insomnia
forum ouat - avatars réels - contexte évolutif
AccueilAccueil  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • période : printemps 2023
    Mise à jour
    Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Integer elit quam, elementum sed libero vitae, commodo placerat sem. Proin vel neque posuere, aliquam urna quis, mollis mi.
    annonces du ministère
    Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Sed tristique nunc dictum consectetur posuere. In ac est sit amet elit vulputate laoreet. Nam ornare, nulla at condimentum dictum, metus tellus accumsan dui, id egestas libero ipsum nec velit. Cras quis magna elit. Donec rhoncus, leo vel accumsan luctus, turpis lorem lacinia purus, sed aliquam mi magna eget dui. Orci varius natoque penatibus et magnis dis parturient montes, nascetur ridiculus mus. Donec vehicula eu magna faucibus dapibus. Nullam auctor orci tortor, quis bibendum tortor molestie eu.
    Le Deal du moment : -20%
    Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
    Voir le deal
    399 €

    Marcellin de Marbot
    Marcellin de Marbot
    Revelio
    Emploi : Lieutenant de police
    DC : Lieutenant Kijé
    Crédits : Shokudaikiri Mitsutada ~ from Touken Ranbu / Avatars by Jawn <3
    Nox
    Lumos
    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    < I’m having a bad day >


    C’est une déclaration de guerre.

    D’ordinaire, Marcellin s’intéressait assez peu aux histoires de stationnement. Après tout, il n’était pas concerné ; il savait plus ou moins conduire, mais n’avait toujours pas jugé bon d’investir dans une voiture, et quand il était forcé de prendre le volant d’un véhicule de service, il pouvait se garer n’importe où tant qu’il était en intervention — et, de retour au bercail, il y avait deux fois plus de places que de voitures. Sans doute aurait-il aussi des problèmes quand il se déciderait enfin à remplacer son vélo par un cheval — il avait même le plan d’une note sur les avantages d’une police montée, afin d’écarter l’accusation de nostalgie qui s’attachait à toutes ses propositions —, mais encore, ils seraient d’une autre nature.

    Ainsi, dans des circonstances ordinaires, la vue d’une voiture posée en plein devant une sortie de garage, même le garage de son immeuble, n’aurait arraché au général qu’un haussement d’épaules, et sans doute une réflexion de vieux grincheux sur l’incivisme des modernes. Mais cette circonstance-là n’était pas ordinaire, tout d’abord parce que Marcellin était d’encore plus mauvaise humeur que d’habitude. Il n’y avait pas eu d’état de grâce ; l’activité ordinaire des criminels avait repris aussitôt la brume dissipée, et un double règlement de comptes autour du casino occupait une bonne partie des jours et des nuits du groupe. Bien sûr, depuis le temps, Marcellin savait qu’il n’était pas obligé d’être de toutes les opérations, mais c’était plus fort que lui — plus fort aussi que le responsable RH qui essayait de lui imposer des jours de récupération. Il continuait de s’obstiner à jouer à l’officier infatigable, toujours en selle, alors qu’il savait pertinemment depuis le temps qu’il n’était pas aussi résistant que dans son ancienne vie.

    La fatigue n’était toutefois qu’un amplificateur ; le vrai crime de cette voiture, c’était d’être rouge. Non bien sûr, Marcellin n’était pas un taureau qui se mettait à fulminer et à frapper du pied dès qu’il voyait cette couleur ; mais il y avait de ces jours, où cette partie-là du spectre lumineux ne lui évoquait qu’une chose, la perfide Albion, les odieux pourfendeurs et geôliers de Napoléon. (La présence dans sa vie d’un Anglais qu’il était toujours incapable de traiter décemment alors qu’ils étaient censés avoir fait la paix depuis longtemps avait peut-être une incidence sur ce phénomène.) Cette carrosserie rouge sur son territoire, c’était forcément une provocation anglaise.

    De même qu’un souverain digne de ce nom ne répond pas à une violation de ses frontières par une simple missive indignée, le général ne pouvait pas se contenter de laisser un PV, même assorti d’une note rageuse. Il n’allait pas non plus mêler la fourrière à cette histoire, en tout cas pas avant d’avoir donné au malfrat une chance de présenter ses plus humbles excuses, à l’ancienne. Il appela donc au commissariat pour leur demander l’identification du propriétaire, et après quelques variations sur le thème de “Mais, lieutenant, vous n’êtes pas censé vous reposer aujourd’hui ?”, il eut la surprise, presque la déception d’entendre un nom français. Ce Maupassant lui était connu : pas tant pour ses activités médiatiques qu’à cause des anciens collègues qui, eux, s’intéressaient aux infractions routières et avaient accroché au mur une longue liste de délits, s’allongeant de mois en mois. La brume avait fait disparaître cette tapisserie d’un genre nouveau, et Marcellin n’avait pas spécialement envie d’en étaler une nouvelle version, mais la légende noire demeurait.

    Au moins, pour une fois, Marcellin obéissait aux prescriptions des ressources humaines : il ne viendrait pas au bureau de la matinée, et s’il allait tout de même faire quelque chose qui ressemblait à du travail de police, il ne suivrait pas du tout la procédure admise, ce qui revenait à ne pas travailler. Il n’était même pas en uniforme, mais c’était uniquement parce que, dans un accès d’impérialisme, il s’était fait faire une redingote qui jurait un peu moins avec son costume civil qu’avec sa tenue de travail, et qu’il ne lâchait plus. De toute manière, il n’aurait sans doute pas à fournir beaucoup d’efforts pour retrouver la trace de son suspect ; Maupassant ne passait pas pour un maître de la discrétion, et de fait, il suffit au lieutenant de montrer sa photo aux gardiens de tous les immeubles de sa rue jusqu’à ce que l’un d’eux lui dise que Monsieur de Maupassant était bien là avec toute une équipe. C’était l’activité parfaite pour un jour dit de repos : Marcellin n’aurait même pas à quitter son quartier.

    Ayant donc trouvé l’immeuble, il ne lui restait plus qu’à aller saisir l’insolent journaliste. Au lieu de miettes de pain, celui-ci avait semé devant sa porte un véritable escadron de techniciens et autres accessoires médiatiques, qui, voyant un homme aux naseaux fumants, armé d’une plaque de policier, avancer vers la porte de l’appartement occupé par leur patron, essayèrent d’entraver son chemin ; mais tous furent assez raisonnables pour y renoncer, craignant sans doute que leur équipement hors de prix ne fasse les frais de leur obstination. Oh certes, Marcellin n’était pas de mauvaise humeur au point de vouloir écraser des micros et casser des caméras… mais ils faisaient bien d’être prudents.

    Marcellin se moquait assez de savoir quel genre de tournage il interrompait ; seule l’intéressait la figure du suspect, qu’il interpela d’un :

    Monsieur de Maupassant ? Lieutenant de Marbot, police d’Insomnia. C’est bien votre véhicule ?

    D’une main il présentait sa plaque, de l’autre il tendait son téléphone avec une photo de la voiture en cause ; il lui en manquait une troisième pour saisir son suspect au collet, si la nécessité s’en présentait. Mais de la part d’un homme respectable et si bon payeur d’amendes, Marbot n’attendait pas de délit de fuite.

    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum