❝  Moi ? Qui êtes-vous pour me questionner ainsi ? de la CIA ? du KGB ?... Bon... si vous le dites... moi c'est Morri (c'est le nom de mon compte discord, dû à un ancien personnage qui n'a plus cours). A la place de vous dire mon âge, mon expérience Rp ou mes motivations comme tout le monde, laissez-moi vous dire le fruit que je préfère sur une tarte : LA FRAISE !  

Sénateur Dupont a connu un véritable traumatisme à la perte de son ouapiti, due à sa mort. Quand il a tenté de recoudre avec le monde extérieur, ce ne fut pas chose aisée. D'abord le monde avait terriblement changé. Dire terriblement n'était en réalité qu'un doux euphémisme. Le monde avait été terriblement ravagé par un manque cruel d'humour et d'insouciance qui relevaient -pour l'ex-toutou- du plus commun des savoirs vivre. Bien sûr, la trace ineffaçable de l'univers dans lequel il avait grandi tâchait encore tout ce qu'il vivait. C'était une période sombre où tout ce qu'il avait connu avait disparu, et le pire de son monde était devenu le meilleur de celui-ci.

Il en garde une cicatrice profonde : son caractère. S'il a gardé sa parrhésie, sa bienveillance, l'attention aux autres -qu'il exprimait surtout pour son maître-, son peu de préoccupation pour les choses du monde, et son individualisme allègre, il se montre plus naïf et candide qu'auparavant. Avant, il vivait dans un monde où presque tous étaient dévoués à son bonheur, il était un chien dans un cercle aimant. Comprenez bien qu'il n'avait pas vraiment évolué mais que ces traits de caractère étaient bien plus problématiques qu'auparavant où ils ne fussent qu'une preuve de confiance qui dépassait l'entendement. Même s'il n'est pas bête à sauter d'un pont pour qui lui ose demander, il est ce genre d'humain qui, une fois conquis, mettra tout défaut de celui qui l'a dompté sur le dos d'une raison extérieure voire sur lui-même -ou presque.

N'allez pas croire non plus qu'il se laisse constamment faire et qu'il s'en essuie les pastèques dans la crinoline de l'indifférence qu'on le mène en bateau. Il a du mordant et de la rhétorique pour quiconque, il en avait déjà pour Wolf. Mais le dompter c'est s'assurer une immunité presque infaillible. Si vous voulez, il a gardé des caractéristiques relationnelles canines et ce n'est pas la perte de la béatitude qui allait le faire changer. Il avait atteint la sénilité et cette perte l'a un peu endurci mais pas assez pour s'en voir dénaturer.

A ce propos, le passé canin, se retrouve dans ses moeurs légères et quelques habitudes déconcertantes et parfois offensantes pour certaines personnes, comprenez qu'un chien vit à quatre pattes, mange sans manière, n'a nul problème de nudité ou de pudeur et fait connaissance d'une manière peu humaine. Si ces choses-là sont passées, ce n'est qu'en partie. Quelques réflexes instinctifs peuvent parfois revenir au grand dam de la bienséance.

Sur le côté esthétique, il s'est enlaidi considérablement et a perdu beaucoup de charme dans sa transformation humaine. Comprenez-le bien, son état canin était sa beauté absolue. Désormais il s'est résigné à se placer et à placer ses prétentions amoureuses au monde humain masculin, mais il garde quand même au fond de lui le sentiment d'y avoir perdu au change. Ses muscles sont moindres, il s'est terriblement aminci et il a obtenu une couleur pilaire des moins originales et diversifiées. D'autant que son système pileux s'est particulièrement calvitié à plusieurs zones stratégiques et bien des égards, ce qui lui donne un système pileux discontinu et sous-développé. De plus il a perdu bien des teintes, passant d'une diversité colorée magnifique, de contrastes et nuances dans toute sa splendeur poilue à un teint unique ou presque. Il est à ce qu'il était avant, ce que l'argentique est au polaroïd sur le plan de la couleur.

Et puis il a perdu sa queue ! Comment exprimer correctement sa satisfaction sans queue ? Bah de toute évidence, il n'en a plus eu besoin depuis tant ses satisfactions véritables sont rares.

Du reste, il a un corps ce qu'il y a de plus normal pour un chien réincarné en homme -situation des plus courantes s'il en est- il possède des yeux, un nez, une bouche, deux oreilles, une vingtaine de doigts bien répartis, des dents bien placées, une jolie ombre sous la lèvre inférieure, une jambe à peine plus longue que l'autre qui n'entrave en rien la marche, des ongles de bonne longueur (il est à noter qu'ils ne le sont pas constamment -contrariants qu'ils sont), des cheveux plutôt faciles à démêler, des lignes de main dans lesquelles l'avenir se lit sans trop de difficulté, un torse bien dessiné mais manquant cruellement de poils, des genoux des moins disgracieux et, bien entendu, une jolie suture occipito-pariétale.