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    Sherlock Holmes
    Sherlock Holmes
    Revelio
    Emploi : Détective privé
    DC : War || Edgar A. Poe
    Crédits : James B. Barnes || Marvel
    Nox
    Lumos
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    Will I see you again ?
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    Vous vous êtes quittés sur un malentendu. Une dispute. Une bagarre.
    Tu l’as repoussé avec violence, en proie au mélange du vin et de la drogue, tu ne voulais rien écouter de ce qu’il te disait.
    Tu as claqué la porte brutalement, laissant un John impuissant derrière toi.
    Tu as ignoré sa main tendue voulant te retenir avant que tu ne franchisses l’encadrement de la porte.

    Tu as mal Sherlock. Tu as terriblement mal. Partout. Tout ton corps hurle de douleur. Tu ne sais pas où tu es. Tu entends quelques voix, mais elles semblent si lointaine. Tu vois de la lumière, mais tout est flou autour de toi. Tu ouvres la bouche pour parler, mais ta gorge est si sèche, si douloureuse, qu’aucun son n’en sort. Tu ne te souviens de rien, cher détective. Ou plutôt, les souvenirs reviennent t’assaillir brutalement.

    Tu es sorti parce que tu as reçu un coup de fil, pour une enquête en ce début de soirée.
    Tu as évidemment sauté sur l’occasion pour y aller, mais John ne voulait pas à cause de ton état.
    Il ne t’interdisait pas de partir, seulement déconseiller fortement. L’avis d’un médecin.
    Tu ne l’as pas écouté, tu es parti.
    Tu es parti, mais tu n’es jamais rentré.
    Tu te souviens.

    Les sons ne se font pas davantage distincts, mais tu en perçois un peu plus. Une sirène. Les secours ? Les pompiers ? Il doit y avoir un accident dans les parages. Tu vois un homme pencher son visage vers le tien et braquer une lampe dans ton oeil droit, puis le gauche. Tes paupières papillonnent, sans plus. Alors l’homme remue les lèvres, mais tu n’entends pas ce qu'il raconte. C’est frustrant de ne pas savoir ce qu’il se dit. Tu détestes être mis à l’écart des choses. L’homme revient pour te mettre quelque chose sur le visage. Quand cette chose te touche, tu comprends bien des secondes après que c’est un masque à oxygène, qui t’aide à mieux respirer. Le nez prit, la gorge serrée, douloureuse, comme si tu avais craché tes poumons au préalable.

    Tu as directement pris la direction du bar où on t’a donné rendez-vous.
    Tu ignorais à ce moment-là ce qui allait se passer.
    A force, Sherlock, de provoquer le monde et prendre les autres pour des cons, on en subit les conséquences.
    Tu ne réfléchissais plus, tu ne marchais plus, tu tanguais. Dangereusement.
    Tu ignorais les personnes qui te regardaient bizarrement.
    Toi tu marchais droit devant toi, ton esprit te guidant encore un petit peu avec le reste de lucidité qu'il te restait à ce moment-là.
    Tu arrivas finalement à ce fameux bar, où une personne t’attendait.
    Tu l’avoues, tu ne te souviens pas de ce qu'il t’a dit, il t’a guidé un peu plus loin, sur le parking du bar.
    Là, plusieurs personnes attendaient.
    Et l’enfer s’est ouvert sur toi.

    Tes yeux clairs essaient de voir ce qu’il se passe autour de toi. Tu essaies de distinguer ton environnement. C’est très petit, ils sont trois autour de toi et semblent s’agiter. Pourquoi ? C’est qui ces types ? Pourquoi est-ce qu'ils s’affairent aussi vite ? Enfin, tu as l’impression qu’ils vont vite. Bien assez pour te donner la migraine. Ou est-ce que la migraine était déjà là et tu viens seulement de le remarquer ? Tu n’en sais plus trop rien et tu t’en fiches à vrai dire. Tu as tellement mal. Tu essaies de bouger tes doigts de ta main gauche, ce simple geste, tu n’y arrives pas. Pourquoi tu n’arrives pas ? Ceux de ta main droite, tu y arrives, tu as l'impression d'y arriver, mais pas du gauche. Tu es fatigué, si fatigué Sherlock. Bien plus fatigué que toutes les fois où tu n’as pas dormi pendant des jours, bien plus fatigué qu’après avoir couru un semi-marathon, bien plus fatigué que jamais. Tu as juste envie… De fermer les yeux et de t’endormir. Mais ces types tapotent tes joues pour maintenir ta conscience éveillée. Pourquoi ils ne te laissent pas dormir ? Tu entends un nouveau bruit. Un bruit de klaxon, ce genre de bruit que font les gens enragés au volant, les gens pressés, les gens qui vous rentrent dedans. Tu commences à faire le lien. C’est peut-être toi qui est dans l'ambulance tout compte fait. Ces types autour de toi, sont des ambulanciers. Tu en arrives là, à raisonner de manière extrêmement simple. Juste faire travailler ton esprit. Mais quelque chose te chiffonne encore. Pourquoi c'est toi qu'ils emmènent ? Si bien sûr, tu as raison. Si, bien sûr, tu es dans l’ambulance, à traverser la ville pour te rendre d'urgence à l'hôpital.

    Les coups se sont enchaînés. Violents. Visage. Thorax. Estomac. Tes parties intimes. Les genoux. Les chevilles.
    Plié en deux, tu ne répliquais que sommairement, tu ne pouvais pas rendre les coups.
    Parce que tu n’étais pas en état de réagir correctement.
    La douleur commençait à se faire ressentir. La mâchoire. L’oeil gauche que tu sentais gonfler. La lèvre, que tu sentais se percer.
    Le sang qui goûtait dans ta bouche.
    Le sang que tu crachais par terre.
    Tu ne cherchais même plus à répliquer, tu étais au sol, impuissant.
    Mais ils continuaient à te frapper, encore, encore, encore.
    Tu ne disais plus rien, tu n’avais jamais rien dit, tu souffrais en silence, tu attendais que ça se termine enfin.
    Tu étais une loque à ce moment-là, une loque humaine.
    Les yeux mi-clos, toujours au sol, les coups avaient enfin cessé.
    Tu sentais ta jambe cassée, sûrement des côtes fracturées par les coups. Le sang coulait d’entre tes lèvres.
    Alors, une fois que le pire est passé, tu te redresses en lâchant un léger gémissement de douleur, et tu commençais enfin à partir.

    Tu tousses dans ton masque, et l’un des hommes t’aide à te redresser légèrement pour que tu ne t’étouffe pas, avant de te repositionner sur le lit. Ou peut-être un brancard. Oui, c’est comme ça que ça s’appelle, tu t’en souviens. John t’en avait parlé, et tu en avais déjà vu de toute façon… John. Ce nom sonne dans ta tête, mais sur le moment, il ne t’alarme pas. Tu penses à John, mais le problème, c’est que tu n’arrives pas à remettre le doigt sur lui. Tu as un gros blanc dans ton esprit, n’arrivant pas à remettre son identité. John. Ce prénom, tu le connais, tu en es sûr. Tu es certain que tu l’as prononcé récemment. Très récemment. Trop récemment peut-être ? C’est pour ça que tu y penses. Mais qu’est-ce que John a avoir là-dedans ? Est-il responsable de ton état ? Non. Au fond de toi, tu sais que cet homme est gentil. Pourquoi ? Tu en as la certitude en ce moment-même. Tu essaies de rassembler tes souvenirs, éparpillés comme un puzzle. Tu sens quelque chose de chaud couler le long de tes joues, et tu réalises peu après que ce sont des larmes. Tu pleures. Pourquoi tu pleures ? Ah… Encore la voix de cet homme, qui est penché sur toi et qui te parle. Arrête de me parler, voudrais-tu lui dire, arrête, je ne t’entends pas de toute façon.

    L’ambulance s’arrête enfin, et tu sens de l'air froid s’engouffrer dans le véhicule. Tu te sens bouger, pourtant tu es totalement immobile. Tu es fatigué. Tu as envie de dormir. Tu voudrais fermer les yeux, mais un flash blanc t’aveugle l’espace d’un instant. Des phares de voiture. Tu respires par la bouche, tu te sens mal. Ta gorge te fait souffrir. Tu ne comprends pas pourquoi tu as si mal. Le ciel est sombre comparé au flash blanc. Si sombre. Il te donne envie de dormir. Il semble y avoir quelque chose qui tombe. De la pluie ? Tu ne sais pas. Tu tournes avec lenteur la tête vers le véhicule. Et tu comprends enfin.

    Oh, tu t’étais relevé à ce moment-là, pour marcher, quitter le parking, rentrer chez toi.
    Tu inventerais une excuse bidon à John, pas besoin de l’inquiéter davantage.
    Quoique, toi-même tu n’avais pas compris ce qu’il s’était passé, alors aucun risque d’expliquer à John.
    Tu t’éloignais à pas lent, traînant ta mauvaise patte derrière toi.
    Et puis tu as été aveuglé par un flash blanc mauvais.
    Tu avais levé ton bras gauche pour te protéger de cette lumière soudaine.
    Alors que tu entendais un Klaxon se rapprocher vivement de toi. Trop vivement.
    Et puis plus rien.

    Tu te sens accélérer, alors qu'encore une fois tu ne bouges pas. Le flash blanc s’éloigne. Tu sens ton coeur s'emballer, tambouriner contre ta poitrine, comme une angoisse soudaine. Comme si tu viens de réaliser quelque chose de plutôt violent, qui vient de te traumatiser. Ce flash blanc. C’est lui qui te fait du mal. Qui t’agresse. Tu as envie de partir. De t'enfuir. D'aller loin de tout ça. De rentrer chez toi et de t’enfermer dans ta chambre. Ne plus jamais en sortir. Jamais. Alors que tu fixes le ciel sombre et triste, te voilà de nouveau dans une nouvelle lumière. Tes yeux voient un peu plus net depuis un moment. Les visages flous ont désormais des traits plus ou moins reconnaissables. Sauf que tu ne reconnais personne. D’autres personnes prennent le relais des ambulanciers. Alors. Ils t’ont emmené à l’hôpital ? Encore une fois, tu déduis des choses simples. Très simple. Parce que tu es perdu. Parce que tu as mal. Parce que tu as peur. Hôpital dit médecin. Ceux-ci vont sans doute s'occuper de toi. Et encore une fois ce prénom résonne dans ta tête.

    « John… », tu murmures. Un murmure faible. Peut-être que tu murmures ce nom car tu crois l’avoir vu. Mais tu n’es plus sûr de rien actuellement Sherlock.

    Tu es tellement fatigué. Tu en as marre de lutter. Peut-être que tu récoltes finalement ce que tu as semé depuis toujours, et qu'il est temps pour toi de tirer ta révérence pour de bon. Que c'est mieux ainsi, que tu partes. Pour laisser respirer ton entourage. C'est peut-être mieux en effet, c'est ce que tu penses actuellement. Tes yeux se ferment alors lentement. Avec l'espoir de ne plus jamais les rouvrir.


    « I'm sorry... John... », tu murmures, inaudible sous le masque à oxygène, la voix cassée de toute façon, et les yeux fermés. Comme si tu t'excusais de t'en aller, alors que ça devrait être un soulagement, encore plus pour John.
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    John H. Watson
    John H. Watson
    Revelio
    Emploi : Médecin.
    DC : Vega ♚ Merzhin ♚ Émile Zola
    Crédits : Steve Rogers - Marvel
    Nox
    Lumos
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    WILL I
    SEE YOU AGAIN ?

    And if you close your eyes, maybe you’ll hear angels coming for you.

    — Merde ! Il nous lâche !

    Devant l’entrée d’urgence de l’hôpital, le brancard cesse soudainement de bouger. Merde, c’était pourtant si proche, encore quelques mètres à parcourir et tout le monde serait arrivé presque sain et sauf dans un endroit correctement désinfecté pour pouvoir prendre soin du blessé. Un blessé grave. Dans l’ambulance, le premier diagnostic avait été posé. Trois côtes carrées. La mâchoire dévissée pouvant amener des difficultés respiratoires. Le pied droite brisé, également; une sale fracture ouverte. Le nez en sang, un oeil tuméfié assez pour ne plus être ouvert les prochains jours mais ça n’était pas la blessure la plus violente. Rien de tout cela n’était à la hauteur, à vrai dire. Parce que, lorsque Sherlock avait eut le réflexe de redresser le bras face à la voiture qui arrivait sur lui, il n’avait sûrement pas réalisé l’horreur de la situation. Le choc avait été si violent que le détective avait dû rouler sur plusieurs mètres, lui collant sûrement un traumatisme crânien. De fortes migraines et des pertes de mémoire ou de conscience seraient à prévoir mais une grave décision allait devoir être prise. Lorsque la voiture avait percuté Sherlock, elle lui avait partiellement arraché le bras. Il n’était pas sauvable, il fallait seulement se dépêcher d’arriver relativement vite à la première salle d’opération pour pouvoir le lui retirer avant que la situation n’empire. Il n’y avait plus le choix. L’un des infirmiers monta sur le brancard, à califourchon sur le détective pour lui procurer le plus rapidement possible un massage cardiaque; alors que l’autre infirmier poussait les portes de l’hôpital.

    — ON A UN CODE ROUGE !

    Et ça se passe à l’instant même où John et ses collègues, récemment sortis d’un heureux dîner, sortent de la salle des infirmiers pour rentrer chez eux, chacun de leur côté. Á cet instant, le médecin était encore en train de rire avec les autres. Mais il tourna la tête, et le temps cessa sa course. Plus rien ne se passa et, fait étrange, le moindre son ne fut plus entendu. Il n’y avait plus rien et à mesure qu’il réalisait, le sourire de John s’effaça, presque comme s’il n’avait jamais existé. Il le savait, qu’une chose pareille allait arriver. Il le savait. Sherlock jouait trop avec le feu, s'acoquinait avec des personnes trop dangereuses pour lui et surtout dans l’état dans lequel il osait se présenter à ces personnes. Une chose pareille était évidente mais en son fort intérieur, l’ancien militaire avait toujours espéré que ça n’arrive jamais. Et pourtant, c’était maintenant. C’était aujourd'hui. C’était ce soir.
    C’était sous ses yeux et il lui fallut toutes ses capacités cognitives pour seulement se rappeler de respirer.

    Personne n’avait jamais vu John faire une tête pareille. Oh, des cas compliqués, il en avait déjà eu des centaines; des morts sur la table d’opération et il avait fallu digérer tout cela en se plongeant dans des mutismes qui parfois duraient plusieurs jours. Mais cette fois, c’était différent. Ca n’était pas un inconnu qui gisait là, sur le brancard. Ca n’était pas la voix d’un crétin qui s’était brisé le bras en pleurant toutes les larmes de son corps. C’était la voix de la personne la plus importante pour lui, dans toute cette fichue ville. Sur cette fichue planète. Dans ce putain d’univers. Peut-être le Destin avait-il décidé de rappeler le détective à ses côtés, mais John n’était clairement pas décidé à laisser faire une chose pareille. Prit d’une panique soudaine, il attrapa une paire de gants qu’il n’enfila même pas sur un bureau qui se trouvait là et s’élança jusqu’au brancard.

    — Je… il est stable, Docteur. Il vous a appelé plusieurs fois, Docteur Watson. Je suis désolé de vous déranger lors de votre temps libre. Je sais que l’éthique dit qu’on ne doit pas s’occuper de personnes proches mais…
    — Merci Percy. Je le prend en charge, rentrez chez vous.

    Et la voix est dure. Le visage est en rage, les poings sont serrés. John, il faisait tout ce qui était en son pouvoir, à l’instant, pour ne pas craquer. Ne pas pleurer. Ne pas secouer cet idiot, ne pas le supplier, au milieu de cette sale remplie de malades en tout genre; de ne pas mourir. Parce qu’il ne devait pas mourir. Parce qu’il devait survivre à tout prix, quelle qu’en soit la solution. John, heureusement, savait gérer les urgences de ce genre, et c’était en ça qu’il était le meilleur, dans son service. Il prit les choses en main, d’une voix si tremblante, avec des yeux si pleins de larmes qui ne coulaient pas que les collègues du médecin n’émétèrent aucune objection, préparation la salle d'opération le plus rapidement possible en courant dans les couloirs de l'hôpital. Il s’approcha finalement du corps semblant sans vie de son ami, alors que ses yeux suppliaient. Oh il n’y avait pas besoin de mots, à cet instant. Pas besoin de la moindre supplication. Tout était dans le regard. John se pencha, embrassa le front plein de sang de l’homme qu’il aimait tant -mon Dieu il l’aimait si fort-, murmurant quelques mots qui, il l’espérait, seraient entendus.

    — I’m here… I’m here Sherlock… don’t you dare- … please. I’m here. Just… open your eyes. For me...

    Et des infirmières repoussèrent John; parce qu’il y avait urgence. Parce qu’il n’y avait pas une minute à perdre. Lorsqu’il laissa Sherlock aux mains des chirurgiens, n’ayant pas le droit d’opérer, il se dirigea vers la première pièce qu’il trouva, le pas las. Comme un zombie déambulant dans des couloirs qu’il connaissait par coeur, sans même réfléchir à sa destination. Là, il se laissa glisser contre la porte, empêchant quiconque d’entrer. Puis il se recroquevilla, les mains pleines de sang qu’il fixa. Et là, John se mit à pleurer.
    ft. Sherlock Holmes.
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    Tu sais que tu respires. Tu sais que ta poitrines se soulève douloureusement. Tu sais que tu as mal. Alors tu sais que tu es vivant, mais tu n’as pas envie d’ouvrir les yeux. Tu n’as plus envie d’ouvrir les yeux. S’il t’es arrivé ça, c’est que tu le mérites d’une manière ou d’une autre. On n’a pas rien sans rien.

    Encore des voix au-dessus de toi. Ça devient agaçant, terriblement agaçant. Tu as envie qu’elles se taisent, elles aussi. Qu’elles te laissent dormir en paix. Qu’elles te laissent tranquille. Qu’elles comprennent que ce qu’elles voient, c’est quelque chose que tu as mérité. Tu en es sûr. Pourquoi ? Tu le sais, au plus profond de toi. C’est de ta faute, ce qui est arrivé. Tu ignores encore ou comment, mais tu le sais. C’est quelque chose que tu peux savoir, alors que tout est décousu, tout doit être reconstruit dans ta tête. Comme si ta vie n’était que des quilles de bowling et cet accident, la boule de bowling faisant un gros strike. Cet accident a striké ta mémoire. Ta si bonne mémoire. Tu le sais, mais tu as aussi l’impression d’avoir perdu beaucoup de choses. Des noms, qui t’échappent. Des situations, qui t’échappent. Tu ignores même ton propre nom. Tu as celui de John en tête. Tu le sais, qu’il est important pour toi. Mais important comment, exactement ? Un autre nom aussi, fait écho à celui de John. Juan. Parce que ça lui ressemble. Mais qui est cet homme-là ? Lui aussi, est-il important pour toi ? Tu ne sais pas. Tu n’en sais rien. Tu n’as pas envie d'ouvrir les yeux pour vérifier.

    Tu as envie de dormir, c’est tout.

    Mais encore une voix. Celle-ci, plus basse. Tu l’entends, très loin. Elle est si basse. Tu as du mal à percevoir les paroles, encore moins que ce que tu as entendu jusque-là. Est-ce important si c’est murmuré ? Ou alors, peut-être des chirurgiens qui débattent de ton état ? Parlant à voix basse pour ne pas t’inquiéter davantage ? Tu n’es pas inquiet actuellement, seulement fatigué. Tout ton corps hurle qu’il veut qu’on le laisse tranquille, définitivement. Qu’on l’achève, bien au contraire. Ne plus avoir à supporter toutes ces douleurs. Tu ne sais même pas où tu as mal. Tu ne sais même pas si tu as vraiment mal ou si c’est encore un effet de ton esprit. Tu n’en sais rien, tu n’as pas envie de rouvrir les yeux. Puis tu sens quelque chose sur ton front. Quelque chose de chaud. Un baiser ? Peut-être. Tes paupières sont si lourdes, tu ne veux pas les rouvrir. Mais tu sens que c’est important. Vraiment important. Qu’il faut que tu regardes.


    « …John ? », tu souffles, totalement inaudible. Peut-être que le nom, tu l’as dit dans ta tête et pas à voix haute. Ou à voix basse. Tu ne sais pas. Tu ne le sauras jamais.

    Mais aussi, tu te sens partir de nouveau, alors que tu parvenais enfin à ouvrir les yeux. Et ce n’est pas la personne que tu espérais voir. Tu n’es même pas sûr que John soit blond, tu en es arrivé à là. Tu ne sais pas pourquoi il serait là d’ailleurs. Si tu as eu un accident, il n’a pas eu le temps d’être prévenu, tu en es sûr. Peut-être que c’est… Non. Tout s’embrouille dans ton esprit. Tu as rouvert les yeux pour fixer d’un air vide les infirmiers qui t’emportent quelque part. Tu as envie de demander où ? Tu te sens triste, d’avoir ouvert les yeux pour rien. D’avoir cru, l’espace d’un instant, que c’était tellement important qu’il fallait que tu le fasses.

    Les voix, encore des voix bourdonnent tout autour de toi. C’est de nouveau insupportable. Du brancard, tu es placé sur une table, plus dure, plus froide ; pourtant ce sont des détails que tu ne sens pas. Tu ne sens rien. Tu te contentes de fixer le plafond d’un air absent, immobile. Tu ne regardes que distraitement du coin de ton oeil le moins amoché les médecins s’affairer.

    Et encore une fois, plus rien.

    Tu ne sais absolument pas ce qu’il s’est passé durant ces quelques heures. Profondément endormi, tu ignores ce qu’ils ont fait. Eh bien tu ne sauras pas tout de suite que les médecins, ne pouvant pas sauver ton bras, ont amputé le reste pour faire une plaie bien plus propre, et surtout te donner toutes les chances pour toi d’avoir une prothèse plus tard, si tu le souhaites. Une attelle au pied après avoir réarrangé cette fracture ouverte, de sorte à pouvoir désinfecter et panser régulièrement tout en immobilisant ton pied. Quelque chose autour de ton cou, dont le nom t’échappera sans doute et dont tu n’auras rien à faire parce que ça va te déranger ; bien que ça t’aide à garder ta tête immobile le temps que ta mâchoire guérisse. Les cheveux coupés, de sorte à ce qu’ils puissent panser tes plaies à la tête. Des bandages sur le visage. Sur ton bras manquant. Tes jambes. Panser toutes ces petites blessures, de la plus grave à la plus légère pour t'espérer une guérison efficace, quoique très lente.

    Et enfin tu te réveilles.
    Lentement, tu tournes ta tête au mieux pour regarder autour de toi. Encore dans les vappes, tu mets du temps à concevoir que tu es dans une chambre, mais tu n’es pas chez toi. Les murs sont trop blancs, la pièce est trop vide, trop épurée. Contrairement à chez toi. Tu sais d’office que tu aimes mettre les choses en bazar, tout ce vide te stresse affreusement. Tu n’oses pas bouger un autre muscle, autre chose que ta tête. La douleur semble être partie, mais pour combien de temps ? Tu es encore terriblement fatigué, et tu ne sais pas encore ce qu’il s’est passé. Quelques éléments te mettent sur la piste mais c’est tout.

    Tu regardes ta main droite, tu bouges lentement tes doigts. Tes phalanges sont bandées. Tu as dû frapper quelqu’un ou quelque chose avec. Alors tu testes avec la main gauche, mais rien ne réagit. Et en tournant la tête pour regarder pourquoi tu n’y arrives pas, tu comprends seulement qu’il te manque le bras gauche.

    Tu restes silencieux, mais une larme roule le long de ta joue, sans savoir pourquoi. Et tu es seul dans la pièce. Désespérément seul. Sans que tu ne saches pourquoi, ça te fait mal. Mal de vivre ça tout seul. Et d’autres larmes viennent accompagner la première, alors que tu baisses la tête pour pleurer en serrant les mâchoires, le poing serré.
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    John H. Watson
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    John n’avait jamais eu l’intention de bouger de cette chambre. Dès l’instant où il a apprit que Sherlock était sorti de la salle d’opération, il s’était précipité pour lui trouver une chambre calme, loin du monde, un chambre unique où personne ne viendrait l’y embêter, et il avait prit ses quartiers. Seul dans cette pièce en attendant le retour de son détective, il s’était mis à penser, allant prendre une douche. Lorsqu’il était revenu, ce dernier était enfin là, dormant paisiblement. Mais ça n’était qu’une illusion, ça. C’était seulement parce qu’il était assommé par l'anesthésie. Par la douleur, les cachets. John se mit alors à paniquer; les médecins savaient-ils pour son addiction à l’héroïne ? Pour l’alcool ? Avaient-ils bien fait attention ? De rage, le blond se leva de sa chaise, allant faire un tour. Il faudrait quelques heures avant que l’amputé ne se réveille, ce qui laissant au médecin le temps nécessaire pour se recomposer un visage qui n’aurait pas été baigné de larmes la moitié du temps d’attente. Il sortit de la chambre, refermant délicatement la porte jusqu’à sortir hors de l’hôpital pour passer quelques coups de fil.

    John, il avait toujours espéré qu’une chose pareille ne se produise jamais. Que jamais il n’ait à mettre les pieds dans un hôpital. Que jamais ça ne soit pour Sherlock. Parce qu’ils ont déjà vécu trop de choses, parce que la vie, leur auteur, ne leur avait jamais fait la moindre fleur. Le monde avait été cruel avec eux; parfois horrible, mais ils s’en étaient toujours sortis à deux. Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, Sherlock allait perdre son bras. L’esprit de John ne pouvait plus s’arrêter d’y penser. Qu’allait être la suite ? Un enchaînement de catastrophes, sûrement, et d’angoisse. Aucun homme ne pouvait rester de marbre face à une chose pareille. Mais John était prêt. Terriblement prêt à faire face à tout cela. Il sortit une cigarette de sa poche qu’il alluma rapidement, avant de composer le numéro de Maupassant. Certes, il le trompait, mais ce dernier méritait de savoir pourquoi il n’irait pas le voir dans les jours à venir. La tonalité se fit entendre, suivi de la voix de son aimé.

    — H-hey. It’s me. Je vais bien… mais… Sherlock a eu un accident. Il a perdu un bras et… j’ai peur de ce qu’il pourrait faire s’il reste seul. Oui. Oui je ferais attention. Je vais rester ici quelques jours. Tu pourras t’occuper de… ? Yeah. Thanks. See ya’.

    Il raccrocha, s’étant à peine rendu compte d’à quel point sa voix avait tremblé au téléphone. D’à quel point il semblait si fragile à cet instant, si petit. Un autre coup de téléphone à passer; cette fois il fallait prévenir Conan Doyle. Sherlock n’aurait pas aimé mais il fallait tout de même le tenir au courant, au cas où. Au cas où ce crétin de détective ne sorte jamais de cette salle d’opération. Au cas où les conséquences seraient si désastreuses que John devrait rentrer seul chez lui. Cette perspective lui glaça le sang et il s’en trouva une fois encore à verser quelques larmes, incapable de s’arrêter. Ca n’était pas n’importe qui, qu’il avait vu sur ce brancard. Ca n’était pas n’importe qui, qui était en ce moment-même en train de se faire retirer un bras complétement mort. Ca n’était pas n’importe qui; c’était Sherlock Holmes et que Dieu le préserve, il aimait cet homme de tout son coeur. Et il s’en rendait compte maintenant; maintenant qu’il était sur le point de le perdre. Parce qu’il n’y avait pas beaucoup de finalité à cette histoire, soit il sortait vivant de cette salle et allait devoir apprendre à vivre avec un bras en moins, soit ça en était définitivement fini des aventures de Sherlock Holmes et du Docteur Watson. Et John, il n’était rien sans Sherlock.

    Et finalement, il retourna dans la chambre, s’asseoir en silence, après avoir coupé le vibreur de son téléphone. Sherlock dormait encore, et lorsque ce dernier se réveilla, il sembla ne pas remarquer la présence de son ami. Ce dernier le vit alors agir. Bouger les doigts d’un côté, ne pas vouloir de l’autre. Tourner la tête. Réaliser. Pleurer. Mon Dieu. C’était atroce, d’être le témoin d’une chose pareille. Lentement, le médecin se redressa et vint se placer aux côtés du détective, approchant le plus lentement possible. Sherlock était, après tout, peut-être encore sous le choc, vu la vitesse à laquelle travaillait habituellement son esprit.

    — Hey buddy…

    Et John se détesta immédiatement pour avoir sorti une phrase qui sonnait si mielleuse. Sherlock allait le détester pour cela. Il serra les dents, posant une main contre le front de son ami, puis sur sa joue. Il était bien trop tactile, beaucoup plus que d’habitude mais ne s’en rendait pas vraiment compte.

    — D’you need anything ?

    Question stupide.
    ft. Sherlock Holmes.
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    Sherlock Holmes
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    Tu te dis que personne ne te regarde pleurer. Que cet homme, John, n’est pas là pour te regarder. Ni Juan. Ces deux prénoms dont tu te souviens le mieux pour le moment. Que tu peux verser tes larmes sans que quelqu’un ne soit là pour te faire une quelconque remarque.

    Pourtant, quelqu’un entre dans ton champ de vision. Tu sursautes. L’homme n’est pas entré brusquement, mais voir quelqu’un alors qu’il devait être dans ton angle mort, ça te surprend. Pire, ça t’a fait peur. Tu sens ton coeur déjà s’emballer à cause de cette petite apparition, mais l’air inquiet de cet homme, l’air tourmenté, l’air triste, quelque chose te parle dans cette expression. Alors tu lèves ton bras au mieux pour essuyer tes joues, effacer tes larmes au mieux, paraître fort alors que tu es terrorisé. Mais pourquoi tu as peur au juste ? Tu ne le sais pas. La présence d’une personne t’angoisse alors que tu as cette impression qu’avant ça ne te dérangeait pas.

    Le pire est quand le blond près de toi pose sa main sur ton front. Puis sur ta joue. L’espace d’un instant, d’un clignement d’yeux, tu revois ces poings s’abattre brutalement sur ton visage. Again, and again, and again. Le réflexe est violent et te fait mal. Mais tu repousses la main du blond, un air effrayé plaqué sur ton visage.


    « Don’t… DON’T TOUCH ME ! GET OUT ! »

    Tu ne te rends qu’à moitié compte que tu as élevé la voix. Pourtant elle ne remplie pas la pièce comme d’habitude. Elle est basse. Elle est brisée. Ta voix cassée par le tube qui t’a aidé à respirer jusque-là pendant l’opération et qu’on t’a retiré lorsque tu as quitté le bloc opératoire. Tu as parlé sans réfléchir, juste porté par le moment présent.

    Tu es perdu, tu es perturbé, et tu as peur. Tu revois, ces types te frapper, pour une raison que tu ignores encore, que tu as oublié, mais qui te semble importante sur le moment. Pourtant tu n’arrives pas à mettre le doigt dessus, tu ne sais pas. Tu ne sais vraiment pas. Tu as mal au crâne, tu as l’impression que ta tête ne va pas tarder à exploser. Sans le vouloir, les larmes se sont remises à couler sur tes joues. Tu es affreusement perturbé et tu détestes ça.

    Tu as plus réagit au contact qu’aux mots. Ni le « Hey buddy », ni la question, ni rien ne t’a atteint. Comme si tu n’avais pas entendu. Comme si toute ton attention était accaparée par ce maigre contact, qui semblait si doux, mais que tu ne supportes plus. De peur qu’on te frappe de nouveau. De peur qu’on t’achève.


    « E-Excuse-me… John… But… Don’t touch me anymore… », tu sais que c'est John. Quelque chose te dit que c’est lui, que c'est uniquement lui et qu'il ne veut pas te faire de mal. Mais tu ne peux pas. Tu ne peux pas lui faire confiance actuellement. Tu as peur que lui aussi s'y mette pour une raison que tu ignores.
    
Tout s’embrouille dans ta tête, tu as une migraine incroyablement persistante. Tu t’es agité. Tu as de nouveau mal partout, la morphine ne faisant probablement plus beaucoup d’effet, voire plus du tout. Tu te sens en manque de tout, absolument de tout, mais tu es incapable de dire ce que tu veux. Tu te rappelles de la question qu’il t’a posé. Tu tentes de te calmer. Ta gorge te brûle, et tu respires par la bouche pour tenter de calmer ton débit respiratoire. Tu es bien trop agité. Si tu avais pu bondir du lit, tu l’aurais fait sans aucune hésitation. Tu as d’ailleurs légèrement bougé, avant de réaliser de nouveau que tu n’as plus ton bras gauche pour te tenir, que tu n’as plus que ton bras droit pour faire le travail. Sur le moment, tu ne te souviens même plus si tu es gaucher ou droitier. Des informations de bases comme ça, tout semble s’être échappé. Tu détestes profondément cette sale impression. Comme si tu passais à côté de quelque chose de très important.


    « I… I… I don’t know… What I need… My memories… Are broken. I… I don't remember what’s happened… Why… Why… I have one… », tu marques une pause en serrant le poing, baissant la tête pour fixer les draps trop blancs.  « IWhy I have my left arm missing. », tu murmures cette dernière interrogation. Tu n'es même pas sûr de vouloir savoir.

    Tu renifles, pas très élégant mais tu t’en fiches. Tous ces souvenirs sont dispersés aux quatre coins de ton esprit, ils rendent ton mal de tête insupportable, avant que tu ne te rallonges lentement en grimaçant. Ta main tremble sans savoir pourquoi, elle tremble si violemment que tu parviens à peine à la calmer. Tes yeux sont rivées sur cette main restante. Tu as encore l’impression d'avoir ton autre bras, que tu peux le bouger, alors qu'il n'y a plus rien de ce côté. Tu ne regardes pas John. Tu ne veux pas voir son air sur son visage. Pas après lui avoir crié dessus en le repoussant. Ton coeur se serre davantage. Pourquoi tu es comme ça avec une personne qui s’inquiète pour toi ? Elle est là pour toi et tu la repousses… Plutôt violemment.

    Actuellement Sherlock, tu n’es plus l’homme que tu as été. Fier. Arrogant. Vicieux. Mauvais. Fourbe. Et toutes ces choses qui font de toi, toi. Actuellement, tu es juste un homme brisé à la recherche de ses souvenirs, que tu sais qu’ils vont revenir bien assez tôt. Tu ne cherches pas à te recomposer l’image de l’homme que tu étais à peine la veille. Parce qu’en ce moment précis, tu ignores comment tu étais avant. Ta main qui tremble t’indique cependant que quelque chose te manque cruellement, sans parvenir à mettre la main dessus.
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    John H. Watson
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    WILL I
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    And if you close your eyes, maybe you’ll hear angels coming for you.

    Comment aurait-il pu imaginer qu’une chose pareille allait se produire. Que Sherlock Holmes, l’homme dont il était le plus proche sur cette planète, allait le repousser de la sorte et paniquer à l’idée d’un simple contact. Oh, l’homme n’était pas très porté sur les démonstrations d’affections mais cette fois, c’était différent. John était médecin, il savait reconnaître un choc post-traumatique quand il en voyait un -principalement parce que son genoux et son épaule étaient encore douloureux de temps en temps ou quand il faisait un cauchemar-, mais c’était la première fois que ça arrivait à son ami. Pourtant, des aventures, ils en avaient vécu des centaines. Des milliers. Il en avaient vécu plus que n’importe qui pouvait réellement les compter. Mais celle-là avait sûrement été celle de trop. Parce que ça n’était pas une fausse chute du haut de Reichenbach, cette fois; ça n’était pas une prétendue mort. Cette fois, la Faucheuse était passé près, si près que Sherlock avait sûrement du en sentir le courant d’air froid contre sa nuque. Quelque chose qui marquait un homme, pour sûr. Mais il ne s’attendait pas à une réaction d’une telle violence. Lentement, il fit un pas en arrière, mettant ses mains bien en évidence, détournant légèrement le regard. Au moins, le détective se rappelait de son nom. Et il y avait beaucoup, beaucoup de douleur sur son visage. Il y avait du manque dans le tremblement de ses doigts. John fit un pas en avant alors, se dirigeant vers la machine qui contrôlait l’afflux de morphine. Une dose un peu plus légère, le temps que le brun se fasse à la douleur. Le temps qu’il se fasse à tout le reste.

    Et la culpabilité. L’atroce culpabilité. Si John avait quitté le repas; s’il avait raccompagné tout le monde pour accompagner Sherlock. S’il avait mis fin à tout cela, s’il l’avait empêché de sortir. S’il n’avait pas eu peur de déclencher un cataclysme, s’il n’avait pas eu si peu de mal paraître ou de réveiller la colère du détective, probablement ce dernier ne serait jamais sorti. Probablement irait-il bien mieux qu’en ce moment. Probablement ne pleurerait-il pas. Parce que ces larmes étaient bien pire à voir que n’importe quelle blessure, pour le blond. Il ne savait pas quoi faire pour endiguer une chose pareille parce qu’il était tiraillé. L’ami en lui hurlait d’arrêter ces larmes, de faire quoi quelque chose; n’importe quoi. Le médecin quant à lui comprenait l’obligation de passer par une telle chose. Pleurer pouvait faire du bien. Ca pouvait permettre d’évacuer toutes ces choses enfouies et Sherlock devait en avoir des milliers. Alors, le médecin se contenta d’augmenter encore légèrement la dose de morphine. Pauvre détective. En plus de ce bras en moins, il avait la main qui tremblait et des sueurs; le manque de drogue, probablement. Sûrement même. Mais de ça, John ne pouvait rien y faire. Il revint alors s’asseoir à sa place, assez loin pour laisser de l’espace à son ami, assez près pour être entendu en parler. Une certaine distance de sécurité, en soi.

    — Tout va bien, tu n’as pas à t’excuser. Je comprend… quant à ta mémoire, c’est également normal. Tu as reçu un violent coup à la tête, en plus du reste, comme tu l’as remarqué. Quelques jours seront nécessaires pour que tout revienne correctement. C’est une amnésie temporaire à cause du choc, rien de très inquiétant, tes souvenirs vont revenir peu à peu dans les jours à venir.

    Rien d’inquiétant, oui, vraiment. Bravo John. Ce dernier se fustigea intérieurement. Lui qui avait annoncé des dizaines de morts à des familles éplorées sans même sourciller; voilà qu’il n’arrivait même pas à parler à son meilleur ami. Peut-être à cause de la fragilité de leur relation. Peut-être à cause de ce qu’ils étaient l’un pour l’autre. Peut-être à cause de cette peur panique constante qu’ils avaient de se perdre l’un et l’autre. C’était fou, quand même, d’être incapable de vivre sans une personne. Quelque chose qui devait profondément dégoûté Sherlock, le connaissant. Mais pour le moment, ça n’était pas le sujet, ce dernier ne s’en souvenait probablement pas. Le reste des mots du blessé furent cependant compliqués à encaisser. Il fallait expliquer. Il fallait donner des explications claires à ce sujet; après tout, Sherlock avait perdu un bras. Un bras complet, du haut de l’épaule jusqu’à la pointe de ces doigts qu’il n’avait plus.

    — On ne connaît pas vraiment les détails puisque quelqu’un t’as trouvé comme ça dans la rue avant d’appeler les secours. Mais certains témoins ont vu que tu t’es fais percuter par une voiture… ton bras t’as sauvé la vie, Sherlock. Sans ça tu serais…

    Et il n’arriva pas à prononcer une parole de plus. La gorge serrée, il se redressa, persuadé que marcher aiderait à ce que l’on entende pas le rauque dans sa voix, la peine dans ses mots.

    — Les progrès de la médecine sont incroyables dans ce domaine et… tu seras probablement capable d’avoir une prothèse dans les jours qui suivent. J’ai appelé quelqu'un qui en fabrique, et il s’en occupe dès aujourd’hui. Mais… je dois te prévenir que la rééducation sera longue. Et douloureuse.

    John ne prenait pas de pincettes mais il savait, il connaissait assez Sherlock pour savoir que ce dernier lui en aurait voulu toute sa vie s’il avait caché des informations, à ce stade.
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    Et John respecte ton espace. Un plus grand espace. Ce genre de bulle de protection qu’il y a tout autour d’une personne pour se protéger de tout et de n’importe quoi, se protéger pour ne pas craquer, pour ne pas péter littéralement les plombs. Le blond respecte ça visiblement. Il te laisse tranquille. Il s’éloigne un peu. Tu le suis du regard, l’observe trafiquer la machine près de toi et tu es pris d’un énorme doute. Qu’est-ce que c’est, cette chose ? Et dans ton bras restant ? Oh, tu aurais tant voulu arracher tout ça de frustration, t’enfuir d’ici, cet endroit t’oppresse affreusement. Mais tu ne peux pas bouger. Tu ne peux pas retirer la perfusion, parce qu’il te manque ce bras à ton équilibre mental. Cette chose qui te manque, et dont tu as cette sale impression de toujours l’avoir accroché au reste de ton corps.

    Qu’est-ce que les médecins en ont fait ? Bah… Ce n’est pas quelque chose d’important à ce stade, si ? De toute façon, tu ne retrouveras jamais ton bras de chair et ça, tu le sais pertinemment. Tu le sais parfaitement, et c’est ce qui te poignarde en pleine coeur.

    Après la manipulation de John, ton visage se détend un petit peu. Un tout petit peu. Comme si quelque chose t’aidait à te faire du bien. Tu sais que tu connais le nom de ce qu’il t’administre. Tu le sais. Tu en es même certain, mais tu as oublié. C’est bien plus frustrant de chercher un mot simple que tu ne trouves pas plutôt que de devoir tenir une conversation où tu parles comme si tu savais alors que tu ne sais plus rien sur le moment. Tes priorités ne sont plus du tout les mêmes actuellement. Tu crispes les mâchoires, tu sens la sueur perler sur ton front, couler le long de ta tempe. Une concentration extrême pour ne plus penser à la douleur, écouter seulement le blond qui te parle.

    Tout va bien ? Non John, tout ne va pas bien. Tu es prêt à t’énerver, à dire que rien ne va, que tu as perdu un foutu bras à cause d’une foutue histoire, certainement. Mais tu n’as pas la force de t’énerver, pas la force d’engueuler les gens davantage autour de toi. Juste l’envie puissante de dormir et qu’on ne te réveille jamais. Tu te renfrognes davantage quand le blond parle du mal que tu as au crâne, qu’il te faudra quelques jours pour cesser de chercher absolument tous les mots que tu veux employer.

    Rien d’inquiétant ? Tu coules un regard où se transcrit l’indifférence de la situation, le genre de regard qui accompagne un : Are you joking ? Où, sur le visage, se lit que ce n’est absolument pas drôle. Jamais de la vie. Ô grand jamais. Pourtant tu ne dis rien, tu te contentes de fixer de nouveau le plafond en t’enfonçant de nouveau dans le lit. Avec un naturel déconcertant, tu veux toucher ton bras gauche comme s’il te grattait. Un geste normal, un réflexe normal. Alors que tu ne touches que le vide avec une frustration grimpant en flèche. Tu dois faire tout ton possible pour ne pas crier. Pour ne pas lâcher un long hurlement frustré jusqu’à t’en bousiller encore plus les poumons.

    Tu coules un nouveau regard vers John. La colère. L’impuissance. La frustration. La douleur. Une douleur si intense qu’elle balaye tout le reste. Tu as l’impression de devenir fou à cause de tout ça. Tes souvenirs dispersés, la douleur qui secoue ton être entièrement, un manque incroyable de quelque chose dont tu n’arrives pas à remettre la main dessus. Tu siffles légèrement de colère quand il prononce ces mots. Ces nouveaux mots quant à ton accident.


    « Sans ça je serais mort. », tu lâches ces mots sèchement, tu les craches même, alors que John ne semble pas vouloir le dire.

    Puis tu te détends légèrement. Le blond n’y est strictement pour rien dans tout ça. Mais c’est horrible de devoir rester correct tout en devant gérer beaucoup trop de choses qui te perturbent. Oh que oui, tu aimerais hurler sur John tout ce que tu ressens actuellement, lui hurler dessus jusqu’à alerter même les infirmiers. Mais tu ne peux pas. Tu as assez de conscience, assez de tenue pour ne pas le faire. Juste parce que tu fais la part des choses même dans ton état. Tu te répètes en boucle que John n'y est pour rien. Une danse mentale avec ces mots, qui te font tenir, qui ne te font pas craquer. Qui ne te font pas demander de rester seul juste par frustration. Si tu es seul, tu vas vouloir avoir envie de t’achever définitivement. Tu le sais. Parce que tu as si mal que tu veux que tout s’arrête.

    Mais tu sais surtout que tu es énormément perturbé Sherlock. Tu ne réfléchis pas correctement, tu te laisserais aller à tes pulsions les plus primaires, à savoir gueuler, dire du mal, être peut-être trop fier pour être gentil. Tu le sais que ça, c'est ton caractère. Ton véritable caractère. Que c'est quelque chose chez toi qui peut être assez dérangeant pour les autres. C’est peut-être pour ça d’ailleurs que tu t’es fait renverser. Quelqu’un qui en avait marre de toi, de tes réflexions ? Tu l’ignores. Réfléchir te lacère le crâne. Selon John, tu recouvriras totalement tes souvenirs dans quelques jours tout au plus. C’est vague, quelques jours. Et tu es davantage frustré de savoir que ça ne peut pas être plus précis. Frustrant. Pénible. Énervant. Tu serres ton poing qui tremble toujours, de ce manque, mais aussi de colère.


    « Peu importe que la rééducation soit longue et dure. Je peux pas rester comme ça. Sans mon bras gauche. »

    C’est bien trop perturbant d’avoir un bras en moins. Ce n’est pas juste avoir le bras cassé ou quelque chose de pas terrible qui est du même acabit. Quand il n’y a plus rien et que tu le sens encore, c’est une sensation bien plus frustrante que le reste. Et puis tu ressens ce brusque besoin de te changer les idées. De parler d’autre chose. Penser à tout ça va te rendre fou. Tu crains déjà la nuit à venir, où la prochaine fois que tu fermeras les yeux. Tu crains de revivre tout ça et de ne pas tenir.

    « Je faisais quoi, avant ? J’arrive pas à m’en souvenir. », demandes-tu âprement, avant de réaliser la manière dont tu parles et te retenir de rouler des yeux au ciel. « Tu pourrais m’expliquer ces choses ? »

    Un gros effort pour t’adoucir et demander quelque chose un peu plus doucement. Toujours avec cette phrase que tu te répètes mentalement : John n’a rien fait. Tu te le répètes en boucle, de manière incessante, pour ne pas t’en prendre au blond. Même si tu sais qu’à un moment, ça partira tout seul sans que tu ne puisses le retenir. Mais tu ne veux pas perdre de temps, et attendre que tout revienne bien gentiment.
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    John H. Watson
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    — Oui. Sans ça, tu serais mort.

    Et ça lui coûte, à John, de l’avouer. Parce que c’est un médecin et qu’un médecin, ça voit des morts presque toutes les semaines. La faucheuse est une vieille amie, à ce stade. Toujours là dans un coin de la pièce, à attendre son heure, sa victime, son repas. Elle attend sagement son heure, se repentant du dernier bip qui retentira dans la pièce, signe qu’elle peut amener sa victime dans un monde meilleur; un monde dénué de souffrances et de tuyaux bien au fond de la gorge. Le travail de John, c’est de la combattre tous les jours. C’est de sauver les gens qui arrivent ici, c’est de remplacer leur tristesse; leur détresse, par des bandages, un peu d’alcool et du fil à recoudre pour tenter de leur redonner le sourire. John, c’est l’instrument qui réunit des familles même si parfois, le monde n’est pas si rose. Même si parfois, la faucheuse gagne. Aujourd’hui néanmoins, c’est une victoire qu’elle ne remporte pas. Une bien maigre victoire; il suffit de lever les yeux pour réaliser à quel point la situation est désespérée.

    — J’ai déjà pris les dispositions nécessaires. Maupassant peut te faire une prothèse dans les jours qui suivent et il est sur le coup. Je l’ai appelé.

    Oser parler de Maupassant dans un moment pareil relève presque de l’insubordination, John le sait. Mais il sait également que Sherlock ne saura lui tenir rigueur d’une telle chose. Il sait très bien qu’il ne dira rien, se contentera d’un regard courtois en guise de reddition. La colère viendra plus tard, plus grande, plus violente, plus dévastatrice, lorsque le détective devra se plier à de nombreuses heures douloureuses de rééducation. Et il va rendre cet hôpital fou jusqu’au dernier de ses infirmiers, c’est sûr et certain. Mais John est épuisé, trop épuisé pour se fendre du moindre sourire. La situation pourrait être drôle à imaginer mais elle ne l’est pas. Parce que dans ce lit, se tient un homme à qui il tient beaucoup trop. Dans ce lit, dans ces draps trop immaculés, dans cette pièce trop blanche, se tient la personne à qui il tient le plus sur cette planète. Son ami. Son colocataire. Son amant. Trop de choses se bousculent dans la tête de John qui la reprends entre ses mains, ses coudes bien enfoncés dans ses jambes. Il ne sait plus quoi dire, plus quoi faire pour aider, pour arranger la situation. Mais John n’est pas doué de magie; et l’on ne répare pas d’un claquement de doigt un bras arraché. Et puis la question retentit. Parler de l’avant est une bonne chose; ca permet au médecin de passer lui aussi à autre chose. Ca lui permet de se relever, de se diriger vers la fenêtre pour observer de l’autre côté des carreaux la vie qui bat son plein. Cette vie dont il se défait à cet instant même, ne se concentrant que sur une seule chose.

    — Nous avions un dîner avec des collègues de l’hôpital, c’est pour ça que j’étais sur place quand on t’as amené ici. Tu avais une enquête, je crois, tu as quitté la soirée précipitamment. Nous nous sommes disputés, j’avais un mauvais pressentiment mais tu es tout de même sorti. Pour ce qui s’est passé de l’accident… malheureusement, tu es le seul à le savoir.

    Un soupir retentit dans la pièce. John s’approche, ne touche pas Sherlock mais dépose une main sur le drap, non loin de lui. Cette envie de le tenir dans ses bras est plus forte que jamais, même s’il s’en retient de toutes ses forces.

    — Tu veux que j’augmente la dose ?

    Il le sait, qu’il ne devrait pas. Mais le Médecin se fait plus silencieux au fond de lui, laissant la place à l’Ami.
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    Tu te focalises sur la voix de John, et uniquement sa voix. Il parle, et tu l’écoutes. Tu l’écoutes sans parler, sans rien ajouter de plus, sans poser les dix mille questions qui te brûlent les lèvres pour en savoir plus, pour comprendre, pour savoir davantage ce qu’il s’est passé. Tu n’es pas du tout satisfait de ce que tu entends, Sherlock. En particulier le fait que tu sois le seul à savoir ce qu'il s’est passé au final. Que tu es le seul à savoir ce qui t’es arrivé, ce dont tu ne te souviens pas, pour le moment. Une perte de mémoire temporaire, ta mémoire qui devrait te revenir d’ici quelques jours.

    La question que tu te poses surtout, c’est de savoir si tu as envie de savoir en réalité. De savoir la vérité, le pourquoi tu as perdu ton bras. Lentement, ta main valide vient se poser sur la base de l’épaule gauche. Tu as perdu ton bras jusque-là. Même ton épaule n’est plus. Tu n’as plus rien. C’est encore plus un choc quand tu tâtes cet endroit. Tu te sens définitivement mal, nauséeux, incroyablement faible. Sans rien dire, laissant planer un silence sur la pièce, tu fermes les yeux lentement en te concentrant uniquement sur les battements de ton propre coeur. Le bruit de la machine t’insupportes au plus au point. Ce bruit qui mesure justement ton rythme cardiaque. Ce bip - bip - bip est hautement insupportable. Le genre de bruit qui peut totalement te faire sortir hors de tes gongs. Un petit bruit pas spécialement agaçant pour toi, mais tu as l’impression qu’il cogne dans ton esprit perturbé.

    Tu ne te sens pas à ta place ici. Tu as cette intime conviction que tu ne devrais pas être ici actuellement et malgré cette puissante envie de te lever, d’arracher la perfusion, tu n’en as tout simplement pas la force. Ton corps ne répond pas à ton esprit. Tu te sens désespérément trempé de sueur, totalement en nage. La morphine fait probablement effet, mais ce n’est pas une douleur physique. Tout se passe actuellement dans ta tête.


    « Who the hell is Maupassant ? », demandes-tu, à la limite de cracher cette phrase. Sans doute parce que tu ne te rappelles pas de cette personne, et ça te rend haineux. Haineux envers toi-même, certainement pas contre ces types que tu as dû connaître mais qui ont disparu momentanément de ta mémoire. Quelque chose de profondément exaspérant à tes yeux. Cela devrait te réjouir à l'idée d'avoir une prothèse, d’avoir de nouveau ton bras gauche. Tu as été plutôt emballé en plus quelques secondes avant. Mais ne pas te rappeler des choses t’en fait oublier davantage, et tu as déjà oublié que tu étais plutôt content il y a quelques minutes. Ton état te fatigue davantage. Tu manques de pousser un nouveau soupir.

    Tu te redresses au mieux en regardant ton bras. Cette vue te trouble mais en même temps elle te fait mal. Ce bras abîmé, sans doute brûlé en roulant sur le sol. Relevant la tête vers la perfusion, et surtout vers John qui s’en est également approché. Manquant d’avoir un mouvement de recul quand celui-ci pose sa main sur les draps, tu penches néanmoins la tête lentement sur le côté, les sourcils froncés, avant d’acquiescer d’un léger mouvement de tête.


    « Ouais, augmente la dose. Ça va peut-être m’assommer avec de la chance. », même si la chance n'a rien à voir là-dedans évidemment.

    Assis dans le lit, tu braques ton regard bleu-vert en face de toi sans accorder davantage d’attention à John. Le mur d’en face semble bien plus intéressant actuellement que tout le reste. Tu réfléchis. Tu réfléchis même beaucoup trop pour démêler le vrai du faux. Te souvenir de quoi que ce soit à partir des mots de John. Tu as peur de découvrir la vérité, de comprendre pourquoi on s'en est pris à toi, pourquoi tu es à l’hôpital, pourquoi, en plus de tout le reste, tu te sens si mal. Tu as envie de savoir mais un sentiment contraire grandit au fond de toi. Cette peur de savoir est grande malgré tout. Bien plus grande que tu ne pensais.


    « J’avais consommé quelque chose avant de partir ? J’ai aucun souvenir de ce qu'il s’est passé... Ça... Ça revient par flash… Des types qui... Enfin je vois surtout quelqu'un qui me donne un coup de poing. Je ne sais pas. C’est confus. Je suis même pas sûr de ce que j’avance. »

    Tu te passes une main lasse dans tes cheveux courts en fermant un instant les yeux. Et puis ce qui revient immédiatement, c’est ce flash blanc, lumineux à t’en éclater les rétines. Dans un même temps, tu entends un cri. Tu sursautes avant de lâcher un cri sans prévenir. Tu comprends alors que c’est toi, tu t’es entendu dans cet espèce de flash blanc. Ayant rouvert les yeux presque en sursaut, tu tournes la tête tout autour de toi, ta respiration devenant erratique. Tes yeux sont paniqués. Tu n’arrives pas à respirer correctement, comme si une profonde douleur te comprimait la poitrine. Cette sensation d’avoir de l’asthme, et d’avoir perdu brutalement son souffle au point de ne pas le retrouver immédiatement, respirer comme si tu étais un poisson hors de l’eau.

    « Je veux sortir… Je dois sortir… J’arrive pas à respirer… », tu murmures, ta main compressée sur ta poitrine, serrant au mieux ton vêtement, penché en avant. Tu ignores où tu as mal, c’est devenu quelque chose qui s’est étendu de la tête jusqu’aux bouts des pieds.

    Tu jettes un regard profondément paniqué au médecin près de toi, en cherchant désespérément son aide malgré ta demande de ne pas être touché.

    Tout est tellement confus, flou, bordélique dans ton esprit. Tu ne sais plus où tu en es. C’est impossible pour toi de réagir calmement, de parler normalement, de rester plus ou moins serein. Tu as peur Sherlock, c’est un sentiment qui ne te quitte pas. Ton esprit ne veut plus rien enregistrer.

    Tu ne sais même plus ce que tu veux.
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    And if you close your eyes, maybe you’ll hear angels coming for you.

    — … tu as bu, oui. Du reste, pas plus que d’habitude, je crois.

    John ne sait pas, et c’est en ça qu’il se fustige à cet instant. Il la connaît, cette culpabilité qui ronge les sangs et achève l’esprit d’un scénario qui ne serait sûrement jamais arrivé mais dont il n’arrive pas à se défaire. Il se dit qu’il aurait du retenir Sherlock, le forcer un peu à décuver. Peut-être que s’il était parti une minute plus tard, une heure plus tard, les choses n’en seraient pas là. Peut-être que Sherlock ne serait pas allongé dans ce lit d’hôpital mais serait plutôt en train d’arracher le peu de dignité qu’il reste encore au médecin. Peut-être qu’ils seraient en train de se rouler dans leur propre indécence, en dépit des conséquences. En dépit de ce qui quiconque pourrait bien en penser. Mais non. Ils sont là, tous les deux, dans cette chambre blanche et sordide à la fois; où seules les sons des machines retentissent. Moins fortes; certes, mais le silence pesant qui se place entre eux comme un mur immense et solide ne fait que renforcer cette sensation. John soupire, il veut être ailleurs pour ne pas voir son meilleur ami, son amant, souffrir. Quelque chose grimpe au fond de sa gorge, un mélange de dégoût et de culpabilité. Il n’a même pas le droit d’être ici, à vrai dire; un médecin ayant l’interdiction de s’occuper d’un proche pour l’exacte raison qui arrive dans cette chambre; un proche est trop émotionnel, ne peut pas se détacher et c’est ce qui est demandé dans un métier pareil. Ne jamais, jamais, laisser ses sentiments personnels interférer dans la remise en forme d’une personne malade ou blessé. John sait que c’est contre productif, mais il sait également qu’il brisera en deux la première personne qui tentera de le déloger de cette pièce.

    Après tout, c’est ainsi qu’ils ont été écrits. John Watson et Sherlock Holmes, seuls contre le reste du monde. C’est sans doute encore trop frais; ces trois années après la résurrection du médecin encore trop proches pour qu’il ne puisse véritablement se défaire de son passé, de l’importance de son auteur. Mais John est ainsi, pris de chaînes aux chevilles et aux poignets, esclave de sa propre vie. Dans cette chambre, il ne veut qu’une chose, cependant; pouvoir tout sacrifier pour aider Sherlock. Pour lui rendre son bras, pour qu’il sourit de nouveau. Mais il a également conscience que le mois à venir sera atroce.

    — Sherlock… ?

    Parce le détective va devoir rester entre ses murs pour une certaine rééducation, et que la prothèse ne tardera plus trop à venir. Ce qui signifie qu’ici, Sherlock ne pourra toucher ni à la drogue, ni à l’alcool. Combien de temps encore avant qu’il ne soit pris de tremblements, de fièvre et de nausées ? Combien de temps, avant qu’il n’hurle et tente de se débattre ? Combien de temps, en réalité, avant qu’il ne faille l’attacher aux barreaux du lit ? L’ancien militaire, tout fort qu’il puisse être, ne se sent pas prêt à ça. Les blessures et les mutilations; d’accord. Mais les larmes et les supplications d’une personne si chère à son coeur ? Il ne pourra pas le supporter. John se redresse, lorsqu’il comprend la panique qui soudainement empêche Sherlock de respirer. Non ! Non, pas maintenant. Pas la première crise de manque, pas si tôt. Pas si fort. Que peut-il faire ? Il ne peut pas le toucher, pas lui parler, pas le calmer. Et John se fige l’espace d’une seconde, face à son inutilité. Il est médecin entre ses murs, il a sauvé des dizaines de vie; il en a opéré des centaines en trois ans. Mais dans cette chambre qui sent le liquide désinfectant et le propre, il ne peut rien faire que rester là, à fixer à son ami, son amant, souffrir. Une grimace déforme son visage alors qu’il s’approche pour augmenter d’un coup la dose de morphine. John ne veut pas l’attacher. John veut le soulager, qu’importe la façon, bien conscient des effets de la morphine à long terme sur un corps humain, aussi fort soit-il. Mais pour le moment, se dit-il, pour le moment, c’est la seule solution.

    — Tes poumons n’ont rien, tu paniques et c’est ça qui t’empêches de respirer. Respire en poussant avec ton ventre; doucement. Tu entends ma voix ? Si tu l’entends, fais un signe, n’importe quoi. Et concentre toi uniquement sur ça.

    Parce qu’il n’y a tristement rien à faire d’autre que de parler, et d’attendre.
    ft. Sherlock Holmes.
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    Pourquoi ne veut-il pas te laisser sortir ? Te laisser respirer à l’air libre ? Ouvrir cette saloperie de fenêtre ? Pourquoi il ne fait rien ? Ce sont les premières questions que Sherlock se pose actuellement, alors qu’il fixe le blond près de lui, les yeux écarquillés, perdus, demandant cette aide silencieuse. Sherlock ne comprend pas. Il entend à peine John lui parler. Il est question de tes poumons qui n’ont rien, de panique, d’empêcher de respirer. Comment veut-il que tu ne paniques pas ? Tout est tellement confus dans ton esprit que tu respires comme si tu étais resté quelques secondes de trop en apnée, ce moment quand on boit la tasse et qu’on respire très fort en toussant pour retrouver son souffle. Toi tu ne tousses pas, mais tu as l’air d’être un poisson hors de l’eau.

    Tu essaies de te focaliser sur la voix de ton ami, bien que tu te sentes engourdi à cause de la morphine. Brusquement, tu as peur de tomber endormi et t’étouffer en dormant. Cette crainte te fait écarquiller les yeux et redresser la tête, avant que tu n’essaies d’arracher l’aiguille de ton bras, qui t’injecte le produit dans ton organisme. C’est bien compliqué avec un seul bras et tu te fais davantage mal en essayant justement de t’épargner tout ça. Dans un même temps, tu respires. Tu prends de grosses bouffées d’air comme si c’était la première fois que tu respires de ta vie. Inspirer, expirer. Avec le ventre, c’est ce que tu as compris, même si tu ne comprends pas comment on fait ça.


    « Enlève-moi ça… Enlève-moi ça putain… », lui demandes-tu en désignant ton bras, entre deux inspirations totalement aléatoires. Tu hoquettes avant de te relaisser tomber contre ton coussin, toujours assis. « Et ouvre… cette sal… saloperie de… de fenêtre… »

    Tout est désorganisé ; tes mouvements, ta respiration, tes pensées, tout. Tu ne sais pas quoi faire pour te calmer, toi pourtant qui est le calme absolu en temps normal, même si ce n’est pas ce que peuvent en dire les autres. Finalement, avant même que John ne réagisse, tu portes le bras à ton visage pour te retirer ce qui te dérange avec les dents, ne retenant même pas une grimace, de toute façon même si ce truc t’empêche d’avoir mal - tu sens tous tes membres s’engourdir, de même que ton esprit, et c’est quelque chose qui ne te plait vraiment pas. Tu as envie de sortir de cette foutue chambre trop blanche, sentir autre chose que cette foutue odeur de désinfectant. Tu n’as pas spécialement envie de voir du monde, mais juste… Être loin de l’hôpital, même si tu ne peux pas. Tu le sais, que tu es coincé ici. Tu le sais, que ce blond ne t’autorisera pas à partir même si tu lui demandais. Parce qu’il a tout l'air d'être un médecin, et que les médecins, même en tant qu'amis, n’autorisent pas des grands blessés comme toi à sortir alors qu'ils viennent certainement de sortir du bloc opératoire.

    Tu as cette sale impression d’être un rat de laboratoire. Cette sale impression de ne pas être à ta place. Et ça te fais angoisser. Tu sais que tu n’aurais pas de mal à quitter cette pièce, mais pas avec John qui te surveille. Alors, Sherlock, tu réalises que ta respiration s’est calmée progressivement en pensant à tout ça. Que tes pensées du moment t’ont inconsciemment aidé à retrouver ton souffle. Tu inspires, tu expires lentement. Ton coeur s’est plutôt emballé à cette crise de panique, mais la pression retombe lentement. Tu sais aussi que le médecin de la pièce va te remettre cette foutue perfusion au bras. Alors même si ça te fait mal de bouger, tu fais en sorte de t’allonger sur le flanc, de manière à écraser ton bras même si ça te fait vraiment mal. Tu n'es vraiment pas d’accord pour que quelque chose t'abrutisse à ce point - même si tu es conscient que tu demanderas à ce qu'on te remette cette perfusion au moment où tu auras mal. Tu le sais très bien. Mais pour le moment, tant que tu es conscient, tu ne veux pas. Parce que tu ne sais pas ce qu'il s’est passé, parce que tu refuses de dormir tant que tu n'as pas compris ce qu’il t’es arrivé. Parce que tu veux comprendre.


    « J’ai aucun souvenir de ce qu'il s’est passé… Seulement ces flashs quand je ferme les yeux, ces poings qui s'abattent, cette lumière blanche braquée sur moi, et puis plus rien. Je sais pas ce qu'il s'est passé avant, je... ne sais rien de tout ça. J'arrive pas à m'en souvenir. »

    Même si tu t'es allongé et que tu évites désormais tout contact visuel avec John, tu continues de parler parce que parler t'aide à réfléchir. En temps normal, tu es celui qui réfléchit en silence puis va exposer sa théorie d'une seule traite, sans respirer, mais là tu as besoin que tout se remette en ordre dans ton esprit. Tu as besoin de retrouver le contrôle sur toi-même, et actuellement tu ne l'as plus. Voilà pourquoi tu luttes contre le sommeil qui te brûle les yeux, qui te paralyse le corps petit à petit. Tu sais que tu dois dormir, mais tu n’en as pas encore envie. Pas tant que tu n'auras pas tous les éléments. Et tu grondes légèrement quand tu sens tes yeux se fermer lentement, petit à petit. Tu secoues la tête pour te réveiller, et pousser un long soupir.

    « J’ai pas le temps de dormir, je dois comprendre ce qui m’est arrivé. »
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    John H. Watson
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    WILL I
    SEE YOU AGAIN ?

    And if you close your eyes, maybe you’ll hear angels coming for you.

    — Calm down… calm down…

    Lentement, d’une voix douce, John ne peut que supporter le spectacle qui se déroule sous ses yeux, sans rien pouvoir y faire. Ca n’est pas la première fois que Sherlock se retrouve dans un état plus que lamentable, mais c’est bien la toute première fois, en deux vies; qu’il doit supporter une telle crise de panique. En tant que médecin, John devrait être capable de gérer ça mais en général, c’est quand il y a une urgence. Alors il se dépêche, appelle des collègues, tient la personne qui panique et l’attache au besoin, après lui avoir administré un sédatif. Ici, ça n’est pas possible. Le détective n’est absolument pas sevré de tout cet alcool et cette drogue qu’il prend, le résultat de la rencontre entre plusieurs substances pourrait être désastreux. Hors de question de le perdre ici et maintenant, pas après qu’il ait survécu à une chose pareille. Le détective arrache sa perfusion et John se redresse, face au lit, en tenant les barreaux de ses doigts si serrés que ses phalanges en deviennent blanches. Alors il se dépêche de se diriger vers l’armoire à côté du lit du blessé, pour en prendre une paire de gant qu’il enfile aussi vite que possible. L’avantage du métier.

    L’ancien militaire revient lentement vers le lit, vers son ami; son aimé alité, mais remarque ce que dernier s’est calmé. Il n’a donc plus besoin de morphine pour le moment et l’espace d’un instant, John hésite. Est-ce que c’est bien nécessaire de lui injecter encore de la morphine ? Il n’y a aucun signe de douleur sur le visage du brun. Pour le moment. Avec un soupir et le visage crispé, John vient poser sa main ganté sur cette de son ami de toujours, un sourire triste au bord des lèvres.

    — Je vais ouvrir un peu la fenêtre, don’t worry.

    C’est exactement ce qu’il fait. Á peine ouverte, tout juste un peu; la fenêtre laisse un peu d’air dans la pièce, enlevant quelque peu cette odeur de désinfectant; ramenant un peu d’air frais et d’odeur neutre à l’intérieur de la pièce. Dehors, des enfants jouent dans la rue, un chien aboie. De quoi aider Sherlock à se concentrer. D’ailleurs, ce dernier semble calme. Alors, dans un geste désespéré et ne sachant quoi faire de mieux, John lève ses deux mains en signe de paix avant de finalement approcher du lit, venant s’asseoir à côté de Sherlock. Puis il s’y allonge, croisant ses jambes et ses mains sur son propre ventre. Changer de sujet semble être une bonne idée, au final. Pour que le détective se sorte l’esprit de tout ça, ne serait-ce qu’un moment. Ca ne sert à rien de revenir sur les évènements de la veille, de toute façon, cette amnésie est temporaire. Forcer la mémoire de Sherlock ne fera que rendre les choses encore un peu plus difficile qu’à cet instant, et ça n’est pas le but de John de lui faire du mal. Que Dieu lui en soit témoin, il préférerait retourne sur le terrain ou être brûlé vif plutôt que de faire du mal à cet homme.

    — Tu te rappelles de Buckingham Palace ? Tu étais complétement nu à ce moment là. Complétement nu au Palais de la Reine. Je n’ai jamais autant ri de toute ma vie.

    Et même de celle-ci. Parce que les choses sont différentes maintenant et qu’elles ne seront surtout plus jamais les mêmes. Pas avec ce bras en moins, pas avec ces souvenirs qui manquent. Les choses vont être compliqué et John le sait mieux que quiconque. C’est un médecin, un ancien médecin de guerre. Des bras arrachés, des jambes mutilées, il en a assez vu pour une vie entière; pour une seconde vie même. Mais ça ne l’a pas empêché de redevenir chirurgien en revenant à la vie à Insomnia; parce qu’il n’a qu’un seul but dans la vie, c’est de sauver le plus de vies, le plus de gens possibles. C’est dans son sang, dans ses gênes; dans ses tripes. Mais là, il se sent plus inutile que jamais. Alors il redresse un regard vers le plafond, ses mains toujours sagement sur son ventres, pour ne pas qu’il y ait le moindre contact peau contre peau. Au moins, la crise de panique de Sherlock est passée, et c’est tout ce qui compte. Ses souvenirs vont bien finir par revenir, de toute façon; ça n’est qu’une question de temps.

    Et c’est tout ce qui compte.
    ft. Sherlock Holmes.
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    Plusieurs choses. Cet homme pose une main sur la tienne. Certes, sa main est gantée et tu ne sais pas pourquoi, mais tout ton corps se crispe, d’une attitude défensive, presque comme un rejet d’ailleurs. Mais il n’y a pas ce contact désagréable entre sa peau et la tienne. Inexplicablement. Tu ne saurais pas dire pourquoi d’ailleurs cette attitude te braque à ce point. Ce n’est pourtant rien, comme geste. Tu secoues lentement la tête.

    Puis la fenêtre s’ouvre enfin et tu retiens un soupir de soulagement. Sentir l’air frais qui s’engouffre, même un tout petit peu, ça ne donne pas l’impression d’être enfermé définitivement, une impression de claustrophobie alors que tu ne l’es absolument pas en temps normal. Mais vu combien tu es perturbé, il est difficile pour toi de faire des choses normales. Pour toi, tout ce qui est normal actuellement c’est… C’est quoi, au juste ? Même la pièce te semble trop blanche pour être réelle, normale, quelque chose de totalement banal dans un hôpital. Encore une fois, tu secoues légèrement la tête, lentement. Tu écoutes cet homme, ton seul ami actuellement présent dans la pièce - tu te doutes bien qu’il est ton ami, sinon il n’agirait pas comme ça. Tes yeux se ferment lentement encore une fois, et tu dois faire un effort pour ne pas t’endormir. Tu sursautes même quand le blond vient s’assoir à côté de toi. Qui lui a donné l’autorisation de venir s’installer ?


    « Tu… »

    Bien, tu as vu son signe de paix, ces deux mains levées pour montrer qu’il ne te veut aucun mal. Bon. Avec ses gants, il a sans doute compris que tu n’aimais pas être touché. Quelque chose qui te rebute profondément, et depuis ces quelques secondes, tu ne sais toujours pas pourquoi tu es comme ça d’ailleurs. Enfin, tu répondras à cette question quand tu auras recouvré tes souvenirs. C’est la clé, c’est ce que tu te dis. Alors tu regardes ce grand gaillard venir près de toi, et tu hausses un sourcil quand il s’installe.

    « Tu fais toujours comme chez toi, comme ça ? », le pire c’est que c’est une vraie question, sans ironie, seulement de la curiosité de voir à quel point ce type est plutôt culotté de venir piétiner l’espace personnel des autres.

    Il ne te faut pas plus de quelques secondes pour oublier ta question et même l’attente de la réponse de John, qu’il parle de tout autre chose. D’une chose que tu as dû vivre dans ta vie, que tu partages avec cet homme - trop - proche de toi sur le plan physique actuellement. Bizarrement, ça t’arrache un vague sourire. Parce que tu te souviens de ce moment-là. Quelque chose d’ancré au plus profond de toi, quelque chose que tu as l’impression de ne jamais pouvoir oublier.


    « En même temps j’avais pas envie de m’habiller, et j’avais un drap blanc pour me couvrir… Je voyais pas en quoi ça dérangeait, je n’étais pas totalement découvert pour autant. », tu ris légèrement. Tu t’y revois presque, et tu sais surtout que cet évènement date de très, très longtemps. Enfin tu sais, tu te doutes bien. Comme un souvenir poussiéreux au fond de ta mémoire, où John vient de souffler dessus pour te le rappeler.

    Quelque part, tu es reconnaissant envers cet homme qui t’aide, qui te parle, qui te change les idées. Qui t’oblige sans réellement t'obliger à te détourner de toutes tes pensées, de toutes tes interrogations, pour te parler d’autres choses, de souvenirs passés, de choses qui l’ont fait rire. Alors il n’a pas toujours été dans cet état déplorable, à l’hôpital avec ce bras en moins. C’est rassurant dans un sens - ou pas. Tu souris un peu plus en y repensant.


    « Je m’en souviens oui… C’est vrai que c’était drôle pour nous mais pas pour les autres. Dommage que j’en avais rien à faire. »

    Tu tournes un oeil vers le blond qui est allongé sagement, les mains sur son ventre. C’est amusant, on peut y voir presque un enfant actuellement, et ça t’amuse un peu même si tu ne le dis pas. Tu bailles à t’en décrocher la mâchoire - mâchoire qui claque d’ailleurs avant que tu ne gémisses en te rappelant qu’ici aussi, ça te fait vraiment mal. De quoi te ramener à la réalité, la dure réalité.

    Puis tu en as assez de lutter, et lentement tu fermes les yeux. Tu es bien trop fatigué pour continuer à te battre. Tu sens tout ton corps bien trop léger pour que ce soit normal. Ta respiration calme te prouve que tu as réussi par gagner ce combat contre cette petite crise d’angoisse. La morphine, même si tu t’es retiré la perfusion, t’as bien attaqué et a bien fait son boulot surtout. Oui tu te sens comme sur un nuage, et tu n’as pas envie d’y redescendre.

    Ta dernière vision reste John qui fixe le plafond, les bras croisés, tout sage et qui ne cherche pas à forcer le contact. Un vague sourire flotte sur tes lèvres, Sherlock, avant que tu ne sombres définitivement dans le sommeil, avant que tu ne t’abandonnes totalement aux bras de Morphée. Après tout, dormir ne peut pas te faire de mal et peut-être qu’à ton réveil, tu y verras plus clair.

    Peut-être même que quand tu te réveilleras, tu découvriras que tout ceci n’était qu’un abominable cauchemar.
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