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    Anonymous
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    feat. Cyrano
    Renzino se sent comme un enfant depuis qu'il a appris qu'il y avait des sources chaudes. Deux clients en parlaient le matin-même, et il avait dû faire preuve du plus grand self-control possible pour ne pas laisser sa boutique en plan et aller profiter de ces bains merveilleux. Son corps est tout endolori à cause de son manque de sommeil - et l'alcool qu'il ingurgite en quantité peu raisonnable ces derniers temps, même s'il a déjà beaucoup plus de mal à se l'avouer. Rien de tel que de l'eau chaude pour dissiper tout malêtre ! Et ce n'est certainement pas la douche de son appartement qui le comblera de bonheur.

    Lorenzo est étrangement sympathique aujourd'hui. Enfin, plus que sympathique, disons qu'il est surtout très souriant et passablement casse-pieds. Il grimpe à l'échelle dédiée aux étagères pour replacer ou chercher les livres qu'il faut aux clients, ajuste les quelques plantes qu'il a disposés dans la boutique au conseil d'Echo, n'arrive pas à rester en place une seule seconde.

    Mais les clients se pressent à nouveau au moment de la fermeture et Lorenzo voit avec désespoir et rage l'heure tourner. BON VAZY C'EST QUAND QU'ILS SE CASSENT ?? "Reste calme Renzino, tout va bien, tout va bien..." Gnnn.

    Il met les derniers clients dehors avec mauvaise humeur et file rapidement chez lui chercher une serviette et des vêtements propres dans un sac, avant de se mettre en route vers les bains. Il paie son entrée, laisse ses effets dans un des casiers après s'être changé, une serviette enroulée au niveau des hanches. Les lieux sont beaux, tout est très propre, très grand. Il arrive près des bains, en extérieur, où se trouve visiblement déjà quelqu'un, mais il l'ignore royalement. Lorenzo abandonne sa serviette sur le bord du bassin et se glisse lentement dans l'eau, appréciant la chaleur qui inonde son corps. Parfait.

    Par-fait.

    Il laisse un sourire satisfait enfin étirer ses lèvres, tandis qu'il s'appuie sur le rebord du bassin pour se laisser aller. Après la semaine qu'il vient d'avoir, ça fait du bien de pouvoir se poser tranquillement.

    ... Enfin, tranquillement. L'autre type présent lui lance un drôle de regard, ce qui a le don d'immédiatement agacer l'italien lorsqu'il le remarque. Son sourcil se hausse, ses yeux se plissent.

    —Quoi ? demande-t-il avec une pointe de colère.

    Il a un problème, l'autre, avec son pif grand comme une barque et son air de tocard des bas quartiers ? Il va pas dire qu'un cul le choquait, quand même.
    Anonymous
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    Cyrano est fatigué, aujourd’hui. Cela fait quelques jours qu’il l’est en fait. Depuis qu’il sait. Depuis qu’il a compris.

    - La création d’un auteur, grince-t-il entre ses dents.

    Des fois, il oublie. Des fois, il se croit maître de lui-même et libre.

    - Mon seul maître était la liberté, ma liberté n’était que création du maître. Quelle horreur !

    Une cliente le dévisage. Droit derrière son comptoir, il pose sur elle un regard blasé. Un souci ? Ne parlez-vous donc jamais seule, damoiselle ? Enfin. Il sait qu’elle n’a pas tort. Ce n’est pas être homme présentable que de sans cesse marmonner dans sa barbe, tirer une mine grognon et être incapable du moindre sourire poli. Alors il se rattrape en étirant légèrement ses lèvres, offrant à la jeune femme une figure plus aimable. Mais las du faux semblant, il lui tourne finalement le dos pour retourner dans son bureau, laissant son serveur seul dans le salon de thé.

    J’ai besoin de repos.


    Il s’assoit derrière son bureau dans une chaise inconfortable. Ses yeux peinés se perdent sur la radio posée sur la table, sur le téléphone fixe branché à côté, sur le réveil électrique qui trône sur l’étagère face à lui. Il ne connait pas. Il n’est là que depuis peu, et il est perdu. Cyrano se lève alors et d’un pas calme retourne dans la salle. Il s’approche du jeune homme qui travaille pour lui et, calmement, lui dit qu’il part pour le reste de la journée. Qu’il a des affaires à régler.

    J’étais un homme d’honneur. Je n’aurais pas menti avant. Il ne m’aurait pas fait mentir. Celui qui m’a créé voulait faire de moi un homme loyal et franc. Aujourd’hui, sans Lui, je ne suis plus le même. Qui suis-je ?

    Une boule noue l’estomac du sentimental. Il replace machinalement son chapeau qui vient faire de l’ombre à son visage – mais pas à son nez, évidemment. Cacher ces yeux humides de peine. Il a l’air fort, Cyrano. Mais il est fragile sous son panache. Il erre un moment d’un pas étrangement déterminé, comme s’il savait où il allait, avant de tomber sur un panneau indiquant les sources d’eau chaude. Mmh ? Pourquoi pas ? Il n’a pas de serviette alors il retourne chez lui en récupérer une avant de s’y diriger. Il paye son entrée. Je suis toujours surpris d’utiliser cet argent. Il n’a pas l’habitude des Euros, Cyrano. Mais il décide d’ignorer toutes ces nouveautés. L’eau, elle, est la même peu importe l’époque. Il se déshabille, met ses vêtements dans un casier et, nu, sort. Avec un apaisement retrouvé, il pénètre le liquide brûlant, réconfortant. Sa tête part en arrière et il l’appui au bord du bassin, yeux fermés. Il s’endormirait bien là, Cyrano. Loin des technologies, loin des gens, loin de tout.

    Sauf qu’un bruit de pas léger lui fait soulever une paupière. Un jeune homme blond vient d’arriver. Il est beau. Il est aussi beau que l’était Christian. Pourquoi sont-ils tous aussi plaisants à observer, quand je suis toujours si laid ? Pourquoi ne m’a-t-Il pas fait avec des traits plus fins, plus discrets ? Pourquoi m’a-t-Il condamné ?

    Trahi.

    Je suis.

    Trahi.


    Le regard de Cyrano devait être trop lisible car le blond le toise, yeux plissés, avant de lui demander ce qu’il veut. D’un ton calme, l’air neutre, l’homme au chapeau ne se laisse atteindre par la colère qui s’était insinué dans l’interrogation du garçon :

    - N’avez-vous pas remarqué que j’étais ici le premier, jeune insolent ? Veuillez marquer ne serait-ce qu’un minimum de respect si vous n’êtes pas en capacité de vous comporter dignement. En vous remerciant.

    Satisfait, voici Cyrano reparti la tête en arrière et l’œil fermé.
    Anonymous
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    feat. Cyrano
    Visiblement, il est impossible de passer un seul moment seul avec soi-même. S'il pouvait éviter de parler avec qui que ce soit en ce instant, il le ferait ; malheureusement, se faire détailler pendant qu'il se dévêtait et entrait dans le bassin passe aisément pour de la provocation. Lorenzo n'est certainement pas pudique ; le regard des autres ne l'embarrasse pas outre mesure. Il a fait tant de choses qui faisait rougir la cour florentine qu'à présent il se persuade qu'il aurait pu se promener nu dans les rues d'Insomnia et n'en aurait pas eu honte pour autant. Simplement, il est celui qui choisit le moment et l'endroit où l'on peut l'observer de cette manière. Et qui. Et lui, avec son nez crochu et ses bouclettes, n'est certainement pas convié au spectacle.

    Un bref ricanement échappe malgré lui à Lorenzo. Qu'a-t-il dit ? "Jeune insolent" ? Il appuie un bras sur le rebord et laisse l'autre se reposer dans l'eau pendant qu'il le transperce de ses yeux clairs. Il n'apprécie pas se faire remettre à sa place, d'autant plus lorsque l'impolitesse provenait en premier lieu de son interlocuteur ; et le voir qui l'ignore sitôt ses paroles prononcées lui donne envie de lui clouer le bec en retour.

    —Sans doute n'avez-vous pas remarqué que ces bains sont publics... Si vous ne souhaitiez voir personne, sans doute aurait-il fallu rester enfermé chez vous à double-tour.

    Voix moqueuse et légèrement traînante, comme à son habituel. Lorenzo fait un petit mouvement du poignet qui, cette fois, aurait tout à fait pu avoir l'air insolent à qui le regardait. Mais ses racines italiennes reprennent souvent le dessus lorsqu'il se retrouve à se défendre verbalement, et il se retrouve à parler avec les mains sans même s'en rendre compte.

    —Il est de plus quelque peu curieux que vous me parliez d'insolence alors que vous me détailliez d'une manière si peu convenable. La dignité, semble-t-il, ne vous concerne pas vraiment… Quel dommage, surtout lorsque l'on reprend si peu élégamment quelqu'un qui ne fait qu'entrer dans un bain auquel il a payé l'accès... Il vous faudra vous en accommoder, signor.

    Son sourire revient et s'étire lentement, hypocrite et détestable, et il lui fait un petit signe de la tête, comme une révérence. À présent, Lorenzo peut s'appuyer dans le fond du bain, satisfait. Pourtant, ses yeux ne se détachent pas de ceux de son interlocuteur un peu plus loin. Il attend la réponse, sans sourciller, et surtout sans la moindre once de sympathie. Il lui aurait bien dit de le laisser vivre et de ne surtout pas l'enquiquiner, mais son sang bouillonne dans ses veines. Sans doute à cause du bain.
    Anonymous
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    C’est qu’il a du répondant, le blondinet ! La mine hautaine – Cyrano ne le voit pas, mais cela se ressent à sa voix – il le remet à sa place. Ou du moins croit-il. L’homme aux boucles mouillés se redresse à peine, entrouvrant ses paupières sur l’impertinent. Impertinent bien agité, ne peut-il s’empêcher de penser face aux gesticulations grossières qu’il lui offre.

    Un ricanement las secoue les épaules de Cyrano. Il agite doucement la tête en signe de négation avant de poser un instant son regard noisette sur l’eau chaude dans laquelle il avait cru pouvoir trouver réconfort un peu plus tôt.

    - Ah, l’élégance… Elle n’est pas simple, demande de l’éloquence.

    Il s’arrête. Les yeux qu’il pose soudain sur l’inconnu ont perdu toute la lassitude qui les habitait auparavant. Froideur, distance, fureur. Cyrano est agité. Cyrano est indigné. Cyrano se redresse encore un peu plus, désormais assis droit dans l’eau, son torse convenablement musclé en ressortant, le menton haut, digne.

    - Il serait par ailleurs être simplet que d’oser remettre en question celle de Cyrano de Bergerac.

    Un nouvel arrêt. Cyrano choisit ses mots. Il n’est pas toujours lent, mais aujourd’hui il se sent fatigué, et, il faut l’avouer, un peu déboussolé.

    - Mais il serait aussi simplet que de ne pas admettre une erreur. Ce sont des excuses que je vous offre, seigneur.

    L’homme incline à peine la tête sur le côté pour montrer son honnêteté. Il est néanmoins lancé et ne se lasse pas de palabrer :

    - En revanche, jeune homme, apprenez à distinguer les regards et à vous montrer plus réservé. Peut-être vous êtes vous sentis agressé par mon œillade indiscrète et aussitôt avez-vous attaqué, pourtant à seconde pensée vous auriez pu remarquer une pointe d’orgueil blessé. Non pas le vôtre, mais bien le mien. Avant de parler, réfléchir eut été plus malin. Je nous ai point intimé à retrouver votre logis, me parait-il.

    Ses yeux ne lâchent pas ceux de son compagnon de joute verbale. La fierté de Cyrano se loge ailleurs que dans l’admission d’une erreur ou d’une admiration. Sa fierté se joue sur des non-dits. Il n’admet pas que ce soit son manque de beauté qui ait blessé son orgueil, il préfère reconnaitre la non laideur de l’autre. Il n’avoue pas l’envier, il préfèrerait confier qu’avoir une apparence semblable ne le dérangerait point.

    - Quant à l’élégance, nous pourrions en discuter des heures. Un homme beau dont les mots sortent à tort et à travers reste-t-il élégant ? Ce n’est pas certain, j’en ai bien peur. Jeune homme, lorsque vous êtes arrivé j’ai envié de vous ce qu’il y a d’apparent, mais voyant ce qu’il y a en dedans, je me dois de vous confier que vous n’êtes pas à jalouser. Peut-être est-ce une erreur de ma part, je juge hâtivement. Pourtant, vous sondant, je ne trouve rien d’élégant.

    Jouer sur les mots, le véritable talent de Cyrano.
    Anonymous
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    ft. Cyrano
    S'il y a quelque chose qui manque très fort à l'italien, c'est bien de belles et agréables joutes verbales ; parfois un peu violentes, mais souvent bien enrichissantes. Cependant, le moment doit être choisi, et celui-ci ne l'est pas forcément. Les florentins aiment la bagarre ; il se souvient des clans formés autour des grandes familles de la ville, qui se chamaillaient à grand renfort de "pour l'honneur". L'honneur, chez eux, est quelque chose d'aussi sacré que la Sainte croix l'est aux chrétiens ; et l'idée de ne plus avoir grand-chose à défendre ici bas le fait bien souvent soupirer de dépit. Pas de challenge, pas de défi ; rien que des personnes avec qui parler, et qui cherchent bien souvent une petite vie bien tranquille. Il n'est que rarement tombé sur des fauteurs de trouble, et bien moins des enquiquineurs comme celui qui lui fait face. Généralement, il finit par gagner la bataille lorsque l'adversaire porte le premier coup… mais il finit aussi rapidement bien amoché.

    Un sourire en coin s'étire sur les lèvres de Lorenzo. L'autre homme semble savoir de quoi il parle, et pourtant, il n'arrive pas à le trouver élégant. Eloquent peut-être, mais agressif et surtout de bien mauvaise foi. Renzo n'aime pas se sentir attaqué alors même qu'il n'a prononcé qu'un mot ; et si l'homme aux délicates boucles ne lui paraît pas intimidant, il ne fait que l'agacer davantage. Ne se doute-t-il pas que jamais il ne le laissera avoir le dernier mot ? Ce serait lui prouver qu'il a vaincu, et cela l'italien ne le souhaite pas.

    Cyrano, dit-il s'appeler ; lui-même ne souhaite pas se présenter, et, à moins d'y être forcé, ne le fera sans doute pas. Peut-être lâchera-t-il son prénom, mais il se demande surtout si, lui qui se croit si supérieur, n'aura pas une réaction face au nom des Médicis. Le menton haut et le sourcil relevé, Lorenzo l'écoute palabrer, encore et encore ; il lui semble l'entendre s'excuser, mais il se demande si celles-ci ne sont pas simplement prononcées pour simplement prouver qu'elles existent, mais sans pensée qui les accompagne.

    Le menton de l'homme se baisse, et, en homme de peu de foi mais de beaucoup d'honneur, bien que caché, bien que souillé, il le lui rend. Pas de parole cette fois, simplement cet acquiescement. L'erreur est avouée, cependant il y a un "mais" qui ne tarde pas à arriver.

    Oeillade indiscrète, elle l'a bien été ; l'orgueil blessé, il ne l'a pris en revanche que pour colère d'être dérangé. La tête de Lorenzo s'incline sur le côté, lentement, dévisageant ce Cyrano de Bergerac dont il n'a pas encore entendu parler. Il se demande un instant s'il s'agit d'un auteur, mais l'idée s'en va bien vite.

    —Vous êtes bien présomptueux si vous pensez que quelques paroles échangées suffisent à connaître l'homme en face de vous. Vous pouvez me sonder tant qu'il vous plaira ; je ne cherche pas à plaire, mais simplement à apprécier la tranquillité de mon bain. Et lorsqu'il n'y a que des hommes, ici, qui vous reluquent le derrière, l'agacement d'être sans cesse détaillé finit bien par poindre. Ces excuses sont aussi les miennes.

    "Fut un temps, l'on me disait que la laideur de mon coeur avait même contaminé mon visage. Je suis plutôt ravi de constater que celle-ci n'est plus visible que par les mots que je prononce…" songe-t-il avec un amusement amer.

    —Discutons cependant de l'élégance, voulez-vous bien ? Que dire d'un homme qui se permet de juger l'autre sur son physique, agréable ou non, et sur l'idée qu'il se fait de lui ? Est-il élégant, ou n'est-il pas sot ? Je vous ai demandé si vous aviez quelque chose à dire, mais si votre orgueil blessé a tant à développer à mon sujet, et puisque vous appréciez tant de débattre sur la valeur que vous donnez aux autres, peut-être devriez-vous en écrire un livre.

    "Ou simplement vous taire." Cordialement, bisous.
    Anonymous
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    Revelio
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    Si l'inconnu abaisse aussi le menton, en écho à Cyrano, il ne se laisse pas faire avec tant de facilités. Il a du répondant, de l'éloquence… Et l'élégant est bien obligé d'admettre en son for intérieur que cette joute verbale l'amuse… Un peu en tout cas.

    Il rit doucement dans sa barbe. Un petit rire léger, simple son, qui ne résonne pas même un peu. Le jeune homme face à lui ne le comprend pas, et Cyrano est fatigué. Il se fiche soudain que ce garçon ne saisisse pas ce qu'il lui dit. Il se fiche qu'il puisse avoir le dernier mot. Cyrano est abattu depuis le début, au fond. Alors il hausse les épaules, le regard posé devant lui, sans que ce dernier n'ait pourtant perdu de sa détermination.

    - Écrire un livre… Pourquoi pas ? Cela pourrait ramener de l'argent pour vivre.


    Il secoue doucement la tête. Cyrano paraît plus vieux, tout à coup. Fatigué de la vie. Mais loin de la mort, Dieu merci. C'est un passage, un moment dur à passer. Cyrano n'a rien perdu de sa vitalité, de sa vivacité. Une nuit de bon sommeil et il n'y paraîtra plus.

    - Dans tous les cas, retenez que je ne regardais point votre fessier. N'en vous déplaise, je ne m'y suis jamais intéressé. Recherchiez-vous la tranquillité ? Mais moi aussi, jeune inconnu. Cependant, apprenez que dans la vie il n'existe point de paix, de calme, de sérénité. Lorsque combats et batailles n'existent plus, c'est que la vie vous a vaincu.


    Cyrano marque une pause. Cyrano n'aime pas cette nouvelle vie qu'il ne connaît pourtant pas depuis longtemps. Cyrano n'a pas l'air faible, mais il n'a pour autant plus l'air si fort. Un tic nerveux vient redresser le coin droit de ses lèvres et ses paupières s'abaissent une seconde, avant que son regard ne retrouve le bel inconnu.

    - Il faut parfois savoir se retirer. Aujourd'hui, je m'en vais.

    Il se lève, exposant cette nudité qu'il déteste malgré son corps encore en forme. Alors qu'il s'apprête à partir, une lueur de défi anime à nouveau son regard qu'il tourne vers le jeune homme :

    - Permettez un conseil: continuez de pratiquer. J'ai en ce jour été d'un mauvais sans pareil, il faut l'avouer. La prochaine fois que nos routes se croiseront, je vous promets un combat que ni vous, ni moi, n'oublierons. En attendant, mes félicitations.

    Cyrano s'en va. Il sait que l'inconnu ne prêtera probablement que guère d'importances à ses paroles, voire s'en moquera. Mais il s'en fiche. Il reste fidèle à lui-même, à l'époque dans laquelle quelqu'un l'a fait évoluer si longtemps. Pour lui, c'est l'essentiel.
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