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  • période : printemps 2023
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    Anonymous
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    Nox
    Lumos
    De chair et de fer
    'Cause deep down inside
    I never was
    Human
    And never will be.
    Believe me
    This flesh can't chain me.
    Sur la porte du garage, la pancarte de travers annonce « ouvert (sauf si la porte est verrouillée lol) ». L'enseigne au-dessus de l'entrée est joyeusement de travers aussi. Les voisins diront que les attaques à coup de décibels et de musique de sauvage la font pencher un peu plus à chaque fois que le propriétaire des lieux ressent le besoin d'écouter du métal à un volume suffisant pour réveiller les morts.

    Aujourd'hui cependant, ACDC ne résonne pas entre les murs assez fort pour les faire trembler. Malgré la porte ouverte, la salle de travail a été désertée – les outils écartés à défaut de vraiment rangés, les pièces détachées empilées par surnom ou par couleur dans leurs coins attribués, une voiture encore suspendue par un pont de levage en vision improbable trônant au beau milieu de l'atelier. Indices presque discrets d'une présence qui l'est habituellement moins, une rallonge et des sons de tous genres s'échappent de l'arrière-cour.

    C'est là que Vorpal s'active. Fredonnant inhabituellement doucement sous son masque de soudeur, il coupe et reforme pièces détachées et panneaux volées. Entre ses doigts protégés de gants épais, le métal dont il a un jour été façonné change et se cabre. L'ancienne épée, fascinée, suit ses changements de teinte et de texture sous les scies et les fers à souder. Son humanité de peau pâle comme le papier dont il est né peine à s'attacher assez à lui pour lui donner le réflexe de reculer face au danger – alors, arme incapable d'abandonner, il demeure au beau milieu des étincelles qui le nimbent de flammes éphémères, aveugle au risque que frôlent à chaque instant ses mèches rebelles et sa carnation délicate.

    Rien en cet instant ne compte sinon cela : le monstre de ferraille qui se dresse lentement au beau milieu des vieilles pierres et des herbes folles de la cour. Des panneaux de circulation et des ailes bousillées de voitures lui forment sur tout le corps des écailles sauvages. De vieilles lames et des pointes brisées de tournevis l'arment de griffes et de piquants, rivalisent de férocité avec les forets et les piques de ses crocs déployés. Des métaux en tous genres se livrent en lui une guerre féroce : le fer perd la bataille sous la rouille et se consolide d'acier, le cuivre crie en accent sur toute son échine. Le laiton éclabousse sans logique ses flancs. Vert de gris et soudures grossières s'acharnent à rendre plus brute encore la forme.

    Elle n'est pas seule, entre les murs trop petits pour la contenir. L'intégralité de l'espace grouille de créatures d'un autre monde à la grammaire aussi déconcertante que leur anatomie. Dragons, chimères, monstres... et une, plus grande que toutes les autres, qui n'est autre que l'Ennemi. Le soleil leur fait jeter dans l'espace des ombres immenses et menaçantes. Cauchemar de mortel et rêve d'épée intrépide, l'éclairage et les grincements du vent dans leurs failles feraient jurer qu'elles bougent et grondent.

    Et au centre des menaces qu'il forge comme un rappel perpétuel qu'il n'aurait dû être mortel que dans un sens, nimbé d'étincelles sauvages comme un feu de brousse, Vorpal soude et fredonne – humain d'aspect sous les griffes immenses d'acier forgé, épée à jamais pour qui sait observer.
    Jawn ♕ [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]


    Anonymous
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    De chair et de fer
    Patience. Vous en faites preuve, surtout lorsqu’on donne à vos sens quelques curiosités auxquelles accrocher la vôtre. Une main tenant votre poignet, la paume recouvrant votre montre, vous écoutez les bruits intenses de crépitations qui vous parviennent là où le câble, allongé par terre, disparaît simplement. Penchant quelquefois la tête de côté, fermant les yeux, vous respirez les odeurs de brûlures, d’âpreté et d’âcreté qui inondent le garage.

    Difficile de vous retenir d’aller questionner ce qu’il se passe, là-bas, et d’expliquer pourquoi vous n’avez toujours pas été accueilli. Bien que vous n’ayez jamais été un client très exigeant, vous relevez plusieurs fois la main pour vérifier que les minutes avancent toujours, ceci dans un calme olympien que vous personnifiez malgré vous au milieu de cet atelier impressionnant.

    Vous n’y connaissez rien à la mécanique moderne. La montre que vous portez est, déjà, pour vous, un bien assez extraordinaire, plus chic que celles à gousset que vous avez connu. Votre téléphone est… une étrangeté technologique de laquelle vous reconnaissez le potentiel sans parvenir à en profiter totalement — ce n’est pas de la mécanique, mais c’est tout comme pour vous : comme vous avez l’habitude que l’on fasse tout à votre place, les sciences pratiques, même si elles allègent l’esprit de quelques responsabilités, vous sont des monstres obscurs d’intelligence calculée que vous préférez laisser aux autres. Vous aimez particulièrement ne pas avoir à vous creuser la tête et, vous faire dire que vous devez vous lever par une sonnerie sans coeur, qui sonne en jugeant de la même manière pour rappeler un rendez-vous, vous irrite un peu moralement. Une main et une voix dociles sont plus égayantes, même pour vous reprocher vos écarts : que l’on souligne vos dépenses extravagantes sous formes de notifications assommantes, qui ignorent tout de la passion, du frisson et de la révélation qu’offrent un achat impulsif, avant même d’en avoir trouvé l’utilité matérielle, n’est agréable que si vous pouvez convaincre l’autre de son absolue nécessité. C’est le plaisir du moment qui importe, pas le pragmatisme des chiffres investis, et expliquer cela à une machine n’est pas évident. Cela dit, le téléphone, pour sa défense, se fiche que vous n’y connaissiez rien en mécanique et que conduire soit une chose que vous n’apprendrez jamais à faire : il entend seulement que vous avez désormais une voiture d’une rareté extraordinaire, qui attend sur une remorque, quelque part en ville. La regarder a suffi à vous faire oublier les derniers événements autant que cela a comblé le vide entre vos côtes. Maintenant, il vous faut quelqu’un pour la retaper — et pour ça, disons-le, votre téléphone vous a mieux encouragé que quiconque —, alors, voilà, vous voilà dans ce garage, à piétiner nonchalamment sur place, le regard passant sur les murs et les formes industrielles, curieux, et sans comprendre.

    Jusqu’à ce que vous n’y teniez plus. Dans un élan d’ennui certain, vos jambes qui tournent en rond finissent par suivre la rallonge, les bruits et les odeurs. Avec timidité, et une envie malhonnête qui ne se nomme pas, vous penchez le buste dans l’ouverture pour découvrir ce qui retient davantage l’attention que votre présence.

    Et c’est exceptionnel. Vous en convenez, comme votre bouche s’ouvre d’étonnement, que vos paupières s’écarquillent sur des silhouettes surprenantes aux dimensions délirantes, dressées comme d'invraisemblables squelettes d’architectures nouvelles, insolentes et choquantes autour d’une glyptique plus démesurée et exagérée encore. Vous ne voyez pas tout de suite celui qui tient le fer à souder et la baguette magique de cette cour des miracles truculente et magnétisante. Le bruit joue moins sur votre fascination que l’excentricité paradoxale des ombres, matières et expressions indescriptibles qui paraissent, autant qu’elles ne paraissent pas tout à fait, figées par le soleil, ou par d’autres sortilèges que vous n’imaginez pas. C’est magnifique, que vous pensez, craignant de vous avancer pour aller affronter ce qui ne peut pas être une tête et qui ne peut tout à la fois rien représenter d’autre.

    « Qu’est-ce que c’est… »

    Votre doigt effleure sans oser provoquer — peut-être que cela mord… ! … et peut-être que cela se réveille... ? —, avec appétence pour la bizarrerie sans yeux, sans nom, sans équivalent réaliste ou logique. Vous ne savez vous-même pas dire si, en vous étonnant, vous vous posez une question ou si vous affirmer une chose.

    Les mots vous manquent assurément, et plus encore quand vous poser carrément la main sur cette chose, réchauffée par un rayon du jour, qui paraît horriblement difficile à comprendre anatomiquement parlant mais qui reste terriblement éloquente sentimentalement — les matériaux parlent, et bien que vous cherchiez à les reconnaître, plongé dans vos lointains et fictifs souvenirs d’études, vous n’entendez rien de compréhensible tant le bruit du fer que l’on brise, tord et fait fondre vous brise, tord et fait fondre la tête.

    Vous abandonnez l’effort pour vous plaquer les deux mains sur les oreilles et vous mettez en quête de celui qui, ici, n’est déjà plus seulement un intrigant expert en mécanique, mais aussi désormais un intrigant artiste dont le visage, la réflexion et le regard vous attirent — peut-être plus, alors, que son expertise.

    « MONSIEUR VORPALINE ? »

    Vous haussez la voix, fort, fixant un coin où vous croyez apercevoir un pied dépasser derrière un mastodonte blanc crachant des étincelles bien réelles.   

    Codage par Libella sur [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
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