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    Encore des larmes. Encore une tristesse infinie. Encore un enterrement comme un autre. Je garde bien entendu un visage de façade mais au fond, je jubile. J’adore voir leurs tronches de déterrés en train de pleurer celui qu’ils viennent de perdre. Et oui, la mort est si vite arrivée… Même dans une ville d’immortels. Ici, les accidents arrivent ne sont pas si exceptionnels.

    Mais je n’ai pas envie de m’attarder, ni d’avoir de mots gentils pour ceux qui sont venus dire au revoir à leur ami. Je reste à l’écart, comme tout croque-mort qui se respecte. Mes yeux se perdent dans l’étendu du cimetière. Tout est gris ici, même quand le soleil brille là-haut, tout reste tristement gris. Les quelques fleurs pas encore fanés apportent un peu de couleurs, mais des couleurs sans vie, sans éclat.

    Un à un, les hommes présents s’en vont. Je leur accorde un simple signe de tête par pure politesse. Et j’aimerais bien qu’ils se dépêchent, mes jambes s’engourdissent à force de rester debout sans bouger. Mais malheureusement, un collègue me fait signe de me rapprocher. Je parviens à retenir un soupir d’exaspération et le rejoins.

    « Plusieurs amis du défunt m’ont informé qu’ils étaient…mal à l’aise. » Il marque une pause et j’ai envie de lui dire de se dépêcher d’accoucher mais j’attends impassible qu’il continue « C’est le même type que d’habitude, celui qui rôde là. Ca commence à devenir un problème… »

    Ah. Et ? Apparemment, c’est lui qui attend maintenant que je dise quelque chose et j’hausse un sourcil.

    « Et en quoi c’est notre problème ? »

    « Parce que ce sont nos enterrements ? »

    J’ai tellement envie de lui cracher au visage qu’il se démerde. Pourquoi il m’emmerde avec ça ? Si ça le fait chier qu’il s'en occupe. Ah mais oui… J’oubliais, ce type n’a aucun esprit d’initiative, aucun cran et aucun courage. Il aime que la basse besogne soit fait par les autres. Et manque de chance pour moi, il est en quelque sorte mon supérieur… Je grince des dents et lui balance un sourire qui n'a rien de sincère.

    « Ok j’ai compris, je m’en occupe. Quand tout le monde sera parti, j’irais faire un tour. »

    Et je tourne les talons pour m’éloigner rapidement de cet enfoiré avant qu’une envie trop pressante de lui foutre mon poing dans la gueule me prenne. Au pire, je pourrais me défouler sur ce type qui traine dans le cimetière pour on-ne-sait-quelle-raison. Ca commence à faire jaser d'ailleurs. Personne ne sait ce qu’il veut, personne ne sait ce qu’il fait. Il rode simplement, sans parler à personne. Et ça déplaît à certains. Moi, je vois pas où est le problème tant qu’il s’en prend à personne. Mais comme c’est pas moi le big boss… Putain fais chier.

    Et l’autre petit con me fait signe que c’est bon, que les dernières personnes sont sur le point de partir et que je peux donc me mettre à la recherche du rôdeur. Je prends même pas la peine de lui répondre et cette fois-ci, je ne retiens pas mon soupir d’énervement. Les mains dans les poches, je marche à travers les tombes et épie chaque recoin. Ce serait ma veine qu’il se soit barré… Tout ça, pour ça. Mais à chacun de mes pas, je me dirige dans des parties plus discrètes, plus reculées du cimetière et je me dis, que j’ai plus de chance de tomber sur lui par ici. Allez montre toi salopard.

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    Il rôde là depuis des heures. Des jours. Des semaines sans doute. Un temps infini. Erre avec ses peines. À la recherche d'un signe. De quelque chose peut-être. Ou de quelqu'un plutôt. Un fantôme entre les pierres grises. Qui se promène. Tranquille. Sans un homme pour le pleurer. Sans personne pour l'aimer. Encore. Rien qu'un peu. Parce qu'il n'y a que lui. Que lui pour se souvenir. De ce garçon sans amis qui le serrait dans ses bras. Et chassait ses peurs. Égorgeait les cauchemars. Embrassait ses larmes, quand elles coulaient en silence. Racontait les histoires, celles d'un futur imaginé sans peine. Qui les concernait eux. Et ce père aussi. Sans nom ni visage sur lequel Loup ne peut dire que ce qu'il ne sait pas. Car un coup il était blond, un coup il était brun. Beau ou hideux dans un imaginaire foisonnant ; jamais pareil vraiment.

    Il secoue la tête. Pour ne plus y penser.

    Le froid fait vibrer ses os et il serre ses bras autour de lui, observe. À la dérobée la scène un peu plus loin, les gens debout tout en noir et leurs pleurs qui couvrent les visages et agitent les épaules et qu'il regarde encore. Longtemps. Et puis se détourne quand ils commencent à s'avancer. Vers la sortie et vers lui. S'enfuit. Rapidement vers des coins et des recoins, là où personne n'ira le chercher. Les sens aux aguets. Le corps maigre et courbé. Caché derrière une grande tombe, sur laquelle personne ne vient jamais. Sans fleurs ni couleurs. Avec des mots dessus presque effacés. Aussi vieille que la fin du monde on dirait, ou du moins Loup se plaît à l'imaginer. Qu'elle est veille comme ça. S'y blottit en espérant qu'on ne le trouvera pas. Pense à l'Homme-Ami encore. Quelque part sous une pierre.

    Il est triste, il est fatigué. Son corps tremble et s'enroule pour trouver un peu de chaud. Car ses vêtements sont trop vieux. Plein de trous qui laissent passer le Froid. Le Vent. Lui arrachent des frissons qu'il aimerait pouvoir retenir. Puis surtout il est sale et plein de terre, plein de boue et de feuilles. Ne s'en soucie pas il est un loup, mais se souvient de ce qu'il lui disait l'Homme-Ami dans ces cas là : Faut prendre une douche Loup, faut te laver sinon tu attraperas des mauvaises maladies. Il y croyait. Aujourd'hui c'est plus compliqué. Il sait plus trop, s'agace sur ses propres souvenirs, voudrait pouvoir les chasser mais n'y parvient pas. Parce qu'il était son monde. Sa vie. Son guide dans l'ombre de sa nouvelle existence. Et qu'il l'a laissé là ; seul. À errer dans des forêts de béton au milieu des Hommes cruels qui le chassent quand ils le voient. L'ont poussé à s'en retourner vers les bois avec ce corps sur deux pattes, ses mains maladroites. Son incapacité à chasser comme avant. Ses sens trop différents.

    Pas adapté tout simplement.

    Cependant il n'est pas encore assez humain. Entend les pas qui s'approchent qui font se plaquer ses oreilles. D'un seul coup sur sa tête. Sent monter un grondement au creux de sa gorge. Sans attaquer pour autant. Se recroqueville davantage, le cœur battant trop fort. Les yeux levés vers cet homme qui s'avance.

    Après tout le Loup n'est pas assoiffé de sang. Craint plus ce nouvel arrivant qu'autre chose et sent l'urine compresser son ventre comme souvent avec l'angoisse qui vient briser son souffle. Retenu en notes basses au creux de sa poitrine.

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    C'est moi ou je viens d'entendre grogner ? Sans réfléchir, je me suis complètement arrêté. Parce que ouai, autant être honnête, quand on entend grogner, c'est pas forcément très rassurant. Et je prends le temps de réfléchir deux secondes avant de m'avancer vers la source de ce bruit peu chaleureux. C'est peut-être débile de ma part de prendre le risque de me retrouver nez à nez avec un animal mais je trouve cela tout aussi étrange qu'un animal ait trouvé refuge dans le cimetière.

    C'est là que je le vois. Recroquevillé, le regard peu avenant, mais pas forcément menaçant. J'hausse un sourcil interloqué par la scène. Qu'est-ce qu'il fout là comme ça ? Et je comprends un peu mieux les réticences des uns et des autres à voir un énergumène pareil se balader par ici. Cet inconnu n'inspire pas franchement confiance même si là, à cet instant, il n'a pas l'air très effrayant. Mais il doit en mettre mal à l'aise plus d'un. Surtout quand il grogne. Parce que c'est bien lui qui a grogné n'est-ce pas ?

    Seulement quelques mètres nous séparent, je préfère ne pas m'aventurer plus près au risque de le faire fuir ou que sais-je encore. Pour une fois, j'ai conscience que la diplomatie sera ma meilleure arme. Pour le moment tout du moins. Par la suite, on verra bien comment l'autre réagit...

    « Vous pouvez pas rester ici Monsieur. Le cimetière est un endroit public mais vous devez tout de même avoir un certain... comportement. Et il semble que vous mettiez mal à l'aise certaines personnes. »

    En gros, dégage. Je sais pas si j'ai été assez clair, je sais même pas s'il m'écoute ou me comprend. Mais j'aviserais en temps venu. Je fais alors un nouveau pas vers lui. Et mes yeux se plantent dans les siens. Je garde un air sévère et froid pour lui signifier qu'il n'est pas le bienvenue ici. Et je me demande d'ailleurs pourquoi il a l'air de se cacher derrière les tombes. Le cimetière est-il une si bonne cachette que ça ?

    « Je peux vous aider pour trouver la sortie si vous voulez. »

    Bon là, je peux pas être plus limpide. Et je lui offre mon aide, il a donc pas de quoi se plaindre. C'est pas tellement mon genre de me montrer aussi coopératif mais là, mon boulot en dépend un peu. Alors si ça dégénère, je paris que ça finirait par me retomber dessus alors que j'y serais strictement pour rien... Putain il fait chier. Il pouvait pas aller se cacher autre part ? Sérieux, il y a pas plus glauque qu'un cimetière, il doit probablement lui manquer une case. Ou alors, il a un côté sataniste ou quelque chose du genre... La réponse est peut-être là, peut-être que dans son ancienne vie il s'agissait d'une sorcière ou d'un dieu païen ? Je crois que je commence à aller chercher trop loin et ça me donne un mal de crâne bordel. Alors pour accélérer les choses, je lui tends la main pour l'aider à se relever. Ouai, je suis vraiment trop aimable !

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    Les crocs se montrent. Blancs. Mais pas menaçants. À peine. Du moins. Un avertissement simplement. Ne pas essayer. Ni de l'approcher, ni de le toucher. Ne pas l'embêter. Lui qui ne fait pas de mal. Terré dans un coin. Recroquevillé. Avec ses peurs et ses démons. Ses angoisses d'Existence. Pauvre Bête qui n'y comprend rien. À ce monde tout autour. À ces choses trop humaines. Louveteau terrifié. En manque de son ami, en manque de son guide. Création affolée, dont les yeux dorés fixent. L'homme tout proche de son corps, debout sur ses deux pieds. Dont la voix sort et le fait sursauter. Rend confus son visage qui se froisse, toujours perturbé de comprendre des mots dont il ne saisissait rien avant son arrivée ici. Dans cette ville étrange, ce monde loin de chez lui. De sa forêt natale et de sa vie en notes de musique. Qui aujourd'hui se taisent. Ne résonnent plus à chacun de ses pas comme un boulet traîné à son corps. Qu'il aimait pourtant, rassurantes puisqu'elles étaient sa seule compagnie. Loup trop seul, trop seul depuis toujours, dans l'autre vie et dans celle-ci, puisqu'il n'y a plus l'Homme-Ami. Loup apeuré, Loup troublé. Qui penche la tête sur un côté. Se recule encore, précipitamment, à la main qui s'approche. Gronde plus fort.

    "Touche pas !"

    Voix usée, trop peu utilisée. Rauque et grave. Douloureuse. Le Loup sent sa gorge qui le tire et y porte une main, laisse une grimace fleurir sur son visage. Fronce même les sourcils et s'empêche de tousser. Regarde encore le gars, le gars qui a parlé mais qu'il n'a pas vraiment écouté. N'a retenu que les idées importantes comme partir. S'en aller. Déranger. Alors qu'il ne fait rien, comment c'est possible qu'il dérange ? Il cherche juste la tombe. L'Homme-Ami. Son fantôme entre le gris des pierres et la pierre sans fleurs. Mais il y en a tellement... Tellement d'oubliés que le Loup il ne peut pas le retrouver. Puisqu'en plus il n'a pas son nom. A vécu avec lui sans jamais le savoir. Ami et c'est tout. Ami avant tout. Compagnon aussi.

    "Ami..."

    Il est hésitant. N'ose pas parler de lui. Ne connaît pas cet homme et ignore s'il lui veut du bien. Lève avec désespoir ses yeux vers lui pourtant, l'angoisse en sac de pierres au fond de son ventre. Qui le comprime si fort qu'il pourrait en vomir. S'il n'avait pas la peur pour l'empêcher de détourner son regard. Même un instant seulement.

    "Homme-Ami... Mort..."

    Il le cherche. Ne le trouve pas et s'en meurt. Malade d'un manque qui le déchire. De l'abandon dont il a été victime. Tremble un peu, en boule près de cette grande et vieille tombe. Ne se relève pas. Le cœur battant son torse avec trop de force. Et la douleur, la douleur au creux du ventre, au creux du torse, au creux des os. Au plus profond de son âme, juste à penser à cet homme, à prononcer les mots. Qui plombent sa voix, font tomber son ton en un fil trop fragile. Trop ténu. Sans une trace d'agressivité, de fureur ou de méchanceté. Avec peine surtout. Détresse. Et beaucoup d'incompréhension toujours.

    "Ici.. Quarantaine..."

    Une larme puis deux puis mille. Au fond de l'or liquide de ses yeux. Une pluie qu'il ne laisse pas couler, qu'il efface d'un plat brutal de main, sans trop comprendre ce sentiment qui l'habite, la tristesse, lui qui ne l'a pas vécue étant animal. Pas avec ce nom là du moins, puisqu'il n'avait ni langage ni mots, aucune réflexion humaine, juste l'instant présent qui comptait plus que tout autre chose au monde. Et ses instincts.

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    Ah bah, apparemment je me suis fait un nouvel ami. Vu comment il vient de bondir 3 mètres en arrière en me disant gentiment de pas le toucher, je pense qu’on peut clairement dire qu’on part sur de bonnes bases. Et ma patience commence vraiment à s’effriter.
     
    Alors je soupire lourdement. Ce type est louche, y a pas à dire. Recroquevillé, caché dans les tombes, au regard perdu et glaçant, et à la voix éraillée. Il est peut-être dans un trip, il a pris je ne sais quelle drogue et il n’est jamais redescendu. Ou alors c’est un fou et je risque de me retrouver éventré par ce psychopathe en puissance. Que de belles hypothèses. Mais je n’arrive pas à me résoudre à faire marche arrière. Déjà parce que mon boulot est potentiellement en jeu et aussi… Et aussi quoi ? Et aussi parce que je suis intrigué… Encore plus lorsque de nouveaux mots sortent de sa bouche.
     
    Maintenant, j’ai vraiment l’impression que ce type n’a pas l’habitude de parler. C’est peut-être quelqu’un d’asocial, qui n’a pas bien vécu son arrivée dans cette nouvelle vie. Faut dire que ça doit en déboussoler plus d’un. Moi, j’ai pris ça comme une superbe seconde chance de me venger sur la vie. Mais sûrement que d’autres n’y ont vu que malédiction.
     
    Sans aucun scrupule, je m’adosse à l’une des tombes. Comme il m’est difficile de l’approcher et que je commence sérieusement à fatiguer sur mes deux jambes, je m’offre le privilège de squatter un peu chez un de ces morts sans importance.
     
    « Vous avez quelqu’un d’enterré ici ? C’est ça ? »
     
    C’est ce qui semble à peu près logique avec les deux mots et demi qu’il a sorti. Mais j’ai pas bien saisi de qui il s’agissait. Et puis, le problème n’est pas là. Le problème, c’est qu’il dérange et que ça ne peut pas continuer ainsi.
     
    « Ecoutez, vous pouvez très bien venir vous recueillir sur la tombe de votre ami. Mais vous devez être… être un peu plus discret, plus respectable.  Et là, le cimetière va fermer, vous devez sortir. »
     
    Bon, c’est pas tout à fait vrai. L’heure de fermeture n’est pas encore arrivée mais il faut absolument que je parvienne à le faire sortir d’ici, quitte à mentir un peu pour le convaincre. Sauf que je sens bien que ça va pas être aussi simple.
     
    Bah ouai, car là, il serait pas à deux doigts de pleurer ? Putain… mais j’suis pas une nounou qui doit consoler les âmes esseulées. Je fais quoi moi hein ?! Fais chier. Un soupir s’échappe encore et je me pince l’arrête du nez.
     
    « Bon euh… je suis désolé pour votre ami. Il nous arrive à tous de perdre quelqu’un vous savez. Et la Quarantaine… Ouai. C’était pas cool comme période. »
     
    Oui, j’suis une bille pour sortir des discours rassurants. Mais c’est pas mon job. Et je pourrais tout autant employer la manière forte pour le bouger d’ici, ce que je ne fais manifestement pas, alors c’est déjà ça.
     
    « J’vous laisse encore deux minute pour… pour euh, parler à votre ami, ou juste rester à ses côtés. Et après on s’en va. Ok pour vous ? »
     
    Je comprends pas les gens qui viennent parler à une tombe, mais paraît qu’il y en a qui font beaucoup ça. Mais vu comment l’autre est loquace, ça m’étonnerait que ça se finisse en un long monologue.
     
    Et je jette un œil au nom de la tombe auprès de laquelle il se trouve. Connais pas, jamais entendu parler. Et puis ça fait un bail qu’il est mort, j’vois pas ce que la Quarantaine a à voir là-dedans. Mais merde, j’ai autre chose à faire que d’essayer de tout comprendre.

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    Loup. Il n'aime pas ça la tristesse, Loup. Ce poids sur son cœur qui appuie, appuie trop fort. Ces relents de souffrance qui cognent dans sa chair et dans ses os et lui montent les larmes dans ses yeux d'or. Cette douleur, qui étire son âme et la tord. Et tape dans ses côtes avec toutes ses forces. Oui il déteste ça. Il hait même, et sa main s'accroche sur son pull abîmé pour serrer les mailles si fort, si fort. Comme s'il voulait l'arracher, ce malheur qu'il ressent, l'attraper entre ses doigts pour le tirer, tirer jusqu'à ce qu'il sorte de là. De cette enveloppe humaine. Dans laquelle il est coincé. Comme s'il pouvait briser sa peau ; la déchirer ; se faire mal vraiment et saigner à grands flots. La laisser, sa peine, s'en aller à bouillons sanglotants de ce carcan trop petit pour elle. Car il lui semble qu'à chaque instant elle le déchire. Éclate à l'intérieur de lui avec violence ; pousse ses chairs, ses muscles et ses nerfs. Et Loup, Loup finalement il hait ça plus que tout, même s'il ne sait pas trop ce que c'est la haine. Alors il n'en a pas quand il jette à cet homme un regard plein de désespoir. Ses oreilles plaquées sur son crâne, et dans sa tête, oh dans sa tête les mots qui y résonnent. La quarantaine. Je suis désolé. Deux minutes. On s'en va.

    Rester à ses côtés.

    "Rester..." Il semble perdu le Loup et ses yeux brillent d'une drôle de lueur. De ces larmes encore mais plus que ça, d'incompréhension. Lui qui ne saisit pas pourquoi il doit partir, pourquoi les hommes ont peur de lui. Après tout son nom ça n'est qu'un nom. Et ses oreilles, et sa queue, est-ce que c'est ça ? Il lui a déjà dit, l'Homme-Ami, qu'il y a des gens qui ont peur. Peur des loups, peur de lui, autant qu'il a peur, lui, des Hommes et de toute leur violence. Toute leur méchanceté. Forcément elle est là d'ailleurs, elle se reflète dans chaque mouvement qu'il fait, chaque sursaut qu'il l'agite quand il entend les mots. Chaque pas en arrière quand on vient près de lui. Dans sa queue, plaquée à chaque coup entre ses jambes, et son regard fuyant. "Rester..." Ça galope dans sa tête, la pauvre Bête. Car il voudrait pouvoir rester, oui, même si ce n'est pas ce que l'autre a dit. Alors il en baisse la tête, les sourcils un peu froncés et la bouche tordue, grimace, un peu, en se recroquevillant.

    "Pas ici, ami..."

    Loin de là peut-être. Sans doute à l'autre bout. Personne ne lui a dit après tout, personne ne l'a emmené. Là où l'Homme-Ami a été enterré. Comment pourrait-il savoir, lui qui ne sait pas lire ? Ni même le prénom de cet homme qu'il aimait tant, car il n'en a jamais eu besoin, avant quand tout allait bien.

    "Pas savoir... Tombe je..." C'est difficile. De trouver les mots. Plus encore pour lui qui n'en avait aucun dans le cœur avant d'arriver ici. Personnage sans voix. Musique seulement. Dans un conte pour enfants. Pauvre Loup, pauvre Loup vraiment, dont la bouche s'ouvre pour quelques secondes. Le temps seulement de se rendre compte qu'il ne sait pas comment dire, puis de bredouiller. "Pas ici." Car c'est la meilleure chose qu'il peut dire, avec sa gorge nouée et son ventre étranglé. Pas ici et il erre, sans savoir où aller. Comme un clébard abandonné par ses maîtres un jour de flotte parce qu'il prend trop de place.

    Ah. La Bête ne devrait plus penser à ça, alors il se mange les lèvres et le voilà qui fuit encore une fois le regard de l'homme venu le trouver.

    "Partir. Pourquoi ?"

    Pourquoi. Alors que les autres viennent ici, tout habillés de noir. Portent des fleurs, parlent à leurs morts. Pourquoi. Alors qu'il y a quelqu'un ici pour lui aussi. Un garçon et son sourire. Qui s'ennuie, qui s'ennuie très certainement. Sous le noir de la terre dans sa tanière pour lui tout seul.

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    C’est pas possible putain… Je fais quoi maintenant ? J’suis à court d’idée et ma patience s’étiole. On m’a pas préparé à ce genre de situation. Quel est le type profondément morbide qui aurait envie de rester dans un cimetière ? Même moi qui suis pas très sain d’esprit je ne m’imagine pas passer mon temps libre entre des tombes. Mais franchement, est-ce cet homme sait véritablement où il se trouve ? Il suffit d’un regard pour comprendre que c’est une âme en peine, errant tristement à la recherche de… à la recherche de quoi ? De son foutu ami ?

    Oh et puis, il peut pas faire des phrases complètes ?! J’suis tombé sur quoi là, un arriéré ? Il sort les mêmes mots qui n’ont aucun sens. Enfin si, sûrement qu’ils en ont un, mais j’ai déjà fait suffisamment d’effort comme ça, j’ai pas non plus envie de prendre le temps de décoder ce qu’il essaie de me dire.

    Rester ? Non tu peux pas ! Merde, j’dois lui dire en quelle langue ?

    « Putaaaain… » J’me pince l’arête du nez, en soupirant bruyamment, les sourcils froncés. Encore quelques minutes comme ça, et j’suis sûr que c’est le mal de crâne assuré.

    Puis je me retourne, fais un pas vers lui, pour ensuite m’accroupir devant lui. Tout ça assez rapidement pour lui attraper le bras et l’empêcher qu’il se décide à reculer davantage, voire qu’il s’échappe. Tant pis si ce type cache un couteau, ou que sais-je, mais au moins, s’il tente quoique ce soit, j’aurais une bonne excuse pour lui en foutre une. Au moins maintenant, je suis à sa hauteur et il va arrêter de fuir mon regard, s’il comprend pas ce que je lui dis, peut-être qu’il arrivera à lire dans mes yeux qu’il me tape sur le système.

    « Mec, je comprends pas ce que tu me dis. » Ouai, fini les politesses, j’ai été suffisamment aimable comme ça avec lui pour le reste de ma vie. « Mais tu peux pas rester. Tu fais flipper les gens. Et mon boulot à moi, c’est de faire en sorte que ça s’arrête. »

    Mais quand je le regarde de plus près, j’me dis qu’il a vraiment pas l’air dangereux. Il est sûrement le plus effrayé dans tout ça. J’ai l’impression qu’il risque de se briser en mille morceaux tellement la tristesse se lit dans ses pupilles. Puis je tilte sur une chose. Ses oreilles. Qui n’ont rien d’humaines. Et son problème d’élocution vient peut-être de là. C’était un animal avant de venir ici ? Ca expliquerait certaines choses.

    « La tombe de ton ami est pas là, c’est ça ? Elle est où alors ? J’t’accompagne, tu lui dis ce que t’as à lui dire et on s’en va. »

    Et il a intérêt de faire un brin d’effort à son tour. Pas la peine d’essayer de m’attendrir avec des larmes, j’en vois suffisamment dans la journée des gens qui chialent que ça me fait plus sourire qu’autre chose. Ca fait même partie des raisons pour lesquelles j’ai choisi le boulot de croque-mort : me réjouir du malheur des autres. Et lui là, avec sa tête de victime et ses onomatopées, il ne va rien n’y changer.

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    Un mouvement brusque de recul, et le Loup montre les crocs. Laisse échapper du fond de sa gorge un grondement féroce quand la main s'enroule autour de lui. De son poignet fin, strié de blessures en tout genre comme le reste de son corps. Des griffures. Et puis des morsures. Dessinées sur sa peau au fil des années passées et des combats vécus. De sa lutte acharnée pour vivre dans la rue. Depuis ce moment là toujours, depuis cette quarantaine qui lui a tout pris et l'aurait sans doute envoyé à la Mort s'il n'avait pas été habitué à se débrouiller seul. Des marques indélébiles. Dans sa vie et puis sur lui ; mais la Bête ne doit pas y penser et se concentre sur l'homme. Qui l'enserre de ses doigts. Il a le regard noir. Un peu buté mais surtout effrayé. Qui s'ancre dans celui de l'inconnu en face de lui. À la dérobée, encore, un peu moins sans doute. Obligé de lui faire face puisque la main le maintient fermement en place, sans qu'il ne comprenne trop pourquoi. Le cœur affolé, qui bat de plus en plus fort alors que les minutes passent. Il frissonne. S'angoisse. La tête rentrée dans les épaules et une grimace qui lui étire les traits. Supplie un peu de son regard pour qu'il le relâche.

    "Je blesse pas..!"

    Il n'a jamais attaqué personne. Ni même jamais grondé. À quoi bon après tout quand il est plus aisé de s'enfuir à toutes jambes ? C'est dans sa nature de préférer la fuite. C'est ce qu'il a voulu faire d'ailleurs, quand le piège du Violon s'est serré sur sa queue, partir pour sauver sa vie, et pourtant on l'a regardé avec Peur et Haine quand il sommeillait, malheureux, derrière les barreaux d'une cage bien cruelle. Parce que les loups comme lui personne ne les comprend, c'est ce que disait l'Homme-Ami. Sauf quelques uns qui tentent. Est-ce que c'est ce qu'il essaye de faire l'autre gars ? Ça met un drôle d'air sur le visage du Loup, ça l'éclaire d'un coup. Ses lèvres se fendent d'un sourire qui s'effondre aussi vite qu'il est survenu. Puisqu'il n'a aucune idée de l'endroit où l'Amour est enterré.

    "Pas ici... Quelque part..." Et il détourne le regard pour le laisser courir sur les tombes, serrées en squelettes froids les unes contre les autres. "La Quarantaine... Lui et moi, malades. Mis sous terre ici, quelque part..." Explique. À coups de phrases un peu confuses, plus qu'il n'a fait jusqu'à présent. Avec l'espoir fou qu'il comprenne, l'inconnu, se souvienne. De quelque chose peut-être. Il se tourne de nouveau vers lui et lève sa main libre pour toucher maladroitement les cheveux, et murmure du bout de ses lèvres deux petits mots. "Blonds. Bouclés." Puis pointe les yeux qu'il regarde. Sans se défiler même s'il peine à le faire. "Verts." En ignorant ses peurs. En envoyant au loin ses instincts qui crient toujours Sauve-toi, Sauve-toi Loup ! "Là, j'ai mordu. Marque." Il montre le cou. Y pose les doigts, sur la peau pâle de l'inconnu. Un peu au dessus de la clavicule, là où le col d'un tee-shirt ne masquait jamais la blessure. C'était arrivé à leurs tout débuts. Quand le Loup n'était qu'une Bête sauvage incapable d'accepter ce nouveau corps, cette nouvelle vie. Cette deuxième chance. Il avait mutilé les chairs avec ses dents en serrant, serrant si fort que l'Homme-Ami avait griffé son bras jusqu'au sang.

    "Toi savoir ?"

    Avec l'espoir fou. Plein son regard. La certitude qu'il l'aidera. Et l'envie de croire. Pour une fois. En un Homme qui n'est pas le sien.

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    Comme j'aurais pu m'y attendre, l'autre apprécie moyennement que je l'attrape comme ça. Il montre les dents et grogne. Mais il en faut plus pour me faire flipper. S'il était vraiment dangereux, je pense qu'il m'aurait déjà sauté à la gorge. Après, c'est sûrement pas raisonnable de penser qu'il ne le fera pas. Il a l'air si étrange que ses réactions sont probablement imprévisibles. Ne pas le sous-estimer donc... Ce n'est pas parce que je me sens en position de force que ça va durer. Et si ça dégénère, peut-être que j'aurais besoin d'un coup de main... Ca me fait chier d'avance que de devoir appeler un collègue, pour sûr qu'on se foutra de ma gueule pour ne pas avoir réussi à gérer ça tout seul. Oh mais attendez, voilà que l'autre spécimen dit quelque chose d'intéressant. De par ces mono-phrases, j'arrive à traduire une information utile. Enfin je crois.

    Il ne me blessera pas.

    C'est plutôt bon à savoir. Ce qu'il ne sait pas, c'est que moi, je ne lui garantis pas de ne pas le faire. Peut-être qu'un bon coup de pied au cul sera la solution finale pour le faire sortir d'ici.

    Et le voilà qui sourit. Un sourire fugace qui s'échappe aussi rapidement qu'il est venu. Putain, ce type est un extra-terrestre, j'arrive vraiment rien à piger de ce qu'il se passe sous son crâne. La prochaine fois qu'un truc pareil arrive dans le cimetière, il faudra envoyer un psy ou un négociateur parce que là, c'est en dehors de mes compétences que de me sortir de ce pétrin sans finir par péter une durite.

    « Oui, la Quarantaine, j'ai compris. »

    C'est probablement l'un des seuls trucs que j'ai compris. Son ami est mort. Il est enterré ici. Et c'est à cause de la Quarantaine. Youpi. Et maintenant ?! Parce que s'il croit que je connais toutes les tombes des mecs qui sont ici à cause de ça, il se met le doigt dans l'oeil. J'suis pas le putain encyclopédie de ces lieux.

    J'ai un bref mouvement de recul lorsqu'il tend sa main vers moi. Putain le con. Il m'a fait peur à cause de ça l'enfoiré. Juste pour montrer mes cheveux. J'me sens légèrement débile de m'être fait avoir pour si peu. Et j'comprends finalement que toute cette situation ne me met franchement pas à l'aise et que je peux en perdre le contrôle à tout moment.

    Mais je le laisse continuer sa démonstration. La description de son ami. Blond, frisés, yeux verts, morsure. Et je frissonne légèrement en pensant aux crocs qui pourraient transpercer ma peau à l'endroit précis où il a déposé ses doigts. S'il y a laissé une cicatrice, c'est qu'il n'y est pas allé de main morte...

    Et le voilà donc qui me demande si je sais où se trouve la tombe d'un tel homme. Il est sérieux ?! Mon dieu. Ce type est timbré.

    « Non mais tu crois vraiment que je me souviens de chaque mec que j'enterre ici ?! Et tu crois vraiment qu'il y a qu'un seul type blonds aux yeux verts qui pourris sous terre ?! »

    C'est plus fort que moi, un rire éclate dans le silence du cimetière. Oui, tout cela est vraiment trop drôle pour que je puisse me retenir. Il me ferait presque de la peine, cet homme qui erre entre les tombes et qui cherche vainement son ami.

    « On le retrouvera pas comme ça ton ami, désolé. Ca sert à rien de chercher et fais toi à l'idée qu'il est simplement au chaud dans un cercueil quelque part par ici, ce sera plus simple. »

    Je me relève alors et je le tire vers moi. Depuis tout à l'heure, je n'ai pas lâché son poignet et j'espère simplement qu'il se montrera docile.

    « Allez viens, on sort d'ici maintenant. »

    Et s'il faut, j'suis même prêt à le raccompagner là où il veut. Enfin, si c'est pas à l'autre bout de la ville quoi.

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    Et l'espoir s'effondre. Le visage s'assombrit et les yeux aussi, et Loup baisse la tête, le cœur violemment meurtri. Qui se serre dans sa poitrine ; et sa gorge se noue en une boule épaisse, qui lui met des larmes de nouveaux dans les yeux alors qu'il oscille. Entre la tristesse et la colère sourde, incapable dans les premiers temps de se décider. Avant de l'enfoncer dans ses épaules sa tête un peu rousse. Ses dents dans sa lèvre, qui mordent et font perler le sang. Alors que ça déborde de son regard. Qu'il a mal et qu'il tremble quelques coups. Laisse son poignet reposer faiblement entre les doigts de cet homme qui le tient. Et commence à l'entraîner vers la sortie.

    Au début bien sûr il suit, le Loup, puis il s'arrête tout d'un seul coup. Les épaules secouées de cette tristesse qui le dévore, il renifle et s'effondre alors qu'il tient par miracle debout, brisé en deux, en trois ou en mille, à cause de ces mots qu'il lui a dit. L'inconnu. Ces mots comme des flèches de glace enfoncées dans son corps ; il tremble plus fort. Sans plus savoir s'il a chaud ou froid ; grelotte. De la chaleur dans la tête, trop forte. La nausée qui lui cogne de nouveau l'estomac à coup de ses poings. Il pleure. Il pleure parce que tout ce qu'il voit, lui, c'est qu'il est tout seul, et que même s'il passe des années à errer au milieu des tombes, personne ne l'aidera à le trouver. Parce qu'il lui manque, l'Homme-Ami, aussi, et que sans lui il n'a plus de guide dans ce monde effrayant. Il pleure parce qu'avant lui il n'y avait personne, dans le conte duquel il est sorti, et que ça recommence et que la solitude lui pèse dorénavant. Il pleure. Parce qu'il voudrait faire comme tout le monde, mettre des fleurs sur la tombe, et pouvoir lui dire merci, et qu'il l'a aimé. Ces mots après tout il ne les a jamais prononcés. Il pleure aussi parce que c'est violent. Les termes utilisés. Pourrir, c'est trop fort et il hait ce garçon de parler ainsi de l'Homme-Ami. Même s'il a raison. Mais ça Loup ne l'a pas appris, et n'imaginait même pas que la Mort puisse faire ça.

    Il tremble. Toujours. Balbutie un nuage de syllabes qui ne veulent rien dire. N'arrive pas à parler au milieu de ses sanglots. Ça fait mal faut dire les chagrins d'amour, la perte de son tout. Puisque assurément l'autre était son univers, celui qui lui a tant appris et qui l'a aidé, sans jamais rien attendre en retour. Puis parce que chez lui c'est ainsi, les loups aiment si fort que parfois ils s'en remettent pas.

    "Mal.."

    Il a le souffle qui s'étrangle et le visage tout blanc. Sa main libre qui serre de nouveau, très fort au niveau de sa poitrine comme pour retenir son cœur compressé. Si fort qu'il croit qu'il va s'échapper. Et un instant il pleure encore plus fort parce qu'il ne sait pas comment l'arrêter. La douleur qui coule à grands bouillons avec son sang. Puis ça se calme mais ça met un moment, et la pauvre Bête semble éteinte. Juste comme ça, éteinte. Alors que ses yeux sont rouges et son visage encore tout mouillé de larmes. Caché un peu au moins par ses cheveux qui commencent à être assez long pour masquer son regard.

    "Personne... Personne peut..?"

    Parce que son esprit ne veut pas. Ne peut pas accepter. Qu'il n'y ait personne pour venir lui rendre visite à cet Homme-Lumière qu'il était avec son sourire toujours grand et qui lui brillait jusque dans ses yeux.

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    J’dois dire que je suis assez surpris de le voir me suivre sans rien dire. Je m’attendais à un nouveau grognement ou qu’il tente de s’échapper. Mais il se laisse faire et on se dirige enfin vers la sortie du cimetière (et donc vers ma libération). Ca m’enlèvera une sacré épine du pied et je pourrais tranquillement retourner à mes occupations et croiser les doigts pour qu’il ne se repointe pas. J’aurais dû lui dire que son type était pas enterré ici… Au moins, ça aurait résolu définitivement le problème.

    Mais je suis brusquement arrêté.

    C’était trop beau pour être vrai.

    Je me retourne vers lui en me retenant de pas lui en mettre une. Quoi encore ? Qu’est-ce qu’il se passe gamin ? C’est pas suffisant que je te tienne la main ?

    Mais c’est pire que ce que j’imaginais. L’autre est clairement en train de s’effondrer. Le genre de chagrin inconsolable. Le genre que je connais pas. Ou que j’ai connu mais que j’ai transformé en colère destructrice. Et mieux vaut pas que je lui conseille de faire la même chose sinon je risque d’être le premier sur la liste… Mais alors je fais quoi ?! Il chiale toutes les larmes de son corps, j’ai l’impression qu’il va se briser là, à mes pieds, et qu’il pourra jamais se relever. Ne ressent-il aucune honte de se mettre dans un tel état face à un inconnu ? N’a-t-il aucune fierté ? Ou alors sa tristesse est telle que rien d’autre ne compte ?

    Alors je le regarde sans rien dire, ma main toujours accroché à son poignet, comme pour lui rappeler que oui, je suis toujours là et que oui, tout ceci est bien la réalité. Si je le lâche, j’ai l’impression qu’il s’évanouira dans la nature. Ce serait une façon comme une autre de régler la situation. Mais le brin de conscience qui me reste m’empêche de le faire.

    J’observe sa main qui se pose sur sa poitrine. Et je soupire. Oui, il a mal. Oui, il est triste d’avoir perdu quelqu’un. Oui, j’avais compris merci.

    « Ecoute, c’est toujours difficile de perdre quelqu’un. Ca finira par aller mieux. Ca finit toujours par aller mieux. Suffit de voir les gens qui viennent ici. Au début, ils sont tout le temps-là, à pleurnicher sur la tombe. Et plus le temps passe, moins ils viennent, les fleurs se fanent et personne n’en a rien à faire. »

    Et tout ce que je dis est vrai. Ca peut paraître cruel mais c’est la stricte vérité. Les gens n’oublient jamais totalement mais la douleur devient résiduelle et ils n’ont plus de temps à perdre à venir dans un endroit lugubre pour rendre hommage aux êtres perdus.

    « Personne ne peut… ? Personne ne peut quoi ?! »

    Putain ça m’agace qu’il finisse jamais ses phrases. Ma patience est à bout alors je lâche enfin son poignet et j’attrape son visage pour le relever. Mes yeux durs se fixent dans ceux rougis de l’ancienne bête. On peut y lire avec facilité une tristesse infinie, la douleur d’avoir perdu celui qu’on aimait. Mais il en faut plus pour me faire de la peine. La peine c’est pour les faibles. Et je ne suis pas faible.

    « Et arrête de chialer. Ca le ramènera pas ton ami. Montre-toi un peu plus digne, merde quoi. Il est mort. Mort, tu comprends ? Il reviendra pas. Et tu sais quoi ?! Ca arrive tous les jours des gens qui meurent. Mais si tu veux être avec lui, pas de problème, tranche toi les veines et va le rejoindre. Ou alors essaie de considérer deux petites secondes que d’être en vie c’est pas si mal et que tu devrais peut-être en profiter plutôt que de te morfondre de manière aussi pitoyable. »

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    La lèvre se retrousse. Pointe la colère du Loup, qui brûle dans son regard. Mord les traits de son visage, et lui fait serrer ses poings. Fort, à en laisser dans ses paumes quelques marques rouges. Alors qu'entre ses lèvres passe la menace en grondements. Féroce. La Bête. Elle passe des larmes à la rage sans ressentir de haine pour autant. Le cœur en miettes simplement, sous les mots qui continuent d'entrer, comme des épines acérées au fond de son torse. Qui éraflent. Qui ravagent. Qui font couler son sang un peu plus vite à chaque battement, cascade dans ses veines.

    Il s'écoule à peine une seconde.
    Entre la fin des mots. Et sa main qui se tend.
    Entre l'avertissement. Et sa réaction.

    Il l'attrape par le cou. Juste au dessus du col de son vêtement. D'une main aux ongles cassés et noirs de terre. Dans un regard, rouge des pleurs qui secouaient ses épaules une minute avant encore ; le fixe. Ses doigts ancrés dans la peau pâle que le Loup peut presque voir s'empourprer sous son contact.

    "Toi méchant." La voix basse. "Rien comprendre. Rien du tout." Ni la douleur. Ni le chagrin. Ni le manque qui tord un peu plus fort la totalité de son ventre. Ni la difficulté d'une bête à devenir humaine, sans personne pour lui apprendre. "Lui. Ami. Gentil. Aider à plus être le loup dans le livre." Il le déteste, le pense du moins en cet instant. Car au fond il est terrifié, autant que ses mains qui tremblent peuvent le montrer.

    Il le repousse d'un seul coup. Aussi fort qu'il peut pour l'envoyer au sol. Même si le voir tomber ne lui plaira pas. Il le sait ; et même si c'est une vengeance – comme disent les hommes – celui-ci ne mérite pas son courroux. C'est ce qu'il se dit le Loup.

    "Toi nul ! Fais mal avec les mots pour rire !"

    Parce que ça ne peut être que ça pour lui. Pour rire. Comme tous les humains sont cruels et tous les loups sont bons. Puis surtout parce qu'il aurait pu comprendre. Autrement. Sans la violence des propos qui font mal, encore plus que la mort. Il tremble toujours. Balbutie, ses yeux d'or dirigés de nouveau vers la terre du sol.

    "Toi... mal ?"

    D'être tombé. C'est le moment. Celui où il commence à s'en vouloir. Où il voudrait fuir à toutes jambes pour se cacher. Par peur des représailles.
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    Et merde. J’ai apparemment énervé l’énergumène. Mais à peine je remarque le changement dans son regard qu’il m’attrape par le cou. J’ai pas le temps de reculer, pas le temps d’anticiper. Si j’crève ici, au moins, y aura pas beaucoup de distance entre mon corps sans vie et ma future maison sous terre.

    Mais il ne m’étrangle pas, ne m’égorge pas… il plante simplement ses ongles sales dans mon épiderme. Je grimace un peu car la sensation n’est pas des plus agréables. Mais ça ne dure pas bien longtemps parce que ce qu’il raconte me fait littéralement éclater de rire.

    Moi méchant ? Sans blague.

    J’m’en fous de rien comprendre. J’fais juste mon job coco. Est-ce que toi tu comprends toutes les personnes que tu croises dans ta vie ? Ca m’étonnerait. Surtout avec ton langage de gosse de 3 ans et demi, ça doit pas voler bien haut ta compréhension de ce monde. L’hôpital qui se fout de la charité. Mais j’lui en veux pas. Après tout, toute cette innocence, c’est presque touchant. Et ça donne juste plus envie de la souiller. De lui faire enfin rentrer dans le crâne que ouai, rien ici dans ce bas monde n’est tout rose.

    « Ouai bah ami plus là. Moi toujours là. Moralité ? Être méchant ça permet de rester en vie. »

    Peut-être qu’il comprendra mieux si j’me mets à parler comme lui.

    Et le con me repousse violemment. J’ai à peine le temps d’essayer de me rattraper que me voilà le cul à terre. Et je lui lance un regard noir. J’ai envie de lui sauter à la gorge et de lui faire mordre la poussière. Le faire crever sur place et qu’il rejoigne son putain d’ami.

    « Putain tu fais chier ! »

    Je m’exclame dans le silence du cimetière. Rien à foutre de la tranquillité, rien à foutre de ceux qui sont en train de se recueillir. Comme si les macchabés m’en voudront de déranger leur sommeil éternel.

    Et j’me relève, frottant mes mains contre mon pantalon avant de regarder à nouveau celui qui commence sincèrement à me casser les burnes. Il s’en veut ? Il culpabilise ? MAIS ASSUME MERDE. Tout chez lui m’exaspère, c’pas possible. A croire que je viens de rencontrer mon parfait opposé. Il représente tout ce que je ne suis pas. Et tout ce que je ne serais jamais. Peut-être aussi un peu ce que j’étais il fût un temps…

    « Bon j’crois que j’ai été suffisamment patient. Reste dans ta merde et débrouille toi. Et si quelqu’un de bien plus violent que moi vient te faire dégager d’ici, faudra pas te plaindre. »

    Et c’est sûrement ce qu’il se passera s’il continu à mettre mal à l’aise les visiteurs du cimetière. Faire appel aux forces de l’ordre.

    « Dis-moi, les loups ça vit bien derrière les barreaux d’une cage ? Parce que c’est là que tu vas finir si c’est les flics se ramènent. »

    Parce que si j’ai bien compris, entre ses oreilles étranges, sa façon de s’exprimer et ce qu’il vient de dire, Monsieur était auparavant un loup. Mais j’men bats la race que ça l’excuse de pas savoir comment désormais se comporter à présent. Il a qu’à apprendre, comme tout le monde.

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    L'autre s'énerve. Et le Loup braque un regard un peu noir sur lui. Abandonne sa honte. Ce sentiment. De culpabilité qui était venu lui serrer un peu les tripes, parce qu'il ne sera jamais habitué. Jamais la Bête, à la violence gratuite, à ces coups qu'il peut envoyer par envie ou vengeance ; ce geste un peu trop humain.

    Jamais.

    Un moment ses oreilles sont plaquées sur sa tête et il a l'air penaud. Il tend sa main et c'est un signe de paix. Puis il se souvient. À cause des mots. Que l'homme en face n'a rien à voir avec lui. Qu'il ne comprend pas. Qu'il ne comprend rien depuis le début, ni sa peine, ni sa détresse, et qu'en plus il se fiche bien de lui. Alors ses oreilles s'inclinent différemment. Le Loup le fixe, et il y a cette chose de trop qui passe les lèvres de son vis à vis. Un terme, anodin certainement pour l'autre. Mais pas pour lui. La cage. La cage, où il a été enfermé jusqu'à en mourir. La cage, derrière laquelle défilaient tous ces visages hideux qui le regardaient. La cage. Trop petite. Loin de son territoire, ces terres qui l'avaient vu naître et qui lui manquaient tant. La cage. Tout seul. Animal. Perdu loin de toute chose rassurante. La. Cage. Il lâche un grognement. Long et féroce. Tandis que ses poings se serrent. Qu'il rassemble ses forces. Et d'un seul coup il l'envoie dans ce visage parfait. Au coin de la lèvre ; il fait couler ce sang rouge qui lui tâche ses phalanges. Hors de lui. Le souffle un peu court. Il est hérissé et ne montre aucune faiblesse à cet instant.

    "Parle pas de cage. Tu sais pas. Tu sais pas ce que c'est. Tu sais pas, la cage, ce que ça fait."

    À quel point on se sent seul. À quel point on a peur. À quel point il est long le temps, quand il n'y a rien à flairer, rien à traquer et à chasser. Il ne sait pas. Et ça non plus il ne comprendra pas. Le Loup le sait, n'essayera pas d'expliquer. Pas à cet homme qui ne veut rien entendre.

    "Toi. Sais rien. Idiot."

    Il crache les mots. Froid. La queue hérissée derrière son arrière train. Et se détourne déjà. L'air en colère alors que ça bouillonne au fond de lui. Dans sa poitrine et dans ses tripes. Il se dirige vers la sortie. Voudrait traîner là, encore. Se réfugier dans le silence des tombes et chercher celle sans fleurs, sans visite, se dire que c'est peut-être celle là. Trouver quelqu'un pour l'aider au lieu de ce crétin qui croit tout savoir. Mais par dessus tout il voudrait pouvoir oublier. Oublier qu'il lui a mis un poing dans la figure à ce gars là. Qu'il a été violent pour régler ses problèmes.

    Encore plus, il voudrait que l'Homme-Ami soit là. Qu'il le laisse pleurer et se nicher dans ses bras.
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