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    Anonymous
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    Construction d'une famille
    La mort fut douce. Vraiment. Indolore, en plein dans ton sommeil. Tu fus emporté par un coup d’épée certes, mais tu n’en as pas eu conscience. Dans ton dernier songe de ton vivant, tu déchiquetais petit bout par petit bout les corps d’un homme ayant osé souiller de sa présence ton domaine. Lui n’avait pas été changé en statue, mais son sort ne fut pas plus enviable dans ce monde onirique. Ce fut même bien pire. Cette soif de vengeance et de faire justice sur tous ses être immonde étant la cause direct de ton état te poursuivait de partout.

    Seulement tu n’es plus dans un songe ou plutôt, tu émerges d’un sommeil différent des autres. La tête reposant contre un mur de pierre quelque chose te semble totalement différente alors que les brumes dans ton esprit semblent t’empêcher de comprendre tout ce qui arrive pour le moment. Ton corps te semble différent, tes sensations ne sont pas les mêmes et d’un geste habituel, tu passes ta main sur ta poitrine pour la masser un peu quand tu t’aperçois qu’il n’y a pas ce que tu cherches à cet endroit-là.

    Tes yeux s’ouvrent en grand et dans le coin d’une ruelle dont tu ne sais pas ce que tu fais, tu regardes les passants déambuler sans se soucier de ta présence. Ta respiration s’accélère et tu cherches à droite et à gauche tes sœurs, elles devraient être à tes côtés, elles le sont toujours, mais personne n’est là et quand ton regard se porte sur ton bras, tu ne vois aucune des écailles chéries. Ta respiration augmente encore et tu passes une main dans tes cheveux pour chercher le réconforte de tes braves serpents, mais là encore ils ne sont plus là et seul des cheveux humain rencontre tes doigts.

    Qu’est-ce que les dieux avaient-ils encore inventé comme jeux dans l’espoir de pourrir ta vie ? N’as-tu pas assez payé de tout ce qui c’est passer ? Tu ne comprends pas ce qui arrive et tu as envie de fuir, sans trop savoir où, mais sortir de cette ruelle alors qu’il y a autant d’hommes dehors et que tu n’as visiblement plus un corps adapter à te battre et détruire ses vermines n’est pas une option. Ta vue se brouiller un peu et ta respiration est tout sauf calme. Il y a une voix qui te fait relever violemment la tête et complétement apeuré par ce qui t’arrives-tu ne réagis pas tout de suite.

    « Hey, mon garçon, tu vas bien ? Il faut appeler quelqu’un pour toi ? »

    Mon garçon ? D’un geste vif, tu cherches des yeux ce fameux garçon qui est supposé être dans cette ruelle en même temps que toi pour t’en éloigner le plus possible. Seulement il n’y a que toi dans cette ruelle. Soudain, ton esprit semble se souvenir de ton absence de poitrine. Ni une, ni deux, tu baisses la tête pour écarter les pans de cette tunique de prêtresse que tu as sur le dos comme une immense ironie du sort. Un pénis. Tu as un putain de pénis entre tes cuisses.

    L’homme de tout à l’heure renouvelle son appel alors que tu te mets sur tes jambes avec la force de l’hystérie qui te prend de plus en plus. Ce n’est pas possible. Tu ne peux pas avoir cette chose immonde entre tes cuisses, tu ne pas être devenue une de ses êtres si sales. Tu bouscules l’opportun et prends tes jambes à ton coup, pied nu et un corps d’un jeune homme de quinze ans courant dans les rues avec une peur au ventre de lui-même évidente. Tu vois un étalage de ce qui semble un marché où prône un couteau et sans aucune réflexion supplémentaire attrape l’arme et s’enfuit encore une fois de toutes ses forces.

    C’est une fois que son corps ne te porte plus tu t’effondre dans un nouveau lieu, une chapelle, ironique. La lame bien serre contre toi, les larmes aux yeux et en pleine crise de panique le monde semble soudainement s’écrouler. Tu es si faible là tout de suite. À vomir.

    Codage par Libella sur [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
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    CONSTRUCTION D'UNE FAMILLE


    ft MEDUSA
    « ¡ Maldición ! ¡ Este mundo me está poniendo loco ! »

    Je vérifiai une nouvelle fois cette épée qui tapait ma cuisse, avant de dresser le menton en direction de l'horizon. De bâtisses de verre ce monde était-il construit, lorsque mes souvenirs ne voulaient me montrer que bois et pierres !
    Ces rues me perdaient, ces gens, leurs parures me déconcertaient, et voilà que les jours passaient sans que je ne pusse m'y adapter à mon aise.
    Pas encore du moins.
    De quartier en quartier, de parcs en parcs, de personnes en personnes.
    Voilà tel que fut mon chemin durant ces jours d'errance.
    Un monde dans lequel nous atterrissons, sans guide ni consignes. Poser le pied sur de la terre fraîche, et se demander si l'Enfer avait revêtu ses plus beaux atours.
    J'eus failli perdre le cœur et la raison, de larmes mon visage quasiment inondé, si je n'avais été chevalier et ne connaissais la débrouillardise. Dans ces instants où je m'exclamai, haut et fort en ma tête, qu'il y avait certainement des explications et une solution à toute ma misère, je pris le courage d'entrer en contact avec la population de ce royaume.
    Ce qui me parut simple, à dire vrai.

    « Olá jeune homme ! Il serait préférable de passer pour sot auprès des autres que bête auprès de soi-même. Enseignez-moi quelque endroit pour me vêtir, ou bien, si votre bonté est grande, un lieu qui me permettra de nourrir ce gosier affamé sans dépenser le moindre denier. »

    L'échange fut fructueux et me permis de gagner quelque accoutrement de ce pays dont je ne connaissais ni les arbres ni la terre. De cette façon, j'acquis quelques connaissances et, si les relations fonctionnaient de mon temps, elles fonctionnèrent de la même façon dans cet univers - à mon grand soulagement.
    C'est ainsi que je découvris le royaume d'Insomnia, gouverné par un homme dont peu connaissaient l'origine et les hauteurs. Pays gouverné mais pays jeune, sans armée, sans institutions. Sans échanges frontaliers, sans guerres externes.
    En quelques jours, je trouvai un lieu où dormir et de quoi manger.
    Ce ne fut pourtant pas aisé pour moi que de changer d'apparence, et c'est encore – parfois – dans mes propres vêtements que je parcourais la ville avec une certaine nostalgie mêlée de crainte.

    Lorsque j'acquis la notoriété nécessaire à l'élaboration d'un quelconque travail - concept qui me parut totalement étranger à l'époque [ mais qui me permit rapidement de faire la différence ], j'utilisai les moyens en ma disposition pour étudier ces lieux. Me refaire à la vie. Comprendre que l'Enfer, ici, n'était pas le même.
    J'avais brûlé vif, ma peau avait fondu avec mon âme.
    Je me souviens de cette douleur, indescriptible, à surmonter plus que lorsque la chair se désagrège.

    Dieu m'a puni.

    Dieu m'a montré les limites de mon arrogances.

    Mais il m'a permis de renaître à nouveau. Et me voici sur ces terres en quête d'une nouvelle existence.

    C'est qu'au fond de lui, Dieu est bon. Dieu m'aime.

    Depuis cet instant le sourire s'étira sur mon visage.
    Je sentis l'apaisement que j'avais longuement cherché, durant ma vie d'antan. Et les efforts que je mis en œuvre pour me reconstruire, aboutirent et portèrent leurs fruits.


    Pourtant mon cœur, lui, se sentit seul.


    Extrêmement seul.




    Moi qui n'avais connu que cette solitude.
    ¡ Mentira !
    Non, je n'avais jamais connu cette solitude.
    À mes côtés, Catalino.


    Et le vide me parut plus intense encore, que lorsque l'Enfer m'avait englouti.

    Alors, telle une habitude prise, comme une rédemption, je me rendais régulièrement à la chapelle sans jamais y poser le pied.
    Les questions me submergeaient.
    La solitude me pesait un peu plus.




    C'est à cet instant que je vis cette silhouette. Et je me souviens.
    Son regard, ne mentait-il point ? Lorsque de prunelles sombres il se noircissait, que de la teinte brillante et lumineuse de l'ombre, il resplendissait pour le ceindre ?
    Sur ce visage de porcelaine, tirait l'angoisse de la solitude et l'incompréhension du monde.
    Plus que les perles qui troublaient sa vue pourtant, la luisance d'une lame attira alors mon regard entre ses mains délicates, et pus constater l'amertume qui tenaillait les entrailles de la fleur fragile qui se braquait devant moi.
    Elle n'avait encore remarqué ma présence, mais la douleur qui s'exprimait au travers de ses gestes me parut si virulente, que je dus me faire violence pour oser poser le pied au-delà de la porte sacrée.
    Cette silhouette semblant si fragile, encerclée d'une chevelure immaculée.
    L'on aurait presque dit une Sainte.

    -Olà... Senorita, mis-je quelques secondes avant de peser mes mots. Je n'avais réfléchi à ces derniers, et après coups je me rendis compte que l'instinct était passé par-dessus mes réflexions. Il n'était cependant pas difficile de voir transparaître le parfum du sexe opposé dans le moindre de ses mouvements. Voilà un objet qui ne sied malheureusement pas à vos mains délicates !

    Je me décidai à approcher, pas de fauve sur le talon, et les paumes tendues en sa direction, comme un appel au calme. Cependant, je ne m'approchai plus. Instable que j'étais, dans l'antre sacrée de ce domaine, et l'intimidation que m'incitaient les regards insistants des statues angéliques me fit presque trembler sur place.

    -Je ne pensais voir sur un si beau visage, quelque tristesse que ce soi ! L'avais-je dit, d'un ton si calme que je me surpris moi-même. Que vous arrive-t-il ? Puis-je vous aider ?






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    ▲▼Création d'une famille.Que faire ? Ton esprit est brouillé par mille et une possibilité. Le plus simple serait de couper cette partie en trop de toi. Vraiment ça serait le plus simple. Tu ne serais plus à vomir ainsi. Plus d'envie de fuir la vision de ton corps. Enfin presque. Tu n'en reste pas moins faible et sans tes précieux serpents. Qu'est-ce qu'on t'a encore reproché pour mériter tel châtiment ?

    Oui, tu as tué sur ton île, mais c'était des hommes venue se mesurer à toi. Des idiots voulant ton territoire, tes trésors ou encore tes sœurs. Il y a eu certes des âmes perdu, des ignorant, des presque enfants à venir et chacun sans exception, tu leur as pris la vie. Est-ce ça qu'on t'a reproché ? Non, tu étais dans ton bon droit.

    Puis pourquoi un corps si faible et si homme ? Un relent d'envie de vomir te remonte dans la gorge et la panique enfle à nouveau. Pas qu'elle est baisser, mais c'est comme si le niveau pour être de plus en plus forte n'avais aucune limite, bien malheureusement pour toi.

    Puis il y a une voix et un sursaut se fait. Les yeux complétement exorbités, tu regardes le nouvel intrus. Un homme. Encore. Plus grand que toi en plus. Enfin, tu le vois d'en bas. Ton cerveau ne cherche même pas à savoir si c'est parce qu'il est effectivement plus grand que toi ou si c'est parce que tu es au sol que tu le trouves immense. Il est immense et toi encore plus minable et faible.

    Tu ressers ta prise sur ton couteau en écoutant plus ou moins attentivement ses mots. Enfin, pas vraiment attentivement, puisque tu cherches un moyen de t'en sortir. De te sortir de quoi ? D'ici ou bien de ce corps prison ? Ta respiration se hachure, ton pouls accélère et ton corps tremble comme une feuille en automne secoué par mille vents.

    Puis une solution de facilité s'offre à toi. Plutôt que de tenir cette arme contre ce poids en trop dans ton entrejambe, plutôt que de vouloir couper cette chose tout de suite, plutôt que ça, tu tournes ton arme vers l'inconnu pour te défendre. Une part de toi sait que tu ne fais pas le poids ainsi, mais cette partie de toi est assourdis par tout ta peur et ton angoisse.

    Une nouvelle inspiration et tu te tentes d'avoir un peu plus d'assurance toujours sans bouger de là où tu as chu sans délicatesse bien plus tôt. Allez, il va falloir te montrer forte. Tu l'es. Tu es une grande fille qui fait se faire dans leurs frocs des hommes qui se disaient héros. Allez ma grande, un peu de courage que diable, ne te laisse pas faire.

    - Je ne suis pas Senorita, je suis Méduse. Je…


    Qu'est-ce que tu vas dire ? Pourquoi les larmes monte. Mon dieu ta voix. Même si c'est d'un enfant ça fait tellement trop homme à tes oreilles, c'est horrible. Des larmes perles sur tes joues sans pouvoirs les empêcher, de toute façon, tu n'as pas la force, bien trop pris dans tout cette panique ambiante en toi.

    - Pourquoi ?

    C'est tout ce qui arrive à sortir de tes lèvres tremblant en regardant l'autre, l'inconnu. Pourquoi est-ce que tu dois encore subir autant ? Tu avais pourtant rien fait de si mal pour mériter cela non ? Pourquoi le monde s'acharne contre toi encore ? Ton corps s'est figé et tu ne sais toi-même plus quoi faire pour le coup, alors tu attends d'avoir une réponse. Enfin, c'est ce que tu penses attendre certainement.
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    CONSTRUCTION D'UNE FAMILLE


    ft MEDUSA


    La lame brilla.
    L'éclair de luisance qui la souligna un instant traversa sa longueur et attira mon regard. Il ne pouvait que l'attirer.
    Un bon couteau. Peut-être n'était-il pas aussi tranchant qu'un sabre, mais il suffisait à ciseler la chair, pire encore, faire ruisseler quelques gouttes carmin.

    Cette union entre la magnifique créature immaculée et la froideur de son métal déclencha sur ma peau un frisson indescriptible, qui ne me quitta dès lors plus.
    Pourtant loin de là l'assurance qui lui aurait conféré l'allure d'un archange du jugement dernier : face à moi demeurait la jouvencelle, blanche brebis apeurée par le loup chasseur. Me considérai-je comme un loup ? Peut-être pas. Mais je n'étais clairement pas le bélier de l'enclos.
    Plisser les paupières me permit toutefois de penser. Et bien penser.

    Medusa. Guardiana, protectora. La délicate serpentine aux yeux de lumière et de feu qui figeait par son amour le moindre conquérant transi, le moindre guerrier en quête d'héroïsme ?
    Voilà qui était inattendu. Mais j'appréciais les surprises.
    Medusa n'était néanmoins pas ce que l'on pouvait nommer de masculin. Respiraient en elle la senteur de la femme et la voix mielleuse de la tueuse. Pire. Elle était née de mythes et de légendes !
    Comment cela se pouvait-il ?

    Pour l'heure, son regard luisait plus encore que sa lame. Les larmes tremblantes sur le coin des yeux, les lèvres frémissantes à la moindre défaillance de cette – plutôt faible – défense, il y avait le trésor des hommes sous mes yeux et je ne pouvais le nier. Si Medusa ressemblait à cela de son temps, il est certain que je me serais acquitté de tous mes devoirs envers sa personne.
    Moi, d'entre tous. Je succombais chaque seconde à l'emprise qu'elle portait sur moi.
    Dans cette ironique situation, elle ne le faisait certainement pas de son plein gré, et je me trouvai irrémédiablement happé par un doré miroitant baigné par le désespoir.

    En parlant de cela.
    Mon corps ne répondit immédiatement aux appels répétés de ma tête – quoiqu'elle ait pour l'heure subi. Le moindre cil figé dans l'espace et le temps, je me revis conquérir des créatures plus inatteignables encore que les femmes.
    Je faillis souffrir de panique, mais par chance, le mouvement me reprit. La fatalité s'était presque emparée de moi lorsque je pus enfin me débarrasser de cette gêne, et que je succombai au réflexe pour bondir et lui attraper ainsi le poignet d'une main, le couteau de l'autre.

    Avant de l'enserrer dans mon emprise : celle de mes bras.

    Attendre. L'étreindre. La garder ainsi plusieurs minutes : telle fut la stratégie que j'adoptai, à mon grand dam. Qu'étais-je si ce n'est qu'un homme ? Pour autant le désir ne m'envahit et, loin de vouloir l'offenser, je restai maître de mes propres écarts.

    -Ne pleurez pas Señorita. C'est là l'une de mes plus grandes faiblesses. Murmurai-je alors que je croisai, rapidement, son regard ensorceleur.

    Si Dieu vous a fait naître en ce monde, cela ne peut être que pour une bonne raison. Voilà ce que j'aurais dit si mon but avait été tout autre. Mais d'entre mes lèvres ne sortit plus aucun mot ni aucun son.
    Seul de mes narines un souffle chaud. Tandis que je réussissais à l'enlacer tout contre moi.

    C'est en sentant les brûlures de ses larmes contre ma chemise, que je compris qu'elles m'en atteignirent le cœur.

    -Je suis de votre côté.












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    Construction d'une famille

    La panique est là.

    Un animal traqué c’est ce à quoi tu ressemblais jusque là, mais là c’est encore pire.

    Cet homme profite de ta faiblesse, de ce corps dégouttant, de ce que tu n’es plus, de ses larmes inutiles qui coulent, de ses tremblements, de ce manque de tout.

    Est-ce une réalité ce que tu penses ?

    Certainement pas, mais pour le moment il y a bien trop de panique en toi pour voir de l’aide de cet être.

    Prise au piège.

    Qu’est-ce que tu vas faire ? Qu’est-ce qu’il va te faire ? Est-ce que tu vas encore subir ce que Poséidon t’a fait ? Est-ce que même dans ce démon de corps ce cauchemar intense va refaire surface ?

    Comme si tu te déconnectais de ce corps, tes tremblements cessent et dans ses bras tu te figes simplement. Il est plus fort, beaucoup plus fort que toi. Il n’y a qu’à voir la facilité qu’il a eu à t’attraper et te désarmer. Tu l’as déjà vécu, tu sais que tu ne peux plus rien faire, juste attendre que ça passe.

    Vomir ensuite, te détester après.

    C’est de ta faute de toute manière.

    Ta gorge est nouée et tes larmes s’arrêtent. Pleurer ne sert plus à rien, tu es une proie, une victime et le chasseur n’a que faire. Tu ne penses même pas à voir cet homme comme un sauveur, pas après ce que tu as pu vivre. Pas après tout.

    Pourtant il parle, il parle simplement et ses mots semblent si doux.

    Est-ce qu’on peut encore faire confiance à des mots ? Est-ce que c’est pour mieux te tromper par la suite ? Pour mieux t’avoir ? Pour te faire tomber encore plus bas dans la déchéance dans laquelle tu es ?

    Les questions se forment et les larmes reviennent encore plus fortes et tu ne sais que faire.

    Depuis combien de temps est-ce qu’on ne t’a pas tenu comme ça ? Depuis quand n’as-tu plus été une enfant ?

    Beaucoup trop longtemps, c’est comme si cette partie de ta vie avait été effacée par tout le reste.

    Tu ne comprends rien à ce nouveau corps, à tout ce qui arrive ni pourquoi cet homme se force à te donner un nom qui n’est point le tien.

    Est-ce que tu voles le corps d’un autre ?

    Tu ouvres ta bouche, mais aucun son n’en sort, tout semble s’être bloqué dans ta gorge. Plus rien n’a de contrôle, même les mots t’échappent et puis il y a un abattement profond de ton corps et esprit. Un peu comme si tout se mettait en veilleuse.

    Tu refoules tout, comme avant, mais c’est mieux pour toi.

    Chacun de tes muscles se relâche et tu deviens presque aussi molle qu’une poupée de chiffon entre ses bras.

    Si tu es assez docile peut-être qu’il baissera sa garde et tu pourras fuir ?

    Peut-être, mais pour faire quoi ?

    La fatigue te prend, trop d’émotion, trop de tout. Une de tes mains agrippe le tissu de son haut comme pour tenter de te garder dans la réalité alors que l’engourdissement te prend.

    – Menteur.

    Les larmes d’une autre personne ne sont pas une faiblesse pour la personne en face. Personne, mis à part tes sœurs et Athéna, n’a été de ton côté. Ce n’est que des mensonges au goût de miel. Il n’y a aucune volonté dans ta voix, mais tu ne le crois pas.

    Bientôt il aura fait son œuvre, comme tous les hommes et tu resteras là à attendre qu’Hadès te laisse rejoindre ta place dans son royaume.

    Un rire nerveux et sans joie te prend.

    Faible.

    Tu te mords les lèvres et cherches un de tes précieux serpents.

    Seule.

    Il ne te reste plus qu’à attendre docilement.

    Perdue.
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    CONSTRUCTION D'UNE FAMILLE


    ft MEDUSA


    Les pleurs saccadés qui la secouèrent firent trembler tout mon être.
    Comment, Chevalier du roi, pouvais-tu sombrer dans les méandres de l'âme d'une femme aussi profondément ? Ne t'étais-tu pas assez brûlé avec le feu ? M'étais-je dis tandis que je la serrais chaque seconde un peu plus dans le creux de mes bras.
    Il y avait cet instinct, par on ne sait quel miracle, qui se mit à s'éprendre d'elle, qui ne désirait que la protection de ce corps décharné, et – malgré mon passé si épineux, je ne sentis en moi monter ni animosité ni désir malsain. Que m'arrivait-il ?
    Toutefois enlacé par la terreur que m'inspirait les lieux, je tendis les jambes et la tirais à l'extérieur. Assez, du moins, pour ne plus entendre nos souffles résonner dans une antre de Dieu.
    Puis mon cœur apaisé enfin, réussit à se calmer, sans que mon regard ne puisse se défaire de sa chevelure argentée.

    Belle, il est certain qu'elle l'était.
    Mais fragile l'était plus encore.
    Les femmes auront de drôles de destin. Mais serions-nous mieux lotis ?
    « Je l'ai été, oui. Mais pas à ce sujet, Señorita. »
    Pas aujourd'hui, ni maintenant.
    « Venez, nous trouverons une solution ensemble. »
    Car il ne fut aisé de l'admettre, mais j'avais des craintes similaires.




    Lorsque les jours suivants le soleil pointa ses rayons sur nos premiers instants en ce monde, j'avais réussi à nous dénicher un abri pour le moins surprenant : appartement qu'ils appelaient cela. Studio, parfois. Il y avait assez d'espace pour vivre pour deux personnes, mais rien de bien folichon.
    Il était petit mais bien éclairé. Il y avait deux couchette et une kitchenette et une salle d'eau assez spacieuse pour n'avoir à s'en inquiéter ; Je découvris par la même occasion le quotidien d'une personne dite du temps moderne.
    De plus, il me permit de mettre la demoiselle à couvert, et de me faire un nom parmi quelques camarades de fortune. Dans ce monde où tout était créé et rien à la fois, nous partions à la découverte de ce qu'Insomnia sera devenu par la suite, et, avec le petit sou en poche, il me fallait bien trouver autre chose pour vivre.

    Au début cependant je me concentrai sur elle : impossible de la laisser seule dans ces lieux, auquel cas elle se suiciderait. Et impossible non plus de l'aider d'une quelconque manière qu'avec la mienne.
    J'avais supprimé toutes les armes de l'habitation, et scellé les couteaux dans un coffre fermé.

    Sortir avec elle, découvrir les quartiers... il fallait avant tout trouver un habit adéquat à nos deux têtes et ce n'était pas par l'invocation de l'esprit que cela allait se faire.
    « Medusa, viens, regarde ce que j'ai réussi à te dénicher ! »
    Puis je lui tendis les vêtements. Je réussis à lui trouver chausse à son pied. Quelque chose de frais, qui lui correspondait. Puis je lui coupai les pointes, lui brossai les cheveux. Je lui achetais le nécessaire de toilette, chaque jour. J'y mettais mon pécule et mon temps. Je travaillais pour elle, l'emmenais avec moi. Lorsque à ce moment, je cumulais les petits travaux d'administration.

    Entre mes mains dansait une petite poupée, pour laquelle je désirais ardemment me battre. Pour laquelle j'avais trouvé un but quotidien. N'était-ce pas ironique ?
    « Tu es magnifique, regarde ! »
    Je lui tendis le miroir et souris.
    Mais je savais qu'elle souffrait encore. Qu'elle mettrait du temps.
    Le temps pourtant fut apparemment limité se transforma ici en indéfini.
    Alors nous mettrons du temps, s'il le faut.
    « Et non, je ne mens pas ! »

    Nous mettrons du temps et je la protégerai. Je la ferai s'accepter. Accepter cette vie.
    Nous vivrons comme jamais auparavant.
    Nous marcherons, côte à côte.

    Et elle sourira.






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    Construction d'une famille

    Tu as quitté ton corps de monstre pour revenir dans celui d’une poupée. Une poupée avec un pénis, mais une poupée tout de même. Il y a toute la fragilité de cet artifice pour enfant. Toute cette chose qui te fait si peur.

    Alors, comme cet homme, beaucoup trop fort pour le toi actuel, à décidé de jouer à la poupée tu subis. Même si pour le moment il s’occupe de toi comme de la chose fragile que tu es devenu, tu subis. Enfin, plus exactement, tu attends.

    Attends qu’il en ait assez de jouer la comédie. Assez de vouloir se donner des grands airs. Assez de vouloir se faire croire bon. Assez de tenter d’avoir ta confiance que tu te refuses de lui donner. Assez de t’humilier sans le savoir.

    Pour toi, il sait. Pour toi, tout cela est un plan. Une punition en plus, un moyen de te détruire encore un peu plus. Vouloir créer l’espoir, la confiance, l’affection, pour ensuite te l’arracher à vif de l’âme pour rire de ta faiblesse.

    Tout n’est que fait pour que tu sois faible.

    Pourtant, même en sachant cela. Même en gardant cette certitude. Même en prenant le plus de distance possible avec tout ce qui t’arrive. Tu ne comprends pas.

    Tu ne comprends rien au fait qu’il est retiré toutes les armes pouvant abréger cette vie. Tu ne comprends pas pourquoi autant prendre soin de toi. Tu ne comprends pas pourquoi il ne profite pas du fait que tu te laisses faire sans rien dire. C’est bien comme ça que les hommes agissent non ?

    Ils attendent bien le moment de faiblesse. Ils attendent que tu sois mal pour attaquer. Ils attendent que tu te croies en sécurité pour tout détruire. Ils attendent ton sommeil pour en finir avec ta vie.

    C’est comme ça que tout a toujours eu lieu autour de toi, alors pourquoi ça serait différent maintenant ?

    Cet homme-là est une énigme à lui seul. Tu le laisses faire, mais ne lui fais pas confiance. Tu le laisses agir à sa guise en le foudroyant du regard en attendant qu’il fasse le premier faux pas.

    Tu ne veux pas lui faire confiance. C’est ancré au plus profond de toi. C’est des siècles de haine qui coule dans tes veines. Pourtant il ne change pas, ton silence ou tes remarques pleines de poison ne le changent pas. Il reste là face à toi et continue son manège encore et encore.

    Tes yeux semblent figer parfois, mais tu ne comprends pas encore comment ton pouvoir agit maintenant et fuir n’est pas une possibilité. Pour aller où de toute façon ? Pour faire quoi ? Est-ce que tu souhaites vraiment mourir tout de suite ?

    Toutes ses questions ne se posaient pas avant. Tout était plus simple si tu avais disparu avant de commencer à te les poser. Ton envie de vivre est trop présente en toi tout de suite.

    Hésitante tu tends la main vers le miroir qu’il te tend. Le premier geste vers lui. Avant tu aurais attendu en regardant l’objet sans bouger, juste en le fixant et en attendant ce qu’il ne te donne jamais. La souffrance n’arrive pas, mais tu es patiente. Enfin, presque.

    Cette fois ton regard le quitte enfin pour te regarder. Le visage encore enfantin n’a pas les marques masculines qui viendront avec l’adolescence encore. Ce n’est que le visage d’un enfant et quelque part ça te rassure. Un peu, un tout petit peu, car un manque est bien présent lui.

    – Les serpents, mes serpents…

    Ta voix tremble de cette tristesse de ne plus les voir. Tu ne sais pourtant qu’ils ne sont plus. Il n’y avait pas leur doux sifflement, leurs mouvements réconfortants, leur poids apaisant. Tes yeux se troublent d’eau, quelque part tu oublies presque Juan pour voir le deuil de cette part de toi.

    Ta main gauche se porte à tes cheveux si humains. Les caressant sans vraiment le vouloir. C’est doux, mais si loin de tes serpents protecteurs. Un faux rire sort de tes lèvres et tu fixes à nouveau cet homme dont tu es devenu la poupée. Il veut parler ? Il veut avoir quelque chose de toi ? Bien, voyons jusqu’où il s’enfonce dans sa comédie.

    – En quoi est-ce bien d’être magnifique ? Pourquoi voudrais-je être quelque chose qu’on me fera payer plus tard ?

    Après tout, c’est de cela qu’on t’a puni dans cette vie où tu as été femme. Pourquoi vouloir recommencer la même histoire encore ?
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    CONSTRUCTION D'UNE FAMILLE


    ft MEDUSA

    « Tu ne sais pas ce dont cette vie sera faite. » Avais-je lancé, sans réfléchir.
    N'était-ce là que les inquiétudes qui me rongeaient moi-même depuis que j'étais arrivé, ces paroles n'étaient pour autant fausses dans cette réalité.
    Il sera difficile de lui montrer que l'univers entier pouvait changer, se transformer. Améliorer nos vies, effacer le passé. Ce monde-là pouvait nous donner ce que jamais nous n'avions eu. Tout en faisant disparaître une partie de ce que nous avons été.
    Pourtant cette perspective n'était pas celle qui me prenait les tripes. Qui me nouait l'estomac.
    J'avais cette crainte sourde, lente, de ne jamais changer ; D'être à nouveau puni. Et comme elle, de finir trahi par ceux qui l'avaient créé. J'avais cette peur et en même temps, insouciant que j'étais, je gardais ce sourire pour qu'elle n'ait point à penser à la mort.
    N'était-elle pas libératrice, et à la fois la fin de tout ?
    Non, cela était mensonge encore. N'étions-nous pas vivants, dans notre présumée fin ?

    Alors je me mis à genou devant elle, lui tins les cuisses. J'avais relevé la tête assez bien pour avoir dans mon regard l'encadrement entier de son visage. Elle me surplombait alors, pour l'une des rares fois où je pliais l'échine devant elle.
    Ses cheveux plus pâles encore, abrités par les anges d'un rayon solaire lui donnaient un éclat attendrissant. Si au moins elle pouvait se rendre compte de sa possible séduction, dans son innocence ! Grand bien lui fasse, qu'elle ne sache pas mes actions passées.
    « L'on me surnommait de la sorte, jadis. » commençai-je, tout en mesurant mes paroles. Parmi tant de surnoms, tant de titres. De ma vie elle ne savait rien encore, mais ce n'était pas celle-là que je voulais lui conter. Pas aujourd'hui.
    « Le serpent. »

    Je lui souris, penchai la tête.
    Était-ce réellement l'Enfer ? M'avait-on amené jusqu'ici pour que l'on me fasse comprendre l'importance de la vie d'une femme ? Avais-je atterri dans cet univers où je devrai, pour l'éternité, m'occuper de ce sexe opposé qui me ferait la misère et me torturerait ?
    Cet optique me sembla cruelle, adéquate mais cruelle. Et tout à la fois je baignais dans l'idéal de me charger de cette demoiselle autodestructrice.
    « Si ce sont de serpents que tu as besoin, Princesse. Pour te protéger, te sentir à l'aise. Pour piquer, empoisonner, détruire... » J'avais prononcé ces mots avec une lenteur extrême, me rendis-je compte. Je soulignais chaque mot avec leur importance et leur signification sur le bout de la langue.
    « Tu n'as guère besoin de les porter sur tes épaules. »
    Et j'avais le regard ancré dans le sien, dans le vert profond de ces plaines-là, où chantent et dansent encore les Muses d'un passé que je n'ai jamais pu connaître.

    Et les mots traversèrent de nouveau la frontière de mes lèvres.
    Ils dépassèrent mes pensées, pompèrent leur imagination dans mon cœur, tremblant. Mon cœur si fragile : qu'étais-je devenu ?
    « Si ce sont de serpents que tu as besoin, ma Dame. Pour te sentir bien. Alors je serai ces serpents, pour toi. »

    Ils scellèrent alors mon destin que j'entravai avec une certaine désinvolture.
    Car les prochains jours, les prochains mois, ce furent ces paroles qui animèrent mon existence : de simple habilleur de poupée, je me retrouvai gardien. Je fis plus que la protéger.
    Je détruisais les mécréants, les insolents. Je succombais au moindre de ses désirs.

    Et plus simple encore : la cuisine, le ménage, le shopping.
    « Je suis tes serpents » lui répétai-je de nouveau, quand ses angoisses refaisaient surface, qu'elle se méfiait de moi comme du premier homme venu. Parfois installé sur le divan, je somnolais presque et l'attirais à moi. « Je te l'ai promis et je n'ai qu'une parole. »

    Et lorsque les premiers gros salaires entrèrent, je jouissais de quelques relations pour en étendre d'autres. Mon nom circula entre les chuchotements, dans les soirées, et mes rangs s'enchaînèrent.
    Alors, le talent d'El Burlador revint hanter mes esprits, m'incita de nouveau au mal : et lorsque je fus en position de le faire, l'escroquerie fut mon piédestal, l'argent mon trône.  

    Le prix à payer fut minime à côté de l'Enfer dans lequel j'allais vivre.
    Un Enfer au goût de miel.

    Je ne sais si je le regrette.






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