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    Charles John Huffam Dickens*







    Informations *

    Groupe — Auteur.
    Date de mort — 9 juin 1870.
    Date d'arrivée — 20 ans.
    Métier — Adjoint au maire.
    Avatar — Tyki Mikk de D. Gray Man.








    Physique *


    Qui pourrait nier que Charles est un bel homme ? Bien qu'il ne corresponde pas aux préférences de tous, il serait de mauvaise foi de le qualifier de laid.

    Il sait qu'il attire les regards, et sa démarche autrefois plutôt gauche, a fini par gagner en prestance au rythme de cette attention grandissante. Il n'était plus question de baisser honteusement la tête. Il avait rejoint la cours des grands, évoluant dans les plus hautes sphères de la société tout en défendant les plus démunis. Son attitude témoigne parfaitement de sa capacité d'adaptation. Quel que soit son interlocuteur, il reste digne et droit, sans pour autant paraître hautain et méprisant. Il respire simplement cette classe british.

    Un mètre quatre-vingt-huit qui inspire le respect, non pas par la taille, mais par le soin apporté au détail. Dickens accorde de l'importance à son apparence, et il s'y prend à merveille. On devine sous ses vêtements une musculature harmonieuse et entretenue régulièrement. Malgré ses airs de dominant, il a décidé de se contenter de sculpter son corps sans s'encombrer du préjugé « Muscle = viril ». Certains considèrent que ce n'est pas sérieux, lui considère qu'il est question de morphologie à respecter. Ne serait-ce pas dramatique qu'il ne corresponde plus aux mensurations d'un mannequin ?

    Grand amateur de costumes et de trench coat, la garde-robe de l'adjoint est une succession de tenues sur mesure triée par matière et par couleur. Sans le connaître, il serait tout à fait possible d'imaginer qu'il ne possède pas de vêtements plus communs, puisqu'il porte toujours le même style de fringues. Si l'erreur est compréhensible, elle reste tout de même une erreur. Charles éprouve en réalité des difficultés à s'adapter à la mode de cette nouvelle vie. Il a donc décrété pour son propre bien qu'il éviterait à l'avenir de se ridiculiser en public en se limitant à ce qui le met le plus en valeur : Les belles coupes. Le reste ne quitte pas le confort de son appartement, sauf si quelqu'un lui confirme qu'il est magnifique.

    Ses jeans mettent pourtant parfaitement en valeur son postérieur.

    L'autre raison est qu'il tente de dissimuler une cicatrice en couvrant son corps. Celle-ci, en forme de croix, s'étend sur l'ensemble de son torse. Elle est le rappel douloureux d'un déraillement de train. S'il n'est pas pudique, il n'aime pas particulièrement l'afficher et accepte toujours difficilement qu'on la touche, même dans des contextes plus intimes. Le plus inhabituel lorsqu'on le voit est certainement sa couleur de peau. Charles était blanc, mais cette nouvelle existence a fait de lui quelqu'un de métissé. Il est devenu une beauté froide prisonnière d'un corps aux teintes exotiques, quelque chose de rare. Quelque chose que l'on convoite d'autant plus sur cette île coupée du monde. Il est physiquement de cet ailleurs dans lequel il est si plaisant de croquer à pleines dents. S'il arrive de le voir avec des cheveux courts, il les laisse actuellement pousser parce qu'il aime la sensation de cette chevelure frisée tombant en cascade sur ses épaules.

    Ses yeux pétillent de ces reflets dorés qui lui vont si bien au teint, lui conférant un charme d'autant plus oriental qu'il choisit désormais ses bijoux et accessoires dans cette couleur. Un grain de beauté sous son œil gauche renforce l'intérêt que l'on porte à son regard, tout en indiquant que sa peau est naturellement parfaite, mais de toute évidence longuement entretenue par de nombreux soins.

    Il possède un second grain de beauté, également fort remarqué et apprécié, puisque ce dernier se situe au niveau de son bassin.

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    Mental *


    Charles est un individu complexe, quelqu'un de changeant qui a décidé arbitrairement que le monde tournait autour de lui. Le qualifier d'égoïste en s'appuyant sur ce fait serait une grossière erreur de jugement, car la popularité de l'auteur semble être restée intacte bien que les moyens d'y parvenir, eux, aient été significativement différents.

    Mais Charlie, quelle est donc la recette d'un succès aussi fulgurant ?

    S'il était en mesure de vous répondre, il débuterait certainement son exposé en indiquant que considérer être le centre de l'univers n'est pas réservé qu'aux pires déchets de l'humanité et aux cas les plus désespérés de narcissisme. Il s'agit avant tout de se poser en acteur, de devenir soi-même l'impulsion vers le destin que nous méritons tous. Songer n'être qu'une infime partie de l'espèce humaine ? Autant l'admettre, cela n'est pas un terreau assez sain que pour accueillir les graines de l'ambition. Il faut parfois se salir un peu les mains et museler sa conscience, tout particulièrement lorsque l'objectif ultime est d'améliorer la qualité de vie commune. Sacrifier quelques pièces, pour enfin atteindre l'échec et mat.

    Faire tomber le roi de cette ville.
    Selon les règles bien sûr.
    Charles n'admet pas d'autres régimes que la démocratie.

    Après tout, n'a-t-il pas passé sa vie à faire la lumière sur les injustices ? Ne s'est-il pas révolté contre les inégalités ? Ses écrits autant que ses actes ont éveillé les consciences. Il est désormais pleinement conscient d'avoir joué un rôle immense sur l'évolution de la société, que celle-ci aurait un retard considérable sur les droits de l'enfant s'il n'avait pas tant milité pour eux. Et vous savez quoi ? Charles considère avoir pleinement rempli sa part du marché. Sacrifier une vie pour quelque chose de grand lui paraît être assez louable que pour ne pas précipiter sa propre ruine à nouveau. Ou en employant une autre méthode, quoi qu'il en soit.

    Terriblement auto-destructeur. Si l'on pouvait lui prêter les meilleures intentions lors de son ancienne vie, celle-ci ne laisse aucun doute sur qui est le véritable Charles Dickens. Derrière cet homme puissant que l'on craint souvent se cache quelqu'un dont les blessures ne se refermeront jamais. Peu importe combien il les arrose du plus cher des whisky. Peu importe combien d'amants couvriront de baiser un cœur mort d'avoir trop aimé.

    Aimer son père. Aimer sa mère. Aimer ses frères et sœurs. Aimer ses camarades de classe. Aimer ses collègues à l'usine. Aimer ses employeurs. Aimer ses amis. Aimer son épouse. Aimer ses enfants. Aimer une autre femme. Aimer des hommes. Aimer le monde entier.

    Tout ceci pour mourir fatigué d'avoir trop aimé.

    L'auteur est un danger. L'un de ces hommes qui pourrait en l'espace de quelques mots captiver votre cœur. Il le brisera certainement, mais si cela peut vous consoler, cela ne l'amuse guère. La séduction est un jeu auquel il n'a jamais été perdant et le sexe est un divertissement ô combien plus délicieux que les souffrances engendrées par l'Amour. Aussi accro au frisson de la chasse qu'à l'adrénaline d'une agréable compagnie, il se considère comme un amateur d'art. Chaque peau qu'il caresse raconte une histoire qui lui est propre. Chaque gémissement concurrence la plus belle des symphonies.

    Selon lui, il est impossible de trouver meilleur moment pour discerner la véritable nature de l'être humain que lorsqu'il se trouve dans son plus simple appareil. Cela ne vaut évidemment pas dans son cas.

    Charles est un orateur habile, un menteur né. Être le centre de l'attention lui est devenu naturel, si bien qu'il ne s'accorde pas le moindre repos tant qu'un regard est susceptible d'être posé sur lui. Ses faiblesses ne s'affichent que lorsqu'il est seul, seul avec lui-même. L'adjoint est plus sensible et blessé qu'il n'y paraît. S'il joue un rôle, c'est par crainte que l'on se joue de lui. S'il se méfie de tous, c'est parce qu'il réalise qu'il ne tourne pas rond.

    Son Amour est indivisible. Sa flamme ne s'éteint jamais, le condamnant à une souffrance perpétuelle. Charles est hanté par l'impossibilité de passer à autre chose, même lorsque les personnes qui lui sont chères ne le rejoindront jamais dans ce monde étrange.

    Effrayé à l'idée de faire souffrir.
    Peu habitué aux relations saines.
    Possessif de peur d'être abandonné.
    Infidèle parce qu'il est persuadé qu'il le sera même si vous lui répétez le contraire.
    Distant lorsqu'il a l'impression que vous le trahissez.

    Le sourire charmeur de Dickens cache aussi bien les portes du Paradis que celles des Enfers.

    Bipolaire qui s'ignore, il méprise sa propre condition. Il poussera toujours jusqu'à atteindre la Limite. Celle imposée par son corps épuisé. Celle imposée par son esprit trop actif. Celle imposée par les émotions crues passant à travers les barrières qu'il pensait infranchissables. Charles doit prétendre, car s'il n'était pas aussi bon dans son propre rôle, sa vie serait un enfer dicté par son propre corps. Il s'embarrasserait en public lors de ses phases maniaques, et ne sortirait pas de chez lui pendant des périodes prolongées lors de ses épisodes dépressifs. Ses mœurs douteuses sont le résultat de son état. Il a besoin de se sentir aimé, même si cela revient à vendre son propre corps pour l'obtenir. Il traite cette maladie qu'il ignore couplée à sa peur de l'abandon en enchaînant les amants. La fréquence de ses aventures est directement impactée par des besoins urgents d'intimité, peu importe la personne, peu importe si c'est risqué. Il est ouvert à beaucoup de choses dans ce domaine de toute façon.

    Pour quelqu'un qui traite le corps des autres avec le plus grand respect, il n'en fait pas de même avec le sien. S'il pratique une activité physique régulière -qui évidemment, est la natation, je vous vois venir-, il cumule les comportements à risque. Cuisinier minable, il mange des plats tout préparés, des restes à réchauffer, mais rassurez-vous pour l'économie de la ville, il fréquente avant tout les restaurants. Il écume également les bars, les cafés, le bordel, les salons de thé, le casino, les boîtes de nuit, ... Comme vous devez l'avoir deviné, l'auteur est un homme riche et dépensier qui fume, a des problèmes d'addiction à l'alcool, et consomme certainement des substances pas légales.

    « Il faut bien mourir de quelque chose d'autre que de vieillesse dans cette ville. Je m'en donne les moyens, tout en favorisant des commerces bien plus louables que ceux de ces charlatans de médecins. »

    Rassurez-vous. Pour le coup, il est juste con. La science n'est clairement pas le domaine de prédilection de Dickens, et il ne tient pas à ce qu'il le devienne, hormis lorsqu'il s'agit d'anatomie. Tout cela pour dire qu'il ignore les signaux de son propre corps jusqu'à ce que ceux-ci ne soient critiques. Dans ces cas là, il est bien obligé de tolérer un minimum ceux qui l'aident à se remettre sur pied.

    Excepté ce détail, l'intelligence de l'auteur ne peut être remise en question. S'il donne l'impression de ne pas travailler énormément, c'est avant tout parce qu'il est capable d'effectuer rapidement la plupart des tâches qu'il lui incombe, ce qui lui a valu d'être rapidement remarqué et d'obtenir une promotion. Il fallait admettre qu'il était bien trop compétent que pour occuper longtemps le poste de simple secrétaire du maire. Cependant, il est probable qu'il puisse être corruptible. Si tel était le cas, cela ne serait qu'une démonstration de plus de sa capacité extraordinaire à prévoir différents cas de figure pour couvrir ses arrières. Sans doute un reste de sa carrière d'écrivain, qui n'est pas tout à fait terminée. Il profite toujours de chaque instant libre à sa disposition pour écrire, publiant de temps à autres des nouvelles, pour la plus grande joie de ses admirateurs. Il continue d'écrire des romans, stockés dans son impressionnante bibliothèque. Beaucoup sont inachevés, des premiers jets, voire insatisfaisants à la relecture selon ses dires. Le refus de partager le fruit de nombreuses heures de boulot trahit son exigence ainsi que son côté extrêmement perfectionniste.

    Parmi ses autres passions, on peut également compter le piano et le violon, la littérature (évidemment) ainsi que l'équitation. Charles est un grand consommateur de thé, surtout de thé noir tel que l'Earl Grey et le Darjeeling, mais il ne refuse jamais un café italien digne de ce nom. Il parle couramment l'anglais et le français et se montre en général très curieux des cultures qui lui sont étrangères. C'est d'ailleurs un grand amateur de gastronomie et de jardins à la française. Sa kryptonite, ce sont les enfants et les chats. Il craque totalement sur eux, tandis qu'il déteste les chiens. Ces derniers le lui rendent bien.

    Paré du fameux flegme britannique, Dickens est souvent considéré comme quelqu'un de froid, taquin et mystérieux. Il n'est pas toujours tendre, mais il est juste. Pour la plupart, Charles est d'excellente compagnie et, malgré un humour qui n'est pas particulièrement... drôle dirons-nous, il sait s'amuser autant lors des soirées les plus mondaines que les soirées où il rentre au radar.

    Charles n'appellera jamais de taxi.
    Ne le faites pas pour lui non plus.
    De toute façon, même pas sûr que les taxis veuillent encore de lui.

    Il souffre d'une phobie concernant l'ensemble des véhicules à moteur. Mieux vaut marcher si vous tenez tellement à le raccompagner.

    Donc, si vous aviez le malheur de tenter de le forcer à rentrer dans une voiture ou s'il ne vous a pas à la bonne, sachez que la situation devient plus complexe.

    Charles n'aime pas les questions stupides. Il a tendance à y répondre par d'autres questions stupides en relation avec celle qu'on a pu lui poser, histoire que l'intéressé comprenne bien ce qu'il en pense sans avoir à vous le dire. Il sait se montrer patient, mais il lui arrive d'exploser, surtout lorsqu'il s'agit de l'incompétence des employés à la mairie. Un Dickens en colère, cela semble donner quelqu'un capable de démonter oralement une personne jusqu'à lui faire passer l'envie de recommencer sur dix-huit générations. Dans d'autres cas plus alcoolisés, il arrive également qu'il en vienne à se battre.

    En résumé, Charles est loin d'être parfait, mais il l'assume pleinement. Haters gonna hate, surtout lorsqu'ils savent qu'ils n'auront jamais ton compte en banque.

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    Histoire *


    « Family not only need to consist of merely those whom we share blood, but also for those whom we'd give blood »

    Je suis né le 7 février 1912 dans le Hampshire. Puisque j'ai, par chance, hérité d'un indéniable talent dans le domaine littéraire, je vous épargnerais des détails liés à la météo de ce jour-là, même si je l'imagine aussi maussade que l'humeur de ma mère. Il faut dire que cette dernière avait déjà donné la vie à une fille, et s'apprêtait, après moi, à faire venir au monde six autres enfants. Je peux décemment comprendre que cela puisse crisper une femme et lui faire passer l'envie d'être agréable avec son entourage. Ma famille appartenait à une classe relativement privilégiée grâce aux seuls efforts des mes grands-parents. Ceux-ci s'étaient révélés être des domestiques exemplaires que la bourgeoisie et la noblesse aimait s'arracher, si bien que l'un de leurs employeurs accepta de se porter garant pour mon père. Cette recommandation lui permit d'accéder à un poste dans l'administration, ce qui, à l'époque, faisait de lui un excellent parti. Ma mère n'avait donc pas eu à réfléchir longtemps avant de décider qu'il était l'homme de sa vie et qu'elle ferait mieux de l'épouser.

    C'est en effet dans un contexte favorable que je pointais le bout de mon nez. Les seules épreuves auxquelles je devais faire face étaient les mutations de mon père et les décès dans ma fratrie.  J'étais déjà un gamin intelligent, assoiffé de connaissances et capable de rebondir, si bien que l'ensemble de mes professeurs me destinaient à d'impressionnantes études dans les prestigieuses universités de Cambridge ou d'Oxford. J'en rêvais et j'y croyais, redoublant d'efforts suite à ces nombreux encouragements que je savais sincère, parcourant ces livres que l'école laissait à ma disposition.

    « I only ask to be free, the butterflies are free. »

    Je me souviens des jours où les cris ont commencé à résonner dans cette maison que nous occupions à Camden Town. Le coût de la vie à Londres était extrêmement élevé, mais mon père avait beau se ranger derrière un tel prétexte, les disputes avaient fini par nous en apprendre la véritable raison. La voix d'un ivrogne éclatait sur les murs, aussitôt suivi par les hurlements distincts d'une épouse qui voit ses propres projets de carrière couler. Elle criait, agonisante et prise au piège dans une relation qui n'allait jamais lui permettre de s'épanouir et une famille nombreuse qu'elle ne pouvait pas abandonner.

    Elle y avait songé, mais le timing avait voulu que mon père soit incarcéré à cause d'une dette qu'il avait contracté auprès d'une boulangerie.

    En tant que fils le plus âgé, mes parents décidèrent qu'il était normal que je paie pour un père trop dépensier. Je me retrouvais donc à douze ans contraint de coller des étiquettes dans une usine de cirage et teinture pendant plus de dix heures par jour. L'endroit était en sale état et débouchait directement sur la Tamise. Autant vous dire que mes collègues et moi travaillions en compagnie des rats, et que la santé fragile de certains d'entre nous fut poussée jusqu'à ses derniers retranchements. Pendant ce temps, je savais que mes efforts permettaient à Francès de suivre des cours au Conservatoire de musique, permettaient au reste de ma famille de rester à l'école. Je le vivais difficilement, mais Fanny m'apprenait le piano et le violon. Ces heures passées à m'entraîner jusqu'à tomber de fatigue me faisaient oublier un temps combien j'en voulais au monde pour avoir assassiné mes belles ambitions.

    Je prétendais que tout allait bien. J'étais brisé, mais le violon avait remplacé ma voix. La mélancolie avait étouffé mes protestations et l'envie de me battre. J'enviais le monde, autant que je le haïssais.

    Mon humiliation ne se limita pas à l'usine. Il m'arrivait de devoir faire des heures supplémentaires sous la pluie, à attendre que quelqu'un daigne s'arrêter pour que je cire ses chaussures. C'est lorsque je m'adonnais à cette activité que mon patron me remarqua, décidant que j'allais dorénavant être employé à la boutique de Chandos Street.

    J'avais toujours été quelqu'un de travailleur, soucieux même dans mon malheur de témoigner d'une attitude irréprochable. Je voulais suivre l'exemple de mes grands-parents.

    Si j'avais su ce qu'il se passerait dans cette boutique, je me serais joyeusement contenté de fournir un travail médiocre pour que, jamais, personne n'ait à se rendre compte que j'étais « mignon ».

    Ma mère a décidé de ne pas me croire. J'ai pris sur moi, jusqu'à me disputer intentionnellement avec mon patron. Ce job d'étalagiste avait beau être mieux payé, je n'étais pas prêt à continuer d'en payer le prix.

    Ma mère aurait voulu que j'aille m'excuser, que j'y retourne alors que pourtant mon père avait été libéré grâce à l'héritage reçu suite à la mort de sa mère. Je ne lui ai jamais pardonné. Elle a fini par me scolariser pendant trois ans. J'étais blasé et en colère, parce que l'établissement et l'éducation que j'y recevais n'étaient pas à la hauteur des talents que l'on m'avait reconnu. J'étais un génie, coincé dans une institution médiocre jusqu'à mon entrée dans la vie active.


    « We forge the chains we wear in life. »




    J'avais commencé en tant que clerc dans un cabinet d'avocat. L'emploi était complexe pour moi, mais mes expériences précédentes m'avaient motivé à gravir les échelons. Il était hors de question que je rate cette chance de m'élever, et pourtant, j'avais le sentiment que je stagnais.

    Sans consulter mes parents, j'ai tenté le tout pour le tout, cumulant mon emploi avec un boulot de reporter. Mon oncle m'avait appris la sténographie, alors j'avais décidé de me lancer, espérant que mes efforts finiraient par me faire gravir les échelons. J'apprenais tellement, tant sur un plan légal que sur un plan journalistique. Je m'épuisais à force de travailler le plus possible, même lorsqu'il m'aurait été possible de prendre un peu de repos ou de temps pour moi.

    Cet acharnement eût l'effet escompté. J'étais bientôt embauché par un journal qui avait remarqué mon incroyable potentiel. J'ai eu l'occasion de voyager dans la province, prenant note de tout ce qui était susceptible de m'y intéresser. Car bientôt, j'allais publier mes premiers textes sous le pseudonyme de Boz. J'y racontais des tranches de vie quotidienne, et un collègue les illustrait. Mon succès fut immédiat. J'allais bientôt pouvoir reprendre mon nom sans craindre les moqueries de ma famille, mon salaire ne faisant qu'augmenter.

    Je m'engageais à écrire plusieurs romans, et j'apprenais alors qu'il était difficile de tenir autant d'engagement. Après avoir honoré mon contrat, j'ai donc quitté le journal pour me consacrer entièrement à ma carrière littéraire. Oh... et entre temps, j'avais épousé la fille aînée du patron du journal, la magnifique Catherine. Mais ce n'était qu'un détail.

    «My meaning simply is, that whatever I have tried to do in life, I have tried with all my heart to do well; that whatever I have devoted myself to, I have devoted myself to completely; that in great aims and in small, I have always been thoroughly in earnest »

    Cette année là, après tant de galères, me paraissait d'autant plus parfaite que tout me réussissait. Je venais de rencontrer mon meilleur ami John Forster et ma relation avec Catherine ne pouvait être meilleure. Je venais d'assister à la naissance de mon premier enfant. Mes œuvres se vendaient  mieux que quiconque aurait pu l'anticiper.

    Bientôt, Cath perdit cette étincelle qui m'avait tant plu chez elle. J'avais cru qu'elle me comprenait, qu'elle réalisait combien ma carrière était importante pour moi. J'avais naïvement songé qu'elle serait une présence apaisante avec laquelle j'allais pouvoir discuter de ces sujets qui n'intéressaient pas les femmes à l'époque. Ce ne fut pas le cas. Les reproches se multiplièrent tant que je fis mine de ne plus les entendre. Je détestais sa compagnie, n'y voyant qu'un comportement similaire à celui de ma mère alors que pourtant, je me consacrais pleinement à ma famille pour qu'elle n'ait jamais à manquer de rien.

    Nous avions tenté des médiations et celles-ci nous avait permis de passer outre la mort de notre neuvième enfant, Dora. C'était sans espoir, car malgré la naissance d'Edward, je ne voyais que des défauts chez elle depuis trop longtemps. Mes infidélités répétées, bientôt découvertes par ma femme à cause d'un bracelet qui ne lui était pas destiné, précipitèrent une séparation qui sonna ma libération. Il ne s'agissait pas d'un divorce, pas en ces temps-là.

    Avec le recul, je sais que j'ai été injuste avec Catherine. Elle n'a jamais tenté de me traîner dans la boue, alors même que j'avais tout fait pour qu'elle n'ait pas la garde de nos enfants.

    En ce temps là, j'avais d'autres préoccupations. Celles-ci portaient le nom d'Ellen Ternan, la jeune actrice à laquelle je destinais le fameux bracelet. J'avais à l'époque décidé de m'inspirer de Shakespeare, montant une troupe afin de jouer les pièces que j'écrivais. Elle m'était apparue comme un talent rare, ou peut-être n'était-ce l'illusion d'un coup de foudre insensé.

    « Once for all; I knew to my sorrow, often and often, if not always, that I loved her against reason, against promise, against peace, against hope, against happiness, against all discouragement that could be. Once for all; I love her none the less because I knew it, and it had no more influence in restraining me, than if I had devoutly believed her to be human perfection.  »

    Je m'affichais de plus en plus avec elle, l'emmenant partout avec moi. Je lui avais fait préparer une chambre chez moi, et je jouais les mécènes. De façon bien trop insistante pour notre bien à tout les deux. J'étais âgé, courtisant une jeune demoiselle, toujours marié, alors les gens se mirent à parler sans que je ne puisse rien y faire. J'étais en train de risquer le futur d'Ellen, le mien m'importait peu car j'étais conscient qu'un scandale n'allait plus freiner mon succès. Ma première réaction fut d'acheter une résidence secondaire où j'allais désormais la retrouver lorsqu'elle me manquait. La seconde fut de voyager à l'étranger avec elle, le plus souvent à Paris ou dans le sud.

    C'est lors de l'un de ces voyages secrets que le train dérailla pour une raison plus que stupide : Les employés avaient retirés des rails et nous avions cinq minutes d'avance sur l'heure prévue. Ceux-ci n'avaient donc pas été remis à temps.

    Tout était confus. Je me souviens des cris et de pleurs, de mon cœur qui semblait battre dans mes tympans et des longues minutes dont j'eus besoin pour réaliser et me reprendre une fois sorti.

    Je me retrouvais ensuite face à un choix après avoir sorti Ellen du wagon.

    Avouer que je l'accompagnais et que je la connaissais, risquant ainsi les problèmes que j'aurais évité en la laissant faire sa propre vie plutôt que de la garder jalousement auprès de moi.

    Récupérer les pages de mon prochain roman à l'intérieur du train, malgré le danger que cela représentait, et la laisser seule avec les infirmiers.

    J'ai choisi la seconde option. Elle a choisi celle de me briser le cœur lorsque j'ai enfin avoué ce que je ressentais et désirais réellement.

    « The agony is exquisite, is it not ? A broken heart. You think you will die, but you just keep on living day after day after terrible day. »

    J'avais beau souffrir, je n'ai pas renvoyé Ellen chez elle. Je lui ai rendu son indépendance sans pour autant lui retirer ce que je lui avais donné durant toutes ces années. Elle méritait cette qualité de vie, et je me sentais moins coupable de lui avoir volé ses plus belles années. C'était horrible à admettre, mais c'était la dure vérité, aussi égoïste soit-elle.

    J'ai sombré dans l'alcool, dans d'autres choses moins recommandables et légales. J'ai profité du succès de mes lectures pour enchaîner les maîtresses, et j'ai tenté d'autres expériences qui m'auraient valu de tomber de mon précieux piédestal. Des découvertes de sensations qui m'étaient inconnues avec d'autres hommes, des frissons d'interdit qui apaisaient mon âme. Accepter qu'Ellen était courtisée me rendait fou, et je n'ai jamais accueilli la folie autrement qu'à bras ouverts.

    L'oubli. J'allais bientôt l'expérimenter. John avait beau me mettre en garde et appeler divers médecins, je refusais d'entendre qu'ils me prescrivaient du repos.

    Je suis mort en pleine session d'écriture, d'un seul coup, simplement parce que j'étais trop têtu que pour garder le lit quelques temps. Simplement parce que j'avais refusé d'annuler la moindre date lors de mes tournées. Je n'ai même pas compris ce qu'il m'arrivait.

    « A man is lucky if he is the first love of a woman. A woman is lucky if she is the last love of a man. »



    J'étais revenu dans un endroit étrange et terriblement différent. Il ne fallut pas longtemps pour que l'un de ses habitants, voyant combien j'étais désorienté, n'arrête mes déambulations. Après avoir accepté qu'il ne m'explique la situation autour d'une tasse de thé, je le suivais jusqu'à chez lui, prudemment car des machines surgissaient à chaque coin de rue.

    J'étais donc arrivé dans une ville où les auteurs, leurs créations et quelques œuvres indépendantes cohabitaient. J'ai supposé durant les premiers jours qu'il ne s'agissait que d'un rêve dont j'allais bientôt sortir, mais le déni n'a été que de courte durée. C'est lorsque j'ai découvert la biographie que mon meilleur ami John avait écrite à mon sujet que la réalité s'imposa à moi. Je ne pouvais pas aussi fidèlement reproduire le style qu'il avait mis tant d'années à perfectionner.

    Ce fut le premier objet que je m'offris durant cette seconde chance, et il bénéficie toujours aujourd'hui d'un traitement spécial.

    Il y a vingt ans, mon objectif premier était de trouver un travail qui ne serait pas trop complexe et n'exigerait pas que j'aie déjà assimilé de nombreuses informations. Par chance, je fus approché par un photographe qui nourrissait un grand intérêt pour mon physique atypique. J'ai naturellement accepté son offre, et le peu de concurrence dans ma catégorie me propulsa rapidement au statut de petite célébrité. Les contrats se suivaient, et si le métier ne me plaisait pas plus que cela, je n'y voyais que des inconvénients.

    Je plaçais mon argent dans des biens immobiliers en priorité, afin de m'assurer des revenus toujours plus élevés et stables au fil des années. Sur le long terme, puisque personne ne mourrait de vieillesse, je me disais qu'il était sage de prévoir une inflation dans le domaine du bâtiment. Je continuais de me familiariser avec les nouvelles technologies, m'installant sur les réseaux sociaux. Cette décision me valut donc de gagner un suivi tout à fait respectable, m'imposant peu à peu davantage comme une personnalité qu'un mannequin. Les nombreuses soirées auxquelles j'étais invité, aussi bien privées que les fastueux lancements de gamme de produits ou de collections saisonnières, me permirent de rassembler des contacts déjà haut placés.

    J'ai alors entendu que le secrétaire du maire avait malencontreusement perdu la vie dans une sombre histoire d'assassinat. Il avait été apparemment pris pour cible par l'une de ses créations particulièrement en colère contre lui. Si l'une de mes créations avait nourri de telles idées, j'étais si exposé qu'elle serait déjà passée à l'acte. J'ai décidé de tenter le tout pour le tout, me présentant au poste qui me revint sans problème. Il était évident que j'étais le plus qualifié.

    Après plusieurs années de travail assidu, il devint évident que je gâchais mon talent à n'être que simple secrétaire. Il fut donc décidé qu'il était temps que j'atteigne le statut d'adjoint, assumant de nouvelles responsabilités que je ne connaissais que trop bien.

    L'argent, le pouvoir, les hommes.

    Je pense, sans me vanter, pouvoir dire que j'ai réussi une seconde ascension fulgurante. Que pourrais-je demander de plus à la vie ? Tout ce que j'entreprends est couronné de réussite.

    Cependant, cette fois, je compte bien en profiter pour moi avant tout. Tant pis pour les dommages collatéraux.

    « I am what you designed me to be. I am your blade.  You cannot now complain if you also feel the hurt »





    IRL *
    Dicky pour vous servir, alias Suisen. J'ai 23 ans, et j'ai découvert le forum parce que je suis aussi pistonnée que Charles.

    Le thé sencha est le sens même de mon existence, ça, les frites, le chocolat, les rouges à lèvres qui feraient hurler Cristina, Lush et la bière.



    THE CROWN OF INSOMNIA — THE TELLING ONE
    Élohim le PNJ
    Élohim le PNJ
    THE CROWN OF INSOMNIA — THE TELLING ONE
    Revelio
    Emploi : Fantôme à plein temps.
    DC : /
    Crédits : BAD MEDICINE -INFECTIOUS TEACHERS-
    Nox
    Lumos
    http://www.dark-and-cold.com
    Ah, voilà donc mon secrétaire personnel qui nous rejoint. Je vous souhaite la bienvenue Mr. Dickens, au plaisir de vous donner encore et toujours beaucoup trop de travail :huhu:
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos
    N'oubliez pas que j'ai obtenu une promotion monsieur, cela était nécessaire puisque votre absence signifie certainement que vous préférez jouer à Candy Crush que de travailler :haha:
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos
    Bienvenue donc Mister. D ! Hâte de voir cette fiche terminée :huhu:
    Anonymous
    Invité
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    Revelio
    Nox
    Lumos
    Je DP, je suis une mauvaise personne :huhu:




    Tu y es presque !

    Alors alors ! J'ai lu ta fiche et tout m'a l'air au point, excepté un petit détail à la fin de ton histoire, plus précisément ici :
    Charles Dickens a écrit:Après plusieurs années, il fut évident que le Maire se fichait ouvertement de moi en augmentant sans cesse ma charge de travail. J'assumais de plus en plus des fonctions de représentations qui n'avaient pas été mentionnées dans mon contrat d'origine, j'ai donc décidé d'exiger une augmentation ou une promotion. J'ignore s'il craignait que je quitte le navire ou que je boycotte les organisations d'événements qu'il me réclamait, mais il a finalement accédé à ma requête en me nommant adjoint.

    En effet, le Maire n'aurait pas eu ce comportement et a donné une promotion à Charles parce qu'il faisait du bon travail. Il n'est pas question d'exiger, la logique fait que bon travail = promotion.

    Une fois que tu auras modifié ça, je te validerais sans problème ! ~
    Anonymous
    Invité
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    Dicky a écrit:Après plusieurs années de travail assidu, il devint évident que je gâchais mon talent à n'être que simple secrétaire. Il fut donc décidé qu'il était temps que j'atteigne le statut d'adjoint, assumant de nouvelles responsabilités que je ne connaissais que trop bien.

    Voilà ma correction. C'était surtout l'aspect rentre-dedans et conscient du travail excellent qu'il fournit que je voulais mettre en évidence, parce qu'il est le genre de personnage à mettre un coup de pied dans la fourmilière à cause de sa mentalité "On a rien sans rien tenter". Après, j'avais trop l'habitude de la façon dont il cohabitait avec le Maire précédemment, my bad.
    Anonymous
    Invité
    Invité
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    Lumos

    Et c'est la validation !

    Et bien c'est parfait pour moi après cette dernière petite correction !

    Maintenant que tu as rempli la tâche qu'était de remplir ta fiche, je t'invite à aller remplir de quoi finaliser ton inscription.

    Pour recenser ton avatar, c'est [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. Pour que ton personnage ait un lieu de travail, je te conseille également de te rendre [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] pour remplir un formulaire et obtenir un logement. De même si tu veux un joli rang sous ton pseudo, tu peux venir en réclamer un à [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. Et le plus important, n'oublie pas de recenser ton métier [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] ! Et pour finir, venez recenser d'où vient votre personnage [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] ♥ !
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