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    Marcellin de Marbot
    Marcellin de Marbot
    Revelio
    Emploi : Lieutenant de police
    DC : Lieutenant Kijé
    Crédits : Shokudaikiri Mitsutada ~ from Touken Ranbu / Avatars by Jawn <3
    Nox
    Lumos
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    Marcellin de Marbot *




    Informations *

    Groupe — Auteurs
    Date de mort — 16 novembre 1854
    Date d'arrivée — 2 ans et quelques
    Métier — Officier de police
    Avatar — Shokudaikiri Mitsutada ~ from Touken Ranbu





     

    Physique *
    Si Marcellin avait vécu tel qu’Insomnia le voit actuellement, il n’aurait pas été question pour lui de cavalerie légère ; on l’aurait aussitôt fait grenadier ou cuirassier. Après avoir été petit au point d’en faire des complexes, le voilà en effet grand et fort, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Mais comme décidément rien n’est parfait, ni dans ce monde ni dans aucun autre, ce corps d’athlète ne porte plus les quinze cicatrices qui servaient de passeport à l’audacieux général Marbot : une à la cuisse gauche – souvenir d’Essling –, une au poignet droit –  souvenir de Wagram –, une au front – souvenir du Portugal –, une au genou – souvenir de Russie –, et cætera... Sans doute est-ce pour cela qu’il s’est empressé de perdre un œil, sans même attendre d’avoir fini sa formation de policier. Après tout, quoi de plus héroïque qu’un borgne ? Au quotidien, naturellement, c’est un handicap, mais tant que cela ne nuit pas à l’avancement, Marcellin ne s’en émeut pas plus que de raison.

    La silhouette de Marcellin n’est pas la seule chose à avoir changé ; ses yeux se sont en effet éclaircis pour devenir couleur d’ambre, et ses cheveux, toujours noirs mais désormais avec des reflets bleutés, sont plus que jamais rebelles au peigne. Au moins, il a fini par se résigner à avoir l’air perpétuellement ébouriffé, et c’est en riant qu’il déclare être coiffé comme « un dangereux révolutionnaire ».

    Comme on peut s’y attendre de la part d’un ancien militaire, Marcellin a le goût des uniformes, et même quand il quitte le sien, ses vêtements civils gardent quelque chose d’assez martial. Aiguillettes, gants en peau et boutons de cuivre font partie de ses accessoires quotidiens – il a même fait une fente sur le premier bouton de son manteau, en souvenir des régiments de hussards où ce signe servait à distinguer les plus braves et les plus terribles de la troupe. Pour ceux qui en connaissent la signification, cette marque sert d’avertissement. Et si malgré tout on était tenté de chercher des noises à ce grand batailleur, il faut savoir que même hors des heures de travail, il ne sort pour ainsi dire jamais sans arme, quoi qu’en dise le règlement : quelle idée, aussi, d’avoir inventé les holsters d’épaule si personne ne peut en profiter ?

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    Mental *
    Qui ne connaît pas le fameux général Marbot ? Franc, généreux, toujours optimiste et enthousiaste même dans les pires circonstances, doué d’une indestructible joie de vivre et de cette bravoure démentielle qui lui fait mépriser tout à fait la mort, et avec tout cela beau parleur à l’humour caustique, il est le type même du soldat napoléonien, et ses aventures, racontées par lui, en ont inspiré bien d’autres... Mais si le Marbot des Mémoires suscite partout la sympathie, c’est ici au vrai général que l’on a affaire. Oh, certes, il n’est pas dépourvu des qualités dont il a doté son pendant fictif : ses faits d’armes, son courage et son incroyable capacité de survie sont autant de faits historiques, et il fait généralement preuve d’un bon caractère ; mais qui croirait que derrière tant d’exploits se cachait un petit homme querelleur et rancunier, dévoré d’ambition, jaloux de ses prérogatives et les défendant avec acharnement ? Pourtant c’est ainsi. Sa renaissance en Insomnia l’a débarrassé des complexes liés à sa taille, mais pour le reste, il n’a pas changé, et si deux ans de formation ne l’ont pas corrigé, il y a de quoi désespérer.

    Doué pour évoquer le passé, Marcellin l’est tout autant pour se projeter dans l’avenir, et il ne voit aucune raison pour que son avancement dans la police d’Insomnia ne soit pas au moins aussi rapide que ne l’avait été sa fulgurante ascension dans les rangs de l’armée impériale. Qui plus est, des décennies passées à fréquenter les puissants lui ont appris un principe utile qu’il ne pouvait évidemment pas connaître à vingt ans : la modestie et la fierté sont les plus grands ennemis de l’homme en marche. Selon les circonstances, on ne doit jamais hésiter à se grandir démesurément ou à se rabaisser plus bas que terre. Personne ne semble lui avoir dit que ce qui valait dans l’entourage de Napoléon Ier ou de la famille d’Orléans n’est plus forcément d’actualité. Ou bien on a essayé et on s’est rendu compte que c’était peine perdue. Marcellin ne fait pas exprès de vivre dans le passé ; seulement il faut plus que deux petites années pour effacer les enseignements tirés de trente ans d’une belle carrière de courtisan. Et il faudra une vie sacrément bien remplie pour faire oublier à Marcellin ce qu’il a été avant cela : le brillant jeune cavalier d’Iéna, d’Eylau et de Wagram, le seul colonel à avoir ramené son régiment quasi intact de Russie, le malheureux officier qui le 18 juin 1815 supplia Grouchy de faire marche arrière et de revenir à Waterloo, mais aussi l’indispensable conseiller du duc d’Orléans, qui même à soixante ans faisait le coup de feu avec son jeune élève en Algérie... Autant de titres de gloire qu’il ne se prive pas de rappeler à ceux qui auraient le culot de considérer que tout cela est derrière lui et qu’il n’est maintenant qu’un citoyen parmi d’autres.

    A l’image de sa mentalité, son éthique professionnelle est d’un autre âge, et s’il a su se contraindre tant qu’il se savait observé et évalué en permanence, discipline oblige, il brûle désormais de pouvoir déployer sa conception très personnelle du métier de policier. On ne peut pas l’accuser de manquer de zèle pour l’ordre public ; il veut faire carrière, certes, mais dans les limites de la loi et dans l’intérêt de tous. Et habitué à des missions délicates, il sait faire preuve de tact et de discrétion quand la situation l’exige Mais il ne s’est toujours pas remis de l’enivrement d’être à nouveau jeune et vigoureux, après des années à se sentir vieillir et décliner, et cet enivrement le pousse à privilégier l’action et le fracas. Il faut dire aussi que de son temps, les militaires cassaient et réquisitionnaient comme bon leur semblait et les civils faisaient de leur mieux pour réparer les dégâts ; le concept de responsabilité administrative n’est pas encore entré dans son vocabulaire. Mieux vaut donc choisir soigneusement ses missions. Toutefois, dès qu’il devient nécessaire d’employer la manière forte, il faut bien reconnaître que Marcellin est à la hauteur de sa réputation : il a côtoyé la mort assez de fois pour ne jamais perdre son sang-froid et sa capacité à raisonner même au plus fort de l’action, même quand il a été blessé et saigne de partout, et s’il y a une tâche suicidaire à accomplir, il est d’autant plus prêt à s’élancer qu’il n’a désormais plus de famille qui puisse attendre son retour.

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    Histoire *
    Si Marcellin n’avait pas écrit sa propre légende, il aurait fallu l’inventer. On serait même tenté de croire qu’il l’a lui-même inventée, si des dizaines d’autres récits ne venaient recouper le sien. Aussi faut-il accepter cette vérité extraordinaire : il exista naguère un homme qui, plongé dès ses sept ans dans la tourmente révolutionnaire, fit ses premières armes à seize ans avec les fameux hussards de Bercheny, côtoya en tant qu’aide de camp les figures les plus hautes en couleur de l’histoire impériale, se fit remarquer de Napoléon par son audace sans bornes, et dont les états de service résonnent comme la tirade du grenadier Flambard : « Austerlitz, Eylau, Somosierra, Eckmühl, Essling, Wagram, Smolensk... et caetera ! ».

    Sa naissance lui donnait bien sûr un avantage. Jean-Antoine de Marbot, le père de Marcellin, ancien officier des Gardes du Corps du Roi, se rallia à la Révolution dès ses débuts, et devint rapidement général, connu pour son ardente dévotion aux idées nouvelles. Certes, tout ne fut pas rose pour les Marbot – étant noble, Jean-Antoine dut mettre sa famille à l’abri, de sorte que Marcellin passa par exemple trois ans dans un pensionnat pour jeunes filles –, mais les amitiés nouées par le patriarche à cette époque furent longtemps utiles à ceux de ses fils qui survécurent assez longtemps pour laisser leur marque.

    Marcellin perdit ce père dur mais aimant lors de sa première campagne. Le général avait reçu une blessure qui aurait été dangereuse en temps normal, et lui fut fatale dans les conditions épouvantables d’un siège comme celui de Gênes. Marcellin avait dix-sept ans et demi. Jusque-là, la guerre lui avait paru amusante, avec ses maraudes et ses escarmouches. Il commençait désormais à en voir la face sombre.

    Mais il n’eut guère le temps de pleurer : sitôt le siège terminé, on lui présenta une nouvelle affectation. En vérité, de 1800 à 1815, il ne connut pour ainsi dire pas une minute de repos : il y avait toujours quelque puissance rivale à écraser, quelque expédition lointaine à préparer ou quelque intervention extérieure à mener.

    Il fut aux premières loges pour assister à de grandes pages de l’histoire de France : par solidarité d’abord, puis parce qu’il était courageux, efficace et aussi bien fait pour la diplomatie que pour le combat, d’anciens généraux de la République devenus maréchaux de l’Empire voulurent l’avoir dans leurs états-majors. La vie d’aide de camp n’était pas de tout repos : sans cesse à cheval pour transmettre les ordres de ses supérieurs, susceptible d’être appelé pour toutes sortes de missions allant du commandement d’un bataillon à de l’espionnage en bonne et due forme, le tout revêtu d’un uniforme chamarré qui le faisait repérer à cent lieues à la ronde, Marcellin échappa cent fois à la mort, parfois d’un cheveu. Mais cette existence avait bien des compensations : les officiers de la ligne avaient rarement l’occasion d’approcher l’empereur, tandis que Marcellin l’apercevait au moins une fois tous les deux ou trois mois, et comme les maréchaux qu’il servait avaient la bonté de parler de lui au souverain, celui-ci finit par acquérir le réflexe de demander le capitaine Marbot chaque fois qu’il avait besoin d’un homme audacieux et dévoué.

    Sans doute aussi Napoléon était-il particulièrement bien disposé envers ce jeune homme enthousiaste, que rien ne semblait pouvoir arrêter ; après tout, quand il avait vu pour la dernière fois le général Marbot, qui partait pour l’Italie avec son fils, n’avait-il pas tiré l’oreille du gamin en lui prédisant qu’il ferait un second général Marbot ?

    Mais l’empire disparut sans que cette prophétie se fut réalisée. Marcellin avait pourtant ajouté à ses titres de gloire : nommé colonel à la tête du 23e régiment de chasseurs à cheval, en mars 1812, juste après son mariage, il ramena son régiment presque intact de Russie. Certes, opérant sur l’aile droite de l’armée, il ne connut pas toutes les horreurs de la retraite ; reste que ce n’était pas une mince affaire, la moitié de la Grande Armée ayant en réalité disparu avant même d’atteindre Moscou, en traversant les mêmes plaines poussiéreuses où le 23e fit campagne. Blessé au côté et au genou, il n’avait pas pu prendre part à tous les combats, et redoublait donc d’activité pour faire en sorte que tout son régiment fût en état d’affronter l’hiver. Il s’imaginait être appelé en renfort à Moscou, pour aider l’armée à continuer sa marche victorieuse ; au lieu de cela, il couvrit la retraite de groupes d’hommes hagards, épuisés, démoralisés et à moitié morts de froid.

    Aussitôt rentré de Russie, Napoléon leva une nouvelle armée pour continuer le combat. Il remporta encore des victoires, mais perdait la guerre et refusait de le reconnaître. Les grandes puissances alliées contre lui étaient lasses du combat, et prêtes à négocier de généreux traités de paix. L’empereur trouvait cependant inacceptable de perdre ne fût-ce qu’un pouce du terrain qu’il avait conquis au nom de la France. A vouloir tout défendre, il dut tout céder : abandonné par ses sénateurs et ses maréchaux, il abdiqua le 6 avril 1814.

    Marcellin avait vu tout cela de loin, son régiment étant pendant ce temps opposé à l’Armée du Nord, qui, comme son nom l’indiquait, passait par la Belgique plutôt que par la Lorraine, sous le commandement de Jean-Baptiste Bernadotte, qui avait été un temps le supérieur de Marcellin et était désormais passé dans l’autre camp, en tant que prince héritier de Suède.

    A compte de ce moment, la cause de Napoléon fut perdue.

    Cela n’empêchait pas ceux qui lui devaient tout d’y croire encore, et d’espérer secrètement que l’empereur reviendrait chasser les Bourbons, ces animaux bizarres qui prétendaient ramener la France dans le passé et lui faire oublier vingt-cinq années de gloire. Après tout, il n’y avait pas si loin de l’île d’Elbe à la France...

    Moins d’un an après, les rêves du colonel Marbot devenaient réalité. Napoléon débarqua en Provence, et Marcellin s’empressa de se rallier à lui. Il en fut récompensé, le 18 juin 1815 par un coup de lance entre les côtes reçu à Waterloo, et le 24 juillet 1815 par l’inscription de son nom sur la liste des officiers proscrits. Après une premier tentative bienveillante, le retour du roi était en effet désormais placé sous le signe de la colère. Pour éviter d’en être victime, Marcellin se réfugia en Allemagne. Mais sous ses airs de baudruche, le roi Louis XVIII était un homme intelligent, et, le premier moment d’émotion passé, il décida que des hommes comme Marbot n’étaient dangereux que dans l’opposition ; mieux valait au contraire lever l’ostracisme et récompenser leur valeur, quand bien même ils l’avaient mise au service du mauvais homme. S’ils étaient raisonnables, ils avaient sans doute compris que la page impériale était tournée. Après tout, il y avait si loin de Sainte-Hélène à la France...

    Au bout de cinq ans d’exil, Marbot revint en France. Il avait trente-huit ans et enfin il pouvait se reposer. Sans doute aurait-il pu trouver d’autres causes auxquelles se dévouer, pour le plaisir de respirer encore l’odeur de la poudre et de lutter contre la tyrannie ; mais quoique passionné, il n’avait pas la nature romantique d’un Fabvier ou d’un Byron. Plutôt que d’aller lutter pour l’indépendance des Grecs, il préféra se consacrer à sa famille, à sa chère Angélique qu’il avait si peu vue,à sa vieille mère qui s’éteignit doucement en 1826, ou encore aux deux fils qu’il n’avait pas vu grandir.

    Comme beaucoup d’anciens inconditionnels de Napoléon, il se mit aussi à fréquenter Louis-Philippe. Le duc d’Orléans était en quelque sorte un collègue : n’avait-il pas servi à Jemappes ? Et contrairement à ses cousins de la branche aînée, il admirait Napoléon et respectait ceux qui l’avaient servi. Qui plus est, il cherchait un tuteur pour initier son fils aîné à l’art militaire, et Marcellin lui paraissait un choix convenable, même s’il dut se disputer amèrement avec le général de Castellane pour s’imposer comme le candidat idéal. Jusque-là, il n’avait illustré sa plume que par des publications purement militaires ; et peut-être le fait de raconter ses exploits à un prince complètement fasciné – toujours dans le souci d’illustrer ses propos sur telle ou telle bataille, naturellement – ne fut-il pas étranger à sa détermination de mettre ses souvenirs par écrit, ce qu’il entreprit à partir de cette époque.

    En 1830, toutefois, il abandonna de nouveau la plume pour le sabre. Louis-Philippe n’avait pas provoqué la révolution qui chassa Charles X du trône, mais il sut l’exploiter à merveille, s’imposant comme l’homme de la situation face aux factions républicaines et bonapartistes – celles-ci envisageant sérieusement d’aller chercher le fils de Napoléon à Vienne pour lui rendre son trône, ce que même Marcellin considérait comme une folie douce.

    Régime d’hommes riches – où, loin d’affecter de mépriser les banquiers et les industriels, on les faisait au contraire entrer au gouvernement –, la monarchie de Juillet avait de quoi plaire au notable qu’était devenu Marcellin, désormais général de brigade et aide de camp de Ferdinand-Philippe, duc d’Orléans et prince héritier. Pour les pauvres, le changement de régime ne changeait pas grand-chose ; pour les Belges, ce fut une grande nouvelle, car le nouveau roi les aida à se détacher des Pays-Bas pour former leur propre royaume ; pour les Algériens en revanche, ce fut une catastrophe, car Louis-Philippe, ayant repris à son compte le projet d’invasion et de colonisation de Charles X, était prêt à employer les grands moyens pour montrer à tous ceux qui auraient pu penser que la France, affaiblie par cette nouvelle révolution, était désormais une proie facile, que son armée était encore capable de très grandes choses. Le haut commandement de l’Armée d’Afrique était un curieux mélange de vieilles gloires impériales et d’étoiles montantes, avec çà et là un jeune prince fougueux pour montrer l’exemple. Mais si les princes étaient les premiers à s’élancer bravement dans le danger, leurs vieux conseillers n’étaient pas en reste : ainsi, en 1840, Marcellin eut le genou gauche fracassé par une balle.

    Eh bien, Monseigneur ; n’aviez-vous pas dit au commencement de l’action : Je parie que si un de mes officiers est blessé, ce sera encore Marbot ? Vous avez gagné!

    Elevé à Palerme et Londres, marié par amour à une princesse du Wurtemberg, élégant, cultivé et capable de converser agréablement en cinq langues, Ferdinand-Philippe plaisait à tout le monde et semblait destiné à pérenniser la dynastie d’Orléans. Aussi, lorsqu’il mourut en 1842 dans un accident de voiture, toute l’Europe porta son deuil. S’il eût vécu, cet héritier eût-il pu empêcher la révolution de 1848 qui finit par avoir raison de son père ? Marcellin, lui, ne se posa pas tant de questions, se contentant d’aider la famille royale à fuir vers l’Angleterre ; puis, voyant la monarchie remplacée par une république, le gouvernement qu’il haïssait entre tous, surtout une république prétendant au suffrage universel, il prit sa retraite et disparut de la vie publique.

    Il ne revint pas sur sa décision en constatant que le peuple avait élu un Bonaparte, en l’occurrence le neveu de l’empereur. A soixante-six ans d’ailleurs, rien ne pouvait l’obliger à reprendre du service ; il laissa ses dernières années s’écouler tranquillement, entouré de sa famille et de ses cahiers de souvenirs, dont il n’imaginait pas qu’ils prendraient un jour place parmi les classiques de la littérature napoléonienne.

    Marcelline ne sait pas combien de temps s’est écoulé entre le moment où il s’est senti glisser dans le néant, le soir du 16 novembre 1854, et le moment où il a repris conscience dans un parc, adossé contre un arbre, comme si le jeune hussard avait fait une sieste et tout cela n’avait été qu’un rêve. D’ailleurs, il a vite compris que la question n’avait guère de sens : il n’était plus le même, et malgré son air familier, Insomnia n’était certainement pas le monde qu’il avait connu jusque-là. Il lui arrive encore parfois de se demander s’il n’est pas en train de rêver maintenant, si, pour lui faire oublier qu’il agonise, son esprit ne lui a pas concocté cet environnement futuriste peuplé de véritables personnages de contes de fées ; mais à présent qu’il a des préoccupations plus concrètes en ce nouveau monde, même cette réponse lui importe peu.

    N’ayant jusque-là vécu que par l’épée, Marcellin, sitôt remis de sa stupéfaction, s’était empressé de chercher une caserne ; peine perdue, il ne trouva que les pompiers et la police. Certes, cette dernière profession n’était pas sa préférée, mais quoi ! cela lui permettrait au moins d’être armé et de se battre, puisque la plupart des Insomniaques étaient des mollassons qui ne se provoquaient pas en duel pour un oui ou pour un non, et regardaient de travers ceux qui se promenaient le sabre à la ceinture. Malheureusement, son incorporation ne fut pas aussi simple que de se présenter au commissariat en annonçant fièrement à tous les agents qu’ils avaient un nouveau chef, le général Marbot en personne. Quand il vint se renseigner, il eut beau dérouler ses états de service en long, en large et en travers, on lui répondit qu’il devait quand même suivre la même formation que le commun des mortels...

    Au début, Marcellin s’indigna. C’était bien la peine de s’être tant illustré dans la vie, pour se retrouver si méconnu dans l’autre monde ! Puis, se disant qu’il n’avait de choix qu’entre cela et le désœuvrement, car aucun autre métier ne lui paraissait digne d’un homme de son expérience et de sa valeur, il se fit une raison et s’inscrivit pour la prochaine session. Il subit plusieurs semaines de théorie, se familiarisant en même temps avec cet étrange univers moderne où le papier était facultatif et où l’on pouvait – et on voulait – tout avoir tout de suite, avant d’attaquer les stages pratiques. Aucun aspect ne lui fut épargné, de la rédaction de rapports interminables – qu’on pouvait au moins avoir en plusieurs exemplaires sans être obligé de les copier à la main – à la circulation – un poste auquel Marcellin ne tint pas très longtemps, car trop habitué au crottin de cheval, l’essence le rendait malade – en passant par les allers-retours incessants d’un laboratoire à l’autre pour obtenir des résultats d’analyses...

    Mais on ne retient pas indéfiniment un Marbot prêt à en découdre, et dès qu’il en vit l’occasion, Marcellin fonça. En l’espèce, il s’agissait d’arrêter un forcené retranché dans un bar. Face à ses collègues qui ordonnaient une approche lente et beaucoup de discussion, pour essayer de le pousser à lâcher son arme de lui-même, l’ancien hussard opposa un plan bien plus opérationnel : il était seul, ils étaient cinq, pourquoi ne pas profiter de l’effet de surprise pour porter un coup rapide et décisif ? On lui dit non, mais il s’élança quand même. Bondissant comme un tigre, il désarma l’homme en moins de deux ; mais derrière un comptoir, ce ne sont pas les armes improvisées qui manquent. Avant que les autres pussent intervenir, Marcellin s’était pris un coup de bouteille cassée en pleine figure, et les bris de verre lui avaient lacéré l’œil droit.  

    Cette insubordination aurait pu lui valoir un blâme, au minimum ; mais au moins, l’homme avait pu être maîtrisé sans autre dégât, et la presse avait adoré ce trait de courage : autant donner bonne image au service, pour une fois. Seulement, afin d’éviter que cette bonne renommée ne monte à la tête du héros du jour, ses supérieurs le gardèrent en quarantaine pendant toute sa convalescence, le temps que les journalistes passent au prochain scoop ; et ils transmirent des instructions spéciales à tous les officiers susceptibles d’avoir l’agent Marbot pour partenaire.

    Au bout d’environ deux ans, ses évaluations furent enfin assez satisfaisantes pour lui permettre d’acquérir le grade d’officier : désormais, quiconque veut troubler la quiétude d’Insomnia n’a qu’à bien se tenir !





    IRL *
    Heeey ! La dix-neuviémiste est de retour :3 J’étais tombée sur la première version en fin d’année dernière, où j’avais essayé de jouer Lucien Bonaparte... oui bon bah j’ai pas fait grand-chose parce que c’est dur de RP en pleine année de prep’ENA, mais maintenant que les écrits sont passés il faut bien que j’occupe autrement mon cerveau ♥
    Bref pour ce qui est des infos perso, j’ai 23 ans et je suis encore étudiante, plus pour longtemps on l’espère – si tout se passe bien à partir de l’année prochaine je serai fonctionnaire ! et dans quelques années Ministre de la Santé



    THE CROWN OF INSOMNIA — THE TELLING ONE
    Élohim le PNJ
    Élohim le PNJ
    THE CROWN OF INSOMNIA — THE TELLING ONE
    Revelio
    Emploi : Fantôme à plein temps.
    DC : /
    Crédits : BAD MEDICINE -INFECTIOUS TEACHERS-
    Nox
    Lumos
    http://www.dark-and-cold.com
    BIENVENUE Á TOI AMI AUTEUR \o/ !

    Alors déjà, officier de police, je valide huit cent fois :huhu:
    ENSUITE CET AVATAR, JE VALIDE DEUX FOIS PLUS :whut:

    Vraiment content de voir que tu reviens parmi nous malgré l'ancienne version qui a fermé, ça fait vraiment très très plaisir ! Bravo également pour arriver avec une fiche directement finie :daanse:

    Bon courage pour la validation, Chat Noir passera bien rapidement dans le coin, ne t'en fais pas :huhu:
    Marcellin de Marbot
    Marcellin de Marbot
    Revelio
    Emploi : Lieutenant de police
    DC : Lieutenant Kijé
    Crédits : Shokudaikiri Mitsutada ~ from Touken Ranbu / Avatars by Jawn <3
    Nox
    Lumos
    Merci pour ce super accueil, mais il y a une méprise ! Ma fiche n'est pas terminée, loin de là, il me reste la moitié du physique et 56 ans d'histoire à écrire ^^"

    Je précise histoire que Chat Noir ne croie pas qu'on lui a fait un poisson d'avril (périmé en plus)
    Merzhin
    Merzhin
    Revelio
    Emploi : Inventeur.
    DC : John H. Watson - Vega - Émile Zola
    Crédits : Yato - Noragami
    Nox
    Lumos
    Oooh, my bad, j'ai vraiment cru que la fiche était finie, damn XD !

    Bon courage pour la terminer alors, et hésite pas si tu as des questions le staff est là pour ça
    :loveu:
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos
    Lucien ! Trop content de te revoir ici :hey:

    J'ai hâte de voir ce que va donner ta fiche, j'avais adoré lire la précédente et encore cette fois tu viens avec un personnage tellement original. Je ne le connaissais même pas de nom, c'est dire à quel point je suis une inculte du XIXème :tuhw:

    Bon courage pour la fin de ta fiche monsieur le baron ♥️ :doit:
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos
    BIENVENUE !!!!
    j'aime ce visuel, il est classe.
    il est parf.
    & en flic, j'approuve hhhhhhhh :daanse:
    comme pour Uncas, j'aime le fait que ton personnage soit "original" dans le sens que c'est un choix original surtout !! BREF. je suis joie de voir & d'apprendre sur ce monsieur Marbot que je ne connaissais pas !
    en tout cas, bon courage pour la suite de ta fiche cutie ♥️
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos
    Bienvenu parmi nous !

    J'aime beaucoup ton écriture, hâte de pouvoir en découvrir plus.
    Je suis impatient de te croiser sur le champ de bataille et de prendre ton scalp. Amicalement, Uncas.
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos
    IEUGFUWEGIUFH WPéOEHF éOIQGEI FZWIEOHFPO éPHWéOEUFG I7QWG HPO QHJOUFéGQéI UFIUQ HEPàOH.
    Ahem... Reprenons depuis le début. Un agent de la paix c'est parfait ! En plus... en plus le cara.... et la référence d'ava.... Shokudaikiri... je me meurs. Retrouvez moi coulant dans le fond de ma bave //MEURS. :heya:  

    Les histoires longues on aime ça, j'aime beaucoup ton perso comme j'ai pu le dire sur la cb et ta plume est également très agréable aux nyeux **

    Donc voilà au plaisir de te retrouver ! Je ne te dis pas courage pour ta fiche vu que tu l'as déjà finie mais tout de même BIENVENUE ! :omg: :heeya:
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos
    Je suis une totale inculte je ne le connaissais pas mais wow, en tout cas ça vend du rêve ce que tu nous écris là ! Et le vava j'approuve À FOND. Comme les autres je suis d'accord, un choix original et vraiment génial de ce que j'en lis. Bref bref hâte de voir tout ça en action, bienvenue ♥︎
    Marcellin de Marbot
    Marcellin de Marbot
    Revelio
    Emploi : Lieutenant de police
    DC : Lieutenant Kijé
    Crédits : Shokudaikiri Mitsutada ~ from Touken Ranbu / Avatars by Jawn <3
    Nox
    Lumos
    Ooh merci à tous *w*

    Et ne vous inquiétez pas, personne n'est inculte pour ne pas connaître l'ami Marbot ... C'est un personnage secondaire, si l'on peut dire, et moi-même je n'en aurais pas entendu parler si je n'étais mordue des guerres napoléoniennes ^^

    Bref, la fiche est officiellement finie ! J'ai sacrifié pas mal de contexte pour que l'histoire puisse se lire rapidement, mais n'hésitez pas si vous voulez que je termine et poste la version plus détaillée que j'avais en tête au début :3
    Anonymous
    Invité
    Invité
    Revelio
    Nox
    Lumos

    Et c'est la validation !

    Bienvenue!
    Mon cher Marcellin je vais tenter en ces quelques mots de ne pas m'étendre en trop d'amour et d'admiration mais je vous confit que cela risque d'être difficile. J'aime beaucoup votre histoire, ingénieuse, clair, pleine de détail sans trop tourner la tête, intéressante et bien écrite, je suis très fan de votre style d'écriture et de ce personnage droit et plein de charisme qu'est Marcellin. Je m'empresse de vous faire savoir qu'un lien entre nous me sera indispensable, et que je serais ravis d'entendre plus de vos récits autour d'une tasse de thé, même si je sais que le thé n'est pas une boisson très appréciée des français préférant le vin... Je suis comblé à l'idée de vous valider et vous souhaite la bienvenue dans notre magnifique Insomnia. PS :Essayez de ne pas faire trop de mal à mon fils James, il est un peu turbulent mais ...c'est le Napoléon du crime après tout.

    Maintenant que tu as rempli la tâche qu'était de remplir ta fiche, je t'invite à aller remplir de quoi finaliser ton inscription.

    Pour recenser ton avatar, c'est [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Pour que ton personnage ait un lieu de travail, je te conseille également de te rendre [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour remplir un formulaire et obtenir un logement. De même si tu veux un joli rang sous ton pseudo, tu peux venir en réclamer un à [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Et le plus important, n'oublie pas de recenser ton métier [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ! Et pour finir, venez recenser d'où vient votre personnage [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ♥ !
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