respecte ni la femme, ni ses propres principes. Marqua-t-elle comme réponse à sa question, visiblement heurtée par son propre vécu.

    -Mais qu'en est-il de vous, Bûtsu-dono ? Défendez-vous l'homme volage, car dans sa séduction n'est-il pas le plus à plaindre ? Avez-vous vécu similaire situation ?




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    Puisse cette coupe toujours pleine circuler

    L’humain est primaire et la recherche du bonheur est donc une logique en soi. Les humains sont bien plus des créatures sociales que l’ait l’être divin que tu es. Les chats vivent très bien sans compagnie et souvent vos groupes sont plus contraints que voulu, pourtant c’est l’humain qui se pose le plus de questions inutiles.

    Voilà certainement pourquoi depuis le temps les humains ont perdu leur instinct sûr de comment avoir une belle vie. À force de se créer leur propre prison, tout finit par être vu à travers cette cage comme étant normal.

    Leurs fers les empêchent de comprendre leur liberté. Pourtant c’est eux même qui ont créé ses chaînes. Eux même qui ont fait d’avoir une vision du monde ainsi. Une certaine pitié d’eux te prendrait presque à la gorge. Dire que tu dois partager leur corps.

    – Pourquoi se mettre de telles chaînes ? L’homme, celui avec un grand H, n’est qu’un oiseau en cage. Non, pire, il est celui qui c’est mis dans sa propre cellule, fermer la porte, puis se plain d’être enfermé.

    C’est certainement pour ça que tu comprends le moins ces créatures-là. Pourquoi mettre des lois alors que la ruse, la force et l’instinct devraient mettre les seules limites en ce monde ?

    Seulement est-ce que tu peux vraiment dire quelque chose ? Après tout tu n’es qu’une représentation dans un conte. Une histoire sans un passé profond, aucune expérience. Ce n’est pas ta logique de chat qui saura faire sa place dans l’âme de la musicienne.

    – Je n’ai aucune expérience, mais je suis plein de certitude. Seulement, elles ne vaudront rien dans cette discussion si je ne vous les prouve pas à la dure.

    Tu te redresses de ton siège avec un grand sourire aux lèvres et commences ton retrait en douceur. Ne pas s’avouer vaincu, mais fuir est beaucoup plus simple. Il y a tout de même une frustration de ne pas pouvoir la faire venir à ta cause directement. Il te reste un long travail encore pour embobiner ton entourage plus ou moins proche.

    – Personne n’est à plaindre. Chacun choisit ses choix. Certaines personnes sont faites pour la fidélité, d’autres non. La fidélité de corps et d’esprit dépend de chacun et c’est égoïste de vouloir mettre une définition universelle. Volage n’est peut-être pas ainsi qu’il se voit, que pour lui c’est sa version de l’amour. Qui sommes-nous pour le juger ?

    Personne, pourtant tu les juges tous. Ils sont tellement pathétiques. Tous autant qu’ils le sont. Gracieusement, tu effectues une révérence envers celle qui t’a accueilli à sa table.

    – Ce fut un plaisir de pouvoir échanger avec vous. J’espère que nous pourrons nous revoir pour échanger encore à l’avenir.

    Et sur ses derniers mots, tu fuis hors de la pièce. Il y a tellement d’information en une seule journée. Que tu as obtenu et qu’il te faut maintenant analyse. Les humains sont aussi fascinants qu’horriblement inférieurs aux chats tout de même.
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    Ainsi que l'aurait fait un miroir après tant de peine, l'animal réussit son tour aussi calmement que l'aurait fait n'importe quel reflet.
    Il ne mentit. Il ne fit qu'exposer la vérité, une vérité différente mais tout de même.
    Il fit s'évaporer l'illusion d'une semi-liberté qui se représentait sous forme de culture et d'éducation. Il était ce qu'elle se refusait à accepter des hommes et pourtant qu'elle devait avouer exister : se mentir à soi-même.
    N'était-on pas assez emprisonné par les mœurs pour s'y lover dedans ?

    Comment pouvait-elle seulement s'y résoudre lorsqu'elle ne connaissait rien d'un monde qui avait l'air d'être tout aussi différent du sien que l'étaient l'eau et l'huile ?

    La représentation cependant hasardeuse de l'homme qui ne vit que pour le désir ne semblait s'évaporer de son regard fermé. Elle les a connus, ces séducteurs. Ces hommes à qui les vies ne semblaient avoir d'importance. Elle les a vu eux et leurs victimes, détruites par la solitude et les méandres des études pour les oublier.
    Elle avait juré de ne jamais y succomber.

    Encore moins lorsque trois d'entre eux tentèrent de toquer à sa porte.

    Et pourtant son visage à lui se redessina une nouvelle fois au contact de ses pensées. Un visage qu'elle n'avait encore oublié. Qui, légèrement défait, refaisait celui d'un certain ténébreux, un certain soir, dans un certain bar. Elle n'y succomberait ?

    Il lui souriait et s'évaporait. Se redessinait, lorsque ses doutes s'éprenaient d'elle.
    Parfois il parlait et la rassurait.

    Lui disait d'écouter, qu'elle réussirait.

    Mais ses yeux finirent par retourner à la réalité.
    Par lui faire comprendre que son hôte déjà s'en allait.

    « Ce fut un plaisir, Bûtsu-dono»

    Nombreux sont ceux qui la prendraient pour décrépie. Mais ces yeux jamais ne s'effaceront. Lorsque ceux qui défileront devant son regard lui auront dit que sa façon de penser est désuète, lui confirmeront que l'humain a toujours été et sera toujours puéril, lui sera là pour lui dire que le passé était plus sûr.

    Lorsque les autres disparaîtront, lui sera là.

    Dans ses songes.
    Dans ses nuits.

    Dans son cœur.

    Parce que les femmes aussi, sont bêtes. Parce qu'elles ressentent et le nient. Parce que la souffrance est plus dure encore, pour elles.
    Parce qu'elles peuvent mourir d'un simple mot.
    Attaquer d'un simple verbe.

    Qu'elles le veuillent, ou non. Qu'elles le fuient ou non.

    Parce que les femmes sont aussi stupides que les hommes.

    Elles aiment, et elles s'en privent.  





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