[Libre] What if

Revelio Nox Lumos

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What if

Avec des si, tout pourrait changer. On pourrait mettre Paris en bouteille ou faire que le vie soit éternel. On pourrait réaliser l’impossible et faire que l’impossible soit toujours possible. Tout et son contraire s’écriraient avec des si.

Avec de si, peut-être qu’Edith serait là avec toi.

Est-ce sa croyance qui n’était pas bonne ? La tienne ? La vôtre ? Est-ce qu’au contraire tout en ce monde n’est qu’une épreuve de plus pour juger de ta foi et de celle de tes prochains ?

Le fait même d’être dans un monde qui fut gouverné par Elohim, puis Devil, avant d’être aux mains d’Arsène suite à un simili de démocratie est-il une épreuve de plus ? Est-ce que tu aurais dû prendre part au combat au lieu de le regarder de loin ?

Certainement pas.

Il y a des combats vains en ce monde et celui pour la place au pouvoir en fait partie. Un jeu de pouvoir si humain. Dieu est supposé vous avoir fait à sont image, alors, est-ce vraiment étonnant qu’une représentation de Lui dans cet univers joue à ce jeu ?

Non, mais le bât blesse tout de même.

Pourtant tu le sais qu’un dieu doit lâcher prise. Que Dieu le doit aussi. Peut-être est-ce ainsi que tu auras l’aboutissement de ta mythologie.

Si tu avais fini tes œuvres, peut-être, ne serais-tu pas ici actuellement. Peut-être est-ce un moyen de finir ce que tu n’as pas abouti ou bien est-ce qu’il y a d’autres explications qui viendront plus tard ?

C’est sur ce genre de pensées que tu stoppes ton vélo en pleine rue. L’achat d’une voiture t’est passé par la tête, puis tu as lu des études sur l’écologie trouvable à la bibliothèque et le vélo est devenu ton nouveau sport favori.

Rien n’a été fait, enfin tu n’as rien lu sur cela plutôt, pour voir les incidences économiques de l’industrie dans ce Nouveau Monde où tu as cette nouvelle vie. Tout est à prendre avec d’extrême pincette et cela t’es encore hallucinant comme certain s’adapte beaucoup plus vite que d’autre.

Même avec une habitude du déracinement, tu restes perdu. Il faut dire, avant il y avait toujours une trace de tes racines quelque part, ce qui est bien loin d’être le cas maintenant. Les dernières années de ta vie n’avaient pas forcément été des plus simples, mais tu espérais le repos après ton dernier sommeil. C’est perdu pour le coup.

Suite à la mise d’un antivol à ta bécane de course, tu attrapes ta pipe pour la remplir et l’allumer par pur automatisme. Il y a des jours avec, des jours sans, aujourd’hui c’est un jour rempli de si et de question. Les yeux dans le vague et la fumé sortant doucement de tes lèvres tu fixes la zone commerciale.

Un long soupir te prend alors que tu sors d’une réflexion, dont même toi tu n’es pas sûr du cheminement. Échanger avec un autre être vivant te manque quelque part. Parler de tout et, surtout, de rien.

Tu devrais continuer ta route, juste aller prendre tes provisions, faire le point des prochains engrais pour tes précieux arbres, reprendre tes écrits. Tu devrais, mais il manque quelque chose pour que tout cela ait du sens. Une question existentielle se forma dans ton esprit et un jeu pour l’après-midi se fit.

Le sourire aux lèvres, tu regardes les passants et en interpelles un au hasard.

– Bonjour, est-ce que vous auriez cinq minutes à m’accorder ?

La personne l’ignore et continue son chemin. Pas la bonne personne, pas grave. Tu n’insistes pas, et reprends ton manège sur deux autres passants qui continuent leurs routes aussi. Il manque quelque chose. Peut-être que si tu continues ta phrase ça passera mieux. Peut-être. Tu tentes.

– Bonjour, est-ce que vous auriez cinq minutes à m’accorder ? J’aurais voulu savoir votre point de vu sur la magie. Est-ce que si elle était plus présente qu’est-ce que vous feriez avec ?

Une curiosité sur la nature même des gens ici se fait. Certain garde bien une trace de cette magie après tout, d’autre l’on vécut dans leur histoire, mais qu’est-ce que chacun en pense ? Est-ce que c’est si évident pour tout le monde ce qu’elle est ? Si le monde est modelé par est-ce qu’on peut encore le changer avec nos actes ?

Plein de réflexions qui te font bouillir les pensées. Seulement, y réfléchir seul n’est pas amusant, trouver un interlocuteur dans la masse des passants est beaucoup plus plaisant. Puis pour faire de nouvelle rencontre, il faut aussi oser aller vers l’autre.

Il est temps que tu te lies avec ce Nouveau Monde.

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Belle journée pour découvrir Insomnia ! Bien sûr, il y avait un truc. Pour Kijé, toutes les journées étaient belles, même celles de pluie, parce que tout de même, c’était rudement généreux de la part du ciel de donner de l’eau qu’il fallait autrement acheter. Seul inconvénient à la pluie, le lieutenant y résistait, mais pas son petit carnet. Deux pages de notes avaient été sacrifiées et quelques-autres gravement atteintes pour le lui faire comprendre. Mais d’une, il arrivait à garder en mémoire les choses à noter en attendant d’être au sec — et quand il n’y arrivait pas, c’est que ce n’étaient pas des réflexions importantes — , et deux, présentement il n’y avait que du soleil, à peine quelques nuages en bordure de ciel, donc pas de raison de penser à la pluie et à ses effets. Observation en vrac numéro 18 : Si les autres aussi posent des questions, c’est bon signe ! Depuis quelques temps en effet, Kijé avait commencé à s’inquiéter. Certainement, à mesure qu’il affinait sa compréhension des choses du monde, ses questions devenaient de plus en plus pertinentes, pourtant les gens n’étaient pas moins nombreux à les ignorer. Au moins, en ces jours où le patron était disposé à tenir la boutique, Kijé avait le temps d’essuyer des refus, et de recommencer. Mais cette fois, chose inhabituelle ! C’était à lui que s’adressait la question. Il ne devait donc pas y avoir de loi qui interdisait de les poser. Kijé s’y prenait juste mal. — Cinq minutes ? Mais je vous en prie ! répondit-il avec un large sourire. Kijé n’était pas pressé. Sa campagne d’exploration ne suivait aucun plan prédéfini, seulement les hasards de ses pas, elle pouvait donc être remise indéfiniment à plus tard, a fortiori délayée de cinq minutes. D’un coup d’oeil rapide, il détailla le questionneur. A peu près la même taille que lui, roux, les yeux verts, les sourcils comme deux traits de plume, une pipe allumée en main. Allure sympathique, en somme. Bien sûr, il y avait encore un truc. Kijé n’ayant encore à se plaindre de personne dans l’Univers, tout le monde lui apparaissait sympathique. Mais cinq minutes pour parler de magie ? Le pauvre homme avait bien mal choisi son sujet ! Malgré ses origines pour le moins extraordinaires, Kijé n’était pas bien au point sur ce sujet. Tant pis, c’était l’occasion d’apprendre. A condition bien sûr, que le roux ne se fâchât pas que l’on répondît à sa question par une autre question. — La magie, la magie… Oh ,vous voulez dire les choses impossibles, comme un cappuccino qui ait vraiment de la mousse ? Enfin à la réflexion, la mousse, ça ne fait sans doute pas grand-chose, alors qu’il y en ait plus ou moins… … Ah, je sais ! C’est bien la magie, qui empêcherait les stylos de fuir dans les poches, non ? Parce que là, je dois vous dire qu’on en manque cruellement… Mais pourquoi cette question, au fait ? Vous êtes magicien ? Pourquoi ? Et pourquoi ne pas le demander ? Certes, Kijé lui-même aurait été bien en peine de répondre si on lui avait demandé pourquoi, par exemple, il voulait savoir pourquoi on ne pouvait pas manger juste une pistache, mais peut-être était-ce simplement par manque d’habitude. Peut-être que ceux qui avaient un peu plus vécu pouvaient mieux se justifier. Toutefois, si cet homme se laissait entraîner à apprendre à Kijé l’art et la manière de bien poser des questions, il risquait fort d’en avoir pour bien plus que cinq minutes.
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