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    Anonymous
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    [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
    Récemment Sand s'était senti épuisé et n'avait eu qu'un mot à la bouche : « vacances ». Depuis son contrat avec la chaîne de télévision, ses journées se résumaient aux préparations et enregistrements de l'émission. Un jour = une histoire. Entendre ces gens parler de leur vie avant Insomnia avait éveillé en lui des questions, plus que de réponses, auxquelles le temps avait manqué pour y réfléchir.

    L'ennui ne faisait pas parti du vocabulaire de Sand, car son monde imaginaire remplissait sept fois le leur et le silence n'existait pas. Autrefois, l'écriture avait été le meilleur moyen de mobiliser sa concentration, ainsi la perpétuelle agitation de son esprit se calmait. Mais, cette fois, devant sa feuille vierge semblant de plus en plus blanche aux toc de l'horloge, sa main refusait de poursuivre sa collection criminelle cachée sous une innocente couverture et de verser à nouveau l'encre.

    Je n'ai pas choisi de mener une misérable existence
    Apprendre que sa vie est un mensonge, jusqu'au plus petit sentiment
    Vous et nous n'avons pas choisi de naître, mais vous aviez le choix de mettre fin à vos jours
    C'est en voyant pour la première fois mon
    dieu à moi que j'ai compris que vous étiez les plus à plaindre

    Ils n'étaient pas différents des vivants, maudissant le divin pour leurs malheurs, doutant de l'amour absolu, tirant sur le cordon qui les liait au créateur dans la tentative de le déchirer une fois pour toute.

    Sand posa ses lunettes sur son bureau et massa l'arête de son nez. Combien de personnages avaient souffert de sa plume. Il avait écrit ses œuvres sous des jets qui lui venaient spontanément, et une fois les livres liés jamais il ne le relisait, ils tombaient dans l'oubli. Quand on le citait, il ne reconnaissait pas ses propres mots. Dans son ancien bureau, une bibliothèque protégeait ses livres, il aurait bien aimé les relire pour la première fois, pour expier sa négligence.

    Il s'empara d'un chapeau tribly et de lunettes de soleil et sortit de sa maison.

    La librairie était un labyrinthe dans lequel il se perdit, à la recherche de son pseudonyme. Après une heure, la classification demeurait un casse-tête, alors il partit à la recherche d'un employé en mesure de l'aider. Revenir sur ses pas ne fut pas simple, mais il parvint à rejoindre le comptoir. Personne. Derrière une des tours de livres à côté du comptoir dépassaient des mèches blondes. Sand se dépêcha de rattraper l'employé avant que celui-ci ne disparaisse dans une allée.

    « Excusez-moi de vous déranger. » le héla-t-il

    Il attrapa l'épaule de l'homme, enleva ses lunettes – la politesse l'exige – et sourit timidement afin d'appuyer sa décharge.

    « Pourriez-vous m'aider ? Je recherche l’œuvre complète de George Sand. »

    Il eut peine à cacher sa surprise face à ce gamin dont les os semblaient pouvoir se casser si Sand exerçait une pression plus forte. Il lâcha immédiatement prise, interdit, comme s'il venait d'enfreindre une loi inconnue, retenant une nouvelle excuse dont il ne saisissait pas le fondement. Un instant, il se demanda si cette personne était réellement faite d'os et de chair, si d'un battement de cils son corps n'allait pas s'effacer. Mais un battement de cils plus tard, il était toujours là.
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    Anonymous
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    Revelio
    Nox
    Lumos
    < Can't help [hating] you >

    Le retour au travail est difficile. Quitter le domicile de John, tout d'abord ; il lui faut se forcer, tous les matins. Prendre une grande inspiration, tourner et retourner entre ses doigts cette petite boule en mousse qu'ils sont allés acheter la dernière fois pour passer son stress dessus. Il la pétrit, la malaxe, se concentre dessus en espérant pouvoir y graver toutes ses pensées négatives et ses peurs. Dans sa poche, une petite tablette d'anxiolytiques. Son téléphone bien chargé, au cas où il devait appeler John, Echo ou les secours. Ensuite, éviter de dévisager les gens dans la rue comme s'ils étaient des monstres prêts à fondre sur lui pour le bouffer - c'est vrai que ce serait déjà bien pratique. Il se tient droit, les muscles bandés, tendu dans tout son corps malingre. Quand il se voit dans un miroir, il voit bien qu'il a à nouveau perdu du poids ; l'impression que ses cheveux sont ternes, que sa peau est grise, que ses yeux approchent plus l'acier que le bleu du ciel.

    Et s'occuper du magasin, c'est bien, bien pire.

    Lorenzino arrive parfois à feindre des sourires, feindre l'amusement, feindre la surprise, mais au fond, il se sent démuni ; il ne rit pas beaucoup, parce qu'il n'en a plus la force ni même l'envie. Mais surtout il observe. Il est aux aguets ; à chaque tintement de cloche, il se demande si les portes vont être bloquées, s'il va à nouveau voir quelqu'un se faire calciner ou transpercer sous ses yeux, et l'idée ne le réjouit pas beaucoup. C'est avec anxiété qu'il affronte chaque nouvelle journée ; mais il les affronte, et le temps qui passe, petit à petit, chasse ses peurs…

    Du moins, tant qu'on ne le touche pas.

    Il a un brusque mouvement de recul lorsqu'il sent quelqu'un poser sa main sur son épaule ; bref, violent, tendu. Il a bien entendu la voix qui l'interpelait, mais il ne peut que le transpercer de son regard froid et hermétique. Il s'est retourné à demi vers son client, le dos presque collé contre l'une des étagères bancales de la librairie, et quelques livres serrés contre sa poitrine. Lorenzo met quelques secondes à reconnaître la personne qui lui fait face — le temps de fermer et rouvrir ses doigts plusieurs fois pour les décrisper, le temps de détailler son visage, et surtout d'entendre ce nom qui lui fait tilt.

    Oh. Ah. Ok.

    L'autre en face paraît embarrassé de l'interpeler de la sorte, mais Lorenzo ne remarque pas la gêne. Il se souvient d'abord d'où il l'a vu ; la télévision. Puis il se souvient pourquoi ce visage lui apparaît immédiatement antipathique, bien qu'aucune agressivité ou arrogance ne le salisse. L'italien doit contenir le flot d'émotions qui le chavire ; est-ce sa peur et sa surprise qui font encore battre son coeur aussi vite, ou est-ce plutôt le dégoût et la colère ?

    Lorenzo n'aime pas vraiment les auteurs, c'est chose connue ; mais alors ceux qui ont écrit sur lui, même s'ils ne sont pas son auteur, ça lui fait vraiment un petit quelque chose. Et ce n'est clairement pas agréable.

    Ses épaules toujours crispées, il prend une inspiration profonde. Bon. Tu n'es pas obligé de lui parler, d'accord ? Fais ton travail. Laisse-le admirer ses propres oeuvres si ça lui chante. Ce n'est pas comme s'il pouvait trouver quoi que ce soit te concernant dans cette librairie, de toute manière. (Comment ça, ce n'est pas déontologique ? Est-ce que vous savez qu'il s'en fout ?)

    —Bonjour, dit-il finalement, comme si on venait de lui arracher ce mot d'entre les lèvres. Venez, je vous guide.

    Il profite de passer dans ce couloir pour ranger rapidement les livres qu'il transporte, puis cherche la section dédiée aux auteurs français. Sand, Sand, Sand... Le nom tourne dans sa tête pendant qu'il le cherche dans les rayonnages, tout en lui jetant des coups d'oeil fréquents sans le regarder dans les yeux ; il est perdu entre sa volonté d'observer le moindre de ses faits et gestes, de peur de voir un couteau surgir de nulle part, et celle de ne pas lui donner la moindre attention.

    Il s'arrête. Sand. Lui désigne l'étagère. Sa voix sonne, comme retenue.

    —Les volumes sont ici.

    Il veut partir ; n'y arrive pas. Il se retrouve à nouveau à le détailler. C'est étrange d'avoir cet homme face à lui. Quelqu'un qui a retranscrit une part de lui, sans qu'elle ne lui appartienne réellement. Il ne sait pas comment se comporter.

    —Pourquoi recherchez-vous vos propres oeuvres ?

    C'est sorti tout seul.

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