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Le Loup
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DC : Charles Perrault - Le Renard
Crédits : Remus Lupin
Nox
Lumos
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I'm not a puppy.
"Lâche-moi !" Ça gronde, ça gueule, c'est loin d'être aimable, craché comme le venin d'un serpent, avec toute la fureur d'un animal pris au piège. Loup a le poil de sa queue tout hérissé, les oreilles plaquées contre son crâne et l'ombre dans le regard. L'autre, hé bien l'autre il a son foutu sourire et sa main sur son cul, et ça, ça ça va pas du tout parce qu'il a dit qu'il voulait pas. Pas ce soir. Pas avec lui surtout, ce grand con avec sa gueule qui déblatère dix conneries à la seconde, même lui qui n'a eu affaire aux Hommes que depuis deux ans il le sait, il comprend, puis en plus y a son regard. Le rouquin s'y confronte et ce qu'il voit c'est pas joli, c'est ce qu'il n'aime pas, de la méchanceté ou quelque chose qui y ressemble, il n'a pas de mots pour le qualifier mais même dans le creux de son ventre il le sent : il faut qu'il se casse maintenant parce que ce type lui plaît pas du tout. D'ailleurs la main agrippe, le rapproche encore, et la bête se retrouve plaquée contre ce grand corps répugnant. "Lâche-moi j'ai dit." Il répète, prévient. Sauf que ses poings déjà le brûlent et qu'il n'hésite pas quand la seconde d'après les doigts glissent plus bas. Ça gronde encore. Dernier avertissement et il abat le premier coup dans l'estomac, le second front contre front. L'homme expulse un juron, se recule, et le temps qu'il lui saute dessus le Loup est déjà sur lui, son genou contre ses couilles et les dents plantées jusqu'au sang dans son épaule. Puis juste comme ça il s'enfuit. Ses pas résonnent sur le sol et il court et court, lèvres entrouvertes sur son souffle haletant, profite du noir pour se glisser dans les rues. Son cœur au creux de sa poitrine est rapide, bam bam bam bam il fuit, rapide et discret, secret aussi en un sens, il rejoint la forêt et le sol craque un peu sous ses pieds. Loup il aime les odeurs qu'il sent là. Les arbres (les pins qui sentent fort), l'humidité et la terre, il les respire avec bonheur, soulagement même d'être rentré à la maison. C'est ce qu'ils sont après tout les bois tout autour, son foyer, un endroit où il se sent bien et qui le rassure quand il se passe des choses qu'il ne comprend pas bien, parce qu'il comprend pas effectivement le fait qu'on puisse essayer de le forcer quand il dit « non ». Il sait pas ce que c'est vraiment en fait forcer, mais par contre ce qu'il sait bien c'est qu'il n'aime pas ça du tout, ça lui fout la peur au ventre et tout ce dont il a envie c'est frapper frapper frapper et puis s'enfuir. Cependant il prend pas plus de temps pour y réfléchir, déjà il oublie ce moment désastreux. Son seul regret est qu'il ne dormira pas dans un lit chaud cette nuit, heureusement les nuits se font plus chaudes et il risquera moins de mourir sous le froid de la nuit. Alors Loup sans un bruit il va se caler au creux d'un arbre qu'il choisit. Il s'acharne dessus avec les ongles et arrache la mousse pour s'en faire comme un nid (ça fait saigner un peu ses ongles) et puis il s'installe, se met en boule, calé comme il peut. Ah.. Dire qu'avant il pouvait dormir n'importe où, sur la terre ou les cailloux, dans les herbes ou les fougères, et c'était plus simple, ça fait partie de ces choses qu'il regrette. Pour autant il parvient à s'endormir, il a l'habitude aussi. A un moment il se met à pleuvoir des cordes et la pauvre bestiole se retrouve trempée de la tête au pied, il reste éveillé plusieurs heures et se presse contre le tronc et la mousse en tremblant, sachant bien qu'il n'y a pas d'autre endroit qu'une tanière où il pourrait se cacher. Puis finalement vient le matin et avec lui, oh miracle, la fin de la pluie. Le soleil pointe le bout de son nez peu après, ce sera sans doute une belle journée. Lui déjà il trotte en direction de.. et bien il ne sait pas, il suit le nez au vent la direction que ses pieds prennent, après tout il a toute la journée non ? Pas d'argent en poche aussi pour s'acheter quelque chose à manger. Et son pull est tout déchiré faudrait qu'il en change. Enfin en bref il fait peine à voir le loupiot, crade et trempé, mais il ne se plaint pas et bouge pour se réchauffer et trouver un point d'eau auquel s'abreuver. Et c'est là que pour la première fois dans son estomac il sent quelque chose d'inhabituel s'y lover, quelque chose d'un peu... familier. Il fronce le nez. Relève la tête. Les oreilles attentives aux bruits du monde. Les oiseaux chantent, tout va bien n'est-ce pas ? Il n'y a que les bruits de pas, ceux d'un homme sûrement, qui viennent de derrière lui. Ça met le Loup sur ses gardes mais il ne bouge pas, ne détale pas. Pas encore. Se retourne lentement. Face à lui quelqu'un arrive et lui il est prêt à prendre la fuite. |
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Dim 29 Avr - 23:35
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Mais Sergueï était l'un de ses plus fidèles courtisans. Il la caressait sans cesse, l'appelait toujours, l'admirait. Pourtant, lui ne pouvait pas vivre sans elle, alors que la Belle pouvait toujours se languir sous les doigts d'autres prodiges, d'autres génies. C'était du parasitisme. Elle le parasitait, l'avait rendu dépendant pour que plus jamais il ne la laissait partir. Elle était aussi vitale que mortelle. Ange cachant des cornes démoniaques. Succube aux yeux de chérubins. Quand vous la contractez, quand la fièvre vous gagne peu à peu, vous ne pouvez plus y échapper.
Le soviétique avait de toute façon accepté son sort depuis longtemps - depuis que ses petites mains d'enfants avaient touché le piano. Il ne se souvenait pas de la scène, ne se souvenait de rien. Il se rappelait juste cette sensation étrange, cette joie quand l'instrument avait chanté les premières notes qu'il avait jouées. Et il le ressentait encore aujourd'hui, ce plaisir de faire voyager ses mains sur les touches d'ivoires. Jamais il ne s'en laisserait.
Ce fut la raison pour laquelle il avait décidé de s'isoler quelques heures, pour pouvoir la courtiser comme il le fallait, cette dame capricieuse. Il essayait des compositions différentes, annotait, barrait, recommençait. La perfection, c'était ce qu'il cherchait, même avant, dans son ancienne vie. L'obsession du Parfait le hantait constamment, continuellement. Les mélodies devaient être parfaites. Pas superbes, pas magnifiques. Parfaites. Il ne fallait pas que deux musiques se ressemblent. Elles devaient toutes êtres différentes, uniques, originales. Il exécrait l'imitation. Il haïssait ce qui pouvait se ressembler. Tout devait être unique, original et parfait. Il était dur avec lui-même, pouvait recommencer des dizaines de fois. Mais il avait besoin de composer la mélodie parfaite pour être en paix avec lui-même, pour apaiser les démons qu'il refoulait en temps normal et qui, parfois, devenaient trop puissant pour qu'il puisse les ignorer. Oui, sa vie était dictée par les notes, par ces petits points noirs et ces petits bâtons qui fleurissaient sur le papier. Mais il était trop tard pour faire machine arrière. Il n'y avait d'ailleurs jamais eu d'occasion de faire machine arrière. Alors il vivait avec, il essayait de vivre le plus heureux possible avec cette passion dévastatrice. Mais jamais il ne pourrait la remplacer. Ce n'était pas une partie de lui. C'était lui.
Pourtant, aujourd'hui, la perfection ne venait pas. Enfin, elle ne venait plus. Au début, tout allait bien. Mais depuis quelques temps, un instrument parasite venait détruire la belle mélodie entonnée par les clarinettes. Un son profond, qui jouait une autre mélodie; mais il n'arrivait à reconnaître ni l'un ni l'autre. C'était étrange, il ne comprenait pas d'où venait cette autre partition. Il n'arrivait pas à la contrôler, il n'arrivait pas à s'en débarrasser, elle restait là, grandissant de plus en plus à mesure qu'il cherchait à la déchiffrer. La musique semblait devenir de plus en plus forte, à mesure qu'il avançait, jusqu'au point où elle prit le dessus. Des dizaines de cors résonnaient dans sa tête, jouant une mélodie puissante, sauvage, bestiale, animale. Il ne l'avait pas entendu depuis qu'il avait perdu la mémoire. Mais il savait ce qu'elle était. Le Loup. C'était le Loup. Ça lui fit comme une claque, si bien qu'il retomba brusquement dans la réalité. Pourquoi pensait-il soudainement à cette musique qu'il avait écris dans sa vie antérieure ? Pourquoi maintenant ? Le thème passait en boucle dans son esprit. Il ne pouvait pas l'arrêter. Perdu, il tourna sur lui-même, essayant d’analyser le lieu où il se trouvait, l’endroit, quelque chose qui aurait pu provoquer ces brusques souvenirs.
Il n'y avait que des arbres, des arbres denses. Tellement dense qu'il ne pu savoir si c'était le début de l'après-midi ou le début de la soirée. Les chênes entremêlaient leurs branches pour former une voûte feuillue. Sur les rebords du sentier, les jacinthes des bois et les coucous penchaient la tête vers le sol, comme autant de petites têtes jaunes et violettes qui semblaient étudiées les graviers en dessous d'elles. Instinctivement, il quitta le chemin pour s'enfoncer dans cette jungle tempérée. La mélodie était toujours là, et il se surprit à regarder de droite à gauche, prêt à voir débarquer une de ces majestueuses bêtes aux dents acérés, malgré une petite voix qui lui rappelait qu'il n'y avait pas de loup dans cette forêt.
Non, il ne vit pas grand-chose hormis quelques piverts et écureuils qui couraient se réfugier dans le creux d'un hêtre. Rien d'autre. Il avait sûrement pensé à cette musique sans aucune autre raison. Alors il décida de rebrousser chemin, même si quelque chose lui hurlait le contraire. Sauf que, lorsqu'il fit demi-tour, il se rendit compte d'une chose...
Il était perdu.
Il n'avait même pas pensé à faire comme le Petit Poucet. Quoique, vu la dense couverture végétale, cela n'aurait servis à rien. Le voilà dans de beaux draps. Perdu dans la forêt, sans aucun repère, sans téléphone... Rien. Il était parti à la va vite, dans le besoin urgent de composer. Tout ce qu'il avait dans les poches c'était... Des partitions vierges ou gribouillées et un crayon. Il n'allait pas aller bien loin. Et il devait l'avouer : il commençait déjà à paniquer. Mais cela ne servait à rien de courir dans tous les sens, déjà qu'il trébuchait assez bien en marchant, il ne voulait pas non plus se blesser gravement au point de ne même plus pouvoir bouger. Mourir dans une forêt à cause d'un stupide instinct... C'est assez idiot. Alors il prenait son temps, essayant d'oublier la peur qui lui tordait l'estomac. Comment retrouver le sentier alors que TOUS les arbres se ressemblent ? Il avait même parfois l'impression de tourner en rond. Il n'avait même rien pour se nourrir. Ce n'était même pas la saison des fraises des bois et des framboises sauvages, mêmes si leurs feuilles couraient déjà à travers les arbres. Il était livré à lui-même, livré au froid, à la faim, à la soif, et à la peur. Enfin, il n'avait pas pu autant s'éloigner du chemin... Et la forêt ne pouvait pas être si grande ! Enfin... Il espérait.
Mais il commençait petit à petit à perdre espoir. Et puis…
CRAC.
Son cœur rata un battement. La sueur perla sur son front. Un oiseau ? Une biche ? Un monstre ? Il se retourna brusquement, avant de remarquer que l'auteur du bruit n'était autre qu'un lapin qui détalait déjà dans les fourrées. Il soupira de soulagement, faisant quelques pas dans l'ancienne direction du petit animal. Il releva la tête, passant une main dans ses longs cheveux pour se calmer. Et ce fut à ce moment qu'il le vit, cet homme, debout face à lui. Il s'arrêta, le fixant lui aussi, ne sachant s'il devait se mettre sur ses gardes ou non. On ne sait qui peut traîner dans la forêt.
Il analysa l'autre, ses yeux courant sur son corps à la recherche d'indice qui pourrait l'éclairer sur ses intentions. Ses vêtements étaient déchirés, il semblait avoir négligé son hygiène. Sergueï plissa les yeux en apercevant la paire d'oreille canine se trouvant sur sa tête. Il ne savait si celle-ci étaient fausses ou non. Après tout, il se passait tellement de choses à Insomnia, tellement de gens étranges. Peut-être un ancien animal, comme Puss. Par précaution, il leva les mains en signe de paix. Mieux valait ne pas brusquer la bête. Peut-être qu'elle aussi était perdue. Voir pire vu les lambeaux qu'il portait. Il ne voulait même pas imaginer ce qui avait pu arriver à ce pauvre garçon.
« Bonjour… Je me suis simplement égaré. Connaîtriez-vous le chemin pour retourner en ville ? »
Il prit un ton aimable, essayant de refouler la panique qui grandissait de plus en plus. Oh, il pourrait faire le poids face à lui, il en avait maté d'autres, mais il ne voulait pas courir le risque d'ouvrir les hostilités.
En plus, plus il regardait l'homme, plus il le prenait en pitié. Son côté Sauveur de l'Humanité reprenait le dessus. Il avait aussi envie de l'aider, enfin s'il lui était arrivé quelque chose. Il ne pouvait pas laisser quelqu'un souffrir. Raclant sa gorge, il s'adressa de nouveau à lui, d'une voix qu'il aurait voulu plus assurée.
« Vous… Ça va ? Vous semblez en piteux état… Puis-je faire quelque chose pour vous aider ? »
I'm not your cub, man
I
l y a des jours comme ça où Sergueï devait s'évader, sortir de la ville envahie par le bitume, ne pas aller travailler, partir dans un endroit tranquille et bucolique, et laisser son imagination, ses doigts, griffonner sur ce papier aux lignes serrées, qui se remplissaient de notes noires. Il sifflotait l'air qui lui venait, alors que dans sa tête, un orchestre prenait place, chaque instrument y étant présent. Il arrivait parfaitement à se rappeler de chaque son produit par chacun, des notes aiguës de la clarinette au son mélancolique des violons. Son esprit n'était plus que symphonie, mélodie. Il n'était plus sur terre, il n'était plus en vie, il n'était plus humain. Il n'était que sons, que notes, que flûte et piano, ou encore trombone et basson. Le russe ne vivait que pour la musique. Il ne la jouait pas. C'était lui l'instrument, c'était lui le support qui donnait vie à ces êtres qui lui murmuraient les enchaînements, qui lui murmuraient les accords. Il était possédé par la musique. Elle était la plus douce et cruelle des amantes. Tantôt elle vous habitait, ne vous lâchait plus jusqu'à en perdre la tête, tantôt elle se faisait discrète et timide, refusant de vous donner la recette de ses morceaux sacrés. Mais Sergueï était l'un de ses plus fidèles courtisans. Il la caressait sans cesse, l'appelait toujours, l'admirait. Pourtant, lui ne pouvait pas vivre sans elle, alors que la Belle pouvait toujours se languir sous les doigts d'autres prodiges, d'autres génies. C'était du parasitisme. Elle le parasitait, l'avait rendu dépendant pour que plus jamais il ne la laissait partir. Elle était aussi vitale que mortelle. Ange cachant des cornes démoniaques. Succube aux yeux de chérubins. Quand vous la contractez, quand la fièvre vous gagne peu à peu, vous ne pouvez plus y échapper.
Le soviétique avait de toute façon accepté son sort depuis longtemps - depuis que ses petites mains d'enfants avaient touché le piano. Il ne se souvenait pas de la scène, ne se souvenait de rien. Il se rappelait juste cette sensation étrange, cette joie quand l'instrument avait chanté les premières notes qu'il avait jouées. Et il le ressentait encore aujourd'hui, ce plaisir de faire voyager ses mains sur les touches d'ivoires. Jamais il ne s'en laisserait.
Ce fut la raison pour laquelle il avait décidé de s'isoler quelques heures, pour pouvoir la courtiser comme il le fallait, cette dame capricieuse. Il essayait des compositions différentes, annotait, barrait, recommençait. La perfection, c'était ce qu'il cherchait, même avant, dans son ancienne vie. L'obsession du Parfait le hantait constamment, continuellement. Les mélodies devaient être parfaites. Pas superbes, pas magnifiques. Parfaites. Il ne fallait pas que deux musiques se ressemblent. Elles devaient toutes êtres différentes, uniques, originales. Il exécrait l'imitation. Il haïssait ce qui pouvait se ressembler. Tout devait être unique, original et parfait. Il était dur avec lui-même, pouvait recommencer des dizaines de fois. Mais il avait besoin de composer la mélodie parfaite pour être en paix avec lui-même, pour apaiser les démons qu'il refoulait en temps normal et qui, parfois, devenaient trop puissant pour qu'il puisse les ignorer. Oui, sa vie était dictée par les notes, par ces petits points noirs et ces petits bâtons qui fleurissaient sur le papier. Mais il était trop tard pour faire machine arrière. Il n'y avait d'ailleurs jamais eu d'occasion de faire machine arrière. Alors il vivait avec, il essayait de vivre le plus heureux possible avec cette passion dévastatrice. Mais jamais il ne pourrait la remplacer. Ce n'était pas une partie de lui. C'était lui.
Pourtant, aujourd'hui, la perfection ne venait pas. Enfin, elle ne venait plus. Au début, tout allait bien. Mais depuis quelques temps, un instrument parasite venait détruire la belle mélodie entonnée par les clarinettes. Un son profond, qui jouait une autre mélodie; mais il n'arrivait à reconnaître ni l'un ni l'autre. C'était étrange, il ne comprenait pas d'où venait cette autre partition. Il n'arrivait pas à la contrôler, il n'arrivait pas à s'en débarrasser, elle restait là, grandissant de plus en plus à mesure qu'il cherchait à la déchiffrer. La musique semblait devenir de plus en plus forte, à mesure qu'il avançait, jusqu'au point où elle prit le dessus. Des dizaines de cors résonnaient dans sa tête, jouant une mélodie puissante, sauvage, bestiale, animale. Il ne l'avait pas entendu depuis qu'il avait perdu la mémoire. Mais il savait ce qu'elle était. Le Loup. C'était le Loup. Ça lui fit comme une claque, si bien qu'il retomba brusquement dans la réalité. Pourquoi pensait-il soudainement à cette musique qu'il avait écris dans sa vie antérieure ? Pourquoi maintenant ? Le thème passait en boucle dans son esprit. Il ne pouvait pas l'arrêter. Perdu, il tourna sur lui-même, essayant d’analyser le lieu où il se trouvait, l’endroit, quelque chose qui aurait pu provoquer ces brusques souvenirs.
Il n'y avait que des arbres, des arbres denses. Tellement dense qu'il ne pu savoir si c'était le début de l'après-midi ou le début de la soirée. Les chênes entremêlaient leurs branches pour former une voûte feuillue. Sur les rebords du sentier, les jacinthes des bois et les coucous penchaient la tête vers le sol, comme autant de petites têtes jaunes et violettes qui semblaient étudiées les graviers en dessous d'elles. Instinctivement, il quitta le chemin pour s'enfoncer dans cette jungle tempérée. La mélodie était toujours là, et il se surprit à regarder de droite à gauche, prêt à voir débarquer une de ces majestueuses bêtes aux dents acérés, malgré une petite voix qui lui rappelait qu'il n'y avait pas de loup dans cette forêt.
Non, il ne vit pas grand-chose hormis quelques piverts et écureuils qui couraient se réfugier dans le creux d'un hêtre. Rien d'autre. Il avait sûrement pensé à cette musique sans aucune autre raison. Alors il décida de rebrousser chemin, même si quelque chose lui hurlait le contraire. Sauf que, lorsqu'il fit demi-tour, il se rendit compte d'une chose...
Il était perdu.
Il n'avait même pas pensé à faire comme le Petit Poucet. Quoique, vu la dense couverture végétale, cela n'aurait servis à rien. Le voilà dans de beaux draps. Perdu dans la forêt, sans aucun repère, sans téléphone... Rien. Il était parti à la va vite, dans le besoin urgent de composer. Tout ce qu'il avait dans les poches c'était... Des partitions vierges ou gribouillées et un crayon. Il n'allait pas aller bien loin. Et il devait l'avouer : il commençait déjà à paniquer. Mais cela ne servait à rien de courir dans tous les sens, déjà qu'il trébuchait assez bien en marchant, il ne voulait pas non plus se blesser gravement au point de ne même plus pouvoir bouger. Mourir dans une forêt à cause d'un stupide instinct... C'est assez idiot. Alors il prenait son temps, essayant d'oublier la peur qui lui tordait l'estomac. Comment retrouver le sentier alors que TOUS les arbres se ressemblent ? Il avait même parfois l'impression de tourner en rond. Il n'avait même rien pour se nourrir. Ce n'était même pas la saison des fraises des bois et des framboises sauvages, mêmes si leurs feuilles couraient déjà à travers les arbres. Il était livré à lui-même, livré au froid, à la faim, à la soif, et à la peur. Enfin, il n'avait pas pu autant s'éloigner du chemin... Et la forêt ne pouvait pas être si grande ! Enfin... Il espérait.
Mais il commençait petit à petit à perdre espoir. Et puis…
CRAC.
Son cœur rata un battement. La sueur perla sur son front. Un oiseau ? Une biche ? Un monstre ? Il se retourna brusquement, avant de remarquer que l'auteur du bruit n'était autre qu'un lapin qui détalait déjà dans les fourrées. Il soupira de soulagement, faisant quelques pas dans l'ancienne direction du petit animal. Il releva la tête, passant une main dans ses longs cheveux pour se calmer. Et ce fut à ce moment qu'il le vit, cet homme, debout face à lui. Il s'arrêta, le fixant lui aussi, ne sachant s'il devait se mettre sur ses gardes ou non. On ne sait qui peut traîner dans la forêt.
Il analysa l'autre, ses yeux courant sur son corps à la recherche d'indice qui pourrait l'éclairer sur ses intentions. Ses vêtements étaient déchirés, il semblait avoir négligé son hygiène. Sergueï plissa les yeux en apercevant la paire d'oreille canine se trouvant sur sa tête. Il ne savait si celle-ci étaient fausses ou non. Après tout, il se passait tellement de choses à Insomnia, tellement de gens étranges. Peut-être un ancien animal, comme Puss. Par précaution, il leva les mains en signe de paix. Mieux valait ne pas brusquer la bête. Peut-être qu'elle aussi était perdue. Voir pire vu les lambeaux qu'il portait. Il ne voulait même pas imaginer ce qui avait pu arriver à ce pauvre garçon.
« Bonjour… Je me suis simplement égaré. Connaîtriez-vous le chemin pour retourner en ville ? »
Il prit un ton aimable, essayant de refouler la panique qui grandissait de plus en plus. Oh, il pourrait faire le poids face à lui, il en avait maté d'autres, mais il ne voulait pas courir le risque d'ouvrir les hostilités.
En plus, plus il regardait l'homme, plus il le prenait en pitié. Son côté Sauveur de l'Humanité reprenait le dessus. Il avait aussi envie de l'aider, enfin s'il lui était arrivé quelque chose. Il ne pouvait pas laisser quelqu'un souffrir. Raclant sa gorge, il s'adressa de nouveau à lui, d'une voix qu'il aurait voulu plus assurée.
« Vous… Ça va ? Vous semblez en piteux état… Puis-je faire quelque chose pour vous aider ? »
Codage par Geolia
Mar 1 Mai - 15:18
Le Loup
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I'm not a puppy.
Il a le cœur qui bat trop fort au fond de lui. La peur sauvage et animale lovée sur le bord de ses lèvres en un grondement sourd qu'il laissera s'échapper si l'homme s'approche encore. Les oreilles qui s'aplatissent sur son crâne, sur ses cheveux roux emmêlés. Heureusement l'homme à quelques pas de lui s'est arrêté mais le Loup, hé bien le Loup son regard d'or est méfiant et ses pieds solidement ancrés dans le sol, il reste sur ses gardes. Il est comme ça après tout, depuis toujours il ne se laisse pas facilement approcher et il a gardé l'instinct au fond de son ventre, celui qui crie « fuis, fuis tant qu'il est temps », celui qu'il n'a pas eu d'ailleurs sous l'arbre, trop occupé à chasser l'oiseau et le chat au lieu de faire attention. Quel idiot il était alors, aujourd'hui ça n'arriverait plus n'est-ce pas ? La bête aimerait pouvoir dire que oui mais on ne sait jamais ce qui peut venir perturber l'âme. Pour autant en l'instant ce n'est pas le cas : Loup écoute, attentif au gars et aussi au monde parce qu'il craint une embuscade, puis surtout il surveille sa queue qui se love contre ses flancs, plutôt mourir que la laisser à portée d'une corde, d'un quelconque autre piège comme ça. Égaré hein ? Il le fixe, froid, dérangé cependant par cette chose au fond de son ventre qui appelle, cette familiarité étonnante qui lui hérisse encore plus le poil. Recule d'un pas. Et cette fois il gronde, il est comme ça le Loup quand il a peur, il gronde et il attaque ou il gronde et il fuit, et là, là dans sa poitrine, c'est la fuite qui domine parce qu'il est pas une bête dangereuse. Encore un pas. Y a un splotch sous son pied et il sursaute, il avait oublié le cours d'eau derrière lui. Son regard quitte alors l'inconnu (pour la première fois) et il fronce le nez : n'est-il pas assez mouillé pour ce jour là ? Ah peut-être... En plus l'homme pose une nouvelle question et lui il se trouve un peu idiot, ce n'est après tout pas comme si c'était la première fois qu'on lui adressait la parole. Dans un coin de sa mémoire il se souvient du coup, de ce garçon qui l'a trouvé il y a de ça deux ans, qui a patienté à ses côtés jusqu'à la tombée de la nuit, jusqu'à ce qu'il accepte de se laisser porter. Il se rappelle la voix, la douceur des paroles dont étonnamment il comprenait le sens. Ce n'était pas très différent d'aujourd'hui sans doute, à part qu'il était nu et terrorisé, incapable de marcher et de s'enfuir de ce fait. Et le temps passé près de lui l'ont empêché de regretter alors peut-être... peut-être devrait-il offrir sa chance à cet homme-ci. Une oreille s'agite. Le Loupiot se remet droit sur ses jambes et n'envisage plus la fuite comme solution imminente. A vrai dire ce n'est pas entièrement à cause des souvenirs qu'il reste là mais sûrement parce qu'il est curieux, curieux de savoir ce qu'est le truc qui fait chaud dans l'estomac. Est-ce qu'il est le seul à le sentir ? Il n'en sait rien. "Je vais bien." Le ton est hargneux, comme souvent peu aimable. "Je ne suis pas perdu moi." Le voilà qui ajoute un sourire narquois. S'il se paye sa tête ? Clairement oui, mais c'est qu'il connaît la forêt comme sa poche, habitué à courir et se cacher dedans. Faut bien un endroit après tout pour dormir quand il a pas de toit à la nuit tombée et cet endroit c'est le seul où il se sait un minimum caché. Oh pauvre Loup il n'imagine pas tout ce qui pourrait sans doute lui arriver ici, on n'est jamais à l'abri d'un meurtrier ou de tout autre humain dangereux, mais lui ce qu'il craint surtout ce sont les chasseurs qui l'ont tant effrayé par le passé avec leurs percussions dans tous les sens. Lui n'était qu'un pauvre cor alors, pris au piège des violons. Et bam bam bam dans tous les sens la grosse caisse et les timbales, agressant ses oreilles si sensibles qu'il en aurait hurlé s'il avait eu la voix pour le faire. Les voilà d'ailleurs qui s'agitent encore au milieu de sa tignasse, il consent enfin à approcher d'un pas au lieu de reculer. "Quand on ne sait pas où on va on ne quitte pas les chemins. Faut être totalement idiot." Il siffle, crache comme un serpent et n'abaisse pas sa garde. On sait jamais après tout, on sait jamais ce qui peut tomber sur le poil... "Et je ne suis pas en piteux état. Je n'ai juste pas de vêtements propres comme toi." Toi ? Vous ? Hé bien qu'importe, une fois le gus mené à la sortie de la forêt il l'oubliera pour toujours, il n'a que peu d'importance dans sa vie si ce n'est cette chaleur étrange qui le rassure autant qu'elle le révolte. "Suis-moi." qu'il grogne. Et en avant la musique (bam bam bam les percussions, et plaquent les oreilles) il se glisse entre deux buissons non sans passer au large de l'humain. Il fait toujours peur, justement le soucis c'est que c'est un humain, et d'ailleurs il planque toujours sa queue mais entre ses jambes cette fois-ci. Manquerait plus qu'il la lui attrape. |
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Mar 1 Mai - 23:11
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Revelio
Nox
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Alors il hocha simplement la tête, lui lançant un léger sourire timide, lui indiquant qu’il le suivrait sans faire d’histoire. Néanmoins, malgré l’aide que lui proposait le rouquin, il pris soin de discrètement laisser des traces de son passage ; au cas où. Oui, mieux valait être trop prudent que pas assez. Après tout, l’étranger pouvait l’amener où il voulait, même dans un piège s’il le fallait. Le russe n’était peut-être pas l’homme qui se méfiait le plus des autres, mais il y avait des limites à la confiance qu’il portait envers les autres ; et cette limite venait d’être franchie.
Toutefois, ils ne semblaient pas revenir sur le même chemin, et le compositeur ne se sentait pas particulièrement en danger. Il se sentait même tellement à l’aise désormais, confiant quand au fait qu’il pourrait bientôt rentrer chez lui, qu’il fit de nouveau attention à la mélodie qui trottait toujours dans son esprit. Elle était même devant beaucoup plus puissante – au point qu’il se demandait comment il avait pu oublier qu’elle était là – occupant maintenant tout son esprit. Toujours aussi puissante et féroce, le thème du loup, avec ces cors graves qui vous donnaient la chaire de poule. Il se félicitait, enfin il félicitait son ancien lui, pour le choix de cet instrument, si sauvage et imposant.
Se rappelant qu’elle était la cause de son égarement, il voulu alors subitement expliquer le pourquoi du comment il s’était perdu. Ça le démangeait. Il avait comme envie de se justifier auprès de la bête, ne pas le quitter en le laissant croire qu’il n’était qu’un imbécile qui s’aventurait dans les bois pour le « fun ». Alors, les mains dans les poches, il lui raconta tout d’une voix qui lui semblait beaucoup trop enjouée malgré la situation quelque peu cocasse.
« Vous savez, je ne me suis pas vraiment perdu… Je suivais juste la mélodie, une que j’ai écrite dans ma vie antérieure. C’est un peu idiot mais… J’avais vraiment l’impression qu’elle devenait plus forte à mesure que je m’enfonçais entre ces arbres. »
Il se mit alors à la siffloter, brisant la tranquillité de la forêt.
« Elle vient d’un de mes contes. Elle caractérise le Lo... »
Il se stoppa. Net. Et dans ses paroles, et dans sa marche. Ça venait de faire tilt dans sa tête. Un coup de foudre. BANG. C’était tellement évident pourtant ! La queue, les oreilles. Il ne su pas comment réagir, alors il resta planté là, les bras ballants, fixant le garçon avec de grands yeux. La peur, l’angoisse de se faire agresser l’avait empêché de faire le rapprochement entre cette mélodie de plus en plus forte, et Lui, le Loup, sur qui bizarrement il était tombé, en plein milieu de la forêt. Ce n’était pas un hasard. Ses pas l’avaient mené jusqu’à lui, jusqu’à cette personne étrange, mi-homme mi-loup, qui n’était autre que…
Sa création.
Sa propre création.
Il n’avait jamais pensé à ce genre de choses, même s’il savait que cela aurait pu se produire. Il n’y avait jamais songé. Et maintenant… Maintenant qu’il était derrière lui, il ne savait que faire ; il ne savait même pas ce qu’il ressentait réellement. C’était confus dans sa tête. Peut-être se trompait-il ? Non, impossible, il le sentait, il le savait, c’était lui, ça crevait les yeux désormais.
L’émotion, la joie de retrouver quelque chose à lui, même s’il ne lui appartenait plus vraiment, pris cependant le dessus. C’était comme retrouver son fils. Comme retrouver un enfant dont l’espoir de le revoir avait été effacé. En même temps de perdre la mémoire, il avait comme perdu cet attachement avec ce qu’il avait composé avant. Mais là, tout était revenu !
« Le Loup… ! »
Ce n’était qu’un murmure. Un murmure joyeux, heureux, tremblant d’émotion. Il inspira un grand coup, son sourire s’élargissant encore plus. Il avait perdu toute trace de méfiance vis-à-vis de l’autre. Il n’était tellement plus méfiant qu’il s’approcha du rouquin, s’empressant de venir se planter devant lui, jurant dans sa langue natale avant de poser ses mains sur ses épaules.
« Le Loup ! C'est bien toi ?! »
I'm not your cub, man
L
es théories de Sergueï furent bien validées. Cet homme, cet hybride pour être plus exacte, semblait réellement vivre dans la forêt. Coup de chance ! Ou pas. Cela dépendrait de la suite des événements. Pour l’instant, le soviétique préférait se faire discret, ne pas trop parler ou faire de gestes brusques. Humain de l’extérieur, mais qu’en était-il à l’intérieur ? Il n’avait jamais fait face à ce genre d’énergumène, mais une sorte d’instinct lui murmurait de rester sur ses gardes et, de faire ce que l’autre lui demandait s’il voulait rester en vie. Alors il hocha simplement la tête, lui lançant un léger sourire timide, lui indiquant qu’il le suivrait sans faire d’histoire. Néanmoins, malgré l’aide que lui proposait le rouquin, il pris soin de discrètement laisser des traces de son passage ; au cas où. Oui, mieux valait être trop prudent que pas assez. Après tout, l’étranger pouvait l’amener où il voulait, même dans un piège s’il le fallait. Le russe n’était peut-être pas l’homme qui se méfiait le plus des autres, mais il y avait des limites à la confiance qu’il portait envers les autres ; et cette limite venait d’être franchie.
Toutefois, ils ne semblaient pas revenir sur le même chemin, et le compositeur ne se sentait pas particulièrement en danger. Il se sentait même tellement à l’aise désormais, confiant quand au fait qu’il pourrait bientôt rentrer chez lui, qu’il fit de nouveau attention à la mélodie qui trottait toujours dans son esprit. Elle était même devant beaucoup plus puissante – au point qu’il se demandait comment il avait pu oublier qu’elle était là – occupant maintenant tout son esprit. Toujours aussi puissante et féroce, le thème du loup, avec ces cors graves qui vous donnaient la chaire de poule. Il se félicitait, enfin il félicitait son ancien lui, pour le choix de cet instrument, si sauvage et imposant.
Se rappelant qu’elle était la cause de son égarement, il voulu alors subitement expliquer le pourquoi du comment il s’était perdu. Ça le démangeait. Il avait comme envie de se justifier auprès de la bête, ne pas le quitter en le laissant croire qu’il n’était qu’un imbécile qui s’aventurait dans les bois pour le « fun ». Alors, les mains dans les poches, il lui raconta tout d’une voix qui lui semblait beaucoup trop enjouée malgré la situation quelque peu cocasse.
« Vous savez, je ne me suis pas vraiment perdu… Je suivais juste la mélodie, une que j’ai écrite dans ma vie antérieure. C’est un peu idiot mais… J’avais vraiment l’impression qu’elle devenait plus forte à mesure que je m’enfonçais entre ces arbres. »
Il se mit alors à la siffloter, brisant la tranquillité de la forêt.
« Elle vient d’un de mes contes. Elle caractérise le Lo... »
Il se stoppa. Net. Et dans ses paroles, et dans sa marche. Ça venait de faire tilt dans sa tête. Un coup de foudre. BANG. C’était tellement évident pourtant ! La queue, les oreilles. Il ne su pas comment réagir, alors il resta planté là, les bras ballants, fixant le garçon avec de grands yeux. La peur, l’angoisse de se faire agresser l’avait empêché de faire le rapprochement entre cette mélodie de plus en plus forte, et Lui, le Loup, sur qui bizarrement il était tombé, en plein milieu de la forêt. Ce n’était pas un hasard. Ses pas l’avaient mené jusqu’à lui, jusqu’à cette personne étrange, mi-homme mi-loup, qui n’était autre que…
Sa création.
Sa propre création.
Il n’avait jamais pensé à ce genre de choses, même s’il savait que cela aurait pu se produire. Il n’y avait jamais songé. Et maintenant… Maintenant qu’il était derrière lui, il ne savait que faire ; il ne savait même pas ce qu’il ressentait réellement. C’était confus dans sa tête. Peut-être se trompait-il ? Non, impossible, il le sentait, il le savait, c’était lui, ça crevait les yeux désormais.
L’émotion, la joie de retrouver quelque chose à lui, même s’il ne lui appartenait plus vraiment, pris cependant le dessus. C’était comme retrouver son fils. Comme retrouver un enfant dont l’espoir de le revoir avait été effacé. En même temps de perdre la mémoire, il avait comme perdu cet attachement avec ce qu’il avait composé avant. Mais là, tout était revenu !
« Le Loup… ! »
Ce n’était qu’un murmure. Un murmure joyeux, heureux, tremblant d’émotion. Il inspira un grand coup, son sourire s’élargissant encore plus. Il avait perdu toute trace de méfiance vis-à-vis de l’autre. Il n’était tellement plus méfiant qu’il s’approcha du rouquin, s’empressant de venir se planter devant lui, jurant dans sa langue natale avant de poser ses mains sur ses épaules.
« Le Loup ! C'est bien toi ?! »
Codage par Geolia
Sam 5 Mai - 19:22
Le Loup
Revelio
Emploi : Votre emploi
DC : Charles Perrault - Le Renard
Crédits : Remus Lupin
Nox
Lumos
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I'm not a puppy.
Le Loup écoute, le Loup observe. Le Loup avance dans la nature d'un pas souple trahissant l'habitude et enjambe les obstacles, évite les branches ou bien les repousse d'une main franche. Le Loup n'a pas besoin de regarder le sol pour savoir où il posera le pas suivant, maître de sa forêt il a la respiration basse toujours, l'attention ouverte au monde et à l'homme encore qu'il conduit à travers ce territoire connu, une foulée après l'autre. Tap tap tap, tap tap tap, il marche vite le Loup et y a intérêt à le suivre, et puis ça l'agace tous ces mots prononcés alors qu'il s'en fiche car près tout qu'il se perde ou qu'il délire il s'en moque lui, il veut juste le ramener, se libérer, retourner à sa vie. Pourtant il y a une chose qui change tout, qui le fait se crisper, gronder un peu mais si bas que l'autre peut pas l'entendre et c'est la mélodie, celle qu'il siffle et qu'il connaît bien : des cors, des cors sombres et graves, des cors plein de mystère et d'inquiétude, les cors parce qu'ils font peur, comme lui il faisait peur à l'enfant, Pierre le violon, au canard et au chat, à l'oiseau et aussi aux gens. Ses cors à lui. Ceux qu'un musicien sans visage a décidé de lui attribuer un jour comme une seconde peau sauf que le problème c'est qu'il est là le musicien, qu'il est là aujourd'hui juste derrière lui. Son créateur, son père même, diraient certains. Un étranger pour lui en tout cas, un étranger qui l'a mis en cage, arraché à sa liberté, qui l'a fait mourir d'un côté de l'en avoir privé. Le Loup ne veut rien avoir affaire avec lui. Il veut avancer tout droit, l'abandonner au coin du bois, s'en retourner d'où il vient pour l'oublier, après tout il n'en a pas besoin. Quand il commence à être malade on lui met la piqûre au creux du bras. Alors pourquoi il s'arrête avec lui ? Pourquoi, s'il ne prend cependant pas la peine de se retourner, il lui jette un regard ? Pourquoi il lui offre son attention lui qui pourrait simplement se détourner et s'en aller ? Oh comme il est idiot sans doute, il est là debout et ses poings se serrent contre son pantalon déchiré, pressées contre le tissu pour ne pas frapper. Un coup après tout serait si vite donné et même justifié pour les souffrances et les peines qu'il a vécues, seulement sur l'instant quelque chose l'en empêche et Loup ignore quoi. Ça lui ferait du bien non ? De cogner cet homme qui l'a fait venir au monde. Et puis ça demanderait quoi à part un peu d'énergie, un peu de cette rage qu'il a dans lestomac ? Oui, oui ce serait tellement simple... Il n'aurait qu'à le laisser sur place après ça et s'arranger pour ne plus le croiser, l'autre après tout ne sait rien de lui, il n'a qu'un visage connu surtout des bas fonds et un nom qu'il ne dit jamais. "Je suis le Loup, je suis le Loup", ce serait malaisant et mal aisé quand on y pense, même dans ce monde où toutes sortes de créatures reviennent à elles. Ouais, il le pourrait, mais même quand il vient face à lui et qu'il pose ses mains sur ses épaules il ne parvient pas à bouger tout de suite. Ce n'est qu'une fois une ou deux secondes écoulées qu'il se jette d'un pas en arrière pour prendre ses distances, grondant avec toutes ses forces réunies alors que ses dents claquent les unes contre les autres. Un regard noir. Il n'a rien d'amical. "Pour qui tu te prends ?" qu'il crache sans ménagement. "Que je sois le Loup ou un autre qu'est-ce que ça change ? Tu n'es rien pour moi." Sa queue entre ses jambes est plaquée, hérissée, tout comme ses oreilles le sont sur sa tête. La Bête a peur oui, elle a peur de ce lien qui existe entre eux et qu'il sent même dans son estomac, elle a peur parce qu'elle a beau être intelligente elle n'avait jamais jamais imaginé tomber sur l'homme qui l'a créée. Et elle a peur aussi parce que ce n'est pas lui qu'elle hait le plus non, mais l'ancien maire, et surtout parce que par dessus tout ce qu'elle ne veut pas c'est finir par s'attacher. Ce serait bien pourtant n'est-ce pas ? D'avoir des amis, une famille, des gens sur qui compter... Mais les humains lui font peur et même si aujourd'hui il en a le corps, le pauvre Loup n'en a toujours pas l'esprit. Il faudrait sans doute lui expliquer que tous les hommes ne sont pas déterminés à le mettre en cage, pourtant c'est l'une des raisons également pour laquelle il ne dit pas son prénom. Car les loups sont mieux enfermés, derrière des barreaux d'où ils ne peuvent plus s'échapper. Oh comme ça l'effraie... Tellement qu'il fait un nouveau pas en arrière, et dans ses yeux on peut lire sa crainte quand dans sa poitrine le cœur tambourrine. Fuir, fuir, fuir, dans une seconde, deux, trois ou maintenant, fuir, c'est ça que son esprit hurle. Encore un pas. Mais en arrière il a pas ses yeux, et il se prend les pieds dans une branche et le voilà qui tombe, bam au sol le Loup et sa tête cogne la terre. Aïe. Il grimace en se redressant et déjà le voilà qui se remet debout. Le temps d'arrêter de chanceler un peu et si son créateur ne l'arrête pas il s'enfuira certainement. C'est pas très grave non s'il a un peu de sang dans ses cheveux roux ? Il est déjà blessé de partout de toute façon. |
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Jeu 10 Mai - 19:57