^{i hope you're somewhere}praying_{♱♱♱♱♱♱♱}

Cela avait fonctionné !
Cela
Avait
Fonctionné !
N’aurait-elle pas appartenu à un peuple dont la retenue est consigne maîtresse du comportement en société que Shiki se serait laissée allée à cet excédent d’allégresse. Pas de saut de joie ni de cri mais le faciès de la jeune femme, le long soupir rassuré et le sourire qu’elle avait affiché une fois que le portail fut refermé et que l’être vers qui elle avait adressé son appel à l’aide ne montra aucun signe de douleur ou blessure, furent des signes assez clairs du ressenti qu’elle avait de cette réussite.
En vérité elle avait été plus rassurée de ne pas s’être trompée et de ne pas avoir par ce fait, provoqué du mal sous quelque forme que ce soit à une tierce personne. L’état de la ville et de ses habitants était déjà amplement suffisant en termes de catastrophe.

Rejoindre le deuxième portail ne fut pas chose compliquée, d’autant plus maintenant que le Seigneur Elohim avait recouvré son énergie et, par déduction, les pouvoirs qui lui étaient intrinsèques. Il y eut un sursaut de vie après cet évènement et que le mot fut passé. Ce fourmillement, ces gens qui sortaient, qui se rassemblaient, ce regain d’espoir ne manqua de rappeler l’après-guerre à Shiki, lorsque les épidémies eurent reculé. Elle aimait cette ambiance. Il y avait encore fort choses à faire mais rien que l’opportunité qui s’ouvrait de pouvoir avancer à nouveau comme avant, que cette histoire touchait à sa fin, suffisait amplement pour remettre du baume sur le cœur des gens. Du moins certains.

Il y avait certes la joie d’en finir, l’assurance de retourner chez soi, de retrouver les êtres chers, ce monde qui leur appartenait dans lequel ils avaient pleine aisance de leur personne.

Il ne fallait pourtant pas oublier que ce jour était aussi un jour d’adieu et qu’il amenait avec lui son lot de pincement de cœur et de mélancolie.
Shiki parcourait la foule des yeux d’une manière presque désespérée. Elle ne voulait pas disconvenir au créateur des lieux, d’autant que plus ils agiraient vite moins cela l’affecterait mais elle ne pouvait se décider à partir ainsi comme une voleuse -selon sa propre perception- sans avoir remercié ces gens qui l’avaient accueillie, qui avaient eu la patience et la gentillesse de la prendre à charge durant tout ce temps. Une personne en particulier en fait, aussi lorsque son regard tomba enfin sur lui, elle mit de côté cette éducation de modération et couru pour le rejoindre, le hélant dans la foulée :

« Messire Uatsuon !»

Elle parcouru rapidement la distance qui les séparait, avantage de ces longues jambes musclées dont elle commençait à peine à s’habituer. Légèrement essoufflée, elle ne perdit pas de temps et s’inclina face à lui.

« Les choses s’amélioreront désormais, j’en suis persuadée. Puissiez-vous pleinement apprécier chaque instant, même les plus modestes. Ces derniers seront plus à même de soigner les blessures les plus profondes.
Pour votre accueil, votre aide et votre gentillesse, merci infiniment. »

Elle récupéra ses affaires des mains de cet ô combien prévoyant, s’étonnant tout de même de leur poids avant de lui adresser un dernier sourire et de tourner les talons. Plus vite elle s’éloignerait, plus ce serait aisé. Dans la foulée elle chercha un autre visage. Son regard eu du mal à l’accrocher mais elle ne manqua pas non plus d’incliner la tête, sourire poli sur les lèvres lorsqu’elle l’eut trouvé, ce sire Shêbêru qui l’avait d’abord effrayée.

La jeune femme regagna alors les abords du portail et en attendant que tous les Yumenin se regroupent, elle s’adressa une nouvelle fois au Seigneur Elohim.

« Merci de nous avoir aider et non simplement d’avoir disposé de nous une fois vos pouvoirs retrouvés. Je vous souhaite victoire dans toutes vos futures luttes et que jamais l’Espoir n’abandonne vos gens. »

Puis lorsqu’ils furent tous là, elle disparut enfin avec ses compatriotes, ne se retournant que pour s’incliner profondément une ultime fois.