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    Edgar Allan Poe
    Edgar Allan Poe
    Revelio
    Emploi : Rédacteur de presse
    DC : Sherlock & Gavroche
    Crédits : Endeavor (Todoroki Enji) // BNHA
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    Tu sais ce que c'est la mélancolie ? Tu as déjà vu une éclipse ? Eh bien c'est ça : la lune qui se glisse devant le cœur, et le cœur qui ne donne plus sa lumière...[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    Écrire, se tromper, raturer, recommencer, rester dubitatif, froisser, jeter, recommencer à nouveau, grimacer à cause du poignet qui tire, ne pas s’arrêter, être finalement déçu.

    C’est le quotidien d’Edgar en ce moment qui a le syndrome de la page blanche. Un sentiment affreux d’un non-accomplissement, où l’on fixe sa feuille d’un air vide alors qu’on ne sait pas comment commencer, qu’il y a ce blocage qui empêche la main d’écrire. L’homme aux cheveux rouges est terriblement frustré de ce constat qui lui est tombé dessus. Surtout qu’il ne peut pas faire grand chose pour arranger la situation. Plus il s’acharne à vouloir écrire, moins il y arrive. C’est ennuyeux, terriblement ennuyeux.

    Alors Edgar s’occupe autrement. Il cuisine. Il range sa maison, il change la disposition des meubles, il ne touche plus à sa plume. Aussi, il passe un temps considérable dans sa baignoire, ses lunettes sur le nez, à lire certains poèmes qu’il a pu écrire il y a quelques temps. Les premiers jets. Qui n’ont jamais réussi à donner à Edgar un sentiment de satisfaction intense. Il se sent médiocre. Il se sent nul, pourtant il persévère et s’acharne, il n’abandonne pas, persuadé que l’inspiration lui reviendra à un moment donné. Il le sait. Il le sent, quelque chose au plus profond de lui.

    Il ne se plait pas à relire ce qu’il a déjà écrit. Chose surprenante, depuis son arrivée à Insomnia, il a réalisé qu’il ne supportait plus se lire. Qu’il se trouvait si mauvais qu’il ne pouvait observer davantage ces écrits. Pourtant il s’y oblige, pour trouver ce qui le dérange, pour modifier l’emplacement des mots, la signification des phrases. Attentif, il est très auto-critique et n’hésite pas à jeter des journées entières de travail dans un coin pour ne plus jamais y toucher. La seule chose qu'il arrive à écrire, ce sont ses articles, parce qu’il se doit d’être très régulier et toujours parfait. C’est vraiment le sujet qu’Edgar ne doit pas négliger, et qu'il se force à réaliser pour continuer à produire ses articles. Il déteste se sentir submergé par son propre travail, prendre du retard et être finalement totalement en retard sur son timing. C’est encore plus horripilant que sa page blanche.

    Peut-être que de revoir certaines de ces personnes sur qui il a écrit… Lui redonnerait de l’inspiration ? N’importe qui, Edgar ira voir le prochain qui sera mentionné dans l’une de ces feuilles.

    Don Juan…

    Eh bien, c’est comme ça. Il se tient à ce qu’il s’est dit mentalement, il ira voir Don Juan, cet homme sulfureux qui a été plutôt important à un moment donné. Très important. Sans doute trop important, et duquel Edgar a voulu s’éloigner de lui-même. C’est plutôt cruel de vouloir le revoir, alors qu’il a presque coupé les ponts lui-même. L’homme pousse un long soupir en fermant les yeux, s’enfonçant davantage dans sa baignoire, se mettant à fixer le mur blanc en face de lui d’un air pensif. Pourquoi le reverrait-il ? Quelles sont les raisons pour lesquelles il lui demanderait de venir ? De quoi parleraient-ils ?

    Edgar prend un risque en faisant ça, en pensant faire ça. Il hésite. Il ne sait pas. Il a l’impression que c’est une mauvaise idée. Mais des mauvaises idées peuvent en ressortir des choses positives. Peut-être qu’il pourra se débloquer en voyant Juan. Peut-être… C’est égoïste de penser ça, et il craint presque la réaction du blond, qu’il connaît assez bien.

    Puis finalement il quitte son bain dont il réalise que l’eau est devenue froide depuis un long moment déjà, ne le comprenant que lorsqu’il constate qu’il a froid et qu’il a la chair de poule. Alors il se sèche, s’habille et prépare un mot pour l’Espagnol. Prenant son téléphone - c’est extrêmement rare que le premier mot vienne de lui - il fini par envoyer un message à l’intéressé.

    « J’aimerais te voir, si tu l’acceptes. Je souhaite t’offrir les derniers poèmes que je ne t’ai pas encore donné. »

    Une excellente excuse, qui lui est venue à l’esprit tandis qu’il commençait à écrire son message. Fixant l’écran de son téléphone, il pousse un léger soupir.

    « RDV à la plage en début de soirée. »

    Loin de la ville pour un moment, pour ne pas être tenté de noyer quelques mauvaises pensées dans l’alcool. Il grimace légèrement quand il a envoyé le message. Maintenant, à moins d’avoir un accident, il ne peut plus reculer, et Edgar regrette déjà d’avoir fait ça. Un nouveau léger soupir traverse ses lèvres alors qu’il retourne à ses affaires, très pensif.

    Bien sûr qu’Edgar appréhende cette nouvelle rencontre, non pas qu’il soit gêné, mais parce qu’il a été ferme la première fois. C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité, à ses yeux. Pourtant, pourtant il s’oblige à rester sobre malgré son envie dévorante. Il veut être sobre face à Juan, parce qu’il ne mérite pas avoir un homme alcoolisé devant lui. Peut-être que lui ne fera pas attention, mais pour l’Américain, c’est important. Cette chose n’a d’importance que parce qu’il lui en donne. Edgar n’attend pas spécialement de réponse de la part de Juan, glissant son téléphone dans sa poche et partant finalement pour la plage. Il préfère passer la journée en ville et ensuite aller jusqu’à la plage pour éviter de broyer du noir chez lui.

    Toute la journée il y pense, toute la journée il se demande pourquoi il a fait ça. Edgar ne sait vraiment plus quoi faire pour pouvoir retrouver l’inspiration, et il se dit que, pourquoi pas, revoir la personne qui l’a le plus inspiré pourrait le débloquer, en parlant, en échangeant quelques paroles… En ne restant pas seul dans son coin à se morfondre qu’il est profondément nul.

    Edgar a cette stupide crainte que Juan ne viendra pas. C’est idiot de penser ça, après tout il n’y a rien entre lui et l’Espagnol, c’est juste un homme lambda, tout comme l’écrivain d’ailleurs. Un homme qui lui a offert beaucoup d’inspiration malgré lui.

    Alors en début de soirée, comme convenue, Edgar est arrivé jusqu’à la plage et c’est les mains profondément enfoncées dans ses poches qu’il s’aventure sur le sable, son long manteau répondant au vent en dansant avec lui tandis que l’homme aux cheveux rouges ne réagit pas. C’est un beau tableau qui se dresse dans sa tête, et il regrette de ne pas savoir peindre pour pouvoir l’immortaliser en rentrant.

    Pourtant, pourtant un début de poème s’écrit dans sa tête.


    « Tandis que le Soleil se couche sur la mer calme et tranquille… Laissant la nuit prendre sa place et tomber sur la ville… », il parle au vent, peu convaincu par ce qu’il raconte.
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    'Y a les papiers qui volent. Je crois. 'Y a ces putains de papiers qui volent et je sais pas comment. Je sais pas pourquoi. J'ai du mal à voir. Pourquoi j'ai du mal à voir putain ?
    Mais c'est pas le pire, non. Non c'est pas le pire. J'ai mal et ça fait un mal de chien.
    Un cœur en miettes, c'est vrai que je pensais pas en avoir un un jour. On peut pas dire que le destin ne s'est pas assez acharné sur moi, non. Non, vraiment. Non ce n'est pas possible.
    « AAAAAAAAAAAH ...!! »
    Pourquoi ?
    Pourquoi toujours moi ? Pourquoi toujours ce destin qui s'acharne ? Ces souvenirs qui remontent ? Ces gens qui ne peuvent tout simplement pas te laisser ?
    Et je comprends. J'ai enfin conscience, je capte que je suis à genoux parterre. Que je regarde mes mains. Mais je ne les vois pas. Pas assez. Un peu comme un miroir flouté. Je les vois trembler. Seulement trembler. Parce que mes yeux n'arrivent plus à faire ce foutu focus. N'arrivent plus à dessiner ces morceaux de papiers.
    Je vois juste des trucs blancs éparpillés.

    Un téléphone cassé, plus loin.

    Ma voix fait écho. C'était la mienne ? C'est ma gorge qui brûle d'avoir hurlé ? Ce sont mes spasmes que j'entends ?

    Merde j'ai le cœur en miettes.
    Merde j'ai mal. Ça fait mal et c'est pas la première fois. Juste... ça fait longtemps.
    J'ai payé pour ce que j'avais fait non ?
    Pas besoin d'en rajouter.

    Pas besoin d'enfoncer la lame.
    Pas besoin d'y ajouter le jus de citron.

    Pourtant c'est ce qu'il fait. Qui il ? Le seul l'unique.
    Celui qui un jour a réussi à m'attraper, quand c'était moi qui attrapait les autres. Qui m'a dit que je l'inspirais peut-être et qui s'est emballé tout seul.
    Ça a des airs de drague, mais en fait pas du tout.
    'Y avait que moi pour y croire un peu.


    Depuis que j'ai relu ses mots. Depuis que j'ai relu son écriture, je me suis mis en boule dans un coin sans plus sortir de chez moi. J'ai dû faire des mains et des pieds pour faire comprendre à Mémé que non, j'étais « juste » malade et que ce n'était pas un mec qui m'avait fait chier. Il est très difficile de mentir à l'instinct féminin...
    Pourtant, comme un con, j'y suis allé.
    Je me suis levé sans voir la lumière extérieure durant plusieurs heures.
    Je me suis dit qu'une fois lessivé, ça allait passer. Que de toute façon, ce n'était que pour récupérer un truc ou deux. Peut-être une façon pour lui de me rendre des affaires que j'avais oublié.
    J'avais fait un trait sur lui. Assez déterminé pour savoir que ce n'était peut-être pas le bout du monde. Que de toute façon son visage ne me reviendrait plus.
    J'étais con.
    Vraiment con putain.


    Et puis 'y a eu sa voix. Sa putain de voix.
    Et je l'ai vu s'adresser à la nature comme s'il s'adressait à son amant. Comme s'il épousait ses couleurs. Et chanter comme un rossignol un printemps après l'hiver.
    Je suis con mais tout aussi sensible. Et cet homme-là que j'ai réussi à aimer, un jour – oui parce que ce fut l'une de mes premières faiblesses, se dresse devant moi avec la fierté d'un paon. Tandis que moi, tête de nœud, je chiale à m'en faire sortir les tripes.
    Pourquoi je suis venu déjà ? J'ai un côté maso je crois ?
    Mais cette vue m'insupporte plus qu'autre chose. Elle me fait mal et ça passe pas, dans ma tête. Ça veut pas passer. Je souffre trop.

    Il était beau ce temps-là, où on venait ici pour qu'il puisse écrire. Quand je me mettais à jouer avec le sable ou que je lisais quelques bouquins. On était tranquilles. On s'en foutait un peu de tout, non ?
    On se mettait à regarder le soleil couchant comme des amants sans jamais se toucher. On parlait parfois très peu, mais toujours suffisamment.
    Puis mes yeux ont commencé à délaisser la mer. À délaisser le soleil. Ils se sont tournés sur son visage et j'ai eu mal. Trop mal. J'ai encore mal.


    Je tourne les talons.
    Pourquoi je suis venu ? « Putain, mais quel con ! » je lâche, spontanément. Je sais plus si le son est vraiment sorti d'entre mes dents. Si je l'ai craché ou soufflé. Si je l'ai étouffé. Je sais juste que j'ai abandonné mon mouchoir et l'ai glissé dans la poche.
    Il a toujours eu une emprise sur moi. Il a toujours réussi à m'arrêter, avec quelques mots. Il a toujours su me charmer, malgré quelques réticences. Sans jamais vouloir m'atteindre directement.
    Non, ce coup-ci... c'est moi qui ai sombré. Sans demander mon reste.
    Sans réfléchir j'ai plongé.
    Je me suis rétamé sur la vase.

    J'en ai marre de me moucher.
    J'en ai marre de me consoler contre un bout de tissu.


    J'en ai marre d'aimer. Et pas comme les autres.









    Edgar Allan Poe
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    Il parle, il récite mécaniquement, comme s'il se devant de sortir quelques vers, quelques mots qui se perdent dans la douceur de ce moment. Se fichant qu’on l’écoute ou pas, Edgar n’est plus cet homme qui écrivait pour être reconnu. Maintenant il écrit pour lui-même sans avoir cette violente pression de la société de l’époque et bon Dieu, que ça fait du bien. De pouvoir lancer quelques mots qui n’ont aucun sens à ses oreilles si ce n’est les rimes qui peuvent faire frémir uniquement parce que deux mots finissent avec la même sonorité. Certains s'improvisent poètes parce qu'ils savent faire rimer courir et dormir. Cet art d’écrire est pourtant si grand, si vaste, qu’on ne peut pas s’estimer écrivain, poète ou bien d’autre du jour au lendemain.

    Edgar porte seulement le mot d’écrivain et e journaliste, il ne s’en estime pas plus légitime et travaille davantage pour pouvoir produire des choses correctes, qui peuvent être lues sans trop de difficulté.

    Poète, il ne l’est plus vraiment. Ces mots qu’il peut coucher à l’écrit, ou dire à voix haute, n’ont ni queue ni tête, il n’y a que l’inspiration du moment qui vient s’évanouir comme une vague sur le rivage. Quelque chose d’éphémère, qui va et qui vient, sans être retenu par une quelconque force. Edgar pousse un léger soupir en se passant une main derrière le crâne, en observant l’horizon de ses yeux clairs. Cela lui manquerait presque, ce temps d’avant. Ce temps où il avait l’impression de toucher le bonheur du doigt. Ce temps où il avait l’impression d’avoir de nouveau quelqu'un pour lui, après la mort de sa jeune épouse dans son ancienne vie. Son épouse… Enfin, il préfère ne plus y penser. Si à l’époque, certaines choses étaient normales, maintenant qu’il est dans cette ville étrange, même ses plus profonds principes que sa culture lui a inculqué, la plupart de ces choses lui semblent désormais étranges.

    Et puis cette voix, cette insulte non pas envers Edgar mais envers Juan lui-même, lui fait tourner la tête. Finalement il est venu. Cependant, il semble à l’homme aux cheveux rouges qu'il veut s’en aller, qu'il veut partir, qu'il ne veut pas rester ici, en présence de l’écrivain. Parce que les souvenirs qu'ils partagent sont douloureux. Parce que cet endroit refait surgir quelques souvenirs plutôt bons quand il y repense bien. Toutes ces fois où ils étaient tranquilles tous les deux, loin du monde, loin de leur réalité respective.

    Un sourire étire les lèvres d'Edgar. Mi-triste, mi-heureux de revoir Juan même si celui-ci veut fuir. Un sourire tremblant en somme, même si l'homme ne compte pas se laisser submerger par les émotions. Il n'est pas celui qui court vers un autre pour le prendre dans ses bras, lui dire à quel point il lui a manqué. C’est tout de même un homme avec une certaine réputation, un grand gaillard de surcroit, qui ne se laisse pas envahir par ses émotions. Probablement par son éducation également, ou tout ce qui fait d’Edgar, Edgar, tout simplement.


    « Tu es venu. », parvient-il seulement à dire.

    La voix grave, qui ne flanche pas. On peut presque se dire qu'il se fiche bien de ce qui est en train de se passer, qu'il se fiche du passé et qu'il se concentre uniquement sur l'avenir. Quelque part oui, l’écrivain est du genre à avancer. Du genre à ne pas se laisser abattre. Pas fataliste pour autant, il se sert de chacune de ses expériences de vie pour avancer, pour apprendre de ses erreurs et ne pas les commettre plus tard. Les reproduire tout du moins. Une seule fois ça suffit. Hésitant l’espace d'un instant, le roux tend la main vers Juan pour l'inciter à le rejoindre, avant de baisser le bras et le laisser retomber le long de son corps avec lenteur, tranquillement. Après tout, Edgar n'a strictement rien contre l’Espagnol. C'est uniquement une histoire qui n'a pas fonctionné.

    Et encore, il est persuadé qu'ils ont beaucoup de choses à se dire par rapport à tout ça. Ce n'est pas une technique pour tenter de le reconquérir, seulement c'est la vérité. Ce n'est pas un sujet tabou pour Edgar, qui est prêt à communiquer, répondre de ses actes. Il est assez mature pour ça, pour faire face à ce qu'il a fait, ce qu'il fait, ce qu'il fera. Il est n'est pas du genre à reculer devant un obstacle, loin de là. Au contraire, il prend les soucis à bras le corps pour pouvoir les régler d'une manière ou d'une autre. L’homme prône la communication, il n'y a que comme ça qu'il s’en sort. En parlant. Actuellement, c'est ce qu'il veut, parler, communiquer. Peut-être revenir sur ces différentes choses, peut-être parler de tout et de rien, peut-être entendre Juan lui dire qu'il regrette, que lui - Edgar - lui a fait beaucoup de mal. Il ne le sait pas, il s’attend à tout et à rien en même temps.


    « J’ai eu envie te donner les poèmes que j’ai écrit grâce à toi. », il se retient de dire : ces poèmes que j'ai écrit pour toi. Parce que c’est à moitié faux.

    Edgar a écrit pour Juan, grâce à Juan. Parce qu’il a été sa muse durant un long moment, que la bonne humeur, la chaleur de cet Espagnol l’inspirait beaucoup. L’Américain ne veut pas faire plus de mal à l'homme en face de lui, il ne veut pas non plus le faire fuir, mais il ne peut pas enrober la réalité de sucre, la vérité de guimauve. Les choses sont comme ça. Il ne peut faire autrement.

    Mais il est prêt à assumer tout ce que Juan pourrait lui reprocher actuellement. Prêt à encaisser sa rage si rage il devait y avoir, après l’annonce des poèmes.
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    J'ai dû m'arrêter, tendre l'oreille.
    Je n'ai pas pu fuir, mais est-ce que je le voulais vraiment ?
    Je lui ai laissé l'occasion de m'arrêter, par des mots, de simples mots. Je l'ai laissé m'accrocher à une ancre invisible, m'attacher à un filet que j'ai vu pourtant voler.

    « Et tu veux que j'en fasse quoi ? »
    C'était sorti sans que j'aie vraiment eu le temps de réfléchir. Quand est-ce que je réfléchissais, de toute manière ? On me connaît aussi pour ce côté-là, malgré d'autres toujours moins valorisant. Qui s'accumulent, apparemment.
    Mais la question évidemment se pose : qu'avais-je à gagner en prenant son bout de papier, ses mots… que sais-je ? Tout en sachant que la douleur resterait présente, me ressasserait des souvenirs que je ne désirais pas conserver.
    Qu'avais-je à gagner d'une écriture qui encrerait mon bureau de malaise et d'insomnies ? Me ferait penser à lui lorsque je voulais l'oublier ?

    Voilà qui était bien cruel.
    Plus que d'avoir été brûlé par le messager de Dieu, plus que de croiser une statue de belle manufacture, on jouait pour la première fois avec mon coeur et mon âme, lorsque j'étais - pour la plupart du temps – l'instigateur de ce type de manipulation.
    Si de nombreuses peines avaient entravé le début de mon existence, je ne me considère pas méritant d'un tel amas de souffrance pour le reste de ma vie. Pas dans ces conditions.

    Et pourtant.
    Comme un con, je suis venu.
    Comme un con, je l'ai écouté et je le regarde encore.
    Je ne m'étais ni avancé ni reculé.
    Je ne l'ai pas fait. Mais je ne me suis pas enfui. Je n'ai pas cherché à éviter l'inévitable, comme si mon destin et tout ce qui allait s'enchaîner n'étaient que chemins sans possibilité de retour. Avec lui, au bout.
    J'ai juste pris le temps de respirer, de souffler. De faire le point avec moi-même avant de dire une connerie - parce que c'est généralement ce qui sort avant que le cerveau ne parle raison.
    Que disait mon oncle, déjà ? « C'est la jeunesse qui te leurre. » Mais je ne suis plus tout jeune, maintenant.

    La main tendue est un appel, et à la fois une résignation.
    Je détourne le regard vers l'océan, sans pour autant m'avancer. Il y avait là ces vaguelettes miroitantes, et je me souviens étrangement de ces flots sur lesquels j'avais juré de naviguer.
    Ça me manque.

    « Si c'est pour avoir la main mise sur moi… Je mets un temps de pause, mesure à moitié ce que je vais dire. Je n'ai pas forcément l'envie d'être mauvais, mais mon créateur m'a fait ainsi et ils peuvent dépasser mes pensées. Alors j'inspire, ferme les yeux. Ce n'est pas une dispute de laquelle je fuirai sans rien dire, comme avant. je te rappelle que je suis le maître en la matière. »

    Lui souligné-je sans pour autant avoir eu l'envie de le dire.

    Parce que j'ai envie qu'il se souvienne de qui je suis, que je n'ai pas seulement cette tête de désespéré et que lorsqu'on tend à se rapprocher, subtilement, insidieusement, je peux déclencher la tronche de la déception chez autrui.
    Puis je me reprends, comme presque fautif d'avoir été aussi gamin dans mon attitude. Du moins, pour l'instant, il ne peut pas espérer mieux de ma part. Pas de suite.

    « Ou est-ce seulement pour te conforter sur le fait que tu peux écrire de nouveau ? »

    Je me mords la lèvre. Merde. Et moi qui croyais que je pouvais réfléchir tranquillement et éviter le sel.
    Mais de l'océan, c'est la seule chose dont je réussis à m'abreuver.

    Je soupire alors.

    « Laisse tomber… Dis-je, en passant les mains dans les cheveux, me secouant la tête. Je regrette, mais j'ai trop honte pour m'excuser tout de suite. C'était gratuit. »

    J'aurais voulu te voir plus sage, moins méchant et de meilleure réputation. C'est ce que mon père m'a dit, un jour.








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