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    Le Loup
    Le Loup
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    "Lâche-moi !"

    Ça gronde, ça gueule, c'est loin d'être aimable, craché comme le venin d'un serpent, avec toute la fureur d'un animal pris au piège. Loup a le poil de sa queue tout hérissé, les oreilles plaquées contre son crâne et l'ombre dans le regard. L'autre, hé bien l'autre il a son foutu sourire et sa main sur son cul, et ça, ça ça va pas du tout parce qu'il a dit qu'il voulait pas. Pas ce soir. Pas avec lui surtout, ce grand con avec sa gueule qui déblatère dix conneries à la seconde, même lui qui n'a eu affaire aux Hommes que depuis deux ans il le sait, il comprend, puis en plus y a son regard. Le rouquin s'y confronte et ce qu'il voit c'est pas joli, c'est ce qu'il n'aime pas, de la méchanceté ou quelque chose qui y ressemble, il n'a pas de mots pour le qualifier mais même dans le creux de son ventre il le sent : il faut qu'il se casse maintenant parce que ce type lui plaît pas du tout. D'ailleurs la main agrippe, le rapproche encore, et la bête se retrouve plaquée contre ce grand corps répugnant.

    "Lâche-moi j'ai dit."

    Il répète, prévient. Sauf que ses poings déjà le brûlent et qu'il n'hésite pas quand la seconde d'après les doigts glissent plus bas. Ça gronde encore. Dernier avertissement et il abat le premier coup dans l'estomac, le second front contre front. L'homme expulse un juron, se recule, et le temps qu'il lui saute dessus le Loup est déjà sur lui, son genou contre ses couilles et les dents plantées jusqu'au sang dans son épaule. Puis juste comme ça il s'enfuit. Ses pas résonnent sur le sol et il court et court, lèvres entrouvertes sur son souffle haletant, profite du noir pour se glisser dans les rues. Son cœur au creux de sa poitrine est rapide, bam bam bam bam il fuit, rapide et discret, secret aussi en un sens, il rejoint la forêt et le sol craque un peu sous ses pieds.

    Loup il aime les odeurs qu'il sent là. Les arbres (les pins qui sentent fort), l'humidité et la terre, il les respire avec bonheur, soulagement même d'être rentré à la maison. C'est ce qu'ils sont après tout les bois tout autour, son foyer, un endroit où il se sent bien et qui le rassure quand il se passe des choses qu'il ne comprend pas bien, parce qu'il comprend pas effectivement le fait qu'on puisse essayer de le forcer quand il dit « non ». Il sait pas ce que c'est vraiment en fait forcer, mais par contre ce qu'il sait bien c'est qu'il n'aime pas ça du tout, ça lui fout la peur au ventre et tout ce dont il a envie c'est frapper frapper frapper et puis s'enfuir. Cependant il prend pas plus de temps pour y réfléchir, déjà il oublie ce moment désastreux. Son seul regret est qu'il ne dormira pas dans un lit chaud cette nuit, heureusement les nuits se font plus chaudes et il risquera moins de mourir sous le froid de la nuit.

    Alors Loup sans un bruit il va se caler au creux d'un arbre qu'il choisit. Il s'acharne dessus avec les ongles et arrache la mousse pour s'en faire comme un nid (ça fait saigner un peu ses ongles) et puis il s'installe, se met en boule, calé comme il peut. Ah.. Dire qu'avant il pouvait dormir n'importe où, sur la terre ou les cailloux, dans les herbes ou les fougères, et c'était plus simple, ça fait partie de ces choses qu'il regrette. Pour autant il parvient à s'endormir, il a l'habitude aussi. A un moment il se met à pleuvoir des cordes et la pauvre bestiole se retrouve trempée de la tête au pied, il reste éveillé plusieurs heures et se presse contre le tronc et la mousse en tremblant, sachant bien qu'il n'y a pas d'autre endroit qu'une tanière où il pourrait se cacher. Puis finalement vient le matin et avec lui, oh miracle, la fin de la pluie. Le soleil pointe le bout de son nez peu après, ce sera sans doute une belle journée.

    Lui déjà il trotte en direction de.. et bien il ne sait pas, il suit le nez au vent la direction que ses pieds prennent, après tout il a toute la journée non ? Pas d'argent en poche aussi pour s'acheter quelque chose à manger. Et son pull est tout déchiré faudrait qu'il en change. Enfin en bref il fait peine à voir le loupiot, crade et trempé, mais il ne se plaint pas et bouge pour se réchauffer et trouver un point d'eau auquel s'abreuver. Et c'est là que pour la première fois dans son estomac il sent quelque chose d'inhabituel s'y lover, quelque chose d'un peu... familier. Il fronce le nez. Relève la tête. Les oreilles attentives aux bruits du monde. Les oiseaux chantent, tout va bien n'est-ce pas ? Il n'y a que les bruits de pas, ceux d'un homme sûrement, qui viennent de derrière lui. Ça met le Loup sur ses gardes mais il ne bouge pas, ne détale pas. Pas encore. Se retourne lentement.

    Face à lui quelqu'un arrive et lui il est prêt à prendre la fuite.

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    I
    l y a des jours comme ça où Sergueï devait s'évader, sortir de la ville envahie par le bitume, ne pas aller travailler, partir dans un endroit tranquille et bucolique, et laisser son imagination, ses doigts, griffonner sur ce papier aux lignes serrées, qui se remplissaient de notes noires. Il sifflotait l'air qui lui venait, alors que dans sa tête, un orchestre prenait place, chaque instrument y étant présent. Il arrivait parfaitement à se rappeler de chaque son produit par chacun, des notes aiguës de la clarinette au son mélancolique des violons. Son esprit n'était plus que symphonie, mélodie. Il n'était plus sur terre, il n'était plus en vie, il n'était plus humain. Il n'était que sons, que notes, que flûte et piano, ou encore trombone et basson. Le russe ne vivait que pour la musique. Il ne la jouait pas. C'était lui l'instrument, c'était lui le support qui donnait vie à ces êtres qui lui murmuraient les enchaînements, qui lui murmuraient les accords. Il était possédé par la musique. Elle était la plus douce et cruelle des amantes. Tantôt elle vous habitait, ne vous lâchait plus jusqu'à en perdre la tête, tantôt elle se faisait discrète et timide, refusant de vous donner la recette de ses morceaux sacrés.

    Mais Sergueï était l'un de ses plus fidèles courtisans. Il la caressait sans cesse, l'appelait toujours, l'admirait. Pourtant, lui ne pouvait pas vivre sans elle, alors que la Belle pouvait toujours se languir sous les doigts d'autres prodiges, d'autres génies. C'était du parasitisme. Elle le parasitait, l'avait rendu dépendant pour que plus jamais il ne la laissait partir. Elle était aussi vitale que mortelle. Ange cachant des cornes démoniaques. Succube aux yeux de chérubins. Quand vous la contractez, quand la fièvre vous gagne peu à peu, vous ne pouvez plus y échapper.

    Le soviétique avait de toute façon accepté son sort depuis longtemps - depuis que ses petites mains d'enfants avaient touché le piano. Il ne se souvenait pas de la scène, ne se souvenait de rien. Il se rappelait juste cette sensation étrange, cette joie quand l'instrument avait chanté les premières notes qu'il avait jouées. Et il le ressentait encore aujourd'hui, ce plaisir de faire voyager ses mains sur les touches d'ivoires. Jamais il ne s'en laisserait.

    Ce fut la raison pour laquelle il avait décidé de s'isoler quelques heures, pour pouvoir la courtiser comme il le fallait, cette dame capricieuse. Il essayait des compositions différentes, annotait, barrait, recommençait. La perfection, c'était ce qu'il cherchait, même avant, dans son ancienne vie. L'obsession du Parfait le hantait constamment, continuellement. Les mélodies devaient être parfaites. Pas superbes, pas magnifiques. Parfaites. Il ne fallait pas que deux musiques se ressemblent. Elles devaient toutes êtres différentes, uniques, originales. Il exécrait l'imitation. Il haïssait ce qui pouvait se ressembler. Tout devait être unique, original et parfait. Il était dur avec lui-même, pouvait recommencer des dizaines de fois. Mais il avait besoin de composer la mélodie parfaite pour être en paix avec lui-même, pour apaiser les démons qu'il refoulait en temps normal et qui, parfois, devenaient trop puissant pour qu'il puisse les ignorer. Oui, sa vie était dictée par les notes, par ces petits points noirs et ces petits bâtons qui fleurissaient sur le papier. Mais il était trop tard pour faire machine arrière. Il n'y avait d'ailleurs jamais eu d'occasion de faire machine arrière. Alors il vivait avec, il essayait de vivre le plus heureux possible avec cette passion dévastatrice. Mais jamais il ne pourrait la remplacer. Ce n'était pas une partie de lui. C'était lui.

    Pourtant, aujourd'hui, la perfection ne venait pas. Enfin, elle ne venait plus. Au début, tout allait bien. Mais depuis quelques temps, un instrument parasite venait détruire la belle mélodie entonnée par les clarinettes. Un son profond, qui jouait une autre mélodie; mais il n'arrivait à reconnaître ni l'un ni l'autre. C'était étrange, il ne comprenait pas d'où venait cette autre partition. Il n'arrivait pas à la contrôler, il n'arrivait pas à s'en débarrasser, elle restait là, grandissant de plus en plus à mesure qu'il cherchait à la déchiffrer. La musique semblait devenir de plus en plus forte, à mesure qu'il avançait, jusqu'au point où elle prit le dessus. Des dizaines de cors résonnaient dans sa tête, jouant une mélodie puissante, sauvage, bestiale, animale. Il ne l'avait pas entendu depuis qu'il avait perdu la mémoire. Mais il savait ce qu'elle était. Le Loup. C'était le Loup. Ça lui fit comme une claque, si bien qu'il retomba brusquement dans la réalité. Pourquoi pensait-il soudainement à cette musique qu'il avait écris dans sa vie antérieure ? Pourquoi maintenant ? Le thème passait en boucle dans son esprit. Il ne pouvait pas l'arrêter. Perdu, il tourna sur lui-même, essayant d’analyser le lieu où il se trouvait, l’endroit, quelque chose qui aurait pu provoquer ces brusques souvenirs.

    Il n'y avait que des arbres, des arbres denses. Tellement dense qu'il ne pu savoir si c'était le début de l'après-midi ou le début de la soirée. Les chênes entremêlaient leurs branches pour former une voûte feuillue. Sur les rebords du sentier, les jacinthes des bois et les coucous penchaient la tête vers le sol, comme autant de petites têtes jaunes et violettes qui semblaient étudiées les graviers en dessous d'elles. Instinctivement, il quitta le chemin pour s'enfoncer dans cette jungle tempérée. La mélodie était toujours là, et il se surprit à regarder de droite à gauche, prêt à voir débarquer une de ces majestueuses bêtes aux dents acérés, malgré une petite voix qui lui rappelait qu'il n'y avait pas de loup dans cette forêt.

    Non, il ne vit pas grand-chose hormis quelques piverts et écureuils qui couraient se réfugier dans le creux d'un hêtre. Rien d'autre. Il avait sûrement pensé à cette musique sans aucune autre raison. Alors il décida de rebrousser chemin, même si quelque chose lui hurlait le contraire. Sauf que, lorsqu'il fit demi-tour, il se rendit compte d'une chose...

    Il était perdu.

    Il n'avait même pas pensé à faire comme le Petit Poucet. Quoique, vu la dense couverture végétale, cela n'aurait servis à rien. Le voilà dans de beaux draps. Perdu dans la forêt, sans aucun repère, sans téléphone... Rien. Il était parti à la va vite, dans le besoin urgent de composer. Tout ce qu'il avait dans les poches c'était... Des partitions vierges ou gribouillées et un crayon. Il n'allait pas aller bien loin. Et il devait l'avouer : il commençait déjà à paniquer. Mais cela ne servait à rien de courir dans tous les sens, déjà qu'il trébuchait assez bien en marchant, il ne voulait pas non plus se blesser gravement au point de ne même plus pouvoir bouger. Mourir dans une forêt à cause d'un stupide instinct... C'est assez idiot. Alors il prenait son temps, essayant d'oublier la peur qui lui tordait l'estomac. Comment retrouver le sentier alors que TOUS les arbres se ressemblent ? Il avait même parfois l'impression de tourner en rond. Il n'avait même rien pour se nourrir. Ce n'était même pas la saison des fraises des bois et des framboises sauvages, mêmes si leurs feuilles couraient déjà à travers les arbres. Il était livré à lui-même, livré au froid, à la faim, à la soif, et à la peur. Enfin, il n'avait pas pu autant s'éloigner du chemin... Et la forêt ne pouvait pas être si grande ! Enfin... Il espérait.  

    Mais il commençait petit à petit à perdre espoir. Et puis…

    CRAC.

    Son cœur rata un battement. La sueur perla sur son front. Un oiseau ? Une biche ? Un monstre ? Il se retourna brusquement, avant de remarquer que l'auteur du bruit n'était autre qu'un lapin qui détalait déjà dans les fourrées. Il soupira de soulagement, faisant quelques pas dans l'ancienne direction du petit animal. Il releva la tête, passant une main dans ses longs cheveux pour se calmer. Et ce fut à ce moment qu'il le vit, cet homme, debout face à lui. Il s'arrêta, le fixant lui aussi, ne sachant s'il devait se mettre sur ses gardes ou non. On ne sait qui peut traîner dans la forêt.  

    Il analysa l'autre, ses yeux courant sur son corps à la recherche d'indice qui pourrait l'éclairer sur ses intentions. Ses vêtements étaient déchirés, il semblait avoir négligé son hygiène. Sergueï plissa les yeux en apercevant la paire d'oreille canine se trouvant sur sa tête. Il ne savait si celle-ci étaient fausses ou non. Après tout, il se passait tellement de choses à Insomnia, tellement de gens étranges. Peut-être un ancien animal, comme Puss. Par précaution, il leva les mains en signe de paix. Mieux valait ne pas brusquer la bête. Peut-être qu'elle aussi était perdue. Voir pire vu les lambeaux qu'il portait. Il ne voulait même pas imaginer ce qui avait pu arriver à ce pauvre garçon.

    « Bonjour… Je me suis simplement égaré. Connaîtriez-vous le chemin pour retourner en ville ? »

    Il prit un ton aimable, essayant de refouler la panique qui grandissait de plus en plus. Oh, il pourrait faire le poids face à lui, il en avait maté d'autres, mais il ne voulait pas courir le risque d'ouvrir les hostilités.
    En plus, plus il regardait l'homme, plus il le prenait en pitié. Son côté Sauveur de l'Humanité reprenait le dessus. Il avait aussi envie de l'aider, enfin s'il lui était arrivé quelque chose. Il ne pouvait pas laisser quelqu'un souffrir. Raclant sa gorge, il s'adressa de nouveau à lui, d'une voix qu'il aurait voulu plus assurée.

    « Vous… Ça va ? Vous semblez en piteux état… Puis-je faire quelque chose pour vous aider ? »
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    Il a le cœur qui bat trop fort au fond de lui. La peur sauvage et animale lovée sur le bord de ses lèvres en un grondement sourd qu'il laissera s'échapper si l'homme s'approche encore. Les oreilles qui s'aplatissent sur son crâne, sur ses cheveux roux emmêlés. Heureusement l'homme à quelques pas de lui s'est arrêté mais le Loup, hé bien le Loup son regard d'or est méfiant et ses pieds solidement ancrés dans le sol, il reste sur ses gardes. Il est comme ça après tout, depuis toujours il ne se laisse pas facilement approcher et il a gardé l'instinct au fond de son ventre, celui qui crie « fuis, fuis tant qu'il est temps », celui qu'il n'a pas eu d'ailleurs sous l'arbre, trop occupé à chasser l'oiseau et le chat au lieu de faire attention. Quel idiot il était alors, aujourd'hui ça n'arriverait plus n'est-ce pas ? La bête aimerait pouvoir dire que oui mais on ne sait jamais ce qui peut venir perturber l'âme. Pour autant en l'instant ce n'est pas le cas : Loup écoute, attentif au gars et aussi au monde parce qu'il craint une embuscade, puis surtout il surveille sa queue qui se love contre ses flancs, plutôt mourir que la laisser à portée d'une corde, d'un quelconque autre piège comme ça. Égaré hein ? Il le fixe, froid, dérangé cependant par cette chose au fond de son ventre qui appelle, cette familiarité étonnante qui lui hérisse encore plus le poil.

    Recule d'un pas.

    Et cette fois il gronde, il est comme ça le Loup quand il a peur, il gronde et il attaque ou il gronde et il fuit, et là, là dans sa poitrine, c'est la fuite qui domine parce qu'il est pas une bête dangereuse. Encore un pas. Y a un splotch sous son pied et il sursaute, il avait oublié le cours d'eau derrière lui. Son regard quitte alors l'inconnu (pour la première fois) et il fronce le nez : n'est-il pas assez mouillé pour ce jour là ? Ah peut-être... En plus l'homme pose une nouvelle question et lui il se trouve un peu idiot, ce n'est après tout pas comme si c'était la première fois qu'on lui adressait la parole. Dans un coin de sa mémoire il se souvient du coup, de ce garçon qui l'a trouvé il y a de ça deux ans, qui a patienté à ses côtés jusqu'à la tombée de la nuit, jusqu'à ce qu'il accepte de se laisser porter. Il se rappelle la voix, la douceur des paroles dont étonnamment il comprenait le sens. Ce n'était pas très différent d'aujourd'hui sans doute, à part qu'il était nu et terrorisé, incapable de marcher et de s'enfuir de ce fait. Et le temps passé près de lui l'ont empêché de regretter alors peut-être... peut-être devrait-il offrir sa chance à cet homme-ci.

    Une oreille s'agite. Le Loupiot se remet droit sur ses jambes et n'envisage plus la fuite comme solution imminente. A vrai dire ce n'est pas entièrement à cause des souvenirs qu'il reste là mais sûrement parce qu'il est curieux, curieux de savoir ce qu'est le truc qui fait chaud dans l'estomac. Est-ce qu'il est le seul à le sentir ? Il n'en sait rien.

    "Je vais bien." Le ton est hargneux, comme souvent peu aimable. "Je ne suis pas perdu moi." Le voilà qui ajoute un sourire narquois.

    S'il se paye sa tête ? Clairement oui, mais c'est qu'il connaît la forêt comme sa poche, habitué à courir et se cacher dedans. Faut bien un endroit après tout pour dormir quand il a pas de toit à la nuit tombée et cet endroit c'est le seul où il se sait un minimum caché. Oh pauvre Loup il n'imagine pas tout ce qui pourrait sans doute lui arriver ici, on n'est jamais à l'abri d'un meurtrier ou de tout autre humain dangereux, mais lui ce qu'il craint surtout ce sont les chasseurs qui l'ont tant effrayé par le passé avec leurs percussions dans tous les sens. Lui n'était qu'un pauvre cor alors, pris au piège des violons. Et bam bam bam dans tous les sens la grosse caisse et les timbales, agressant ses oreilles si sensibles qu'il en aurait hurlé s'il avait eu la voix pour le faire. Les voilà d'ailleurs qui s'agitent encore au milieu de sa tignasse, il consent enfin à approcher d'un pas au lieu de reculer.

    "Quand on ne sait pas où on va on ne quitte pas les chemins. Faut être totalement idiot." Il siffle, crache comme un serpent et n'abaisse pas sa garde. On sait jamais après tout, on sait jamais ce qui peut tomber sur le poil... "Et je ne suis pas en piteux état. Je n'ai juste pas de vêtements propres comme toi." Toi ? Vous ? Hé bien qu'importe, une fois le gus mené à la sortie de la forêt il l'oubliera pour toujours, il n'a que peu d'importance dans sa vie si ce n'est cette chaleur étrange qui le rassure autant qu'elle le révolte. "Suis-moi." qu'il grogne. Et en avant la musique (bam bam bam les percussions, et plaquent les oreilles) il se glisse entre deux buissons non sans passer au large de l'humain. Il fait toujours peur, justement le soucis c'est que c'est un humain, et d'ailleurs il planque toujours sa queue mais entre ses jambes cette fois-ci. Manquerait plus qu'il la lui attrape.

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    L
    es théories de Sergueï furent bien validées. Cet homme, cet hybride pour être plus exacte, semblait réellement vivre dans la forêt. Coup de chance ! Ou pas. Cela dépendrait de la suite des événements. Pour l’instant, le soviétique préférait se faire discret, ne pas trop parler ou faire de gestes brusques. Humain de l’extérieur, mais qu’en était-il à l’intérieur ? Il n’avait jamais fait face à ce genre d’énergumène, mais une sorte d’instinct lui murmurait de rester sur ses gardes et, de faire ce que l’autre lui demandait s’il voulait rester en vie.

    Alors il hocha simplement la tête, lui lançant un léger sourire timide, lui indiquant qu’il le suivrait sans faire d’histoire. Néanmoins, malgré l’aide que lui proposait le rouquin, il pris soin de discrètement laisser des traces de son passage ; au cas où. Oui, mieux valait être trop prudent que pas assez. Après tout, l’étranger pouvait l’amener où il voulait, même dans un piège s’il le fallait. Le russe n’était peut-être pas l’homme qui se méfiait le plus des autres, mais il y avait des limites à la confiance qu’il portait envers les autres ; et cette limite venait d’être franchie.

    Toutefois, ils ne semblaient pas revenir sur le même chemin, et le compositeur ne se sentait pas particulièrement en danger. Il se sentait même tellement à l’aise désormais, confiant quand au fait qu’il pourrait bientôt rentrer chez lui, qu’il fit de nouveau attention à la mélodie qui trottait toujours dans son esprit. Elle était même devant beaucoup plus puissante – au point qu’il se demandait comment il avait pu oublier qu’elle était là – occupant maintenant tout son esprit. Toujours aussi puissante et féroce, le thème du loup, avec ces cors graves qui vous donnaient la chaire de poule. Il se félicitait, enfin il félicitait son ancien lui, pour le choix de cet instrument, si sauvage et imposant.

    Se rappelant qu’elle était la cause de son égarement, il voulu alors subitement expliquer le pourquoi du comment il s’était perdu. Ça le démangeait. Il avait comme envie de se justifier auprès de la bête, ne pas le quitter en le laissant croire qu’il n’était qu’un imbécile qui s’aventurait dans les bois pour le « fun ». Alors, les mains dans les poches, il lui raconta tout d’une voix qui lui semblait beaucoup trop enjouée malgré la situation quelque peu cocasse.

    « Vous savez, je ne me suis pas vraiment perdu… Je suivais juste la mélodie, une que j’ai écrite dans ma vie antérieure. C’est un peu idiot mais… J’avais vraiment l’impression qu’elle devenait plus forte à mesure que je m’enfonçais entre ces arbres. »

    Il se mit alors à la siffloter, brisant la tranquillité de la forêt.

    « Elle vient d’un de mes contes. Elle caractérise le Lo... »

    Il se stoppa. Net. Et dans ses paroles, et dans sa marche. Ça venait de faire tilt dans sa tête. Un coup de foudre. BANG. C’était tellement évident pourtant ! La queue, les oreilles. Il ne su pas comment réagir, alors il resta planté là, les bras ballants, fixant le garçon avec de grands yeux. La peur, l’angoisse de se faire agresser l’avait empêché de faire le rapprochement entre cette mélodie de plus en plus forte, et Lui, le Loup, sur qui bizarrement il était tombé, en plein milieu de la forêt. Ce n’était pas un hasard. Ses pas l’avaient mené jusqu’à lui, jusqu’à cette personne étrange, mi-homme mi-loup, qui n’était autre que…

    Sa création.

    Sa propre création.

    Il n’avait jamais pensé à ce genre de choses, même s’il savait que cela aurait pu se produire. Il n’y avait jamais songé. Et maintenant… Maintenant qu’il était derrière lui, il ne savait que faire ; il ne savait même pas ce qu’il ressentait réellement. C’était confus dans sa tête. Peut-être se trompait-il ? Non, impossible, il le sentait, il le savait, c’était lui, ça crevait les yeux désormais.

    L’émotion, la joie de retrouver quelque chose à lui, même s’il ne lui appartenait plus vraiment, pris cependant le dessus. C’était comme retrouver son fils. Comme retrouver un enfant dont l’espoir de le revoir avait été effacé. En même temps de perdre la mémoire, il avait comme perdu cet attachement avec ce qu’il avait composé avant. Mais là, tout était revenu !

    « Le Loup… ! »

    Ce n’était qu’un murmure. Un murmure joyeux, heureux, tremblant d’émotion. Il inspira un grand coup, son sourire s’élargissant encore plus. Il avait perdu toute trace de méfiance vis-à-vis de l’autre. Il n’était tellement plus méfiant qu’il s’approcha du rouquin, s’empressant de venir se planter devant lui, jurant dans sa langue natale avant de poser ses mains sur ses épaules.

    « Le Loup ! C'est bien toi ?! »
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    Le Loup écoute, le Loup observe. Le Loup avance dans la nature d'un pas souple trahissant l'habitude et enjambe les obstacles, évite les branches ou bien les repousse d'une main franche. Le Loup n'a pas besoin de regarder le sol pour savoir où il posera le pas suivant, maître de sa forêt il a la respiration basse toujours, l'attention ouverte au monde et à l'homme encore qu'il conduit à travers ce territoire connu, une foulée après l'autre. Tap tap tap, tap tap tap, il marche vite le Loup et y a intérêt à le suivre, et puis ça l'agace tous ces mots prononcés alors qu'il s'en fiche car près tout qu'il se perde ou qu'il délire il s'en moque lui, il veut juste le ramener, se libérer, retourner à sa vie. Pourtant il y a une chose qui change tout, qui le fait se crisper, gronder un peu mais si bas que l'autre peut pas l'entendre et c'est la mélodie, celle qu'il siffle et qu'il connaît bien : des cors, des cors sombres et graves, des cors plein de mystère et d'inquiétude, les cors parce qu'ils font peur, comme lui il faisait peur à l'enfant, Pierre le violon, au canard et au chat, à l'oiseau et aussi aux gens. Ses cors à lui. Ceux qu'un musicien sans visage a décidé de lui attribuer un jour comme une seconde peau sauf que le problème c'est qu'il est là le musicien, qu'il est là aujourd'hui juste derrière lui.

    Son créateur, son père même, diraient certains.

    Un étranger pour lui en tout cas, un étranger qui l'a mis en cage, arraché à sa liberté, qui l'a fait mourir d'un côté de l'en avoir privé. Le Loup ne veut rien avoir affaire avec lui. Il veut avancer tout droit, l'abandonner au coin du bois, s'en retourner d'où il vient pour l'oublier, après tout il n'en a pas besoin. Quand il commence à être malade on lui met la piqûre au creux du bras. Alors pourquoi il s'arrête avec lui ? Pourquoi, s'il ne prend cependant pas la peine de se retourner, il lui jette un regard ? Pourquoi il lui offre son attention lui qui pourrait simplement se détourner et s'en aller ? Oh comme il est idiot sans doute, il est là debout et ses poings se serrent contre son pantalon déchiré, pressées contre le tissu pour ne pas frapper. Un coup après tout serait si vite donné et même justifié pour les souffrances et les peines qu'il a vécues, seulement sur l'instant quelque chose l'en empêche et Loup ignore quoi. Ça lui ferait du bien non ? De cogner cet homme qui l'a fait venir au monde. Et puis ça demanderait quoi à part un peu d'énergie, un peu de cette rage qu'il a dans lestomac ? Oui, oui ce serait tellement simple... Il n'aurait qu'à le laisser sur place après ça et s'arranger pour ne plus le croiser, l'autre après tout ne sait rien de lui, il n'a qu'un visage connu surtout des bas fonds et un nom qu'il ne dit jamais. "Je suis le Loup, je suis le Loup", ce serait malaisant et mal aisé quand on y pense, même dans ce monde où toutes sortes de créatures reviennent à elles.

    Ouais, il le pourrait, mais même quand il vient face à lui et qu'il pose ses mains sur ses épaules il ne parvient pas à bouger tout de suite. Ce n'est qu'une fois une ou deux secondes écoulées qu'il se jette d'un pas en arrière pour prendre ses distances, grondant avec toutes ses forces réunies alors que ses dents claquent les unes contre les autres. Un regard noir. Il n'a rien d'amical.

    "Pour qui tu te prends ?" qu'il crache sans ménagement. "Que je sois le Loup ou un autre qu'est-ce que ça change ? Tu n'es rien pour moi."

    Sa queue entre ses jambes est plaquée, hérissée, tout comme ses oreilles le sont sur sa tête. La Bête a peur oui, elle a peur de ce lien qui existe entre eux et qu'il sent même dans son estomac, elle a peur parce qu'elle a beau être intelligente elle n'avait jamais jamais imaginé tomber sur l'homme qui l'a créée. Et elle a peur aussi parce que ce n'est pas lui qu'elle hait le plus non, mais l'ancien maire, et surtout parce que par dessus tout ce qu'elle ne veut pas c'est finir par s'attacher. Ce serait bien pourtant n'est-ce pas ? D'avoir des amis, une famille, des gens sur qui compter... Mais les humains lui font peur et même si aujourd'hui il en a le corps, le pauvre Loup n'en a toujours pas l'esprit. Il faudrait sans doute lui expliquer que tous les hommes ne sont pas déterminés à le mettre en cage, pourtant c'est l'une des raisons également pour laquelle il ne dit pas son prénom. Car les loups sont mieux enfermés, derrière des barreaux d'où ils ne peuvent plus s'échapper.

    Oh comme ça l'effraie... Tellement qu'il fait un nouveau pas en arrière, et dans ses yeux on peut lire sa crainte quand dans sa poitrine le cœur tambourrine. Fuir, fuir, fuir, dans une seconde, deux, trois ou maintenant, fuir, c'est ça que son esprit hurle. Encore un pas. Mais en arrière il a pas ses yeux, et il se prend les pieds dans une branche et le voilà qui tombe, bam au sol le Loup et sa tête cogne la terre. Aïe. Il grimace en se redressant et déjà le voilà qui se remet debout. Le temps d'arrêter de chanceler un peu et si son créateur ne l'arrête pas il s'enfuira certainement.

    C'est pas très grave non s'il a un peu de sang dans ses cheveux roux ? Il est déjà blessé de partout de toute façon.

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    e fut comme un violent coup de couteau dans la poitrine, aussi soudain que douloureux. Les mots faisaient aussi mal qu’une lame aiguisée. Il avait été rejeté brutalement. Il ne s’y attendait pas du tout. En même temps, qu’elle autre réaction le Loup aurait-il pu avoir ? Les cors résonnaient comme la mélodie d’un monstre, du méchant, du Grand Méchant Loup. Les cordes, rusées, coulaient autour de l’embouchure, empêchant le pauvre instrument de s’échapper. Et enfin, ils arrivèrent, les bois, les cuivre. Ils emmenèrent, avec l’aide des cordes, les cors prisonniers jusqu’au zoo. Oui, comment aurait-il pu lui sauter dans les bras alors qu’il l’avait créé en tant que méchant, que bête qui, comme dans tous les contes pour enfants, finissait mal à la fin de l’histoire. Parce que le loup fait peur, le loup rôde dans les bois, le long est un monstre aux yeux des hommes. Mais Sergueï avait toujours pensé le contraire. Enfin depuis qu’il vivait ici. Il ne pouvait expliquer ce choix pour son œuvre. Il ne s’en souvenait plus, et, en cet instant, il lui sembla que le poids de son amnésie devait encore plus lourd. Dans tous les cas, cela n’aurait rien changé à la situation : il se trouvait devant le « méchant » de son œuvre, et, loup ou pas, les choses auraient été toujours les mêmes.

    Alors il comprenait. Et il acceptait. Mais lui, il ne lui en voulait pas. Lui, il voulait essayer de sauver leur relation, surtout depuis les derniers événements. Alors il ne se moqua pas de lui lorsque ce dernier trébucha, bien au contraire. Il allait même l’aider à se relever mais ce dernier fut plus rapide. Il se recula légèrement, voulant laisser un peu de liberté au jeune homme, à sa création.

    « Je suis désolé... Mais tu sais, je te comprends. Je l'aurais tout aussi mal vécu à ta place. Mais que veux-tu ? Comment aurais-je pu imaginer qu'une de mes créations se retrouverait un jour devant moi ? Je ne te demanderai pas pardon. Parce que je n'en ai pas besoin. Je n'ai pas besoin non plus de me justifier. Dans les histoires, il y a toujours des gentils et des méchants et les autres. Comme ici. Comme partout ailleurs. Je t'ai fais méchant de l'histoire. Je ne peux revenir en arrière. Alors essayons de repartir sur de bonnes bases. En tout cas, si tu le veux. Moi, je suis près à t'accueillir à bras ouverts dans ma vie. C'est ce que font les pères, non ? »

    Il lui lança un petit sourire, alors qu’il sortait un mouchoir de sa poche, le tendant vers le rouquin dans un geste doux et lent.

    « Prend le, pour éponger le sang sur ton front. Et en sortant de cette forêt, tu passeras chez moi, pour désinfecter au moins cette plaie. Je te dois bien ça. C’est un peu à cause de moi et de ma brutalité que tu t’es blessé. »

    Il rit légèrement. Il voulait vraiment essayer de nouer quelques liens avec lui. Et s’il devait l’apprivoiser, comme le Petit Prince avec le Renard alors, il le ferait.
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    L'homme s'excuse et le Loup le regarde. Il a les oreilles plaquées sur son crâne et tout son être en alerte alors qu'il gronde, prévient pour ne pas qu'il s'approche car il a peur. Il a peur de cet homme et de tous les autres, de ce qu'on pourrait lui faire si on sait ce qu'il est, si on veut venir l'attraper. Alors il a beau écouter et comprendre les mots, il a beau savoir que l'homme face à lui ne pensait pas à mal quand il l'a créé, il ne peut pas juste dire "d'accord" et pardonner. C'est que Loup il a cette identité sur sa peau et c'est comme un tatouage, tout le monde le regarde et interprète et juge sans connaître. Loup il est le méchant comme dit Serguei et dans les têtes des gens il sera toujours ça, alors il doit se cacher, ne pas dire qui il est, parce qu'un jour juste un il a avoué et on l'a regardé avec des yeux effrayés. Est-ce qu'il doit lui en vouloir cependant ? La bête n'est pas sûre, à vrai dire elle sait faire la part des choses : elle en veut au Maire pour l'avoir ramenée plus qu'à ce musicien qui l'a créée. C'est pour ça sûrement qu'il l'a pas attaqué. Qu'il n'a pas détalé. Pas encore. Pourtant il a le cœur qui bat fort, boum boum boum boum parce qu'il continue d'avoir peur, c'est un truc jusqu'au fond de lui qui le lui crie. Il n'a pas le droit de baisser sa garde même si l'autre paraît gentil.

    Alors il doit ignorer le truc dans son estomac ? Loup regarde le visage de son créateur, il fixe avec froideur en tentant d'ignorer l'offre, cet appel à en profiter un peu, à abuser de ces bras tendus vers lui. Il pourrait si aisément le tromper, se rendre chez lui juste pour mieux le détruire, donner de l'espoir pour tout briser ensuite. Sauf que Loup il n'a pas cette perfidie si humaine non, il est sincère et il ne se voit pas tenter de briser Serguei entre ses doigts. Il est tenté de dire oui. Toujours sans pardonner. Mais il reste muet parce qu'il ne trouve pas de mots, il ne sait pas quoi dire. Il reste muet sur les propositions pour l'instant.

    "Je n'ai jamais eu de père."

    Il ne s'en rappelle pas du moins. Ce dont il se souvient c'est surtout de la chaleur de sa mère dans la tanière avant qu'elle ne vienne à disparaître sous les cuivres toujours et encore. Ils auraient été heureux d'avoir sa peau à lui aussi non ? Loup se rappelle encore une fois de toute la peur qu'il a ressenti là, il se mord un peu les lèvres parce qu'il voudrait le mordre, attaquer, montrer l'étendue de ce qu'il n'était pas alors. Ah ça oui, il n'attaquait qu'en dernier recours, quand la peur prenait trop de place et qu'il était privé de sa fuite. Il aurait pu mordre Pierre d'ailleurs mais il ne l'a pas fait, tout comme il ne le fait pas avec ce Père. Il tend la main pour attraper le mouchoir malgré tout. En prenant soin de ne pas toucher sa main.

    "Je ne veux pas passer chez toi." Son ton claque, il essuie le sang dans ses cheveux roux. "Je vais t'emmener dehors et tu rentreras tout seul. Et moi je retournerai me cacher pour que plus personne ne puisse me trouver."

    Ah mais il tremble Loup en disant ça, il tremble parce qu'il n'est pas très sûr, c'est pas très bien de dire ça. C'est seulement que sa confiance elle s'obtient pas comme ça, suffit de voit combien de temps il a mis l'homme qui l'a trouvé, ça n'était pas gagné et tout le monde lui disait d'abandonner. Il ne l'a jamais fait. Il lui a appris tout ce qu'il a pu et puis il est mort. Et Loup s'est retrouvé tout seul et dehors. Il aimait bien ce temps pourtant plus que tout il dit qu'il aime être seul. Seulement face à lui, face à son Père, le voilà qui hésite, et sa détresse passe en lueur bien visible au fond de ses yeux d'or.

    "J'ai besoin de temps." qu'il glisse entre ses dents.

    Et ça ressemble à quelques notes d'espoir parce que Loup n'a pas envie de briser trop fort cet homme.

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    I
    l n'avait pas tort. Il n'avait jamais eu de père. Il ne lui en avait pas créé un ; il ne lui avait créé aucune famille d'ailleurs. Mais lui un plus n'avait pas de père. Enfin, il ne se souvenait plus de lui, comme il ne se souvenait plus de toutes les choses antérieures à son accident. Au final, le Loup ne le connaissait qu'au travers d'une oeuvre. Au final, le russe ne connaissait son père que via ses biographies. Et ses connaissances ne se résumaient qu'à deux choses : un nom et un métier. Il ne pouvait pas alors considérer cet homme, ces mots, comme son père. Il pouvait comprendre le Loup. Il pouvait comprendre qu'il ne veuille pas de lui. Car après tout, qu'était-il hormis son tortionnaire ? Il l'avait traîné dans la boue, pour des enfants.

    Néanmoins, le pianiste avait de l'espoir, surtout lorsque que l'animal accepta de prendre le mouchoir qu'il lui tendait. Ce n'était rien - juste un banal mouchoir - mais pour lui, ce geste signifiait beaucoup plus de choses : il avait accepté quelque chose de sa part. Et c'était déjà un grand pas en avant ! En tout cas, de son point de vue. Après tout, le rouquin aurait pu rejeter toute forme d'aide de sa part. Mais il ne l'avait pas fait. Et la boule de joie qui commençait à se former dans son estomac ne fit que grandir à mesure qu'il prenait conscience qu'il avait peut-être une chance. Une chance infime mais une chance. Après tout, il avait l'éternité devant eux - sauf si les deux zigotos qui se battaient pour diriger la ville décidaient un jour de tous les impliquer, y compris les gens comme lui qui préféraient se tenir l'écart.

    Mais le malheur, il ne préférait pas y penser, même s'il savait que celui-ci ne se cachait jamais très loin, tapis dans l'ombre, près à sauter sur la pauvre proie qu'il était. Il n'était pas dupe ; il n'était plus dupe. La gentillesse en faisait une cible de choix. Il l'avait appris. Maintenant, il se méfiait. Il gardait néanmoins toujours ce sourire aux lèvres, un sourire doux et rassurant, sincère, qui disait « ne t'en fais pas, je vais t'aider ». Et ce fut ce même sourire qu'il donna au Loup lorsqu'il perçu cette sorte d'appel à l'aide dans ses yeux. Il ne pouvait rester indifférent à la détresse de sa création. Il ne pouvait rester indifférent à la détresse des gens. Alors, il s'avança de quelques pas, les bras le long du corps, sans détacher son regard du rouquin.

    « Je comprends, il est trop tôt. Et je ne t’en veux pas. Tu as tout le temps. Ma porte sera toujours ouverte. »

    Sur ce, il s'approcha à nouveau de lui hésitant. Il ne savait pas quoi faire pour lui montrer sa bonne foi. Même s'il était désormais humain, il semblait encore gardé son comportement de loup. Alors peut-être accordait-il peu d'importance aux paroles.

    Il fit ce qui lui sembla le plus naturel. Doucement, il posa sa main à nouveau sur son épaule, mais cette fois plus lentement, sans la serrer, juste en la posant. Il voulait lui montrer par ce geste qu’il pouvait compter sur lui. Que l’image qu’il avait de lui était erronée. Ou avait changé. Peut-être avait-il été un parfait connard dans son ancienne vie. Peut-être même l’avait-il été au début de cette nouvelle existence. Mais le chemin semé d'embûches - et surtout de briques - l’avait changé.  

    « Si tu vas mieux, reprenons la route. Je ne voudrais pas te déranger plus longtemps. Tu dis vouloir réfléchir à tout ce qui c’est passé, non ? »
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    Musique. Cors, clarinette, violon, percussions. 

    Cacophonie des instruments. Musique. Au fond de sa tête au rythme des tourments. Musique. Comme un battement de vie. Des soubresauts et des sursauts. Accords avec son cœur qui va trop fort. En boum boum boum affolés, terrifiés, ou peut-être juste inquiets. En boum boum boum qu'il sent au fond de lui, et qui broient un peu les os dans sa poitrine, que Sergueï ne peut pas sentir ou entendre. Boum boum boum indécelables. Invisibles pour ceux qui n'ont jamais été qu'Hommes. Aux oreilles trop peu sensibles. Musique. Il ne fredonne pas, ne donne pas sa voix. Pas assez à l'aise. Pas assez proche de l'Homme-Père. Honteux. De ce qu'il est. En colère. Du sort qu'il lui a réservé. Mal dans ses baskets, mal dans sa peau, loup coincé dans ce corps qui pense, dans ce corps qui parle, dans ce corps étrange qu'il connait que trop mal. Compréhensif pourtant. Envers cet homme venu d'un temps lointain. Où les coutumes n'était pas les mêmes. Où personne ne savait alors que tout finirait par reprendre vie. Alors oui, il lui pardonnera peut-être un jour à son père, parce qu'après tout c'est long, très long d'en vouloir pour toujours. Et ce n'est pas son but de rendre la pareille, de faire souffrir.

    Est-ce qu'il penserait la même chose Loup s'il n'y avait pas eu l'Homme-ami ? Sûrement pas. Car à son retour il a voulu le chercher, le trouver, ce Sergueï qu'il l'avait façonné. Il a voulu crier, frapper, détruire celui qui lui a fait tout ça, quand il a su d'où il venait. Il a voulu mais il ne l'a pas fait, parce qu'on lui a expliqué. "Ça sert à rien la vengeance." qu'il lui a dit. Et Loup a finit par accepter. Que quoi qu'il fasse rien n'allait changer son passé. Quand il y pense il était un peu sage son ami. Alors il peut pas s'empêcher de se demander ce qu'il ferait là à sa place. Sûrement qu'il laisserait une chance comme il l'a fait. Pour pas tout briser. Les liens qui les relient. Sûrement oui. Car il devrait être heureux de rencontrer son parent. Seulement ce n'est pas son cas. Même s'il doit bien avouer qu'il ne le hait pas tant.

    Alors c'est avec une voix toujours un peu faible qu'il répond. Une voix presque triste, inquiète. Bien loin d'être méchante ou alors agressive non. Penaude en quelque sorte. "Oui. Trop tôt." Et il évite de croiser son regard. Il détourne son visage. Se donne le droit de fixer un point un peu plus loin sur un arbre. Parce qu'elle est rassurante la nature, apaisante quand il va pas très bien. Et cette rencontre elle le colle dans un drôle d'état. Quelque chose qui - il l'espère - lui passera. Comme le truc au fond de son ventre qui gargouille et bouillonne. Fait comme tout une vie entière à l'intérieur de lui. Des sursauts qui font pas mal mais peur. Parce qu'il a jamais senti ça avant. Pourquoi ça fait ça ? Il voudrait demander mais ce serait reconnaître qu'ils sont importants l'un pour l'autre. Car au fond Loup sait que ça a un rapport avec ce qu'ils sont. Père et fils de mots. Il aurait voulu que l'Homme-ami puisse vivre ça. Il le désirait tant. Et quand il y pense ça lui fait mal dans la gorge. A cause des regrets sûrement. Ou quelque chose dans le genre. "Hé Loupiot" qu'il lui disait souvent. "Je vais retrouver mon père et ce sera aussi le tien." Promesses murmurées. Et brisées par la Mort.

    Et voilà que c'est lui qui trouve le sien. Son père. C'est fade et chaud à la fois au creux de ses lèvres, ce simple petit mot. Père. Lui qui n'en a jamais eu un.

    "Viens."

    Un signe de menton. Et il reprend sa route. Avec le monde qui vacille un peu parfois de s'être cogné la tête. Des moments un peu flous. Il s'arrête après quelques mètres sur une grimace, sa main s'est gravée sur un tronc tout près et il crispe la mâchoire. Il a l'esprit qui tourne et tourne, virevolte. Une nausée qui s'accroche à ses lèvres juste sur leur bord. Et les sourcils qui se froncent. Merde, est-ce que c'est la chute, le choc ? La bête n'aime pas ça, être faible comme ça. Ça la fout sur les nerfs, et même prête à cogner. En inspirant à fond il essaye de se calmer. Secoue le visage. Porte sa main libre à ses lèvres, un peu con de se sentir ainsi. Râle un coup quand même. D'un "zut" qu'il étouffe, tout bas, avant de se remettre en chemin. Il peut rien faire pour son cœur qui bat si vite de toute façon. Ou pour cette sensation désagréable, les minuscules vertiges qui lui tombent dessus et plombent son estomac de turbulences. Rien faire non.

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    Il la voyait, sa souffrance. Il la voyait mais il ne pouvait rien faire. Enfin, il ne savait pas ce qu'il devait faire. Sergueï avait eu des enfants, mais il n'en s'en souvenait plus. Et de ce qu'il avait lu dans les livres, ce n'était pas un bon père. Mais bon, les livres, ce ne sont que des mots, et les mots, ça se modifient beaucoup plus facilement que la mémoire. Les mots peuvent altérer la réalité, pour la rendre plus belle. Ou plus affreuse, comme ce fut souvent le cas des gens comme lui, surtout à cette période, surtout dans son pays. Cette vie, certes, il ne s'en souvient plus. Mais parfois, devant des images, des vidéos, des flashs lui apparaissent, des bribes de vies oubliées.

    Mais maintenant, il n'avait plus à réfléchir à cela. Maintenant, il devait agir, car il n'était plus question de savoir s'il était son père ou non. Maintenant, le Loup vacillait dangereusement, maintenant, il semblait atrocement souffrir. Par sa faute, car il lui avait fait peur. Or, la culpabilité et la détresse des autres, le russe ne pouvait pas les ignorer. Maintenant, il se devait de l'aider, qu'importe ce qu'il était pour lui, car c'était son devoir en tant que citoyen, en tant qu'être humain.

    Alors il s'approcha à nouveau de lui, posant une main sur son épaule.

    《 Laisse-moi t'aider. Il n'y a pas à discuter. 》

    Sur cela, et sans même laisser le temps au rouquin de répondre, il passa son bras derrière son dos pour le soutenir. Le russe avait beau ne pas être très grand, sa robustesse lui permettait néanmoins de supporter le poids du jeune homme sans aucune difficulté.

    《 Je te ramène chez moi. Que ça te plaise ou non. Mais je pense tout de même que tu préfères être chez moi plutôt que dans un hôpital beaucoup trop blanc et beaucoup trop austère. 》

    Il lui lança un regard dur et autoritaire. Tant pis s'il l'appréciait encore moins après ça. Il le préférait en bonne santé et haineux qu'à l'agonie et juste méfiant.

    Il se trouvait un côté papa poule. En effet, il n'arrêtait pas de jeter des oeillades en direction du blessé et lui demandait souvent, enfin très souvent si tout allait bien. Même si ça n'avait pas trop l'air d'aller, ce qui inquiétait le noiraud. Heureusement, il voyait déjà un trou entre les arbres, indiquant l'emplacement du chemin qui les menait à l'entrée de la ville.

    Par chance, ils rejoignirent l'orée de la forêt en seulement quelques minutes. Un autre coup d'oeil lui indiqua qu'il devait se dépêcher. Le studio se trouvait près du centre-ville, ce que rajoutait encore un bon kilomètre avant d'arriver à bon port. Avec un peu de chance, son compagnon ne rentrerait pas tout de suite. Enfin, s'il n'était pas déjà rentré. Il ne voulait pas essuyer une scène de jalousie et d'inquiétude de la part du violoniste.

    Mais les dieux devaient être avec lui, car la porte d'entrée était fermée à clé, signe que la maison était vide. La marche jusqu'à son habitation n'avait pas été sans encombre. Entre les trottoirs et les regards inquiets et horrifiés des passants, Sergueï avait commencé à sentir la fatigue l'assaillir. Ce fut d'ailleurs un soulagement lorsqu'il posa le poids qui pesait sur ses épaules sur le canapé.

    Il posa alors sa main sur le front du garçon, caressant le haut de son crâne pour attirer son attention.

    《 Je reviens tout de suite, ne t'en fais pas, je vais juste chercher de quoi te soigner. 》
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    Loup vacille. Chancelle encore. A la nausée en plomb dans l'estomac, les jambes en coton. Se dit que ça va aller ; s'obstine. Des voiles devant les yeux pourtant. En nuages épais et noirs. Tandis qu'il avance. Se perd dans son brouillard et oublie le monde. Le monde et son père tout autour, qu'il ne voit plus. Pâle comme la Mort ; la Mort aux trousses. C'est l'idée qui passe en tout cas, durant une seconde. Dans sa tête vide de tous les sons. À part quelques chuintements diffus très loin. Et un acouphène à ses oreilles, qui prend tout l'espace possible, crie dans son esprit. Étire encore plus la grimace sur son visage, qu'il voulait discrète. Mais hurle au lieu de ça, hurle comme ça va pas. Ne l'oblige pas à parler. Expliquer. Que s'il continue il va tomber ; et pourtant c'est ce qu'il fait. Laisse ses jambes flageoler, le conduire toujours plus proche de l'orée. Même s'il n'y voit rien, les sens envolés, au contraire de l'angoisse qui monte. Davantage quand il touche son épaule. Sergueï. L'homme-père. Qui veut l'aider. L'emmener. Sans que le Loup comprenne vraiment où. Car les mots sont en bouillie. S’égrainent dans son esprit à la vitesse du canard pataud qui nage. Trop lentement. Hautbois entêtant qui a sonné si longtemps dans son ventre, tandis qu'il tournait dans sa cage. Dont il repousse le souvenir. Les lèvres pincées. Jusqu'à ce qu'elles se rouvrent sur un souffle épais.

    "Tout ça... C'est de ta faute..."

    Il blâme son Père. Pour toutes les horreurs vécues. Il blâme son Père. Pour toutes les craintes qu'ils ont eu. Les hommes à son égard. Encore aujourd'hui, qui brille dans les yeux quand il dit son nom. Et les siennes aussi. De voir ces visages hideux collés aux fenêtres, sans comprendre. D'être si loin de chez lui. Il blâme son Père oui, car il lui en veut. Aime un peu. Malgré sa réticence. Son caractère. Les éclairs dans ses deux pierres d'or. Qui fixent un point présentement qu'il ne voit même pas.

    "T'aurais jamais du m'écrire..."

    La voix est trop douce. Les mots sont hachés. Pleins de ces reproches qu'il ne pense même pas. Ou seulement à moitié. Car ce n'est pas à cet homme qu'il en veut non. Ce n'est pas à Sergueï qui l'a écrit, façonné, aimé peut-être. Mais à Elohim, qui l'a fait renaître. À cause de qui il a pris conscience de son ancienne vie. Et qui a causé ses souffrances. Et Loup il se souvient de l'Homme-Ami. Il se souvient comme il disait de ne pas en vouloir, que ça ne sert à rien. Que sans eux ils ne se seraient pas rencontré. Il se souvient mais il n'arrive pas à arrêter. Laisse la rancœur le ronger juste un peu son cœur. Pas assez pour le pourrir totalement. Parce qu'après tout Loup reste un loup. Une âme pure ; sauvage. Que la main humaine ne peut pas briser. Jamais complètement. Et qui aime et pardonne ; craint, beaucoup. Attaque, s'enfuit. Se gorge de la vie par dessus tout, avec des plaisirs simples. Le vent sur la peau et l'odeur de la mousse. Le réconfort d'un chez lui qui n'en est pas un. Pas vraiment. À cause de ce corps d'humain, qui ne rentre pas non. Dans une tanière. À part celles de la ville, avec du Gris froid et informe. Que la Bête a su apprécier fut un temps. Quand l'appartement portait l'odeur de l'Homme-Amour.

    Le bruit de la clé était différent. Il s'en souvient comme si c'était hier. D'un détail seulement mais si important. De ce son qui voulait tant dire.

    Il n'a pas entendu le splotch de ses chaussures à lui sur les trottoirs de la ville. N'a pas senti non plus toutes les odeurs d'hommes. Lové dans la peur de sa situation, avec ses yeux presque aveugles et sa tête qui tourne. Sa nausée brûlante au creux de son être. Le tout qui se calme légèrement, quand il sent le canapé sous lui. Pas assez. Désagréable.

    "J'ai des vagues dans la tête..."

    Un tourbillon. Ou une tempête. Le Loup n'a pas les mots pour tout ça, mais c'est plus que ce qu'il dit, des vagues, plus qu'elles à cet instant là. Loup c'est le marin sur le bateau, celui qui fait son premier voyage et qui connaît pas. La fureur de la mer et ses colères soudaines. Qui connaît pas non plus. Le roulis du navire et les hurlements du vent. Qui connaît juste pas. La maladie du corps qui se défend. Alors il se recroqueville. Allongé sur le flanc comme un animal blessé ; les jambes contre sa poitrine. Attend. Inspire. Se souvient de l'Homme-Ami encore, pense à lui très fort.

    Il a mal à la tête et ça le lance. Y a toujours du sang dans sa tignasse rousse. Mais c'est juste un peu.
    Il s'accroche de toutes ses forces aux premiers tissus trouvés.

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    endant quelques secondes, il ne bougea pas, se contentant de regarder ses mains crispées sur sa chemise, incapable de se défaire du sentiment de culpabilité qui l’assaillait. Après tout, c’était de sa faute si le Loup avait chuté, c’était de sa faute s’il s’était cogné la tête, c’était de sa faute si désormais ses mèches rousses étaient imprégnées de sang. Mais, malgré l’état déplorable du jeune homme, ce qui clouait Sergueï sur place, ce furent les mots murmuraient quelques instants plutôt, ces mots qui lui avaient traversés l’esprit sans l’affecté, sous le coup de l’adrénaline. Désormais, bien au chaud entre quatre murs, ils refaisaient surface, lui coupant la respiration. Son fils le tenait responsable de ses malheurs. Cela pouvait être compréhensible, il était à l’origine de sa « naissance », et pourtant… Lui-même ne pouvait se voir ainsi. Il ne pouvait pas savoir, des décennies plus tôt, que ses créations pourraient reprendre vie – ni qui lui-même aurait le droit à une deuxième chance. Il avait simplement écrit un conte pour enfant. Avec un gentil – Pierre – et un méchant – le Loup. Une simple histoire, certes, très connue, mais qui n’aurait pas dû avoir autant de conséquence. La scène se terminait sur la victoire de Pierre, le Loup dans le zoo. Point final. Pas de suite. Jamais de suite. Mais maintenant, il y en avait une, et elle n’était pas aussi agréable que la fin – quoique, pour la bête, la fin n’avait pas dû être très joyeuse.

    Mais ce qui avait été fait était fait. On ne pouvait pas revenir en arrière. S'il voulait en vouloir à quelqu'un, ce n'était pas sur lui qu'il devait se défouler, mais sur celui qui lui avait donné vie dans ce monde. Car si cet homme ne l'avait jamais fait revenir, jamais il n'aurait pris conscience de sa situation, et jamais Sergueï n'aurait eu ce sentiment de culpabilité naissant dans sa poitrine, sentiment qu'il essayait de refouler tant bien que mal. Néanmoins, il espérait qu'un jour les sentiments négatifs qui les prenaient tous les deux disparaîtraient. Néanmoins, le brun gardait la foi et l'espoir qu'un jour son fils puisse enfin le considérer comme le père qu'il était.

    Cette longue marche vers une confiance mutuelle, vers l'acceptation de ce lien filial, il pouvait d'ailleurs directement la commencer. Soigner la plaie sur le crâne du jeune homme pourrait peut-être adoucir la méfiance qu'il éprouvait vis-à-vis de lui. Déjà, il l'avait « suivi », enfin, il s'était plutôt laissé traîner sans trop protester. Enfin, même si cela ne pouvait être que dû au fait qu'il ne pouvait pas faire autrement vu son état, le russe préférait penser différemment.

    S’asseyant sur le rebord du canapé, il passa sa main dans les cheveux de feu, dégagea les quelques mèches qui s’étaient collées à la plaie. Elle ne semblait pas si grave – en tout cas, pas assez pour qu’il ne puisse pas essayer de la soigner. Malheureusement, si l’état du Loup ne s’arrangeait pas d’ici le lendemain, il n’aurait pas d’autre choix que de le ramener aux urgences. Il avait quelques notions en médecine – même si ça se limitait aux premiers soins – mais pas assez pour gérer des blessures trop importantes. Après tout, il n’était que kiné, pas urgentiste ou chirurgien.

    Il nettoya minutieusement la blessure, retirant les petites particules qui pourraient compliquer la guérison. Appliquant la gaze, il essaya au mieux de faire un bandage convenable, même si la tâcha lui sembla plus difficile sur le coup. Malheureusement, il n’avait trouvé aucune vidéo pertinente qui lui aurait permis de mieux achever son œuvre.

    Une fois finis – et pas peu fier de son travail – il pris soin d'enrouler son « patient » dans le plaid qui d'ordinaire servait de coussin pour le chat – en espérant bien sûr qu'il ne soit pas allergiques aux poils de ces derniers.

    « Tu peux rester cette nuit et te reposer… Et si tu ne veux pas… je te force à rester tout de même. J'aimerais au moins vérifier que tout va bien et que tu ailles mieux. »

    Il se pencha, posant un verre d'eau et des antidouleurs sur la petite console à côté du sofa.

    « Si tu as besoin de quoique ce soit, n'hésite pas à demander. En attendant… Profite du repos que je t'offre. »

    Ses doigts vinrent de nouveaux caresser la tignasse rouquine, mais cette fois avec beaucoup plus de tendresse et de chaleur que la fois précédente.
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    Il râle à voix basse le Loup.

    Ses pensées sont en vrac. Et sa tête lui tourne. Il tremble. Un peu. Toujours roulé en boule avec l'angoisse. L'angoisse sourde. Qui le ronge au creux du ventre tandis que son cœur, violent, massacre ses côtes à coup de battements. Et qu'il se demande. S'inquiète et s'interroge. Sur le pourquoi et le comment. Sur son état préoccupant. C'est qu'il n'a jamais été si mal la pauvre Bête. Ou il y a très longtemps, il s'en souvient à peine ; vaguement. Il avait beaucoup de fièvre alors et l'Homme-Ami avait pris soin de lui toute la nuit. En mettant sur son front quelque chose d'humide. En lisant des histoires et en chantant des chansons. En l'aimant. À sa manière, toujours aussi douce. Aussi rassurante. Comme s'il le connaissait depuis toujours, et c'était peut-être ça. Deux âmes liées par-dessus tout. Mais qu'est-ce qu'il en sait après tout le Loup. Lui qui n'a jamais eu personne avant cet homme. Qui ne le connaissait pas, le sens du mot avec un grand A. Et pour sûr il l'a aimé. Si fort que quand il l'a quitté son âme elle s'est déchirée en deux, en quatre puis en mille et depuis il a du mal à ne plus y penser. Il devrait cesser d'ailleurs. À l'instant. De se l'imaginer près de lui, une main dans ses cheveux roux comme son Père le fait à l'instant.

    Le Loup frissonne. Il a ses bras contre sa poitrine, son regard dans le vide. Se laisse attendrir, peut-être, au lieu de haïr. Comme il le voudrait, cet homme qui l'a créé, cet homme qui l'a écrit. Qu'il a pensé (souvent) devoir détester, même s'il a du mal à le faire puisqu'il est une bête. Un gros loup gris, qui sort du bois avec la faim au ventre et la peur dans l'esprit – de devoir s'exposer, de devoir sortir. Il ne dit rien. Il se tait. Laisse à demi ses yeux se fermer comme si, juste un moment, il laissait Sergueï le guider.

    "J'ai froid..." qu'il s'autorise finalement à murmurer.

    Toujours patraque, le ventre tordu par la nausée, il le serre entre ses doigts le plaid et le tire jusqu'à son nez. Apaisé – il ne l'avouera pas à voix haute – par cette main qui ne quitte pas une seconde sa tignasse emmêlée. Il songe même une demi seconde à fermer totalement les yeux pour laisser le sommeil l'emporter puis se ravise. Songeant déjà à sa fuite prochaine, quand son créateur las de le veiller aura fini par s'assoupir. Parce qu'il ne peut pas rester non, il s'est promis de ne pas l'aimer et il sait que ça arrivera s'il reste ici. Comme s'il pouvait lutter après tout, faible de sa nature de créature et au lien qui les attache l'un à l'autre, son Père et lui. Ça lui est difficile. Et au milieu du ventre, en plus de la nausée persistante, il y a une boule de chaleur qui le serre, qui le serre et se diffuse. Trop rapidement. Comme ça le faisait aussi avec l'Homme-Ami. Mais sans doute un peu plus fort, et ça ne lui plaît pas. Car le Loup choisit sa meute. Or, ce truc au fond de lui, c'est pas lui qu'il a voulu, et ça l'angoisse un peu trop fort.

    "Ici. Tu habites tout seul ? "

    Il est pas trop aimable. Puis il connaît la réponse. Il a senti l'odeur. Celle qui est différente de lui, et de l'homme. Celle qui au fond de lui lui fait aussi peur que la situation qu'ils sont en train de vivre. Il est comme ça. Effrayé par le monde. Effrayé par la vie. La vie en tant que bête coincée dans un corps humain. Au milieu des autres de cette espèce tant effrayante.

    Il ne leur fera sans doute jamais confiance.

    "J'avais une tanière avant aussi."

    Il se reprend les souvenirs dans la figure. Hanté. Comme d'habitude. À croire que ça ne s'arrêtera jamais ; Loup n'a pas appris comment on fait son deuil, n'a pas été épaulé. Si tant est qu'on s'en remette de perdre son Infini. Sa main lâche la couverture et vient s'accrocher à la jambe de son père. En proposition à rester alors qu'il se fait petit sur le canapé.

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    l le regardait frissonner, et son cœur se serra. Sans plus de réflexion, il se glissa près de loup, prenant soin de ne pas trop le bouger inutilement, et le prit dans ses bras, ses mains caressant doucement son dos pour le réchauffer. Peut-être qu’il n’acceptait pas cette étreinte, cette proximité, cette intimité, mais, pour le moment, le russe n’avait aucune autre idée pour pouvoir chasser efficacement les frissons qui parcouraient le corps du roux.

    Il resta alors ainsi quelques minutes, ne voulant pas répondre et briser le calme qui s’était installé dans la pièce. Peu de temps après avoir soigné le jeune homme, une immense fatigue s’était abattue sur lui. Une fatigue aussi bien bien physique que mentale, bien que, paradoxalement, il se sentait étrangement apaisé. D’ailleurs, il n’avait jamais été aussi détendu, hormis lorsque Wolfgang se trouvait dans les parages. Non, généralement, il était toujours sur ses gardes, toujours près à réagir, toujours anxieux, toujours… négatif. Mais pas là. Pas sur le moment présent. Non, là, maintenant, il avait l’impression de rêver. Était-ce dû à cet immense épuisement qui s’était emparé de son corps ? Il ne saurait le dire. Dans tous les cas, il voulait profiter du moment présent et savourer la présence de ce fils retrouvé.

    Ce ne fut que lorsqu’il se surprit à quasiment somnoler qu’il décida que parler ferait du bien. Non pas que dormir n’était pas dans la liste de ses priorités, bien au contraire, mais il ne voulait pas se reposer tant que sa création n’irait pas mieux. Il se devait d’être disponible à chacun de ses besoins. D’une voix pâteuse, et sans aucune certitude qu’il était encore écouté, il daigna enfin répondre à la question qui lui avait été posée.

    « Non, je ne vis pas seul… Il y a mon compagnon ici aussi… Wolfgang Amadeus Mozart. »

    Le nom ne signifiait sûrement rien pour l’hybride, mais Sergueï avait préféré le spécifier. Au cas où. On ne sait jamais.

    « Je l’aime. »

    Ça aussi, il aimait bien le préciser. Pas pour se convaincre lui-même ou même les autres, non. Juste… il aimait appuyer sur ce point. Il adorait montrer qu’il l’aimait, que son violoniste était sien, qu’il était à lui, rien qu’à lui.

    « Il très gentil. Et doux. Mais un peu jaloux sur les bords. »

    Pas qu’un peu, en réalité. D’ailleurs, ce serait sûrement un point à aborder avec lui par la suite. Son cher et tendre allait sûrement accepter que le Loup vienne de temps en temps, mais il préférait lui parler avant leur rencontre mutuelle.

    Sauf si le compositeur venait bientôt à rentrer.

    Enfin, pour le moment, l’artiste n’était pas là et la question pouvait donc être reportée.

    Lentement, il remonta sa main sur le crâne de garçon, glissa ses doigts dans les mèches rousses, dessinant des cercles presque parfaits à un rythme régulier.

    « En attendant, si tu as besoin d’une tanière… Celle-ci peut être la tienne. Il nous reste une chambre, elle serait parfaite pour toi. Bien sûr, je ne t’impose rien ! Je te propose juste... »

    Il le serra dans ses bras, baillant légèrement. Oui, il ferait tout pour être un meilleur « père », ou, du moins, un meilleur créateur. Et savoir que le Loup vivait dehors… C’était dur. Mais il l’acceptait. Après tout, c’était son choix, enfin… Il pensait, espérait. Dans tous les cas, sa porte serait désormais toujours ouverte pour lui.

    « … Si jamais tu as besoin, tu sais où venir, où me trouver. Alors n’hésite pas. »

    Oui, s’il le fallait, il deviendrait le pilier le soutenant dans les coups durs.
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    « Non, je ne vis pas seul… Il y a mon compagnon ici aussi… Wolfgang Amadeus Mozart. »

    La Bête cligne des yeux. Passe d’abord par la stupeur qu’il réponde après tout ce temps écoulé. Puis par la honte de ne pas connaître le nom de cet homme dont il parle. Ses joues se colorent de rouge, il se renfrogne sans doute. Juste un peu. Un temps très court, car Sergueï continue et le Loup écoute. Ces trois petits mots qui foncent en lui. Écho. Qui le brûle au fond de son âme ; il doit retenir les larmes. D’envahir son regard, ses yeux d’or qui se lèvent vers le visage de cet homme qui aime. Qui aime comme lui Jadis. Sans qu’il n’ait jamais dit ces mots. Qui aime. Comme lui. Avant que la Quarantaine ne le lui prenne, cet Homme-Ami, cet Homme-Amour, celui pour qui il aurait pu vivre jusqu’à la fin des jours. Sergueï. Ça le rend peut-être plus agréable, peut-être plus pardonnable. Il aime. Et depuis son arrivée sur ces nouvelles terres, dans un corps loin du sien, c’est sans doute sa certitude : Il a aimé, le Loup, il aime toujours. Un souvenir, certes, une odeur depuis longtemps disparue, une voix qu’il n’entend presque plus. Mais il l’aime et c’est pour lui qu’il fait tous ces efforts. Pour lui qu’il n’a pas continué son chemin malgré la tête qui tourne et la nausée au corps. Parce qu’il aime, il aime un Homme dont il ne connaissait que des surnoms. Un Homme. Qui souriait. L’encourageait. Lui racontait. Tu verras, tu verras mon tout beau, on finira par les trouver ces hommes qui nous ont fait et ce sera le plus beau jour dans nos vies. Tu apprendras, qu’il disait tout le temps, tu apprendras à lui pardonner toi aussi.

    Alors peut-être qu’il veut bien le faire. Pas aujourd’hui, pas entièrement. Mais demain, un peu plus tard. Juste parce qu’il aime Mozart. Et que son Homme-Ami lui disait qu’il n’y a pas plus beau que ça, pas plus beau que l’Amour. Qu’on peut pas être une si mauvaise personne si on aime.

    Il a envie d’y croire.
    De se dire ces choses même s’il sait que l’Ami les avait pêchées dans les histoires.
    Après tout il ne lui avait pas dit que ça pouvait faire si mal d’être amoureux, qu'on pouvait pleurer, errer, de perdre l'être tant aimé. Peut-être qu'il voulait juste le lui cacher, peut-être qu’il ne le savait pas. De toute façon c’est trop tard. Trop tard pour le lui demander. Il ne le reverra plus jamais son Homme-Ami.

    Une seconde. Deux. Un clignement de cils. Loup arrache son regard à celui de son Créateur, ferme simplement les yeux. Pour profiter encore de la main au creux de sa tignasse sale. Emmêlée ; et mêlée de terre, des éléments habituels dans lesquels il se traîne.

    Un simple soupir sur ses lèvres. Alors qu’il se presse. Très légèrement, vient plus proche de lui. Il aimerait pourtant partir. S’enfuir. Mais il lui donne sa chance. Quelque chose dans le genre. Même si ses mâchoires claquent entre elles à la proposition. Pas un oui. Pas un non. Juste pour dire que ça ne lui plaît pas. Qu’il ne répondra pas. Pas tout de suite en tout cas, pas capable de se dire qu’il pourrait en avoir une différente de tanière, différente de celle qu’il avait à l’époque. Il frissonne. Y penser lui fait bizarre, il se mord la lèvre.

    Ne parle pas.
    Ne répond pas.

    Toujours muet, toujours, alors même que Sergueï attend probablement une réponse. Il se renfrogne. Très légèrement. Gronde et vient lover sa tête plus fort contre la main ; il voudrait se taire à jamais, ne plus parler. Retourner dans ses bois et sa solitude où il n’a que faire des convenances et conventions des Hommes. Où tout est bien plus simple. Presque comme avant. Alors qu’il résonnait encore sur ses pas le son grave des cors.

    “Pourquoi tu étais dans la forêt ?” qu’il demande soudain. “Quelqu’un aurait pu te faire mal.” Il aurait aussi pu se blesser. Se tuer. Agoniser, le corps brisé, après avoir dévalé des mètres entiers dans de l’herbe mouillée. Il aurait pu. Il aurait pu aussi… “J’aurais pu t’attaquer.” S’il s’était retrouvé acculé. S’il l’avait surpris dans un moment de colère. Fébrile. Comme à son retour de la ville. Après avoir dû dire non trop fort à cet homme insistant.

    Il y a mille raisons pour lesquelles il aurait pu faire ça. Ça n’est pas arrivé.

    C’est lui, d’ailleurs, le Loup, qui est blessé. Même si sa tête lui tourne moins. Que le sang s’est arrêté. La nausée d’ailleurs s’est calmée. Légèrement. Il reste là pourtant. Une nuit sans pluie, ça pourrait être bien non ? La Bête n’en sait rien, il a peur de quand Mozart arrivera, d’être mis à la porte. Peur de rester trop longtemps, de finir par s’attacher. Peur de tout ça. De ces choses contre lesquelles il se bat. Les liens. Parce qu’ils font mal beaucoup trop souvent. Et qu’il en a pourtant besoin. D’une chaleur près de lui, de câlins quand rien ne va.

    De sourires qui rassurent.

    “S’il t’arrivait quelque chose, il serait triste. Triste à en mourir.”

    Mozart. Il sait de quoi il parle, mais la Bête n’en parlera pas. Il n’a pas à étaler le peu de sa vie sur un plateau même si cet homme l’a façonné. Même si ça s’entend dans ses mots, tout ce qu’il ne prononce pas.

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